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Préparation et riposte aux situations d’urgence PDF Imprimer

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En 2013, l’action humanitaire est entrée en terrain inconnu eu égard à l’ampleur des problèmes et au nombre de personnes nécessitant une aide. Ceci était principalement dû à la crise en République arabe syrienne ; en effet, on estime que fin décembre 2013, près de 6,8 millions de personnes dans le pays et 2,3 millions de réfugiés syriens dans les pays voisins avaient besoin d’une aide humanitaire. Globalement, plus de 42 millions de personnes dans 13 pays de la Région sont actuellement touchées par des catastrophes naturelles ou de la violence résultant de conflits politiques.

Des inondations ont touché des régions de l’Afghanistan, la Palestine, du Pakistan et du Soudan ; et des séismes ont frappé certaines zones de l’Afghanistan, de la République islamique d’Iran et du Pakistan, affectant des millions de personnes et constituant une menace pour la santé publique. L’OMS a contribué à des activités de secours dans les pays touchés par ces catastrophes en participant aux missions d’évaluation qui visent à identifier les besoins sanitaires, en assurant la fourniture de médicaments essentiels et d'un appui technique, en renforçant la surveillance des maladies et en coordonnant les activités des partenaires en santé sur le terrain.

Impact des situations d’urgence prolongées

Certaines populations vivant dans des pays et territoires qui connaissent des situations d’urgence prolongées n’ont toujours pas accès à des services de santé de base, en raison de la fragilisation des systèmes de santé, notamment une pénurie d’agents de santé qualifiés et un manque de médicaments et de fournitures médicales. Jusqu’à 8,6 millions de personnes n’ont pas accès aux services de santé au Yémen et 13 millions de personnes – c’est-à-dire plus de la moitié de la population – ne disposent pas de points d’eau améliorés. Par conséquent, les Yéménites courent un risque élevé de flambées épidémiques de maladies transmises par l’eau, telles que le choléra et la dysenterie.

Dans la bande de Gaza, l’insuffisance des fournitures de base met à rude épreuve la capacité du système de santé à continuer de fournir des soins de santé d’un bon niveau à la population palestinienne qui s’élève à 1,7 million d’habitants. Le manque d’accès empêche les personnes de jouir de leur droit à la santé. Le bureau de l’OMS en Cisjordanie et à Gaza a publié un rapport sur les difficultés rencontrées par des milliers de patients palestiniens pour obtenir un permis israélien afin d’accéder aux soins de santé spécialisés à Jérusalem-Est, en Jordanie et en Israël. Un habitant de Cisjordanie sur cinq s’est vu refuser une autorisation d’accès aux soins de santé en 2012. L’étude a utilisé des données disponibles auprès de l’Autorité nationale palestinienne et de prestataires de soins de santé à but non lucratif pour montrer que les restrictions imposées par Israël sur les déplacements en Cisjordanie et à Gaza entravaient l’accès aux services de santé pour les patients palestiniens et les prestataires de soins de santé, notamment à Jérusalem-Est, où sont situés les principaux centres d’orientation-recours palestiniens.

La morbidité et la mortalité maternelle et infanto- juvénile atteignent un niveau inacceptable en Somalie. Selon l’OMS, un enfant sur cinq meurt en Somalie avant d’atteindre l’âge de cinq ans et une femme sur douze décède en raison de problèmes liés à la grossesse, l’hémorragie et l’hypertension étant les premières causes de mortalité maternelle. L’un des facteurs principaux est l’accès limité à des services de santé de qualité, notamment dans les communautés rurales et les zones éloignées. L’OMS et la Campagne nationale saoudienne pour les secours au peuple somalien ont lancé un projet sur dix-huit mois afin d’assurer des interventions permettant de sauver des femmes et des enfants, comme la mise en place de centres de santé mobiles dans les zones éloignées, la livraison de médicaments et de fournitures médicales, les activités de vaccination pour les enfants de moins de cinq ans et le renforcement des capacités des personnels de santé maternelle et infanto-juvénile.

Les soins de santé en danger

Dans les pays où des conflits sont actuellement en cours, une des principales difficultés rencontrées par le personnel humanitaire est la menace à leur sécurité. En dépit des législations humanitaires internationales et des Conventionsde Genève appelant à leur protection, le personnel humanitaire et les établissements de santé demeurent à risque. Ceci est particulièrement marqué dans la Région de la Méditerranée orientale où la plupart des attaques perpétrées ces dernières années ont eu lieu. Les agents de santé au Pakistan et en Somalie continuent de faire face à de graves menaces de violence tandis qu’au Yémen et en République arabe syrienne, les établissements de santé ont été bombardés, les ambulances brûlées ou volées, et des centaines d’agents de santé tués, attaqués ou enlevés. Les patients courent également un risque.

Assurer la prestation de services de santé et la livraison de fournitures sanitaires en situations d’urgence

Afin de répondre immédiatement et efficacement aux besoins des pays en situation d’urgence, l’OMS gère actuellement l’équivalent de 94 millions de dollars US de médicaments, fournitures médicales et matériel d’urgence, au sein de la Cité humanitaire internationale de Dubaï, dans le cadre d’un accord avec le Programme alimentaire mondial (PAM). En 2013, ces stocks ont été réapprovisionnés à trois reprises dans le but d’atteindre les populations touchées par une situation d’urgence en République arabe syrienne et dans les pays voisins (Égypte, Iraq, Jordanie et Liban) ainsi qu’en Afghanistan, en Somalie et au Soudan.

En raison de décennies d’inaction et du conflit libyen de 2011, la disponibilité des services de santé mentale a baissé dans ce pays. L’OMS et le ministère de la Santé libyen ont lancé deux diplômes de deuxième cycle universitaire en soins de santé mentale primaires et interventions psychothérapeutiques cliniques en 2013, au sein du centre national de lutte contre les maladies, dans l’objectif de combler le manque de ressources humaines en matière de santé mentale et de soutien psychosocial, notamment dans les zones reculées et mal desservies.

Impact sanitaire de la crise en République arabe syrienne et réponse de l’OMS

Le mois de mars 2013 a marqué le début de la troisième année de la crise en République arabe syrienne, dont l’ampleur et l’impact sont sans précédent dans l’histoire récente. Selon les Nations Unies, fin décembre 2013, on dénombrait environ 120 000 à 130 000 décès et plus de 625 000 blessés. Dans le pays, on estime que 9,3 millions de personnes ont besoin d’une assistance, dont 6,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

L’impact de la crise est grandement perceptible dans l’effondrement des services de santé et la détérioration des résultats en matière de santé, qui sont soit directement dus aux décès ou aux traumatismes, soit indirectement causés par l’exacerbation des maladies et l’augmentation des problèmes de santé. Le système de santé a été gravement perturbé, mettant en jeu la prestation de soins de santé primaires et secondaires, l’orientation-recours des patients blessés, le traitement des maladies chroniques, la prestation de services de santé de la mère et de l’enfant et la fourniture de soins de santé mentale, ainsi que la mise en œuvre de programmes de vaccination et la lutte contre les maladies infectieuses.

Au premier trimestre 2013, le système d’alerte précoce pour la prévention des flambées épidémiques qui couvre l'ensemble des quatorze gouvernorats, a signalé une augmentation significative de la diarrhée aqueuse aiguë, de l'hépatite A et de la fièvre entérique (typhoïde). De nouveaux cas de maladies évitables par la vaccination ont également réapparu en raison de la baisse de la couverture vaccinale qui est passée de 95 % en 2010 à 45 % en 2013. Tandis que la couverture par la vaccination systématique a baissé dans le pays, on constate des cas de maladies transmissibles chez les Syriens et dans les communautés d’accueil en dehors du pays, ce qui entraîne un risque accru de flambées épidémiques. La flambée de poliomyélite démontre clairement les conséquences de la détérioration des indicateurs sanitaires et des conditions de vie des Syriens. Cette situation a exigé une surveillance impliquant plusieurs pays et coordonnée au niveau régional ainsi que plusieurs séries de vaccinations de masse dans le cadre de la plus grande campagne de vaccination jamais organisée au Moyen-Orient, dans le but de vacciner plus de 23 millions d’enfants en 2013 et en 2014 dans plusieurs pays.

Des mesures clés de prévention et de lutte ont été prises par l’OMS et les partenaires en vue de répondre aux menaces pour la santé publique que posent les maladies infectieuses, notamment la fourniture d’eau potable et l’assainissement, le renforcement des systèmes d’alerte précoce pour le dépistage des maladies, et le prépositionnement des médicaments et des fournitures médicales, en plus de campagnes urgentes de vaccination de masse, en République arabe syrienne et dans les pays voisins.

Le nombre croissant de Syriens atteints de maladies chroniques, la destruction des capacités pharmaceutiques locales et l’embargo sur les importations ont entraîné une importante pénurie de médicaments essentiels qui permettent de sauver des vies. Avec l’appui des experts de la Région, la liste nationale de médicaments essentiels a été actualisée pour refléter les besoins sur la base des profils de patients mis à jour et de la demande suite à la crise, et en tenant compte des stocks déjà disponibles dans le pays et des fournitures que l’OMS avait prévu de livrer. Outre les fournitures pour le traitement des traumatismes dus au conflit, la liste comprend des médicaments permettant de sauver des vies et des fournitures médicales nécessaires pour traiter les maladies cardio-vasculaires, le diabète, et pour la santé génésique, ainsi que des équipements essentiels pour les hôpitaux. Suite aux signalements faisant état de l’utilisation d’armes chimiques contre des civils, l’OMS a soutenu les missions d’inspection d’armes chimiques menées par les Nations Unies en République arabe syrienne en déployant deux experts en santé et en fournissant du matériel sanitaire. L’OMS a également distribué aux partenaires et au public des supports d’information et des éléments d'orientations sur l’exposition aux produits chimiques, les symptômes et la protection et a organisé une série de formations destinées aux professionnels de la santé afin de renforcer les capacités en ce qui concerne les connaissances des armes chimiques et la prise en charge en cas d’exposition.

Dans le pays, l’OMS œuvre dans les zones contrôlées par le gouvernement et également au delà de ces zones, en utilisant un réseau d’organisations non gouvernementales ainsi que la Société du Croissant-Rouge syrien. Une telle approche a été cruciale pour atteindre un maximum de populations civiles ayant besoin d’une assistance, en particulier les enfants devant être vaccinés dans le cadre de la campagne de vaccination contre la poliomyélite. L’approche globalement réussie et menée conformément aux principes de l’action humanitaire, a cependant rencontré à plusieurs reprises des obstacles lorsque l’accès aux populations vulnérables situées dans les zones contrôlées par l’opposition était refusé ou difficile et lorsque les médicaments essentiels étaient retirés des convois humanitaires.

Tenant compte des aspects susmentionnés et dans le but de répondre efficacement à la crise au plan sanitaire, l’OMS a identifié cinq priorités stratégiques pour 2014 : veiller à l’accès des patients aux services de santé dont ils ont besoin, garantir la possibilité pour les agents de santé de se rendre au travail dans les zones où leur présence est la plus nécessaire, et protéger les établissements de santé (par le biais du plaidoyer) ; assurer la prise en charge des traumatismes et des blessures (y compris les traumatismes de santé mentale) ; surveiller et maîtriser les maladies infectieuses par le biais de la mise en place de systèmes d’alerte précoce et lutter contre ces maladies dans ce cadre ; veiller à l’approvisionnement continu en médicaments vitaux essentiels et en fournitures médicales, et appuyer la chaîne d’approvisionnement ; remédier aux lacunes en matière de prestation de services de soins de santé tels que les services de santé de la mère et de l’enfant, les maladies chroniques, ainsi que l’eau et les services d’assainissement.

Impact de la crise en République arabe syrienne au niveau régional et réponse de l’OMS

Dans les pays voisins, le nombre croissant de réfugiés, qui selon le HCR a atteint 2,3 millions fin 2013, exerce une énorme pression sur les communautés d’accueil, en termes d’infrastructures et de ressources. Outre les Syriens qui nécessitent une assistance, 2,7 millions de personnes parmi les populations d’accueil des pays voisins sont également à risque.

Les coûts financiers élevés associés à l’accueil d’un nombre croissant de personnes déplacées constituent un risque pour la stabilité sociale de pays tels l’Iraq, la Jordanie et le Liban. Tandis que la pression sur les services de santé, l’eau et l’assainissement, les abris, les emplois et l’éducation continue, les tensions entre les communautés de personnes déplacées et les communautés d’accueil sont également accrues, surtout en Jordanie et au Liban où la majorité des réfugiés vivent dans des communautés d’accueil. L’insécurité et l’imprévisibilité politiques qui prévalent en Iraq et au Liban s’ajoutent aux difficultés rencontrées pour acheminer l’aide humanitaire et fournir des services de santé aux populations touchées.

L’action de l’OMS dans les pays voisins en 2013 a consisté en un appui fourni aux autorités sanitaires de la manière suivante : en consolidant le système d’alerte et d’action rapides afin de lutter au mieux contrelesflambéesdemaladiestransmissiblesparmi les réfugiés et dans les communautés d’accueil ; en participant aux campagnes de vaccination pour les réfugiés et les communautés d’accueil ; en renforçant les capacités des personnels des soins de santé primaires, en fournissant un appui pour l’évaluation des établissements de santé ; en renforçant les systèmes d’information sanitaire et en permettant la fourniture de médicaments essentiels et d’équipements médicaux.

L’équipe de soutien aux opérations d’urgence de l’OMS mise en place en janvier 2013 à Amman (Jordanie), avec pour objectif d’aligner et d’harmoniser les activités de riposte régionale à la crise syrienne dans six pays touchés, a continué de coordonner les contributions du secteur de la santé avec d’autres organisations humanitaires régionales. Près de 12 mois après sa création, l’équipe de soutien aux opérations d’urgence a vu sa structure et son mandat modifiés afin de renforcer sa capacité à soutenir la réponse régionale et les besoins en matière de santé qui évoluent.

Soutien des donateurs

En 2013, l’OMS a pu poursuivre ses activités et interventions permettant de sauver des vies dans les pays en situation d’urgence grâce au soutien des gouvernements d’Arabie saoudite et du Koweït, d’organisations caritatives saoudiennes et de la Ligue des États arabes (Conseil des ministres arabes de la Santé). Néanmoins, il faut davantage de financement et cela constitue toujours un obstacle à l’OMS pour atteindre les populations touchées. Des conférences pour des annonces de contribution, telles que celles accueillies par le Koweït pour soutenir l’action humanitaire régionale en République arabe syrienne, et par le Qatar pour la reconstruction et le développement au Darfour, ont permis d’encourager la mobilisation des ressources à l’appui des efforts humanitaires déployés dans ces pays. Plusieurs pays qui font face à des situations d’urgence continues, tels l’Afghanistan, la Somalie et le Yémen demeurent gravement sous-financés. Par exemple, en Somalie et au Yémen – les deux pays qui vivent les crises humanitaires les plus graves – seuls 24 à 27 % des besoins de financement pour le secteur de la santé ont été couverts en 2013, par conséquent des millions de personnes peinent toujours à avoir accès aux services de santé de base les plus élémentaires.

Le Plan d’aide humanitaire pour la Syrie et le Plan d’action régional pour la crise syrienne ont été lancés à la fin 2013 et ont été examinés avec les États Membres et les donateurs internationaux lors d’une réunion de donateurs de l’OMS à Genève. L’OMS a besoin d’un total de 246 millions de dollars US pour 2014 (186 millions de dollars US pour la République arabe syrienne et 60 millions de dollars US pour les pays voisins) afin de répondre aux besoins urgents de la population syrienne et des communautés d’accueil. Ces besoins rentrent dans le cadre du plus grand appel des Nations Unies à ce jour, d’un montant de 6,5 milliards de dollars, en faveur d’une seule situation d’urgence humanitaire. Plus de 450 millions de dollars US sont nécessaires pour fournir des médicaments essentiels et qui permettent de sauver des vies ainsi que des fournitures médicales à 9,3 millions de personnes dans les zones contrôlées par le gouvernement comme dans celles contrôlées par l’opposition.

Préparer les pays à la gestion des risques liés aux catastrophes et aux situations d’urgence

En matière de préparation aux catastrophe et aux situations d’urgence, divers défis ont une incidence sur la capacité à mettre en œuvre des actions sur le terrain. L’instabilité régionale globale constitue un facteur majeur, et au niveau national, les priorités changeantes, la forte rotation des personnels et le manque d’allocation de ressources constituent des facteurs. Dans certains pays, la nécessité de répondre aux situations d’urgence aiguës relègue au second plan le développement de la gestion des risques en situation d’urgence dans le secteur de la santé.

Des progrès sont cependant réalisés en ce qui concerne le passage de la politique à l’action. La plupart des pays ont intégré l’approche de gestion globale des risques à leurs mesures nationales de préparation et de riposte aux situations d’urgence. L’OMS fournit un appui technique aux pays pour les aider à élaborer et remanier leurs plans nationaux de préparation et d’intervention en cas de situation d’urgence, comme le prévoit le Règlement sanitaire international, afin de renforcer la sécurité sanitaire dans la Région.

Garantir la sécurité et la préparation des établissements de santé et des agents de santé dans le cadre de la réponse à toute urgence de santé publique est demeuré une priorité dans l’ensemble des pays. Cinq pays ont mis en œuvre le programme pour la sécurité des hôpitaux. Compte tenu du caractère essentiel de cette question, l’OMS a rejoint le réseau « soins de santé en danger » créé par le Comité international de la Croix-Rouge.

L’OMS a poursuivi son plaidoyer auprès des pays afin qu’ils intègrent le secteur de la santé au cadre de réduction des risques de catastrophe. L’Organisation collabore avec des partenaires de la Région et du monde entier pour aider les pays à mettre en place des plateformes de santé nationales en vue de coordonner les interventions sanitaires pour une réduction des risques de catastrophe. La première conférence arabe sur la réduction des risques de catastrophe s’est tenue en Jordanie pour lancer la plateforme de réduction des risques de catastrophe en arabe. Lors de cette conférence, un forum multisectoriel a inscrit la santé en tant que domaine prioritaire du cadre de développement pour l’après-2015.

 

EbolaLa maladie à virus Ebola est une maladie humaine grave, souvent mortelle. Le taux de létalité est d’environ 50 %. Le virus se transmet à l'homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine.

La maladie à virus Ebola est apparue pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées, une au Soudan, et l’autre en République démocratique du Congo. Cette dernière a eu lieu dans un village près de la rivière Ebola, qui a donné son nom à la maladie.

La famille de virus Filoviridae compte trois genres :Cuevavirus, Marburgvirus, et Ebolavirus. Cinq espèces ont été identifiées : Zaïre, Bundibugyo, Soudan, Reston et Forêt de Taï. Les trois premières ont été associées à d’importantes flambées en Afrique. Le virus à l’origine de la flambée actuelle appartient à l’espèce Zaïre.

À ce jour, aucun cas de maladie à virus Ebola n'a été enregistré dans la Région de la Méditerranée orientale. Entre octobre 2014 et février 2015, 20 des 22 pays de la Région ont procédé à une évaluation rapide de leurs mesures de préparation et de disponibilité opérationnelle pour la maladie à virus Ebola. Des procédures ont été mises en route pour remédier aux lacunes identifiées dans le cadre d'un plan d'action en 90 jours (mars–mai 2015), qui a garanti la mise en oeuvre de nombreuses mesures de santé publique dans les domaines du leadership et de la coordination, des capacités aux points d'entrée, de la surveillance et du traçage des contacts, de la détection et du diagnostic de laboratoire, de la prévention et de la lutte contre l'infection et de la communication sur les risques.

Programme de surveillance, de prévision et d'intervention

Ressources d'information

Orientations techniques

 

L’image nous montre un tube de laboratoire contenant des œufs du moustique Aedes aegypti

Transmission

Le virus Zika se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté du genreAedes, le plus souvent Aedes aegypti dans les régions tropicales. C’est le même moustique qui transmet les virus de la dengue, du chikungunya et de la fièvre jaune à l’origine de flambées récurrentes dans un certain nombre de pays.

Nombre de pays affectés

Les huit pays qui suivent, appartenant à la Région de la Méditerranée orientale, ont rapporté la présence du moustique Aedes aegypti, mais sans cas documenté passé ou actuel de maladie à virus Zika sont les suivants : l’Arabie saoudite, Djibouti, l’Égypte, Oman, le Pakistan, la Somalie, le Soudan et le Yémen.

En février 2017, aucun pays de la Région n’avait rapporté de transmission locale ou d’importation de la maladie à virus Zika. Néanmoins, les pays doivent rester vigilants afin de prévenir la propagation du virus, s’il était amené à atteindre la Région. La surveillance épidémiologique, en laboratoire et vectorielle doivent être renforcées aux niveaux national et infranationaux afin de détecter tout signe de transmission locale ou d’importation.

À ce jour, un total de 84 pays et territoires de par le monde ont rapporté une transmission de l’infection à virus Zika, dont 61 régions où la transmission se poursuit actuellement avec de nouveaux cas ou une réintroduction signalés depuis 2015.

L’OMS a déclaré la maladie à virus Zika urgence de santé publique de portée internationale le 1er février 2016 du fait de la concentration de troubles neurologiques et de malformations néonatales signalées dans la Région des Amériques. À la suite de cette annonce, davantage de cas ont été rapportés dans des pays où la présence de moustiques vecteurs était connue et la recherche a établi le lien entre l’infection à virus Zika et la microcéphalie. 

Bien que la maladie à virus Zika et les effets associés demeurent un défi de santé publique nécessitant une action appuyée, elle ne constitue plus une urgence de santé publique de portée internationale telle que définie dans le cadre du Règlement sanitaire international (2005). Le 18 novembre 2016, l’OMS a déclaré la fin de l’état d’urgence de santé publique de portée internationale pour la maladie à virus Zika et la microcéphalie. 

Une baisse des cas signalés d’infections à virus Zika dans certains pays a été observée. En revanche, aucune diminution globale des flambées n’est à noter, et l’évaluation des risques mondiaux associés au virus demeure inchangée. 

Microcéphalie et syndrome de Guillain-Barré

Il n’existe pas de consensus scientifique international pour affirmer que le virus Zika est à l’origine de cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré. En février 2017, trente pays ou territoires avaient rapporté des cas de microcéphalie et d’autres malformations du système nerveux central potentiellement associés à des infections à virus Zika, et vingt et un pays ou territoires avaient fait état d’une augmentation du nombre de cas de syndrome de Guillain-Barré et/ou de la confirmation en laboratoire de l’infection à virus Zika parmi les cas de syndrome de Guillain-Barré. 

Symptômes

Seuls 20 % des patients infectés par le virus Zika manifestent des symptômes incluant une fièvre modérée, une éruption cutanée, et une conjonctivite. Normalement, ces symptômes durent entre 2 à 7 jours. Il n’existe ni vaccin pour prévenir l’infection à virus Zika, ni traitement antiviral spécifique.

Liens connexes

Plan de préparation en cas de maladie à virus Zika pour la Région de la Méditerranée orientale

Plan de préparation en cas de maladie à virus Zika pour la Région de la Méditerranée orientale [dépliant]

What is a public health emergency of international concern? 

Aperçu complet de la situation de la maladie à virus Zika

 
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On a assisté en 2014 à une recrudescence des situations d'urgence et à une augmentation des besoins sanitaires, qui y sont associés, pour les populations affectées dans de nombreux pays de la Région. Au total, 58 millions de personnes sont touchées par des situations d’urgence dans la Région, dont 16 millions de réfugiés ou de personnes déplacées dans leur propre. Plus de la moitié des réfugiés du monde entier sont originaires de trois pays de la Région de la Méditerranée orientale (Afghanistan, République arabe syrienne et Somalie) et trouvent un accueil dans quatre pays seulement (République islamique d’Iran, Jordanie, Liban et Pakistan). Du fait de la crise syrienne, la population de réfugiés syriens en 2014 a été multipliée par deux en Jordanie et a triplé au Liban. À l’heure actuelle, près de 25 % de la population totale du Liban est constituée de réfugiés. La Région accueille par ailleurs le plus grand nombre de personnes déplacées du fait d'un conflit, l’Iraq, la République arabe syrienne et le Soudan comptant parmi les cinq principaux pays au niveau mondial à héberger des personnes déplacées.

En Iraq, près de 5,2 millions de personnes dans l’ensemble du pays avaient besoin d’aide humanitaire à la date de mai 2015, dont 2,1 millions sont des personnes déplacées. Il s'agit d'une des plus importantes populations de personnes déplacées dans le monde. Dans les zones touchées par l’insécurité, on estime que 80 % des établissements de santé étaient partiellement opérationnels et 4 % n’étaient pas opérationnels en décembre 2014. Le départ de près de la moitié de l'ensemble des professionnels de santé a créé un vide dans la prestation de soins de santé primaires, de chirurgie traumatologique et de soins obstétricaux dans les zones ou la violence prévalait. La fourniture de médicaments et de matériel était irrégulière en raison de l'inaccessibilité des routes et des pénuries d'électricité et d'essence. Dans les trois gouvernorats formant la région du Kurdistan, l'afflux rapide et massif de personnes déplacées a submergé le système de santé, provoquant des pénuries de médicaments critiques et surchargeant les établissements de santé. En raison de l’ampleur, du degré d'urgence et de la complexité sans précédent du conflit, en août 2014, le Comité permanent interorganisations a déclaré que la crise en Iraq constituait un niveau 3 d’urgence, soit le plus haut niveau d'urgence, et le second dans la Région après la classification de la crise en République arabe syrienne au niveau 3 en 2012.

En République arabe syrienne, en décembre 2014, près de 12,2 millions de personnes ont été touchées à l'intérieur du pays, y compris 7,6 millions de personnes déplacées et 4,8 millions de personnes vivant dans des zones difficiles d’accès ou assiégées. Quatre millions de personnes supplémentaires sont des réfugiés trouvant un abri en Égypte, en Iraq, en Jordanie, au Liban et en Turquie. Selon les informations fournies, sur les 113 hôpitaux publics évalués dans le pays fin mars 2015, 44 % étaient pleinement opérationnels, 36 % partiellement opérationnels et 20 % pas opérationnels. Les populations avaient un accès de plus en plus limité aux services de base, notamment aux soins de santé d'importance vitale, et les établissements de santé en fonctionnement se trouvaient dans l'impossibilité de faire face aux besoins croissants des populations touchées dans les zones de conflit. En raison des conditions de vie dans des lieux surpeuplés ainsi que de la baisse significative de la couverture vaccinale globale, les populations étaient de plus en plus vulnérables aux maladies transmissibles telles que la rougeole, la typhoïde et la coqueluche.

En mars 2015, le conflit au Yémen s’est intensifié, la violence concernant 19 des 22 gouvernorats du pays. En juin, plus de 20 millions de personnes étaient touchées, près de 15 millions de personnes nécessitant des services de soins de santé. Le nombre des personnes déplacées avait presque doublé en mai, atteignant plus d’un million de personnes au total. Des pénuries graves de médicaments et de fournitures médicales, et le manque de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et garantir la chaîne du froid pour les vaccins, ont entraîné l’effondrement progressif du système de santé. Les pénuries de carburant ont également eu pour conséquence que 9,4 millions de personnes, selon les estimations, ont un accès limité – ou pas d’accès du tout – à l'eau potable. Des augmentations soudaines de cas suspects de paludisme et de dengue ont été signalées, avec 3000 cas suspects et un certain nombre de décès. Le manque d’accès a empêché l’OMS et les partenaires d’évaluer la situation et de fournir des mesures de lutte antivectorielle. Une incidence non négligeable des maladies diarrhéiques et de la pneumonie a aussi continué d’être notifiée. Les retards et des annulations de campagnes de vaccination ont accru le risque de flambées de rougeole et fait augmenter le risque de réintroduction de la poliomyélite dans le pays, bien que, à la date de juin, aucun cas de poliomyélite n'ait été notifié. Une pause humanitaire de cinq jours en mai a permis à l’OMS et aux partenaires d’intensifier la riposte dans l’ensemble du pays. Toutefois, les appels lancés en faveur de l’organisation d’une seconde pause durant le mois de Ramadan ont échoué.

Au Pakistan, les opérations militaires dans l’agence du Nord-Waziristan ont entraîné le déplacement de 500 000 personnes en juin 2014, portant à un million le nombre total de personnes déplacées, dont 74 % sont des femmes et des enfants. Les mauvaises conditions météorologiques, la promiscuité dans les communautés d'accueil ainsi que la mauvaise nutrition ont augmenté le risque de maladies à transmission hydrique telles que le choléra et les maladies diarrhéiques ainsi que les maladies transmises par l’air comme la pneumonie et la rougeole.

En Libye, en juin 2014, des conflits entre forces rivales ont éclaté dans les villes de Tripoli et Benghazi. En décembre 2014, plus de 2,5 millions de personnes avaient besoin d'aide humanitaire, dont 400 000 personnes déplacées. Les pénuries de médicaments et de fournitures médicales ainsi que l'évacuation de nombreux personnels de santé internationaux œuvrant dans le pays ont affaibli le système de santé et les établissements de santé toujours opérationnels ont été débordés.

En Palestine, 51 jours de combats à Gaza en juillet et août 2014 ont fait 2333 morts et 15 788 blessés parmi la population palestinienne. Un demi-million de personnes ont été déplacées et jusqu'à 22 000 maisons ont été détruites ou rendues inhabitables ; et 100 000 personnes étaient toujours sans domicile à la fin de 2014. Le conflit a provoqué une détérioration étendue des infrastructures, dont les hôpitaux, les dispensaires et les ambulances, ainsi que des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, ce qui s’est traduit par une limitation de l'accès aux services de base.

En Afghanistan, alors que le conflit armé gagnait en intensité et s’étendait géographiquement, le nombre de personnes nécessitant un accès aux services de santé a connu une augmentation, passant de 3,3 millions en 2013 à 5,4 millions en 2014. Le conflit continue de perturber lourdement la prestation de services de santé. Plus de 30 % de la population afghane n’a toujours pas accès, ou alors difficilement, aux soins de santé essentiels.

En Somalie, les Nations Unies ont tiré la sonnette d'alarme au mois de juin 2014 sur la « crise humanitaire imminente ». Près de la moitié de la population du pays n'a pas accès aux services de base et environ 3,2 millions d'hommes et de femmes ont besoin de services de santé d'urgence. Le système de soins de santé demeure faible et il existe un manque important d'agents de santé qualifiés. L'impact de cette insuffisance de services de base est ressenti le plus fortement par les personnes déplacées qui continuent d'être touchées par des flambées épidémiques dues aux mauvaises conditions d'hygiène et aux services de santé limités.

Les catastrophes naturelles ont également fait des victimes supplémentaires. En septembre 2014, les inondations au Soudan ont entraîné le déplacement de plus de 320 000 hommes, femmes et enfants, et les pluies de la mousson ainsi que les crues éclairs au Pakistan ont touché près de 1,8 million de personnes et causé 282 décès et 489 blessés. On estime que plus de 42 000 maisons ont été endommagées ou détruites, tandis qu'environ 976,5 millions d’hectares de terres agricoles ont été inondés, au moment même où les récoltes étaient sur le point de commencer. Certaines zones touchées avaient déjà subi des inondations en 2013.

L’OMS s’est pleinement mobilisée pour fournir une réponse face aux situations d'urgence susmentionnées en prenant la tête du groupe de responsabilité sectorielle Santé des Nations Unies et en mettant en œuvre ses fonctions en matière de renforcement de la surveillance des maladies et des systèmes d'alerte précoce, de renforcement des autres fonctions de santé publique, y compris la lutte contre les flambées de maladie et la vaccination et en aidant à maintenir les soins de santé de base et les services salvateurs de vies humaines.

Enjeux et riposte de l’OMS aux situations d’urgence

L’accès limité du fait de l'insécurité représente l'un des défis les plus importants qui entravent la capacité de l’OMS à organiser une riposte. En République arabe syrienne, l’accès limité a requis des moyens plus novateurs pour atteindre les populations nécessiteuses. Au Yémen, l’accès restreint au pays par tous les ports a retardé la livraison des fournitures sanitaires nécessaires en urgence. À l’intérieur du pays, la violence et l’insécurité ont rendu certaines zones inaccessibles, et ont augmenté le risque de maladies telles que le paludisme et la dengue du fait du manque d’accès des patients aux soins de santé et donc au diagnostic et au traitement en temps voulu. Parmi les défis supplémentaires, on peut citer les attaques ciblées et répétées contre des agents de soins de santé, des établissements sanitaires et des infrastructures de santé. En 2014, le Bureau régional de l’OMS a officiellement condamné ces attaques en Afghanistan, en Iraq, en Palestine, au Soudan, en République arabe syrienne et au Yémen. Le manque de financement durable pour la santé dans les ripostes aux situations d’urgence a aussi représenté un important défi, entravant la capacité de l’OMS et des partenaires en santé à riposter, et faisant courir le risque de la fermeture des services de santé et des programmes de santé existants. En 2014, la santé était financée à 45,6 % dans la Région tandis que la coordination était financée à 84,8 % et l'alimentation à 61,8 %. Malgré l’augmentation des besoins, la santé n’était financée qu’à 12,5 % pour 2015, à la date de mai. Les pays en crise continuent d’être fortement dépendants de l’aide humanitaire et de l’aide financière extérieure, qui peuvent ne pas toujours arriver au moment où les besoins sont les plus urgents.

Alors que les besoins en soins post-traumatiques ont augmenté, la capacité de riposte des partenaires a diminué du fait de l’insécurité. En République arabe syrienne, où un million de personnes ont été victimes de traumatismes durant le premier trimestre de 2015, les partenaires en santé ont été contraints à se retirer complètement des « points chauds », laissant un vide critique dans la prestation des soins post-traumatiques. Les mouvements de population de masse, associés aux faibles taux de vaccination et aux pénuries de vaccins, ont fait courir le risque de flambées épidémiques de maladies à la région dans son ensemble. Les flambées de poliomyélite et de rougeole en République arabe syrienne du fait de la crise ont entraîné la réintroduction de la poliomyélite en Iraq en 2014 après que le pays fût exempt de cette maladie pendant 14 ans.

Parmi les problèmes opérationnels rencontrés par l'OMS et les partenaires en santé, l’on peut citer la désorganisation des systèmes de santé ; l’augmentation du nombre de patients nécessitant des soins traumatiques (en particulier dans les zones difficiles d'accès) ; l’augmentation du nombre de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ; la grave pénurie de personnels de santé car ceux-ci ont pris la fuite avec leur famille ; l’interruption des systèmes d'orientation-recours en raison de l'insécurité et du blocage des routes ; et le manque important de médicaments essentiels et de vaccins. Les déplacements en masse de population ont augmenté le risque de maladies transmissibles car les personnes déplacées à l'intérieur du territoire ont cherché refuge dans les camps surpeuplés et les espaces publics. De plus, les infrastructures pour l’eau et l'hygiène endommagées ont augmenté le risque de maladies à transmission hydrique. Les systèmes de surveillance des maladies ont été perturbés en raison des données et des informations limitées. Les patients souffrant de maladies non transmissibles chroniques ont été forcés de trouver d'autres lieux de traitement car les établissements de santé ont dû cesser leurs activités ou ont signalé des pénuries de médicaments essentiels. Les besoins en matière de santé mentale ont également augmenté du fait de la violence.

Suite à la classification au niveau 3 de la crise en Iraq, qui a impliqué une riposte organisationnelle mondiale, le bureau de pays de l'OMS a été renforcé par l'affectation de plus de 21 membres du personnel international dans tous les domaines d'expertise à compter de mai 2015. De plus, l'OMS a établi des centres d’activités et/ou points focaux dans l'ensemble des 19 provinces. Grâce au financement de l'Arabie saoudite, l'OMS a mis en service 10 unités sanitaires mobiles dans le nord de l’Iraq, couvrant 300 000 personnes déplacées et leurs communautés d’accueil. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'action plus large consistant à fournir rapidement un panier essentiel de services de soins de santé primaires et secondaires. En mai 2015, un accès direct aux médicaments et au matériel médical essentiels achetés et livrés par l'OMS a pu être garanti à 3,5 millions de personnes en Iraq.

Deux cas de poliomyélite ont été confirmés en Iraq début 2014. L'OMS, en collaboration avec des partenaires de santé nationaux et du système des Nations Unies, a pu vacciner plus de 5 millions d'enfants contre la poliomyélite durant les trois campagnes de vaccination nationales, à la date de mai 2015.

En République arabe syrienne en 2014, l'OMS a distribué plus de 13,8 millions de traitements médicaux aux personnes qui en avaient besoin dans l'ensemble du pays, dont plus de 32 % sont allés aux zones difficiles d’accès et aux zones sous contrôle de l’opposition. L'OMS a également mobilisé plus de 17 000 agents de santé pour vacciner environ 2,9 millions d'enfants contre la poliomyélite à travers 10 campagnes de vaccination et 1,1 million d’enfants ont été vaccinés contre la rougeole.

Au Yémen, de mars à juin 2015, l’OMS a distribué près de 130 tonnes de médicaments et de fournitures médicales et plus de 500 000 litres de carburant pour maintenir la fonctionnalité des principaux hôpitaux, entrepôts de vaccins, ambulances, laboratoires nationaux, centres de néphrologie et d’oncologie, et centres de santé dans 13 gouvernorats, atteignant un total de plus de 4,7 millions de bénéficiaires, dont 700 000 personnes déplacées et 140 000 enfants de moins de cinq ans. L’OMS a aussi livré de l’eau potable et des kits d’assainissement et des fournitures aux établissements de santé et aux personnes déplacées accueillis dans les communautés touchées, et a fourni des services d’approvisionnement en eau saine par camions aux établissements de santé et aux communautés comptant de grands nombres de personnes déplacées. L’OMS a aussi livré des antituberculeux et des antipaludiques et a apporté un appui à la lutte et la riposte contre les flambées de maladies.

Pendant et après le conflit à Gaza, l'OMS a facilité la livraison de médicaments et de fournitures médicales à des hôpitaux et établissements de santé pour pouvoir traiter des centaines de milliers de patients. Le système de groupe de responsabilité sectorielle Santé des Nations Unies a été réactivé avec l'OMS en tant que chef de file, et avec le ministère de la Santé. L'OMS a pris la tête des activités de la composante santé de l'évaluation multisectorielle, et a dirigé le groupe santé dans le cadre de l'évaluation conjointe du secteur de la santé. Malgré le conflit, l'OMS a veillé à la poursuite des activités de plaidoyer en faveur de l'accès des patients aux systèmes d'orientation-recours à l'étranger, œuvrant au niveau politique pour faciliter l'accès des patients à ces services.

Gestion des risques sanitaires

Le Comité régional a approuvé la nécessité de renforcer l'état de préparation aux situations d'urgence ainsi que l'action d'urgence par le biais d'une approche prenant en compte tous les risques (EM/RC61/R.1). Le Comité régional a demandé un soutien technique renforcé de l'OMS afin de développer les capacités nationales de gestion des risques liés aux situations d’urgence. Fin 2014, 19 pays avaient bénéficié d'un soutien pour réviser leurs plans nationaux existants de préparation et de riposte aux situations d’urgence, en vue d'adopter l'approche complète. Jusqu'à présent, deux pays ont finalisé un plan national de préparation et de riposte aux situations d'urgence sanitaire englobant l’ensemble des risques. En appui au processus de planification, le protocole complet d'évaluation des risques multiples a été testé en République islamique d'Iran ainsi qu'une analyse complète de la vulnérabilité. En Afghanistan, on a renforcé les capacités de prise en charge de grands nombres de victimes, en collaboration avec les partenaires.

En 2014, l’action de l'OMS dans les situations d'urgence dans la Région a été possible grâce à l'appui de plusieurs donateurs, notamment l'Arabie saoudite, l'Australie, le Canada, la Chine, la Commission européenne, la Corée, les Émirats arabes unis, les États-Unis d'Amérique, la Finlande, l'Italie, le Japon, le Koweït, la Norvège, la Fédération de Russie, la Suisse, la Turquie, et le Royaume Uni.

Mise en œuvre des stratégies adoptées par le Comité régional

Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne la mise en œuvre des résolutions approuvées par le Comité régional. Le processus consistant à mettre en place un fonds de solidarité régional pour les situations d’urgence a été lancé afin qu’il soit possible de financer une riposte renforcée/rapide pour répondre aux catastrophes naturelles et causées par l'homme dans la Région. Le Comité régional a renforcé cette idée, en exhortant les États Membres à contribuer au Fonds en y consacrant au minimum 1 % du budget qui leur est alloué par l’OMS, en plus des autres contributions volontaires, chaque fois que cela est possible.

Dans le but de créer un fichier régional d’experts formés capables de répondre rapidement et efficacement à toute situation d'urgence, y compris les flambées épidémiques, le Bureau régional a fourni un soutien au renforcement des capacités des points focaux pour l'action d'urgence pour la formation à la mobilisation rapide de personnels en cas de situation d’urgence, et cet appui se poursuivra chaque année. Afin de garantir l'approvisionnement et la mise à disposition de fournitures médicales et de matériels aux pays confrontés à des situations d'urgence dans la Région et au-delà, l'OMS est sur le point de finaliser un accord avec le gouvernement des Émirats arabes unis pour établir un centre spécialisé pour la logistique/les opérations humanitaires de l’OMS.

L'OMS continuera de coopérer avec les États Membres en vue de renforcer la capacité des systèmes de santé à prévenir les situations d’urgence et les crises, en atténuer les effets, s’y préparer et organiser l’action d’urgence et le relèvement en suivant une approche en faveur de la santé globale et multisectorielle, et en mettant particulièrement l’accent sur le renforcement des capacités techniques en matière de préparation.

 
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Programmes et définition des priorités

L’OMS a continué de renforcer sa mise en œuvre de la réforme dans la stratégie programmatique et la définition des priorités, avec l’objectif d’améliorer les résultats en matière de santé aux niveaux mondial et régional en se concentrant sur les avantages comparatifs. Le Bureau régional a fourni un appui pour les aspects stratégiques de l’action de l’OMS au niveau des pays en assurant une liaison régulière avec les bureaux de pays de l’OMS et les parties prenantes régionales concernées pour ce qui concerne l’élaboration, le suivi et l’évaluation des stratégies de coopération avec les pays. De nouvelles directives relatives à ces stratégies de coopération avec les pays ont été publiées. Un groupe pilote initial de quatre pays a été constitué et une formation organisée. Les nouvelles directives plaident en faveur d’une appropriation nationale importante et d’un processus de négociation et de développement consultatif et inclusif. Le développement de partenariats a été encouragé, notamment avec la Ligue des États arabes, le Groupe régional des Nations Unies pour le développement, l’Organisation de la coopération islamique et des organisations et institutions régionales des Nations Unies. Le processus de planification opérationnelle régional ascendant a eu lieu à temps pour le Dialogue sur le financement de l’OMS qui s’est tenu à Genève en novembre 2015 et a ainsi permis d’initier la mise en œuvre pour l’exercice biennal 2016-2017 de manière tout aussi précoce.

Les résultats du rapport de fin d’exercice biennal sur l’appréciation de l’exécution du budget programme 2014-2015 ont montré que le budget régional de base de USD 268 millions avait été financé à hauteur de 84 %, tandis que le budget d’urgence alloué, d’un montant de USD 585 millions, avait été financé à 89 %. L’utilisation du budget programme de base (dépenses et charges financières) a été de 83 % et l’utilisation des financements réellement disponibles a atteint 99 %. Quant au budget du programme d’urgence pour la Région dans son ensemble, son utilisation a été de 85 % et celle du financement de 96 %, l’OMS au niveau régional atteignant un taux global élevé d’utilisation des financements de 97 % à la clôture de l’exercice biennal. En ce qui concerne l’investissement dans les domaines d’action prioritaires au niveau des pays, 85 % des financements souples ont été alloués aux priorités nationales.

La livraison des produits techniques a également atteint un niveau élevé, en particulier au regard des efforts constants déployés par le Bureau régional et les bureaux de pays pour répondre aux situations d’urgence liées à des événements, 78 % des objectifs ayant été réalisés en totalité et 22 % en partie.

Le Bureau régional a été un partenaire actif dans le renforcement des réseaux mondiaux de catégories et de secteurs de programme, qui contribuent à la cohérence programmatique et technique aux niveaux mondial, régional et national. Les réseaux de catégories et de secteurs de programme jouent un rôle essentiel dans l’harmonisation des priorités pour la planification ascendante au niveau des pays, avec des engagements émanant, entre autres, de résolutions régionales et mondiales visant à assurer l’exhaustivité et la complétude des plans de travail.

Dans la perspective de l’adoption en septembre 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies du nouveau programme de développement pour la période 2016-2030 exprimé dans le cadre des 17 objectifs de développement durable (ODD), dont un (l’Objectif 3) concerne spécifiquement la santé et comporte 13 cibles, des travaux ont débuté en vue de préparer des plans pour aborder les OMD non terminés et le programme intégré des ODD. Ils ont été présentés lors de la soixante-deuxième session du Comité régional.

Dans le cadre des examens programmatiques périodiques en cours, une consultation d’experts s’est tenue début 2016 sur le Programme mondial en langue arabe. Des participants régionaux possédant des compétences en traduction, publications et santé publique ont examiné l’action du programme et les réalisation des deux dernières décennies. Prenant en compte le contexte actuel, la pression sur les ressources disponibles et la nécessité de rationaliser l’orientation stratégique du programme, il a été recommandé de concentrer les ressources sur la traduction des publications de l’OMS dans les domaines prioritaires stratégiques et de mettre à jour le Dictionnaire médical unifié.

Gouvernance

Conformément aux pratiques de ces dernières années, une réunion de haut niveau des ministres et des représentants des États Membres et des missions permanentes à Genève s’est tenue avant la réunion de l’Assemblée mondiale de la Santé. Ces réunions offrent à chaque fois l’occasion d’évaluer, en présence des ministres de la Santé et des représentants des gouvernements, les progrès réalisés dans la gestion des principales priorités depuis la dernière réunion du Comité régional. Elles renforcent également la participation des États Membres aux discussions mondiales sur la santé et sur la réforme de l’OMS. Des réunions quotidiennes pendant la session du Conseil exécutif et l’Assemblée mondiale de la Santé ont fourni aux États Membres de la Région des opportunités supplémentaires d’entrer en contact et de convenir de positions communes qui affectent la Région.

Lors de sa soixante-deuxième session qui a eu lieu en octobre, le Comité régional a adopté cinq résolutions en relation avec les priorités stratégiques régionales. Immédiatement avant la session, une journée de réunions techniques a eu lieu en vue de tenir des discussions sur les sujets actuels qui présentent un intérêt pour la Région. En fonction de la pertinence de l'issue des débats, ces sujets ont fait l'objet de discussions approfondies au Comité régional. Ce processus, qui suit la révision du règlement intérieur approuvée par le Comité régional lors de sa cinquante-neuvième session, s’est avéré être un forum de discussions techniques de haut niveau avec les États Membres.

Gestion

Le Bureau régional a continué de développer des instruments essentiels pour le renforcement du processus de réforme de l’OMS en mettant particulièrement l’accent sur la réforme gestionnaire, en travaillant en étroite collaboration avec tous les autres niveaux de l’Organisation en vue d’atteindre les objectifs du douzième Programme général de travail. Le Bureau régional a également continué d’améliorer ses capacités en matière de planification, prévision, mise en œuvre, suivi et évaluation, de manière à parvenir à une utilisation et à une distribution plus efficaces des ressources limitées, afin que l’OMS dans la Région soit mieux adaptée à son objectif.

Les mesures gestionnaires, associées au processus de réforme en rapport avec la mobilité et de la rotation des équipes, la gestion de la performance et la planification et la gestion des ressources humaines ont été renforcées par la promotion d’une culture favorisant la redevabilité. Cette dernière et les contrôles ont continué de constituer le cœur des efforts d’amélioration, l’accent étant mis sur les cinq domaines concernés par le contrôle de la conformité qui ont été mentionnés à plusieurs reprises au cours d’observations issues des vérifications internes et externes les années passées : les contributions financières directes, la mise en œuvre directe, les ordres d’achat sur le compte d’avance, les inventaires de stocks et les méthode de contractualisation des employés n’ayant pas le statut de membres du personnel. Ces domaines ont été suivis de près tout au long de l’année au moyen de tableaux de conformité mensuels. L’objectif consistant à réduire au minimum les observations des vérifications et à classer toutes les observations des vérifications en cours depuis longtemps a été atteint en totalité à la fin de l’année, avec plus de 230 recommandations classées. Cette tâche a été accomplie tandis que la Région accueillait un nombre jamais atteint de missions de vérification (sept, dont deux au Bureau régional) au cours de la même année. Toutes les vérifications ont donné lieu à des évaluations satisfaisantes ou partiellement satisfaisantes, montrant une nette amélioration des contrôles par rapport aux années précédentes et un engagement profond en faveur de la tolérance zéro envers la non-conformité dans l’ensemble de la Région.

Plusieurs initiatives lancées au cours du dernier exercice biennal se sont également avérées utiles pour d’autres régions. Il s’agit notamment des points suivants : un poste dédié à la conformité et à la gestion du risque ; un suivi amélioré de la conformité et la préparation de rapports au moyen de tableaux de bord ; des pactes de redevabilité avec les responsables de centres budgétaires et les agents administratifs liés aux mécanismes de gestion des performances ; des questionnaires d’auto-évaluation pour les responsables à l’appui des énoncés de gestion sur le contrôle interne ; des initiatives de renforcement des capacités, telles qu’un programme de formation intégré pour les centres budgétaires, les forums de conformité et de nombreuses autres initiatives de vulgarisation ; des projets pilotes comme base des examens programmatiques et administratifs ; la création d’une capacité d’appui supplémentaire dans la Région, avec un accent particulier sur les pays qui connaissent une situation d’urgence ; des visites de pays ciblées visant à fournir un appui sur place ; et un appui gestionnaire renforcé en matière de préparation aux situations d’urgence et d’organisation de la riposte, notamment la création d’un fonds de solidarité régional.

L’OMS relèvera plusieurs défis spécifiques en 2016-2017, parmi lesquels la nécessité de : renforcer les capacités au sein des institutions afin d’aider les États Membres à suivre l’évolution des exigences ; de renforcer les perspectives au niveau national en matière de réponse aux situations d’urgence aiguës et prolongées ; d’envisager un déploiement et une mise en œuvre selon le principe des mesures « sans regrets » ; de créer un registre régional des risques en plus du registre des risques d’entreprise ; et apporter en permanence des améliorations en matière de redevabilité et de contrôle, intégrés dans les cadres réglementaires.

 


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