Accueil
Promouvoir la santé tout au long de la vie PDF Imprimer

L’approche fondée sur les étapes de la vie

La santé est une résultante des politiques menées dans tous les domaines, notamment celles ayant trait aux déterminants sociaux de la santé, à l’égalité des sexes et à l’équité, à la nutrition, à la prévention des traumatismes et aux incapacités. En 2015, l’OMS a poursuivi son action visant à protéger et à promouvoir la santé, la sécurité et le bien-être de la population de la Région, tout au long de l’existence. De la conception à la vieillesse, différents besoins sanitaires de la population ont été pris en compte, avec une attention particulière accordée à la santé de la mère et de l’enfant en tant que priorité stratégique.

Santé maternelle, génésique et infanto-juvénile

Des progrès considérables ont été accomplis en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5 dans la Région de Méditerranée orientale. Entre 1990 et 2015, le ratio de mortalité maternelle est passé de 362 à 166 pour 100 000 naissances vivantes, et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans de 181 à 91 pour 1000 naissances vivantes (voir Fig. 1 et 2). Huit pays ont réalisé l’OMD 4 et trois ont réalisé l’OMD 5. L’initiative régionale « Sauver les vies des mères et des enfants », lancée en 2013, a conduit à une amélioration de la réduction du taux de mortalité maternelle de 12 points, qui est passé de 42 % en 2012 à 54 % en 2015.

Fig. 1 Tendances régionales de la mortalité maternelle, 1990-2015

Source : Tendances de la mortalité maternelle : 1990-2015. Estimations mises au point par l’OMS, l’UNICEF, l’UNFPA, la Banque mondiale et la Division de la population des Nations Unies. Genève : Organisation mondiale de la Santé, 2015.

Fig. 1 Tendances régionales de la mortalité maternelle, 1990-2015

Fig. 2 Tendances régionales de la mortalité infantile et néonatale, 1990-2015

Source : Niveaux et tendances de la mortalité infanto-juvénile. Rapport 2015. Estimations mises au point par le groupe interinstitutions pour l’estimation de la mortalité infantile. Genève : Organisation mondiale de la Santé, 2015.

Fig. 2 Tendances régionales de la mortalité des moins de cinq ans et des nouveau-nés, 1990-2015

Les taux élevés de mortalité maternelle, néonatale et infantile au niveau régional sont principalement dus à la faiblesse des systèmes de santé. Le nombre de personnels bien formés est insuffisant, les médicaments et les produits essentiels sont souvent indisponibles ou inappropriés, les systèmes d’orientation-recours ne sont pas fonctionnels et la qualité des soins apportés aux mères et aux enfants dans les hôpitaux de recours est insuffisante. La plupart des programmes nationaux ne s’attaquent pas aux causes principales de la mortalité maternelle, néonatale et infantile en mettant en place les interventions (meilleures options) reposant sur des données factuelles, offrant un bon rapport coût-efficacité et ayant un impact élevé qui sont à leur disposition. La volonté et l’engagement politiques concernant la santé maternelle et infantile ne se traduisent pas toujours par des actions concrètes et les mécanismes de financement pour garantir que les services de santé maternelle et infantile soient compris dans la couverture sanitaire universelle sont inadaptés. Cette situation est aggravée par l'instabilité politique, les troubles sociaux, et les crises aiguës et chroniques prolongées qui affectent certains pays.

L’OMS a maintenu son appui à la santé génésique, maternelle, néonatale, infanto-juvénile et adolescente, et les efforts se sont concentrés sur les causes principales de la mortalité maternelle, néonatale et infantile et sur la qualité des soins. L’initiative régionale pour sauver les vies des mères et des enfants, avec le soutien de l’UNFPA et de l’UNICEF, et en étroite collaboration avec les États Membres et les parties prenantes clés, a continué de cibler les problèmes principaux des pays qui ont une charge élevée de mortalité maternelle et infantile. Le lancement des plans d’accélération de la santé maternelle et infantile a permis de renforcer l’appropriation et le leadership en vue de la réalisation des cibles des OMD, et de préparer le terrain pour les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD).

Pour garantir la bonne mise en œuvre des plans d’accélération et combler les lacunes identifiées par les enquêtes régionales, une attention spéciale a été accordée aux éléments liés aux systèmes de santé, notamment l’accès à des interventions à impact élevé et leur mise en œuvre, les personnels de santé, l’évaluation de la qualité et les services de lutte contre les infections, et l’identification des lacunes en matière de connaissances afin de déterminer les priorités de recherche. L’appui technique apporté aux États Membres s’est concentré sur le renforcement des capacités nationales en matière de planification stratégique pour la période 2016-2020, en accord avec la stratégie mondiale et les ODD.

La priorité a été donnée à l’adoption d’interventions clés reposant sur des données factuelles, ayant un bon rapport coût-efficacité et un impact élevé par l’ensemble des pays de la Région. Au cours d’une réunion organisée conjointement par l’UNFPA et l’UNICEF, les administrateurs de programmes nationaux ont identifié les interventions de santé maternelle, néonatale et infantile et de santé mentale à impact élevé, en se concentrant sur les problèmes à traiter concernant les services de santé, et ont déterminé des orientations stratégiques en vue des ODD. Les orientations stratégiques sont conformes à la stratégie mondiale des Nations Unies pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015. Le mois suivant, le Comité régional (résolution EM/RC62/1) a exhorté tous les États Membres à élaborer ou à mettre à jour des plans stratégiques nationaux sur la santé génésique, maternelle, néonatale et infantile, conformément à la stratégie mondiale.

L’appui fourni aux pays dans la mise en place et le renforcement de services de soins préconceptionnels, dans le cadre du continuum des soins, constitue une autre priorité qui permettra d’améliorer les résultats en matière de santé maternelle, néonatale et infantile dans la Région. Une réunion organisée avec les États Membres avec le soutien de l’UNFPA, de l’UNICEF et d’experts internationaux et régionaux, a permis d’établir un consensus sur un ensemble d'interventions de base, sur un cadre régional et sur les modes de prestation de services adaptés aux soins préconceptionnels. Une autre activité menée cette année a conduit à la création d’un programme régional portant sur les interventions reposant sur des données factuelles et les étapes programmatiques pour la promotion des soins préconceptionnels au sein des pays. Le programme de soins préconceptionnels est en train d’être intégré à un programme plus large couvrant les soins dispensés pendant la grossesse et après la naissance, avec une attention particulière accordée à la prévention et à la prise en charge des anomalies congénitales courantes.

La santé génésique, maternelle, néonatale et infantile continuera de constituer une priorité sanitaire régionale et nationale dans le programme de développement pour l’après-2015. L’OMS se concentrera sur le renforcement des capacités dans les pays afin de mettre un terme aux décès évitables de femmes, d’enfants et d’adolescents. La mise en œuvre de la stratégie mondiale des Nations Unies pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent et des ODD exigera des approches intégrées et multisectorielles soutenues par des cibles définies et des mécanismes de financement.

Nutrition

La situation concernant la malnutrition dans la Région s’est quelque peu améliorée depuis 1990, mais les progrès restent insuffisants et la situation demeure très sérieuse dans de nombreux pays de la Région, notamment ceux en proie à des crises majeures. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour veiller à ce que toutes les mères et tous les enfants dans l'ensemble des pays soient suffisamment bien nourris pour maintenir la santé et le développement. Selon les dernières données produites par l’OMS et d’autres organisations des Nations Unies, la prévalence de la sous-alimentation dans la Région est passée de 22,1 % en 1990 à 13,7 % en 2014. Depuis 1990, 13 pays de la Région sur 22 ont atteint la cible de l'OMD 1 consistant à réduire de moitié la proportion de population qui souffre de la faim. La prévalence estimée des enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance a baissé, passant de 39,8 % en 1990 à 16,9 % en 2014, du fait du développement économique et social, notamment dans les pays à revenu élevé et intermédiaire. Quant à la prévalence estimée de l’émaciation, elle a connu une augmentation, passant de 9,6 % en 1991 à 10,1 % en 2011, du fait des catastrophes naturelles et d’origine humaine ainsi que de l’instabilité politique en Afghanistan, à Djibouti, en Iraq, au Pakistan, en République arabe syrienne, en Somalie et au Yémen.

En 2015, une feuille de route régionale a été élaborée pour les pays afin de mettre en œuvre les cibles mondiales fixées par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2012, ainsi que les recommandations de la Deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2). Des stratégies et/ou des plans d’action nationaux(-ales) pour l’après-2015 ont été élaboré(e)s par la plupart des pays de la Région.

La déclaration de principe régionale sur le besoin urgent d’appliquer le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel dans son intégralité a été mise en avant. La plupart des pays en situation d’urgence ont augmenté le nombre de centres de stabilisation nutritionnelle pour le traitement des cas complexes et graves de malnutrition. Une supplémentation et un enrichissement des aliments avec des micronutriments essentiels sont assurés dans presque tous les pays.

La Région continue de se heurter à des défis de taille dans la lutte contre les problèmes de nutrition, parmi lesquels le manque de données et d’indicateurs de qualité sur la nutrition ; l’absence de capacités nationales pour soutenir les pays dans la collecte et l’analyse de données ; le besoin d’une surveillance nutritionnelle efficace ; et un suivi et une évaluation des systèmes en vue de la prise de décision et de la mise en œuvre de programmes. En somme, les besoins en matière d’actions de lutte contre la malnutrition sont énormes, alors que les ressources financières sont limitées.

Le Bureau régional travaille avec les pays à l’élaboration d’un cadre régional pour intensifier l’action en matière de nutrition, avec une attention particulière accordée aux interventions ayant un bon rapport coût-efficacité. Un appui technique est actuellement fourni aux pays pour l’établissement de cibles nationales et le suivi des plans d’action nationaux, la promotion de la coordination interorganisations et multisectorielle, la promotion d’un régime alimentaire sain et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle aux niveaux national et régional ; un soutien du même type est également apporté pour l’introduction et l’application d’approches innovantes pour la mise en place d’interventions nutritionnelles efficaces incluant l’application des normes alimentaires et des lignes directrices de l’OMS.

Santé des groupes particuliers

La situation prévalant actuellement dans plusieurs pays expose la vie et le bien-être d’un grand nombre de personnes âgées et d’enfants d’âge scolaire à différents niveaux de risque. Leurs besoins insatisfaits ainsi que leur état de santé devraient constituer une préoccupation de premier ordre dans la fourniture d’une assistance sanitaire en situations d’urgence. Malgré cela, les programmes de santé concernés par ces groupes particuliers ont affaire à une forte concurrence d’autres programmes prioritaires.

Néanmoins, plusieurs pays se sont activement employés à l’examen du projet de rapport mondial sur le vieillissement et la santé, ainsi qu’à la production d’études de cas, et ont passé en revue le projet de stratégie et de plan d’action mondiaux sur le vieillissement et la santé. La présentation du rapport mondial au niveau régional a été organisée en collaboration avec l’Autorité de santé de Sharjah, aux Émirats arabes unis, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes âgées (1er octobre). La ville de Sharjah est en voie de devenir une ville-amie des aînés. Plusieurs pays ont continué leurs activités de renforcement des capacités en matière de collaboration multisectorielle dans le domaine du vieillissement et de la santé.

Compte tenu de l’importance de l’environnement scolaire comme point d’entrée crucial pour la promotion de la santé tout au long de la vie, le rôle actif des pays dans l’institutionnalisation de l’Initiative mondiale pour la santé à l’école a été examiné au cours d’une consultation visant à mettre au point des critères actualisés et reposant sur des bases factuelles, ainsi qu’un cadre exécutif pour la promotion de la santé à l’école. Le but est de continuer ce travail en 2016 et de mettre au point de nouveaux critères en vue d’une initiative spéciale pour la promotion de la santé à l’école en 2017.

L’une des étapes primordiales de l’avancement consiste à mettre les besoins non satisfaits des personnes âgées et des enfants d’âge scolaire au centre des opérations de secours et des programmes dans les pays en situations d’urgence.

Violence, traumatismes et incapacités

En 2015, l’OMS a publié le Rapport mondial sur la sécurité routière 2015 qui présente les données les plus récentes pour tous les pays du monde, y compris la Région de Méditerranée orientale. Le rapport a révélé que les incapacités dues à des accidents de la circulation demeurent une préoccupation majeure dans la Région malgré une baisse du taux de mortalité par accidents de la circulation (21,3 contre 19,9 pour 100 000 personnes entre 2010 et 2013). Ce taux demeure plus élevé que le taux mondial, faisant ainsi de la Région de Méditerranée orientale l’une des régions OMS ayant les taux de mortalité les plus élevés. La grande majorité des cas de décès surviennent dans les pays à revenu intermédiaire. Le taux de mortalité global des pays à revenu élevé dépasse celui des pays moins riches et représente plus de deux fois le taux des autres pays à revenu élevé dans le monde. Malgré la gravité de ce problème, d’importantes lacunes demeurent dans la mise en œuvre intégrale d’interventions d’un bon rapport coût-efficacité et reposant sur une approche permettant un « système sûr » dans toutes ses composantes. Certains aspects de ces interventions ont été mis en œuvre dans la plupart des pays de la Région. Ils n’ont cependant pas été mis en œuvre de manière globale afin de couvrir l’ensemble des éléments essentiels, ce qui affectent gravement l’efficacité de ces interventions.

De plus, en 2015, nous sommes arrivés à mi-chemin de la période prévue pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020, et deux cibles liées à la sécurité routière ont été ajoutées aux ODD. La Déclaration de Brasilia sur la sécurité routière a été approuvée par la Seconde Conférence mondiale de haut niveau sur la sécurité routière organisée en novembre 2015. La Déclaration décrit la feuille de route mondiale en vue de la réalisation des cibles de la décennie d’action et des ODD, qui ne peuvent être atteintes qu’au prix d’efforts concertés de l’ensemble des pays.

L’OMS a continué de mener des actions dans différents domaines de la prévention et de la maitrise des traumatismes dus aux accidents de la route, allant de la collecte de données aux prestations de soins de santé. Une méthodologie standardisée pour l'estimation du coût des traumatismes dus aux accidents de la route a été mise au point et testée en République islamique d’Iran. L’instrument régional visant à établir un profil des systèmes de soins traumatologiques a été finalisé sur la base d’études pilotes menées à Djibouti, en République islamique d’Iran et au Pakistan. Un rapport documentant l’exercice a été préparé et soumis à examen collégial pour publication : il recommande certaines actions pour combler les lacunes existantes et prépare la voie pour la réalisation de l’exercice dans d’autres pays. Un exercice plus complet pour le renforcement des services de soins traumatologiques a en outre été exécuté en Iraq.

Une réunion ministérielle de haut niveau sur la sécurité routière est prévue pour 2017 afin d'augmenter l’engagement politique et de convenir d’actions concrètes pour accélérer les progrès au cours de la deuxième moitié de la décennie d’action. En préparation, une consultation d’experts a été organisée en janvier 2016 afin de passer en revue une analyse approfondie, menée par l’OMS et la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, portant sur la charge actuelle des traumatismes dus aux accidents de la route et sur les facteurs de risques associés dans la Région. Sur la base de cette analyse, les experts donneront leurs avis sur l’élaboration d’un cadre d’action spécifique à l’échelle des pays. Cela permettra d’orienter la préparation d’un document de référence en vue de la réunion ministérielle prévue pour définir un ensemble d’interventions indispensables ayant un bon rapport coût-efficacité pour les trois groupes de pays de la Région, sur la base du travail de l’OMS mené dans ce domaine, tout en prenant en compte les développements récents à l’échelle internationale et régionale.

Concernant la prévention des traumatismes de l’enfant, une analyse documentaire sur le sujet a été menée dans la Région. Sur cette base, le cadre stratégique régional pour la prévention des traumatismes de l’enfant et de l’adolescent a été mis à jour et finalisé.

Dans le domaine de la prévention de la violence, le Rapport de situation mondial sur la prévention de la violence 2014, auquel 16 pays de la Région ont participé, a montré que les pays à revenu faible et intermédiaire de la Région occupent la troisième place (7 pour 100 000 personnes) pour les taux d’homicide parmi les pays similaires de toutes les régions OMS. La plupart des stratégies de prévention étudiées sont disponibles dans les pays participants de la Région. Cependant, la mise en œuvre de ces stratégies doit être évaluée. Une consultation régionale a été organisée pour examiner le projet de Plan d’action mondial visant à renforcer le rôle des systèmes de santé dans la lutte contre les violences interpersonnelles, notamment à l’encontre des femmes et des jeunes filles ainsi que des enfants. Son objectif était de garantir que les perspectives régionales et nationales soient bien reflétées dans la version finale. En amont de la consultation, une réunion de coordination préparatoire a été organisée avec les organismes des Nations Unies concernés et les États de la Ligue arabe afin d’engager la discussion sur un mécanisme de coordination interorganisations pérenne à l’échelle régionale pour la mise en œuvre du plan. Un certain nombre de problèmes majeurs s’opposent à l’efficacité des actions de prévention et de lutte contre la violence et les traumatismes. L’engagement politique annoncé ne se traduit pas toujours par une action suffisante à l’échelle des pays. L’application, la mise en œuvre et l’évaluation des cadres politiques et législatifs sont insuffisants. Il en va de même pour la coordination et l’action multisectorielle. De plus, l’adoption d’une approche du « système sûr » dans toutes ses composantes n’est pas appropriée, et l’accent doit être mis sur les questions de comportement individuel. Dans le domaine du handicap, plusieurs pays ont élaboré des stratégies et des plans d’action nationaux sur le handicap. Treize pays ont participé à l’étude mondiale pour l’élaboration d’une liste prioritaire de l’OMS pour les aides techniques. La question sera discutée au cours de la prochaine session du Comité régional.

L’OMS a continué de soutenir les pays en matière de prévention et de prise en charge de la cécité évitable, en phase avec l’initiative mondiale de l’OMS Vision 2020 : le droit à la vue. Les soins de santé oculaire primaires sont en voie d’être intégrés aux systèmes de soins de santé primaires de certains pays, ce qui contribue à une baisse de la perte de vision et des déficiences visuelles, grâce au dépistage précoce, à l’orientation et à l’éducation en santé oculaire. Toutefois, malgré la charge considérable que constituent les déficiences visuelles dans de nombreux pays de la Région et l’augmentation potentielle des maladies oculaires liées à l’âge et pouvant entraîner la cécité dans un contexte où les populations vivent plus longtemps, les investissements en faveur de la prévention de la cécité restent faibles.

La réalisation de l’objectif d’élimination de la cécité évitable d’ici 2020 dépend de la capacité des systèmes de santé à intensifier leurs efforts.

Éducation sanitaire et promotion de la santé

En 2015, l’OMS s’est concentrée sur le renforcement des capacités nationales pour l’élaboration de plans d’action nationaux multisectoriels sur l’activité physique, de plans de marketing social et de campagnes d’information de masse. En partenariat avec le Centre collaborateur de l’OMS pour l’activité physique, la nutrition et l’obésité de Sydney (Australie), un module de formation a été mis au point sur l’information de masse et le marketing social, afin de soutenir les pays dans la mise en œuvre des options les plus rentables pour promouvoir l’activité physique et un régime alimentaire sain. Les participants, relevant du secteur de la santé et d’autres secteurs, ont travaillé ensemble à l’élaboration de plans provisoires de marketing social et de communication de masse qui seront lancés en 2016.

En outre, un guide a été mis au point pour orienter l’inclusion de l’activité physique dans les soins de santé primaires. Ce document a été élaboré au moyen d’un examen systématique et d’une méta-analyse qui ont montré que les soins de santé primaires sont déterminants dans la promotion de l’activité physique, et qu’il est donc crucial de garantir que les services de soins de santé primaires disposent des ressources nécessaires et qu’ils soient aptes à jouer un rôle central dans la promotion de l’activité physique auprès de la population. Le guide a été examiné par les pays afin d’assurer la pertinence de son utilisation dans la région ainsi que son utilité selon le contexte national. La prochaine étape consistera à soumettre cet instrument à une série de tests dans huit pays sélectionnés.

Un séminaire-atelier bi-régional visant à renforcer les capacités législatives et à prendre des mesures en vue de l’application des recommandations de l’OMS sur la commercialisation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées destinées aux enfants a été organisé en collaboration avec le Bureau régional de l’Europe, le Siège de l’OMS et l’Université de Liverpool. Des participants de neuf pays étaient présents et ont élaboré une feuille de route provisoire en vue de faire progresser l’action de lutte contre la commercialisation de produits alimentaires nocifs dans leurs pays.

Dans le cadre d’une initiative pour lutter contre la commercialisation libre, une série d’activités a été organisée pour sensibiliser les secteurs non sanitaires à la question, et faire germer des idées innovantes en créant un mouvement social. Un événement majeur, un forum ouvert en présence des médias grand public, de célébrités régionales, d’experts des médias et d’organisations de la société civile, dont Consumer International, a débouché sur un ensemble d’actions à promouvoir auprès des secteurs non sanitaires. Les principaux défis de la promotion de la santé ont trait aux capacités des pays à mobiliser les secteurs non sanitaires et à mener une collaboration intersectorielle pour mettre en œuvre les objectifs ; au besoin en recherche et en plaidoyer ; et ♪ la nécessité de mobiliser des experts ayant des compétences juridiques à l’appui des objectifs régionaux. L’OMS continuera de renforcer les capacités pour travailler avec différents secteurs.

Déterminants sociaux de la santé et différenciation homme-femme

L’accent a été mis sur la mise en œuvre de la Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé ; sur une intégration efficace des déterminants sociaux de la santé dans les programmes de santé ; sur le renforcement des capacités des pays en matière de prise en compte de la santé dans toutes les politiques ; sur l’action intersectorielle ; et sur l’engagement social en vue de prendre en compte les déterminants sociaux de la santé et la parité homme-femme. Les pays se sont mis d’accord pour mettre en œuvre un cadre d’action élaboré lors d’une consultation régionale portant sur la réduction des inégalités grâce à l’action sur les déterminants sociaux de la santé organisée en 2015. À cet égard, quatre pays ont conduit des évaluations approfondies en vue d’élaborer des plans d’action. Les résultats des évaluations ont été présentés lors du Comité régional. Ce dernier a exhorté les États Membres à évaluer les inégalités en matière de santé ainsi que les déterminants sociaux qui leur sont associés, et à identifier les actions prioritaires et à suivre le progrès effectués (résolution EM/RC62/R.1). Plusieurs pays ont entrepris des actions spécifiques portant sur les déterminants sociaux de la santé.

Santé et environnement

Avec le soutien du Centre régional pour les activités d’hygiène de l’environnement (CEHA), de nombreux pays ont mis en œuvre des programmes et des activités pertinentes pour la protection de la santé et de l’environnement. La mise en œuvre de la stratégie régionale pour la santé et l’environnement et de son plan d’action 2014-2019 a commencé, et plusieurs pays ont entrepris des actions concrètes pour mettre sur pied leurs cadres d’action stratégiques nationaux. Des missions sur le terrain visant à évaluer l’état de la salubrité environnementale et à définir les priorités à ce sujet ont été entreprises dans plusieurs pays.

Il a également été conseillé de suivre les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’eau de boisson et la réutilisation des eaux usées. Jusqu'à présent, 16 pays ont mis à jour leurs normes nationales sur la qualité de l’eau de boisson, conformément aux lignes directrices, et la Jordanie a défini des normes nationales sur la qualité des eaux d’irrigation, conformément aux lignes directrices de l’OMS sur la bonne utilisation des eaux usées pour l’agriculture. Avec le soutien de l’OMS, huit pays ont adopté des plans de prévention de la sécurité sanitaire de l’eau et 11 pays ont publié leurs profils nationaux dans le cadre de l'Analyse et de l’évaluation mondiales de l’ONU-Eau sur l’assainissement et l’eau potable (GLAAS). Tous les pays participent au Programme de surveillance commun OMS/UNICEF. Deux pays se sont attaqués à la question des risques pour la santé publique posés par le rayonnement naturel dans les eaux souterraines.

Les États Membres de la Région ont participé aux négociations et à l’adoption de la résolution WHA68.8 de l’Assemblée mondiale de la Santé sur les conséquences sanitaires de la pollution de l’air, ainsi qu’aux discussions sur l’élaboration d’une feuille de route pour son application. Les besoins spéciaux de la Région en matière de qualité de l’air, tels que les conséquences sanitaires causées par le sable et les particules de poussières dans l’air ont été pris en compte lors d’une réunion régionale d’experts avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale. Le renforcement des capacités a été soutenu dans le domaine de la pollution atmosphérique et de la santé. En collaboration avec l’Université jordanienne des Sciences et de la Technologie, le centre CEHA a examiné et compilé les données relatives aux connaissance de tous les pays de la Région dans les domaines de la pollution atmosphérique et du changement climatique.

Se joignant à la délégation de l’OMS à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC- COP21), le Bureau régional a préconisé, avec ses États Membres, de placer la santé publique au cœur des débats sur le changement climatique, et a contribué à l’accord mondial conclu avec succès à Paris en décembre 2015. Quatre pays ont élaboré, avec le soutien de l’OMS, des profils nationaux pour le changement climatique et la santé qui ont été présentés à la Conférence de Paris, et plusieurs autres profils sont en cours d’élaboration. Un réseau régional d’experts du changement climatique et de la santé a été créé.

Les capacités institutionnelles des pays en matière de gestion des déchets d’activités de soins ont été renforcées et le soutien technique a été étendu à plusieurs pays. En réponse à la crise des déchets solides au Liban, une série de consultations techniques a été organisée et des instructions sur la planification de la gestion des déchets solides, sur l’évaluation de l’enfouissement des déchets et sur les conséquences de santé publique des ordures ont été communiquées aux parties prenantes. Un protocole scientifique pour évaluer les conséquences sanitaires potentielles des déchets solides, ainsi que les interventions menées auprès des populations au Liban, a été finalisé.

Une initiative régionale d’évaluation de la sécurité sanitaire des aliments a été lancée, et des missions visant à établir le profil des pays ont été conduites par les équipes de l’OMS et des experts dans 15 pays. Les résultats, qui ont révélé des lacunes majeures, ont ensuite été présentés au Comité régional. Le but était d’évaluer les forces et les faiblesses des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments et d’identifier les actions prioritaires requises pour combler les lacunes identifiées. L’initiative « De la ferme à l’assiette » permettra d’augmenter les capacités des pays pour prévenir, détecter et gérer les risques et les flambées épidémiques associés aux maladies transmises par des aliments. L’OMS et les pays procèdent à un suivi des résultats, et des plans d’action régionaux en vue de renforcer les systèmes de sécurité sanitaire des aliments sont en phase d’élaboration.

La salubrité de l’environnement a été soutenue dans tous les pays en situations d’urgence. Un soutien aux opérations d’urgence a été fourni à 10 pays, notamment sous la forme de réunions régionales réunissant de nombreuses parties prenantes, de missions techniques et de formation. Le centre CEHA a créé un stock renouvelable régional de fournitures utilisées dans le domaine de la salubrité de l’environnement pour fournir un appui aux situations d’urgence de la Région. Le renforcement des capacités des prestataires de services de santé a été appuyé dans plusieurs pays en matière de riposte aux accidents chimiques et de soins traumatologiques. Les capacités nationales en matière de préparation et de riposte aux événements d'origine chimique, radionucléaire et de sécurité sanitaire des aliments ont été renforcées, conformément au Règlement sanitaire international (2005).

 
Renforcement des systèmes de santé en vue de la couverture sanitaire universelle PDF Imprimer

Couverture sanitaire universelle

En 2016, le cadre d’action régional pour promouvoir la couverture sanitaire universelle (CSU) dans la Région de la Méditerranée orientale a été mis à jour. Ce cadre d’action fournit une feuille de route claire pour les États Membres visant à faire progresser leurs systèmes de santé dans les trois dimensions de la couverture sanitaire universelle. Il précise également le type de soutien que l’OMS et d’autres partenaires de développement peuvent apporter.

Guidés par ce cadre d’action, cinq pays (Arabie saoudite, République islamique d’Iran, Iraq, Pakistan et Palestine) ont pris des mesures concrètes au cours de l’année 2016 afin d’examiner et de réformer leurs systèmes de santé, conformément aux objectifs de la couverture sanitaire universelle. En outre, le Soudan a mis au point plusieurs stratégies sanitaires spécifiques afin de réformer son système de santé. En janvier 2017, le pays a également adopté la Déclaration de Khartoum sur la couverture sanitaire universelle. Ce cadre d’action a aussi orienté l’élaboration d’un cadre d’action pour la couverture sanitaire universelle en Afrique, qui a été préparé conjointement par la Banque mondiale, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), la Banque africaine de développement et d’autres acteurs.

En 2016, le deuxième cycle du programme de leadership en santé a été organisé, et 30 responsables politiques et directeurs de niveau intermédiaire et supérieur de la Région y ont participé. Le programme, mis au point en collaboration avec la Harvard School of Public Health et l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, vise à renforcer les fonctions de leadership des ministres de la santé dans la Région afin de mettre en œuvre le programme d’action sanitaire, et notamment la couverture sanitaire universelle.

Financement de la santé

Des systèmes de financement de la santé fonctionnels sont essentiels pour atteindre les objectifs de la couverture sanitaire universelle. Mais leur fonctionnement est souvent compromis par l’insuffisance des fonds publics, un manque de protection financière équitable et une utilisation inefficace des ressources dans la Région.

En 2016, l’OMS a soutenu les pays dans l’identification de moyens pour réformer l’augmentation des recettes, ainsi que les dispositifs de mise en commun et les mécanismes d’achats. L’attention s’est focalisée sur l’élaboration de stratégies de financement de la santé pour la couverture sanitaire universelle. Neuf pays ont été guidés dans l’élaboration de leurs stratégies de financement de la santé par le renforcement des capacités, les analyses approfondies, l’échange de données d’expérience et un dialogue stratégique. Une attention a également été accordée à l’institutionnalisation des comptes de la santé, l’accent étant mis sur la distribution des maladies. Des formations sur les systèmes des comptes de la santé 2011 ont été dispensées dans 16 pays. Elles incluaient l’estimation des dépenses par groupes de maladies. Un nouveau domaine de travail a été créé afin de permettre un meilleur alignement entre la gestion des finances publiques et le financement de la santé, et une première évaluation a été menée au Soudan. Les efforts visant à mettre au point des paniers de prestations pour la couverture sanitaire universelle ont été intensifiés, dans le cadre de la collaboration en cours avec le réseau DCP (Disease Control Priorities Network). Un forum politique de haut niveau a été organisé afin d’établir une liste régionale des interventions prioritaires principales à prendre en compte pour les pays au cours du processus d’élaboration de leurs paniers de services de santé essentiels.

En 2017, des évaluations des systèmes de financement de la santé dans la Région continueront d’être menées afin d’identifier les problèmes et les moyens d’en venir à bout. L’élaboration des dispositifs de couverture sanitaire universelle et de la gestion des finances publiques continuera également, en se concentrant sur le renforcement des capacités et le développement institutionnel. Une attention particulière sera portée aux exigences relatives au financement de la santé pour certains programmes de santé, notamment les maladies non transmissibles, les fonctions de santé publique essentielles et les situations d’urgence.

Gouvernance de l’action sanitaire et droits de l’homme

Les politiques, stratégies et plans sanitaires nationaux guident un pays dans la définition des priorités à suivre pour améliorer la santé et le bien-être de ses habitants, ainsi que pour instaurer la couverture sanitaire universelle. Les efforts en cours pour évaluer la situation de la planification sanitaire nationale ont inclus une évaluation des politiques sanitaires et des fonctions de planification dans les ministères de la santé menée en préparation d’un séminaire-atelier sur la planification stratégique du secteur de la santé. Dans le cadre de l’action mise en œuvre au niveau régional pour encourager les pays à adopter l’approche de la santé dans toutes les politiques afin de réaliser les objectifs de développement durable liés à la santé, un séminaire-atelier est prévu en collaboration avec le Centre de recherche sociale de l'Université américaine du Caire. L’un des objectifs principaux du Programme à l’horizon 2030 consiste à ce que personne ne soit laissé pour compte. Des efforts sont donc actuellement déployés pour renforcer l’équité en santé et les droits humains dans l’action de l’OMS, dans le cadre des interventions visant à réaliser les Objectifs de développement durable.

La faiblesse de la gouvernance de l’action sanitaire, de la responsabilisation et de la transparence demeure un obstacle au renforcement de la performance des systèmes de santé dans la Région. En collaboration avec le Bureau régional du PNUD pour les États arabes, le Bureau régional travaille actuellement au renforcement de la responsabilité des systèmes de santé et à la réduction des risques de corruption dans le secteur de la santé. Par ailleurs, un cadre régional d’évaluation de la responsabilisation et un outil de renforcement des capacités pour l’amélioration des fonctions de responsabilisation et de gouvernance des systèmes de santé ont été mis au point.

Afin de renforcer les capacités nationales à l’appui des législations et des règlementations sanitaires, un cours introductif sur le rôle de la législation dans le renforcement des systèmes de santé dans la Région a été élaboré et dispensé à des experts issus de cinq pays. D’autre part, 10 interventions légales prioritaires pour les maladies non transmissibles ont été identifiées en collaboration avec l’Institut O’Neill de l’Université de Georgetown, et des notes d’orientation ont été élaborées afin d’être communiquées aux pays.

En 2017, l’action se concentrera sur l’adaptation et l’application du savoir-faire établi dans le contexte de la Région. Une attention particulière sera accordée à l’élaboration de politiques et de législations sanitaires, au renforcement des capacités, et à l’intégration de l’équité en santé et des droits de l’homme dans toutes les politiques et tous les programmes de santé.

Initiatives mondiales en faveur de la santé

Le travail collaboratif portant sur les initiatives de santé mondiale dans la Région couvre plusieurs domaines : le sida, la tuberculose et le paludisme ; les programmes de vaccination ; la santé maternelle et infantile ; le tabagisme ; les ressources humaines ; les maladies émergentes ; la nutrition ; la promotion de la santé et le renforcement des systèmes de santé. Le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme et Gavi, l’Alliance du vaccin, sont les deux institutions principales qui procurent des financements substantiels aux pays remplissant les conditions dans la Région. Sept pays (l’Afghanistan, Djibouti, le Pakistan, la République arabe syrienne, la Somalie, le Soudan et le Yémen) sont éligibles pour un soutien de Gavi en matière de vaccination et de renforcement des systèmes de santé, et 12 le sont pour les subventions du Fonds mondial, dont les sept soutenus par Gavi.

L’instabilité sociale et politique prolongée dans la plupart des pays de la Région bénéficiaires de subventions demeure un problème majeur. L’insécurité dans de nombreuses zones entrave l’accès aux services sociaux, et le secteur de la santé est celui qui est le plus affecté. La perte de capital humain a sévèrement affaibli les services et les systèmes de santé dans les pays touchés. De plus, les initiatives de santé mondiale ont créé des systèmes parallèles qui viennent compromettre l’approche holistique en matière de développement des systèmes de santé, et le principe des aides extérieures, telles que l’appropriation et l’harmonisation, n’est pas appliqué correctement.

En 2016, en collaboration avec le Fonds mondial, une formation régionale a été dispensée afin de renforcer le rôle des équipes de pays en matière de sécurisation du partenariat avec le Fonds mondial. En outre, des missions d’évaluation conjointes dans les pays soutenus par Gavi ont été menées afin d’examiner la mise en œuvre des subventions, d’identifier les problèmes, d’évaluer la gestion des subventions et de proposer une série de priorités pour 2017.

En 2017, le développement des capacités dans le cadre d’une approche intégrée d’appui au renforcement des systèmes de santé sera mis en place pour les points focaux des pays concernés. La vision et la stratégie régionales pour le renforcement des partenariats en vue de la couverture sanitaire universelle seront mises au point. Un soutien sera fourni afin d’améliorer les rapports et les documents, en se concentrant sur les expériences des pays en matière d’initiatives de santé mondiale.

Développement des personnels de santé 

S’attaquer aux défis liés au développement des personnels de santé demeure l’une des priorités absolues dans la Région. Dans l’ensemble, les pénuries de personnels de santé continuent de s’ajouter aux préoccupations portant sur la qualité, la pertinence et les performances des agents de santé. La nécessité de disposer de personnels de santé compétents en nombre suffisant est reconnue comme un élément essentiel sur la voie de la couverture sanitaire universelle et de la réalisation des Objectifs de développement durable.

Afin de répondre aux défis liés aux personnels de santé dans la Région, un cadre d’action pour le développement des personnels de santé 2017-2030 a été élaboré et est en phase de finalisation afin d’orienter les pays dans le renforcement de leurs personnels de santé. Le renforcement des capacités pour la gouvernance des personnels de santé a été entrepris par le biais d’un séminaire-atelier régional organisé en collaboration avec la Banque mondiale, ainsi que d’un séminaire-atelier sur la planification et la gestion des personnels de santé pour les responsables jordaniens à Amman.

En 2016, davantage d’efforts ont été déployés pour renforcer l’enseignement médical grâce à la mise en œuvre du cadre d’action sur la réforme de l’enseignement médical. Une consultation d’experts sur la formation des professionnels de santé a permis d’élargir le cadre à d’autres pays, de souligner les priorités et de définir les orientations futures. Un manuel régional pour le développement des soins infirmiers spécialisés dans la Région a été mis au point. Il explique ce qu’est un personnel infirmier spécialisé, les exigences éducationnelles pour créer une spécialité en soins infirmiers et les mécanismes de règlementation requis. Au niveau des pays, le Conseil d’accréditation pour les écoles de médecine en Iraq a établi ses propres normes nationales pour l’accréditation de l’enseignement médical en août 2016.

Le cadre régional pour le renforcement des soins infirmiers et obstétricaux dans la Région pour la période 2016-2025 a été finalisé en 2016 et communiqué aux ministres de la santé. Le cadre a permis d’orienter l’élaboration de stratégies pour les soins infirmiers et obstétricaux en Iraq et au Pakistan, ainsi que de la stratégie pour les soins obstétricaux en Somalie.

Plusieurs pays sont confrontés à des crises prolongées qui ont conduit à des pénuries de personnels de santé et compromettent leur sécurité et leur sûreté. Les personnels de santé qui restent en place doivent faire face à la situation déjà existante ainsi qu’à des nouvelles affections, incluant des problèmes de santé mentale. Un cours de courte durée sur les soins infirmiers en santé mentale dans les situations d’urgence a été mis au point et la première formation a été dispensée en République arabe syrienne en août 2016. Le programme des bourses d'études a continué à aider les pays à renforcer leurs capacités nationales dans les cinq domaines prioritaires régionaux, et 50 bourses d'études ont été attribuées dans la Région en 2016.

En 2017, l’OMS continuera de fournir une assistance technique aux pays dans l’élaboration de stratégies et de plans visant à relever les défis liés aux personnels de santé. Les besoins des populations ainsi que les dynamiques du marché du travail seront prises en compte dans ce processus. Une aide sera également offerte pour renforcer les capacités de gouvernance pour la mise en œuvre des stratégies concernant les personnels de santé. L’accent sera mis sur le renforcement des personnels de soins de santé primaires, et plus particulièrement l’approche des équipes de santé familiale. Avec l’implication croissante du secteur privé dans l’enseignement et l’emploi des personnels de santé, les réglementations applicables aux personnels de santé exigent une attention accrue. Des efforts continueront d’être menés pour répondre aux défis liés aux personnels de santé dans les pays en situation de crise prolongée de façon à assurer l’accès aux soins.

Technologies et médicaments essentiels 

Dans le contexte du développement des systèmes de santé et de la couverture sanitaire universelle, un accès durable aux produits médicaux (médicaments, vaccins et dispositifs médicaux) et aux technologies de la santé est essentiel. Dans cette optique, les pays doivent soutenir l’amélioration des politiques portant sur la recherche, les règlementations, les évaluations et la gestion en matière de technologies de la santé.

Les États Membres s’engagent davantage dans l’augmentation de la transparence et de la responsabilité dans le secteur pharmaceutique, et ce, au moyen du programme de bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique. Une réunion infrarégionale a été organisée en 2016 pour les pays qui procèdent actuellement à l’élaboration de politiques et de plans d’action dans le but d’améliorer la gouvernance des médicaments (Afghanistan, Égypte, République islamique d’Iran, Oman, Pakistan, Palestine, Soudan et Tunisie). Les rapports d’évaluation de la transparence pour trois de ces pays ont d’ores et déjà été examinés et publiés.

Une étude sur la disponibilité des médicaments essentiels dans la Région a montré que les pénuries étaient de plus en plus fréquentes dans la plupart des pays. Les pénuries de médicaments concernent principalement les produits anciens, tombés dans le domaine public ou difficiles à formuler, ou qui ne sont fabriqués que par un petit nombre de laboratoires ou par un seul. Parfois, les raisons expliquant ces pénuries sont liées à la production et à la commercialisation (manque de matières premières ou marchés fragmentés), et à d’autres caractéristiques du système de la chaîne d’approvisionnement.

Les pays ont bénéficié d’un soutien dans la mise en œuvre du Plan d’action mondial de l’OMS pour combattre la résistance aux antimicrobiens. Les cours de formation prévus en 2017 permettront de fournir des données fiables sur l’utilisation nationale d’antimicrobiens, ce qui constitue un prérequis pour comprendre l’épidémiologie de ce type de résistance.

Les défis régionaux liés à l’accès aux médicaments sous contrôle utilisés à des fins thérapeutiques sont de natures variables et incluent des facteurs ayant trait à la règlementation, à la législation, à la politique, à la sensibilisation et à l’économie. Le Bureau régional prévoit d’élaborer une stratégie régionale afin d’établir un équilibre dans l’accès et la règlementation des médicaments sous contrôle en 2017.

Le Pakistan a bénéficié d’un soutien afin de déterminer l’étendue des traitements traditionnels/alternatifs, et pour étudier le système d’enseignement de la médecine traditionnelle. La fourniture d’orientations techniques sur les droits de propriété intellectuelle et leurs implications pour la recherche portant sur les produits médicaux et leur développement a continué en 2016. Un séminaire-atelier national a été organisé en Égypte afin de discuter des droits de propriété intellectuelle et des droits de brevets, ainsi que de l’application des législations et des lois pour les médicaments contrefaits.

La règlementation des produits médicaux, en particulier des médicaments et des dispositifs médicaux, constitue une priorité dans les pays de la Région. Grâce à l’outil de référence de l’OMS destiné aux autorités de règlementation nationales, des évaluations des capacités de règlementation de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, de l’Iraq, du Liban et de la République arabe syrienne ont été menées, et les lacunes en matière de performances ont été identifiées. En conséquence, des plans détaillés de développement institutionnel pour leurs autorités de règlementation ont été mis au point. La Conférence des autorités de réglementation pharmaceutique de la Méditerranée orientale s’est tenue en Tunisie en 2016. Elle avait pour objectif l’amélioration de la coopération entre les autorités de règlementation de la Région.

Une publication régionale traitant de l’élaboration de règlementations sur les dispositifs médicaux et l’intégration de celles-ci dans les fonctions existantes des autorités de règlementation a été préparée et communiquée aux pays durant la réunion interpays sur le renforcement de la règlementation des dispositifs médicaux dans la Région qui s’est tenue en Arabie saoudite en 2016. La réunion a conduit à l’élaboration de feuilles de route pour la conception et la mise en œuvre d’un programme de règlementation des dispositifs médicaux dans 15 pays. Actuellement, Bahreïn, l’Égypte et le Soudan bénéficient d’un accompagnement dans l’élaboration/le renforcement de leurs fonctions de règlementation des dispositifs médicaux. Il est attendu que davantage de pays profitent d’un tel soutien en 2017.

En 2016, un appui technique a été fourni à l’élaboration d’un modèle de cadre réglementaire mondial pour les dispositifs médicaux. Les efforts d’harmonisation règlementaire des pays de la Région de la Méditerranée orientale représentés à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (qui comprend Djibouti, la Somalie et le Soudan) ont également été soutenus, et l’Administration jordanienne de contrôle des médicaments et des produits alimentaires a bénéficié d'un appui lors de son premier congrès international sur la règlementation des médicaments.

Le réseau régional d’évaluation des technologies de la santé demeure une plateforme active pour l’échange d’information et d’expérience. Un appui technique a été fourni à à la République islamique d’Iran, à Oman et à la Tunisie afin d’améliorer ou d’instituer des programmes nationaux d’évaluation des technologies de la santé dans leurs systèmes de santé nationaux. Une contribution a été apportée à l’élaboration d’une liste de médicaments contre les maladies non transmissibles et de fournitures médicales pour inclusion dans un nouveau kit sanitaire pour la prise en charge des maladies non transmissibles dans les catastrophes humanitaires et les situations d’urgence dans la Région. En outre, une liste de fournitures pour la planification familiale, la santé génésique et maternelle a aussi été mise au point pour inclusion dans le kit sanitaire d’urgence interinstitutions.

Dans le domaine de la gestion des technologies de la santé, un outil a été mis au point qui peut être utilisé par les pays afin de classer les dispositifs médicaux par priorité en fonction leurs besoins de santé publique. La prochaine étape est de communiquer les résultats de cet exercice aux fabricants et aux donateurs afin d’évaluer la possibilité de réduction des coûts de production pour les dispositifs médicaux prioritaires afin de les rendre accessibles à la population de la Région. Cet outil devrait être finalisé et communiqué aux pays en 2017.

Afin d’élargir l’accès aux technologies de la santé et d’améliorer la gestion de celles-ci, un outil d’évaluation a été mis au point. Il recueille l’information de base sur les systèmes nationaux utilisés pour la fourniture et la gestion des produits d’aide à la mobilité, à la vision, à l’audition, aux soins personnels, à la communication et à la cognition. Les résultats de l’évaluation, qui seront communiqués en 2017, permettront d’améliorer la couverture, les politiques et les finances, d’augmenter la disponibilité et l’accessibilité économique, de renforcer les capacités de personnels et la prestation de services.

Prestation intégrée des services 

Au cours de l’année 2016, l’appui aux pays en matière de prestations de services de santé a reposé sur le cadre de l’OMS pour des services de santé intégrés centrés sur la personne qui a été adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2016. Dans ce contexte, l’OMS a réalisé une analyse de situation sur les prestations de services, en se concentrant sur l’approche fondée sur la médecine familiale, a accompagné les pays dans le renforcement des capacités en matière de gestion des soins hospitaliers, a augmenté l’accès à des services de soins de santé complets et de qualité; elle a par ailleurs proposé des options politiques reposant sur des bases factuelles, et a procédé au suivi de la prestation de services sur la voie de la couverture sanitaire universelle.

Les expériences d’autres régions et les bonnes pratiques liées aux services de santé intégrés centrés sur la personne ont été partagées avec les pays au cours de plusieurs réunions régionales. Des orientations pour le renforcement des services de soins de santé en situations d’urgence ont été élaborées sur la base d’une analyse de situation conduite dans 12 pays de la Région.

Considérant l’importance de la prestation de service pour la couverture sanitaire universelle, la soixante-troisième session du Comité régional de la Méditerranée orientale a adopté en 2016 une résolution sur le développement de la médecine familiale. En réponse à cela, le Bureau régional, en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth, a mis au point un cours en ligne d’une durée de six mois sur le renforcement des connaissances des médecins généralistes. Une vidéo de sensibilisation sur la médecine familiale a été réalisée et partagée avec les pays à différentes occasions, notamment au cours de conférences mondiales et régionales des médecins de famille au Brésil et aux Émirats arabes unis. Plusieurs activités visant à intégrer la qualité des soins dans les prestations de soins de santé dans les pays de la Région ont été menées en 2016. Elles incluent le développement d’un cadre de qualité pour les soins de santé primaires comportant 34 indicateurs ayant été testés dans quatre pays de la Région ; un appui technique à l’engagement des patients et des communautés en faveur de la qualité, dans le cadre d’une prestation de services intégrés centrés sur la personne ; et la création d’un système de sécurité des patients au niveau des établissements de soins de santé reposant sur l’outil d’amélioration de l’OMS. En outre, un accompagnement technique a été fourni aux pays dans l’élaboration de politiques nationales et d’une stratégie pour la qualité, ainsi que dans la cartographie et l’examen des programmes d’accréditation des soins de santé.

Un outil d’évaluation a été élaboré sur l’engagement du secteur privé de la santé dans la prestation de services et sera testé dans trois pays de la Région (Jordanie, Oman et Pakistan). Des profils pour la médecine familiale ont été élaborés pour les pays et distribués lors de la soixante-troisième session du Comité régional afin de guider les stratégies des pays dans l’expansion de la médecine familiale. Le Pakistan a lancé un processus de réforme hospitalière dans la Province du Punjab, avec le soutien de l’OMS, et deux districts ont été sélectionnés comme modèles pour la mise en œuvre de l’approche de la médecine familiale. La sécurité des patients et la qualité des soins demeurent un défi dans de nombreux pays, en particulier dans les pays confrontés à des situations d’urgence, du fait d’une fragmentation des systèmes de santé.

En 2017, l’OMS continuera d’offrir un appui technique pour soutenir les États Membres dans le renforcement des prestations de services reposant sur une approche de médecine familiale. Cet appui comprend l’organisation de cours de formation de courte durée pour renforcer les capacités des médecins généralistes dans quatre pays, la création de centres de formation en médecine familiale dans trois pays, l’élaboration d’un modèle de services de soins de santé primaires pour les pays en situation d’urgence, la création d’un groupe consultatif en médecine familiale, et la mise en œuvre d’outils et de guides sur l’évaluation des performances du secteur privé, ainsi que sa règlementation, ses pratiques de sous-traitance et ses partenariats. Les pays seront accompagnés dans l’élaboration de leurs politiques et stratégies nationales sur la qualité afin de garantir une meilleure institutionnalisation de programmes de qualité et de sécurité efficaces, en particulier au niveau des soins de santé primaires, ainsi que dans l’élargissement de l’Initiative des Hôpitaux engagés dans la promotion de la sécurité des patients. Une consultation sera organisée afin de mettre au point un manuel pour l’accréditation des établissements de soins de santé. Un cours de formation en gestion hospitalière sera organisé prochainement. De plus, l’OMS soutiendra les pays en situation de crise dans l’amélioration de la résilience des systèmes de santé et le renforcement de la prestation de services, ceci par le biais des agents de santé communautaires et des équipes de proximité.

Systèmes d’information sanitaire

Dans le cadre des efforts de renforcement des systèmes de données sanitaires et des systèmes de mesure nationaux, et conformément à la dynamique politique autour des données dans le cadre du programme de développement durable à l’horizon 2030, un guide technique, contenant des interventions dont la grande efficacité est avérée en matière de renforcement des systèmes de données sanitaires des pays, a été mis au point en collaboration avec le Siège de l’OMS, des organisations non gouvernementales internationales, et des experts nationaux et régionaux.

Par ailleurs, afin de soutenir les systèmes d’information sanitaire de routine et de permettre aux pays de rendre compte des 68 indicateurs de base régionaux (approuvés par le Comité régional en 2014) et des ODD, et à la suite du séminaire-atelier interpays ayant eu lieu en 2016 ainsi que des discussions techniques en amont de la soixante-troisième session du Comité régional, les indicateurs clés pour les ODD ont été incorporés à la liste des indicateurs de base régionaux. Des examens complets des systèmes d’information sanitaire ont été menés en Jordanie, en Libye et au Pakistan afin de soutenir les ministères de la santé dans le renforcement des systèmes existants qui fournissent de l’information sanitaire. Des profils sanitaires complets documentant la situation actuelle, les défis, les lacunes, les opportunités et les orientations futures pour chaque pays et pour les programmes de santé ont été publiés.

La mise en œuvre de la stratégie régionale pour l’amélioration des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil demeure l’une des priorités principales de l’appui technique, en vue de l’amélioration de la collecte et de la qualité des statistiques d’état civil et des causes de décès dans la Région. Deux pays supplémentaires, l’Arabie saoudite et Bahreïn, ont conduit des évaluations complètes des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil. Vingt-et-un pays ont maintenant effectué des évaluations complètes, et disposent de feuilles de route sur les systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil ainsi que de plans d’action nationaux pour l’amélioration de ces systèmes. De plus, la République arabe syrienne a également évalué les progrès effectués dans la mise en œuvre de son plan d’amélioration des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil. En 2016, le Siège de l’OMS a lancé l’application intitulée Start-up mortality list (SMoL) conforme à la CIM-10, sur la plateforme DHIS2. Il s’agit d’une application électronique pour faciliter le recueil et le codage des causes de mortalité. Elle a été présentée aux pays au cours de séminaires-ateliers nationaux consacrés à la mise en œuvre des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil et une formation à cet égard a été conduite en Libye. Dans le même contexte d’amélioration de la qualité du codage des décès conforme à la CIM-10, le Bureau régional a introduit le codage des décès automatique au moyen du logiciel Iris pour la toute première fois dans la Région. Seize pays produisant des statistiques sur les taux de mortalité annuels ont été invités à participer au séminaire-atelier sur le logiciel Iris. En vue d’une coordination et d’une harmonisation renforcées avec les partenaires, le Bureau régional a collaboré avec la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, et la Ligue des États arabes, à l’appui du renforcement des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil.

Afin de remédier aux principales lacunes concernant la notification sur les indicateurs, le plus souvent générés sur la base d’études populationnelles, un nouveau type d’enquête sur les examens de santé a été élaboré par l’OMS, couvrant les facteurs de risques comportementaux et biologiques, l’utilisation des soins de santé, la situation sanitaire et les dépenses de santé des ménages. La première a été réalisée en Tunisie avec le soutien du gouvernement.

Plusieurs défis demeurent en matière de systèmes d’information sanitaire. Des études populationnelles et des évaluations des systèmes d’information sanitaire doivent être conduites sur une base régulière dans de nombreux pays. Les conflits en cours dans la Région et le manque de ressources demeurent les problèmes principaux dans le processus d’amélioration des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil. Une intensification accrue des efforts est requise pour le renforcement des capacités des médecins en vue d’une certification des décès de haute qualité. Plusieurs séminaires-ateliers sur le renforcement des capacités pour l’application DHIS2-SMoL sont prévus en 2017, et les pays sont encouragés à introduire une certification des décès conforme à la CIM-10 dans l’enseignement médical dispensé aux étudiants de premier cycle.

Développement de la recherche et innovation

L’OMS a continué à appuyer le renforcement des capacités pour la recherche à travers des séminaires-ateliers sur la gestion, l’interprétation et la stratégie de mise en œuvre des données ; les bonnes pratiques en matière de recherche en santé ; et l’élaboration de notes d’orientation. Un exercice d’établissement des priorités en matière de recherche a été réalisé, et les résultats ont été utilisés dans un appel à propositions pour le programme de petites subventions à la recherche sur les maladies tropicales. En 2016, les appels à propositions pour le programme ont menéau soutien de huit projets de recherche prioritaire provenant de six pays, et les subventions pour les priorités de recherche en santé publique ont quant à elles conduit au soutien de 10 projets de recherche dans huit pays. Le Comité d’évaluation éthique de la recherche pour la Méditerranée orientale s’est réuni pour discuter de l’examen éthique de la recherche financée par l’OMS portant sur des sujets humains. En 2016, 47 centres collaborateurs de l’OMS ont soutenu les activités de l’OMS dans la Région.

La Revue de Santé de la Méditerranée orientale a continué ses publications mensuelles, notamment un numéro spécial sur la grippe et les infections respiratoires émergentes dans la Région de la Méditerranée orientale. La Revue a reçu son premier facteur d’impact en 2016, qui constitue une mesure du nombre annuel de citations d’articles récents dans cette revue.

Dans le domaine de la cybersanté, des profils ont été mis au point pour chaque État Membre sur la base de résultats d’une étude sur la cybersanté conduite entre 2015 et 2016. Des applications mobiles de cybersanté reposant sur des bases factuelles (mHealth) ont été lancées et mises en œuvre en Tunisie (sevrage tabagique, lutte contre le diabète) et en Égypte (lutte contre le diabète, sevrage tabagique, cyberapprentissage et télémédecine).

Les orientations futures porteront principalement sur le soutien aux États Membres dans le renforcement de leurs capacités institutionnelles pour la conduite, la gouvernance et la supervision de la recherche, et pour l’utilisation des données de recherche dans la prise de décisions.

 
Renforcement des systèmes de santé en vue de la couverture sanitaire universelle PDF Imprimer

Couverture sanitaire universelle

En 2017, l’OMS a intensifié ses efforts visant à aider les pays de la Région à élaborer leurs visions, stratégies et feuilles de route en vue de la couverture sanitaire universelle. Les principales activités stratégiques transversales ont consisté à mettre au point des paniers de prestations prioritaires pour la couverture sanitaire universelle, à renforcer la collaboration avec le secteur privé et à se concentrer sur la création de synergies par le biais de la méthode dite du lien humanitaire-développement-paix afin d’améliorer la résilience du système de santé dans les situations d’urgence.

Gouvernance et financement de la santé

Une vision claire, des structures de gouvernance solides, des institutions de réglementation et de financement fonctionnelles et des partenariats efficaces sont tous des éléments essentiels pour améliorer la performance des systèmes de santé en vue de la couverture sanitaire universelle.

Dans de nombreux pays de la Région, les dispositions en matière de gouvernance sont peu efficaces et la transparence et la redevabilité sont limitées, ce qui entrave la performance des systèmes de santé. Plusieurs pays ne disposent toujours pas d’une vision claire et d’une feuille de route complète pour renforcer leur système de santé en vue de la couverture sanitaire universelle. De plus, l’insuffisance du financement public de la santé, l’absence ou la faiblesse des mécanismes de prépaiement et l’utilisation peu rationnelle des rares ressources financières compromettent la performance des systèmes de financement de la santé.

Afin de relever ces défis, une attention particulière a été accordée au soutien à l’élaboration de politiques, stratégies et plans nationaux de santé en entreprenant des évaluations de la gouvernance et du financement et en axant les efforts sur le renforcement des capacités institutionnelles. Un appui technique a également été fourni à plusieurs pays pour l’examen de leur nouvelle stratégie de santé nationale. Plusieurs outils diagnostiques ont en outre été mis au point ou adaptés pour guider la réforme et la transformation des systèmes de santé. Plus précisément, des outils permettant d’évaluer la responsabilisation et la santé publique ont été mis au point. Un soutien a été fourni aux pays pour la réalisation d’examens de la gouvernance et des aspects juridiques de leurs systèmes de santé, ainsi que pour l’application du cadre conjoint de manière à réduire le risque de corruption dans le secteur de la santé. De plus, des travaux ont été entrepris dans les domaines de la décentralisation, de la résilience et de la collaboration avec les acteurs non étatiques. Une formation régionale sur l’état de droit et l’intégration de la santé dans toutes les politiques a été organisée en collaboration avec le Centre de recherche sociale de l’Université américaine du Caire et la Ligue des États arabes.

Les travaux sur le financement de la santé ont continué d’être guidés par les dispositions du cadre d’action régional pour la promotion de la couverture sanitaire universelle afin de renforcer la performance des systèmes de financement de la santé et de promouvoir l’objectif de la protection financière. Plus spécifiquement, un soutien a été fourni aux pays pour leur permettre d’élaborer leurs propres visions et stratégies en matière de financement de la santé en fonction du contexte national, tout en facilitant également la production des données nécessaires. Une coopération technique avec l’Égypte a contribué à l’adoption d’une loi exhaustive historique sur la sécurité sociale, qui a permis de consacrer davantage d’argent public à la santé. Un soutien a également été fourni au Koweït pour l’analyse de son système de financement de la santé et l’intégration d’une stratégie de financement de la santé dans son plan stratégique national pour la santé. Un appui particulier a été fourni à la République islamique d’Iran et au Soudan pour renforcer la fonction stratégique des achats au sein de leur organisme d’assurance-maladie. Une attention particulière a été accordée à la mise au point de paniers de prestations pour la couverture sanitaire universelle.

Dans le domaine des partenariats pour la santé, des missions conjointes et un soutien coordonné avec l’Alliance Gavi et le Fonds mondial ont permis une augmentation des financements pour le renforcement des systèmes de santé sous la forme d’une couverture vaccinale accrue et d’une intensification de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Des efforts conjoints avec le ministère fédéral de la Santé du Soudan et d’autres partenaires de développement ont débouché sur l’adoption d’une proposition de financement visant à soutenir les réformes de la gouvernance au sein du Fonds national d’assurance-maladie. La collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’est poursuivie afin de lutter contre la corruption dans le système de santé.

Développement des personnels de santé

Des personnels de santé qualifiés et performants seront essentiels pour parvenir à la couverture sanitaire universelle. Les pays continuent de faire face à une pénurie générale d’agents de santé qui s’ajoute aux déséquilibres dans la répartition géographique et l’éventail des compétences. En particulier, l’Afghanistan, Djibouti, le Pakistan, la Somalie, le Soudan et le Yémen connaissent une pénurie critique d’agents de santé. De plus, des crises prolongées ont conduit à la perte d’agents de santé et à des interruptions dans la formation des professionnels de la santé, exacerbant les lacunes. La sûreté et la sécurité des personnels de santé restants demeurent un problème majeur. Dans certains pays, un afflux rapide de réfugiés a entraîné une charge de travail accrue et une diminution de la densité des personnels de santé.

Un cadre d’action pour le développement des personnels de santé a été finalisé en 2017 et adopté par la soixante-quatrième session du Comité régional en octobre. Ce cadre fournit aux pays des orientations stratégiques pour relever les défis liés aux personnels de santé. Plusieurs pays se sont lancés dans une planification stratégique et une analyse des personnels de santé et du marché du travail a été entreprise pour guider l’élaboration des plans stratégiques. Les Émirats arabes unis, la République islamique d’Iran, l’Iraq, le Pakistan et la Somalie ont élaboré des stratégies pour les soins infirmiers ou obstétricaux.

En outre, des études de cas ont été réalisées en République islamique d’Iran, en Jordanie et au Liban afin de comprendre les défis et les lacunes concernant les personnels chargés des soins primaires et les possibilités de renforcement des équipes pluridisciplinaires qui dispensent des soins primaires selon l’approche de médecine familiale. Un programme type régional de formation en soins infirmiers a été élaboré afin de guider le processus d’élaboration de ce type de programmes et un examen du programme de formation a été entrepris dans plusieurs pays. Enfin, un soutien a été fourni au Yémen pour la mise en place, à l’Université d’Aden, d’un programme de formation en soins infirmiers conduisant à la délivrance d’une licence.

Avec l’implication croissante du secteur privé dans la formation et la pratique des personnels de santé, les réglementations applicables à ces personnels sont plus importantes que jamais. Le renforcement des capacités de gouvernance est primordial. Un séminaire-atelier sur le renforcement des personnels de santé a eu lieu en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et un soutien a été fourni pour l’établissement de conseils nationaux des soins médicaux et obstétricaux dans plusieurs pays.

Des observatoires des personnels de santé fournissent des mécanismes visant à renforcer les informations et les bases factuelles relatives aux personnels de santé. En 2017, une réunion régionale sur les observatoires des personnels de santé s’est tenue pour discuter des possibilités de renforcer ces observatoires, de mettre en place des comptes nationaux pour les personnels de santé et de convenir d’une série d’indicateurs pour le suivi du cadre d’action.

En 2018, les efforts se poursuivront dans le but d’intensifier la mise en œuvre du cadre d’action en insistant sur les priorités de la planification stratégique afin d’assurer la disponibilité, l’accessibilité, la qualité et la performance des personnels de santé, le renforcement de la gouvernance des personnels de santé et des capacités de réglementation, l’augmentation de l’investissement dans les personnels de santé et l’amélioration de l’information et des bases factuelles y afférentes. Des actions seront entreprises pour répondre aux défis liés aux personnels de santé dans les pays en situation de crise prolongée de façon à assurer l’accès aux soins. 

Technologies et médicaments essentiels

Pour réaliser la couverture sanitaire universelle, les pays devront améliorer l’accès aux technologies de santé, notamment aux médicaments, aux vaccins et aux dispositifs médicaux. Avec l’appui technique de l’OMS, les États Membres peuvent améliorer l’accès en développant des politiques nationales de nature à promouvoir l’élaboration de programmes efficaces d’innovation, d’évaluation et de gestion pour les technologies de santé au sein des systèmes de santé nationaux existants.

À travers le programme de bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique, les États Membres ont reçu un soutien pour établir des politiques relatives à la mise en œuvre de codes de conduite et à la gestion des conflits d’intérêts, pour accroître la disponibilité de l’information pour le public, élaborer des directives en matière de composition des comités nationaux, élaborer des procédures opérationnelles standardisées pour les processus décisionnels, établir des mécanismes indépendants pour les réclamations afin d’améliorer la protection des personnes qui dénoncent des abus, et renforcer l’engagement sociétal. Un rapport d’évaluation de la transparence dans le secteur pharmaceutique au Pakistan a été publié en 2017. En collaboration avec le PNUD et le Réseau arabe pour le renforcement de l'Intégrité et la lutte contre la corruption, une formation spécialisée sur la prévention de la corruption dans le secteur pharmaceutique a été organisée pour des responsables en Égypte.

La collaboration avec les pays s’est poursuivie en ce qui concerne la mise en œuvre du plan d’action mondial de l’OMS pour combattre la résistance aux antimicrobiens. Des données fiables sur la consommation nationale d’antibiotiques sur la période 2014-2016, communiquées par plusieurs pays de la Région, seront publiées dans le rapport mondial 2018 de l’OMS sur la consommation d’antibiotiques.

Des enquêtes sur la politique et la réglementation nationales en matière de médecine traditionnelle et complémentaire ont été menées dans huit pays (Afghanistan, Jordanie, Liban, Maroc, Oman, République arabe syrienne, Somalie et Tunisie). Ces enquêtes sont parvenues à identifier des lacunes dans les politiques, les réglementations et les pratiques, qui devront être comblées par les États Membres. Un appui technique a également été fourni pour la mise en place de politiques en matière de phytothérapie, de surveillance du marché et de systèmes de vigilance.

Un appui technique a été fourni au centre de gestion et de promotion des technologies de santé (Healthcare Technology Management and Advancement), au Liban, afin d’en faire un pôle régional d’innovation pour la technologie des soins de santé. La collaboration avec le centre a été axée sur l’élaboration de stratégies visant à renforcer l’esprit d’innovation dans les technologies de la santé, l’exploration des ressources existantes afin de promouvoir l’innovation, l’identification des lacunes cliniques devant être comblées et la collaboration interdisciplinaire devant être renforcée.

La réglementation des produits médicaux – médicaments, vaccins et dispositifs médicaux – constitue une priorité dans la Région. À l’aide de l’outil mondial d’analyse comparative de l’OMS destiné aux autorités de réglementation, des évaluations des capacités nationales de réglementation ont été réalisées dans huit pays (Afghanistan, Égypte, République islamique d’Iran, Jordanie, Liban, Pakistan, Somalie et Soudan) et ont abouti à l’élaboration de plans de développement institutionnel pour les autorités nationales de réglementation de ces pays. Un suivi de la mise en œuvre de ces plans sera effectué au cours des deux prochaines années. Une évaluation informelle de l'autorité nationale de réglementation a également été réalisée en Arabie saoudite. Cette dernière renforce à présent ses capacités en vue de réglementer de manière appropriée les vaccins fabriqués localement.

En 2017, une publication régionale sur la réglementation des dispositifs médicaux a été traduite en français. Plusieurs pays reçoivent actuellement de l’aide pour l’amélioration de leurs fonctions de réglementation des dispositifs médicaux. L’OMS a soutenu la mise en place de comités d’experts de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, afin de promouvoir l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique ; Djibouti, la Somalie et le Soudan, ainsi que des États Membres de la Région de l’Afrique ont participé à ce processus.

Un appui technique a été fourni à INASanté en Tunisie et à l’Institut national de la recherche en santé de la République islamique d’Iran afin qu’ils renforcent leurs capacités à mener des études d’évaluation des technologies de la santé. Des expériences régionales visant à promouvoir et faciliter la mise en place d’unités ou d’agences nationales d’évaluation des technologies de la santé ont été partagées en tant que modèle que les pays africains pourront suivre pendant le déroulement de la réunion annuelle des agences et réseaux internationaux d’évaluation des technologies de la santé, à Rome en 2017. Une expérience régionale a également été mise en lumière dans un numéro spécial de la revue International Journal of Technology Assessment in Health Care.

Un nouveau profil du secteur pharmaceutique national a été testé en Libye et au Soudan. Le profil fournit des informations de qualité sur les structures, les processus et les résultats du secteur de la santé et du secteur pharmaceutique dans les pays de la Région. Une formation a été organisée afin d’améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement en médicaments et en dispositifs médicaux en Libye.

Afin de soutenir les efforts déployés pour améliorer l’accès aux technologies d’assistance et leur gestion, un outil d’évaluation rapide a été mis au point pour recueillir et analyser des informations initiales pour le pays. Les résultats d’une évaluation régionale ont été présentés lors du Sommet mondial sur la recherche, l’innovation et l’éducation en matière de technologies d’assistance (Global Research, Innovation, and Education in Assistive Technology Summit - GREAT) en 2017. Sur la base de ces résultats, un rapport régional est en cours de préparation en vue d’orienter l’élaboration d’un cadre d’action régional pour améliorer l’accès aux technologies d’assistance comme composante essentielle de la couverture sanitaire universelle.

Prestation intégrée des services

Au cours de l’année 2017, l’appui fourni aux pays en matière de prestations de services de santé a reposé sur le cadre de l’OMS pour des services de santé intégrés centrés sur la personne qui a été adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2016.

Un cours en ligne mis au point en 2016 pour renforcer les capacités des médecins généralistes dans le domaine de la médecine familiale a été organisé en Arabie saoudite, en Égypte, aux Émirats arabes unis, en Iraq, au Koweït et à l’Office des secours et des travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Un groupe consultatif d’experts en médecine familiale a également été créé afin de fournir des orientations stratégiques pour développer la médecine familiale dans la Région.

Un pas important vers l’accès aux soins de santé pour tous consiste à déterminer quels programmes, services et interventions doivent être fournis et financés pour la population. À titre d’étape initiale dans l’élaboration d’un panier générique de prestations prioritaires dans le cadre de la couverture sanitaire universelle dans la Région, des paniers de services de santé essentiels ont été évalués dans six pays (Afghanistan, Arabie saoudite, Égypte, Palestine, Somalie et Yémen).

Le rôle critique joué par le secteur privé de la santé pour faire progresser la couverture sanitaire universelle a été mis en évidence par les pays lors de la soixante-quatrième session du Comité régional, en octobre 2017. À la suite de la réunion, des travaux ont débuté afin de préparer un cadre d’action régional pour promouvoir le rôle du secteur privé de la santé afin de progresser vers la couverture sanitaire universelle. Les analyses du secteur privé de la santé des pays de la Région ont été actualisées en 2017 et des fiches d’information sur le secteur privé de la santé ont été préparées pour 18 pays différents.

L’appui technique fourni dans le domaine de la gestion et des soins hospitaliers comprenait deux programmes de renforcement des capacités nationales en la matière, qui s’adressaient aux directeurs d’hôpitaux publics. Un modèle destiné à la formation de maîtres-formateurs a été mis au point pour le déploiement du programme sur la gestion et les soins hospitaliers. Ce modèle sera utilisé pour reproduire le programme dans la Région en 2018.

Les données disponibles issues de l’évaluation du système de soins d’urgence collectées dans 12 pays révèlent des lacunes importantes au niveau de l’organisation et de la mise en œuvre dans la Région. Une nouvelle initiative a été élaborée pour renforcer les capacités des directeurs d’hôpitaux en matière de préparation aux situations d’urgence et d’organisation de la riposte, et la première formation nationale a eu lieu au Soudan. Ce cours sera de nouveau organisé en 2018 dans les pays qui connaissent des situations d’urgence. Une évaluation des politiques nationales pour le secteur hospitalier a été réalisée en 2017 de manière à élaborer un cadre régional pour le secteur hospitalier.

Les États Membres ont bénéficié d’un soutien dans différents domaines liés à la qualité et à la sécurité, notamment pour l’élaboration de politiques et stratégies nationales en matière de qualité, ainsi que pour l’examen et les orientations techniques relatifs aux programmes nationaux d’accréditation des soins de santé. Une étude régionale sur la cartographie de ces programmes a été réalisée et le rapport est en cours de finalisation. Au niveau des soins de santé primaires, un cadre comportant une série de 34 indicateurs de base pour la qualité des soins a été élaboré en vue de leur utilisation par les pays dans l’évaluation, l’amélioration et la surveillance de la qualité des soins de ce niveau. Les États Membres ont également bénéficié d’un soutien dans la mise en œuvre du cadre de santé maternelle et néonatale de l’OMS pour la qualité des soins, et d’interventions relatives à la sécurité des patients, comprenant notamment le lancement et l’extension à un plus grand nombre de pays de l’Initiative pour la sécurité des patients à l’hôpital. L’intégration du programme de formation de l’OMS sur la sécurité des patients dans 21 institutions universitaires liées aux soins de santé à Oman, ainsi que la mise en œuvre des principales composantes de la prévention et de la lutte contre les infections au Qatar comptaient parmi les autres activités clés.

Systèmes d’information sanitaire

La mise en œuvre du cadre d’action régional pour les systèmes d’information sanitaire et les indicateurs de base demeure l’une des priorités essentielles de l’appui technique dans la Région. Des indicateurs clés liés aux ODD sont intégrés à la liste des indicateurs de base régionaux afin de proposer aux pays une approche unifiée pour l’établissement de rapports sur les indicateurs liés à la santé. Le travail considérable accompli avec les États Membres pour renforcer les systèmes nationaux concernant les données sanitaires et la mesure de ces données a débouché sur une amélioration remarquable des notifications pour les indicateurs clés, avec une augmentation moyenne de 15 % des indicateurs ayant fait l’objet de rapports au niveau régional sur la période 2014-2017. Dans 16 des 22 pays, l’établissement de rapports concernant les indicateurs de base est compris entre 76 et 95 %, tandis que dans les six pays restants, ce chiffre est compris entre 62 et 75 %.

Dans le cadre des efforts visant à améliorer les capacités des pays à établir des rapports concernant les indicateurs qui sont générés principalement par les enquêtes au sein de la population, une réunion de consultation s’est tenue en décembre afin de discuter des enquêtes nationales prioritaires à réaliser au sein de la population, des modules d’enquête recommandés et des plans d’enquête nationaux nécessaires à la génération de données destinées aux indicateurs clés liés aux objectifs de développement durable (ODD) et au suivi efficace des progrès accomplis en vue de la couverture sanitaire universelle. En 2018, les résultats seront adaptés au contexte des différents pays afin d’être utilisés dans les plans nationaux.

En 2017, des évaluations complètes des systèmes d’information sanitaire nationaux ont été réalisées en Libye et au Pakistan dans le cadre des efforts de renforcement des systèmes. En Libye, l’évaluation a été suivie par l’élaboration d’une stratégie chiffrée pour le système d’information sanitaire national. Une stratégie pour le système d’information sanitaire national a aussi été mise au point en Jordanie sur la base des résultats de l’évaluation effectuée en 2016. Trois pays (le Pakistan, la République arabe syrienne et le Soudan) ont reçu un soutien pour tester le système d’information sanitaire de district, version 2 (DHIS2) en vue d’améliorer le recueil, le traitement, l’analyse et la notification des données sanitaires. Un séminaire-atelier régional a eu lieu en Jordanie en vue de renforcer les capacités des administrateurs nationaux des programmes de santé maternelle et infantile et des systèmes d’information sanitaire à établir des cibles liées aux ODD pour les indicateurs relatifs à la santé génésique, maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent.

Le renforcement de la collecte et de l’amélioration de la qualité des données fournies par les systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil demeure une priorité clé dans la Région. En 2017, les activités régionales ont été axées sur le renforcement des capacités en vue de l’amélioration de la couverture et de la qualité des données sur la mortalité. Le questionnaire d’autopsie verbale automatisé de l’OMS a été présenté pour la première fois lors d’un séminaire-atelier auquel participaient sept pays. En collaboration avec l’Université de Melbourne et la Bloomberg Data for Health Initiative, un séminaire-atelier a été organisé dans le but de renforcer les capacités des États Membres à utiliser ANACONDA, un outil électronique permettant d’évaluer l’exactitude et l’exhaustivité des données sur la mortalité et les causes de décès. Afin de promouvoir l’utilisation de l’application électronique pour la notification des décès et des causes de décès (DHIS2-SMoL), un séminaire-atelier sur l’adaptation de la plateforme DHIS2 a été organisé pour tous les pays de la Région. Un séminaire-atelier d’orientation régional sur la onzième Classification internationale des maladies (CIM-11) a été organisé en collaboration avec le Centre collaborateur de l’OMS pour la famille OMS de classifications internationales au Koweït. Des séminaires-ateliers nationaux ont également eu lieu dans quatre pays afin de renforcer les capacités nationales eu égard à la certification des décès et au codage CIM-10. Un séminaire-atelier sur le codage CIM-10 avancé utilisant des tableaux décisionnels a été organisé pour la première fois dans la Région, avec la collaboration du Conseil suprême de la santé de Bahreïn. L’OMS a également apporté son soutien à des séminaires-ateliers organisés dans plusieurs pays afin d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des plans d’amélioration des systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil. Au cours de l’année 2017, 12 pays ont communiqué des données sur la mortalité à l’aide de la CIM-10 et un pays a utilisé la CIM-9.

L’action à venir sera axée sur le soutien apporté aux États Membres pour relever les défis restants en ce qui concerne les systèmes d’information sanitaire. En particulier, les pays bénéficieront d’un soutien pour élaborer des plans d’enquêtes nationales afin de promouvoir la réalisation régulière et ciblée d’enquêtes au sein de la population. Une expérimentation de la DHIS-2 afin d’améliorer la collecte, le traitement, l’analyse et la communication des données sanitaires est prévue en Libye et une évaluation complète du système d’information sanitaire devrait avoir lieu en Afghanistan. Les situations d’urgence prolongées dans la Région et les ressources limitées continuent d’impacter les efforts visant à améliorer les systèmes d’information sanitaire, y compris les systèmes d’enregistrement des actes et de statistiques d’état civil. D’autres efforts sont également nécessaires pour améliorer la qualité de la certification des décès à l’aide de formulaires de certification conformes à la CIM-10.

Développement de la recherche et innovation

Le soutien de l’OMS est axé sur le renforcement des capacités des établissements de soins et des institutions universitaires en matière d’utilisation des ressources d’information sanitaire, par le biais de la promotion du programme d’accès à la recherche en santé (Hinari) et de l’organisation d’ateliers de formation nationaux. La Revue de Santé de la Méditerranée orientale a continué sa publication mensuelle régulière, dont un numéro spécial sur l’usage de substances psychoactives.

Dans le domaine de la cybersanté, une analyse de la situation régionale a été effectuée au sujet des priorités sanitaires nationales, des opportunités potentielles et des obstacles aux applications de cybersanté. En décembre, le premier séminaire-atelier régional sur l’élaboration de stratégies nationales de cybersanté a été organisé conjointement avec l’Union internationale des communications. Une application mobile de cybersanté (santé mobile) à plus grande échelle pour le sevrage tabagique a été lancée en Tunisie. La mise en œuvre d’autres applications mobiles de cybersanté fondées sur des données probantes s’est poursuivie en Tunisie (lutte contre le diabète) et en Égypte (lutte contre le diabète, sevrage tabagique).

En coordination avec l’UNESCO, un sommet régional des comités nationaux d’éthique et de bioéthique s’est tenu à Oman en avril dans le but de favoriser la coopération régionale afin d’aborder les problèmes émergents liés à la bioéthique.

En octobre, la soixante-quatrième session du Comité régional a adopté une résolution appelant à instaurer des mécanismes régionaux pour permettre de réduire l’écart creusé entre les institutions de recherche concernées et les responsables de l’élaboration de politiques et de convertir les données de recherche en déclarations de principe en matière de santé. Une consultation d’experts sur l’élaboration de politiques sanitaires reposant sur des données factuelles, qui a eu lieu en novembre, a souligné la nécessité de soutenir les États Membres dans le renforcement de leurs capacités institutionnelles pour la conduite, la gouvernance et la supervision de la recherche, et pour l’utilisation des données de recherche dans la prise de décisions.

Des projets de recherche sur les maladies tropicales émanant de six pays ont été menés à bien, tandis que 10 subventions pour les priorités de recherche en santé publique ont été octroyées. L’OMS a continué de soutenir le renforcement des capacités de recherche par le biais d’ateliers régionaux dans le domaine de la recherche sur la mise en œuvre et sur les bonnes pratiques en matière de recherche en santé. En 2017, 46 centres collaborateurs de l’OMS ont soutenu les activités de l’OMS dans la Région.

 
Influenza weekly updates PDF Imprimer
WK_6 Influenza update, epidemiological week 49, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 48, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 47, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 46, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 45, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 44, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 43, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 42, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 41, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 40, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 39, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 38, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 37, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 36, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 35, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 34, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 33, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 32, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 31, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 30, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 29, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 28, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 27, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 26, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 25, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 24, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 23, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 22, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 21, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 20, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 19, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 18, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 17, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 16, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 15, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 14, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 13, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 12, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 11, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 10, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 9, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 8, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 7, 2018
WK_6 Influenza update, epidemiological week 6, 2018
Influenza_weekly_update Influenza update, epidemiological week 5, 2018
Influenza_weekly_update Influenza update, epidemiological week 4, 2018
 
PDF Imprimer

Antimicrobial resistance and cross-cutting programmes – Resources

Key resources on AMR

Key resources on cancer

  1. Factsheet: Antimicrobial resistance and cancer care
  2. Framework for action on cancer prevention and control in the WHO Eastern Mediterranean Region. Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2019.
  3. Cancer control. Kuwait City: Eastern Mediterranean NCD alliance; 2022.
  4. Report on the Regional workshop on empowering progress: strengthening implementation of the WHO Global Initiative for Childhood Cancer in the Eastern Mediterranean Region. Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2024.
  5. Global strategy to accelerate the elimination of cervical cancer as a public health problem. Geneva: World Health Organization; 2020.
  6. Regional cervical cancer elimination strategy for the Eastern Mediterranean. Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2023.
  7. The global initiative for childhood cancer [website]. Geneva: World Health Organization; 2021.
  8. The global breast cancer initiative [website]. Geneva: World Health Organization.
  9. Global cancer observatory [website]. Lyon: International Agency for Research on Cancer.
  10. Pourghazian N, Krakauer E, Salama S, Fadhil I, Osman H. The Eastern Mediterranean regional palliative care expert network: Designing a roadmap for palliative care development in the region. East Mediterr Health J. 2022;27(8):610–613.

Key resources on diabetes

  1. Factsheet: Antimicrobial resistance and diabetes
  2. Global action plan for the prevention and control of NCD 2013–2020 [extended to 2030]. Geneva, WHO; 2013
  3. Framework for action to implement the UN Political Declaration on NCDs, including indicators to assess country progress by 2030.
    Cairo: WHO EMRO; 2019.
  4. Framework for action on diabetes prevention and control in the WHO Eastern Mediterranean Region.
    Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2021.
  5. WHO package of essential noncommunicable (PEN) disease interventions for primary health care.
    Geneva, World Health Organization; 2020.
  6. Guideline for the pharmacological treatment of hypertension in adults.
    Geneva, World Health Organization; 2021.

References

  1. Number of deaths attributed to non-communicable diseases, by type of disease and sex. Geneva, World Health Organization; 2024.
  2. Diabetes in Middle-East & North Africa – 2021. Brussels: International Diabetes Federation.
  3. Epidemiological status of type 2 diabetes mellitus in the Middle East and North Africa, 1990–2019. Moradinazar M, Babakhani M, Rostami R, Shakiba M, Moradi A, Shakiba E. East Mediterr Health J. 2022;28(7):478–488.
  4. Addressing diabetes as a public health challenge in the Eastern Mediterranean Region. Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2021.
  5. Antimicrobial resistance patterns in diabetic foot infections, an epidemiological study in northeastern Italy. Boschetti G, Sgarabotto D, Meloni M, Bruseghin M, Whisstock C, Marin M, et al. Antibiotics. 2021;10(10):1241.
  6. Antimicrobial resistance pattern among diabetic patients with urinary tract infection at Bangladesh. Mohammad Saifuddin FC, Selim S, Uddin N, Pathan F. Endocr Pract. 2016;22:61.
  7. Aspects of the antimicrobial resistance profile in infections with Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae in diabetic patients. Petrovici CG, Dorobăţ C, Matei M, Teodor A, Luca V, Miftode E. Rev Med-chir Soc Med Nat Iasi. 2011 Jul;115(3):769–775.
  8. Human gut antibiotic resistome and progression of diabetes. Shuai M, Zhang G, Zeng FF, Fu Y, Liang X, Yuan L, et al. Adv Sci. 2022;9(11):2104965.
  9. HEARTS D: Diagnosis and management of type 2 diabetes. Geneva, World Health Organization; 2020.

Key resources on malaria

  1. Factsheet: Antimicrobial resistance and malaria
  2. Antimalarial drug efficacy and resistance in malaria-endemic countries in HANMAT-PIAMnet countries of the Eastern Mediterranean Region 2016–2020: Clinical and genetic studies. Adam M, Nahzat S, Kakar Q, Assada M, Witkowski B, Tag Eldin Elshafie Am et al. Trop Med Int Health. 2023;28(10):817–829.
  3. Strategy to respond to antimalarial drug resistance in Africa. Geneva: World Health Organization; 2022.
  4. Malaria action plan for the Eastern Mediterranean Region, 2022–2030. Cairo: WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean; 2023.
  5. World malaria report 2023. Geneva: World Health Organization; 2023.
  6. المباديء التوجيهية لمنظمة الصحة العالمية بشأن الملاريا – 3 حزيران/يونيو [WHO guidelines for malaria - 3 June 2022]. Geneva: World Health Organization; 2022 (in Arabic).
  7. WHO Guidelines for malaria. Geneva: World Health Organization; 2023.
  8. Malaria [website]. Geneva: World Health Organization.

Key resources on child health

  1. Factsheet: Antimicrobial resistance and child health
  2. Early essential newborn care: clinical practice pocket guide, second edition. Geneva: World Health Organization; 2022.
  3. Child and adolescent health in humanitarian settings [pdf]; interactive. Geneva: World Health Organization; 2021.
  4. Pocket book of hospital care for children, second edition. Geneva: World Health Organization; 2013.
  5. The urgent threat of drug-resistant infections protecting children worldwide. New York: United Nations Children’s Fund; 2023.
  6. Integrated management of childhood illness. United Nations Children’s Fund, World Health Organization. Geneva: WHO; 1995.

Resources

  1. Early essential newborn care: clinical practice pocket guide, second edition. Geneva: World Health Organization; 2022.
  2. Child and adolescent health in humanitarian settings [pdf]; interactive version. Geneva: World Health Organization; 2021.
  3. Pocket book of hospital care for children, second edition. Geneva: World Health Organization; 2013.
  4. The urgent threat of drug-resistant infections protecting children worldwide. New York: United Nations Children’s Fund; 2023.
  5. Integrated management of childhood illness. United Nations Children’s Fund, World Health Organization. Geneva: WHO; 1995.

Key resources on access to antibiotics

Key resources on access to medicines

  1. Factsheet: Antimicrobial resistance and access to antibiotics
  2. Sixty-seventh World Health Assembly, Agenda item 15.4, 24 May 2014: Access to essential medicines. Geneva: World Health Organization (WHA67.22).
  3. Wirtz VJ, Hogerzeil HV, Gray AL, Bigdeli M, de Joncheere CP, Ewen MA, et al. Essential medicines for universal health coverage. Lancet. 2017; 389.10067:403–476.
  4. WHO methodology for a global programme on surveillance of antimicrobial consumption. Geneva: World Health Organization; 2017.
  5. The WHO AWaRe (Access, Watch, Reserve) antibiotic book. Geneva: World Health Organization; 2022.
  6. GLASS guide for national surveillance systems for monitoring antimicrobial consumption in hospitals. Geneva: World Health Organization; 2020

References

  1. Access to medicines: making market forces serve. In: Ten years in public health 2007–2017: report by Dr Margaret Chan, Director-General. Geneva: World Health Organization; 2017.
  2. Regional strategy to improve access to medicines and vaccines in the Eastern Mediterranean, 2020–2030, including lessons from the COVID-19 pandemic. October 2020.
  3. Mahmood RK, Gillani SW, Alzaabi MJ, Gulam SM. Evaluation of inappropriate antibiotic prescribing and management through pharmacist-led antimicrobial stewardship programmes: a meta-analysis of evidence. Eur J Hosp Pharm. 2022;29(1):2–7.
  4. Alagha H. Dispensing antibiotics without prescription in the Arab world: a narrative review of the prevalence, appropriateness, facilitators and preventive interventions. Bull Pharm Sci Assiut. 46. 399-420.

 


Page 74 sur 93