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Mettre en œuvre les réformes gestionnaires de l’OMS PDF Imprimer

Programmes et définition des priorités

Les phases d’élaboration finales du Budget programme 2018-2019 ont été menées au moyen de la planification ascendante en étroite collaboration avec les États Membres, et l’exercice de planification opérationnelle 2017 a été conduit sur la base des priorités identifiées. Cet exercice de planification conjointe s’est conclu par des réunions en face-à-face au Caire afin de garantir une meilleure harmonisation des plans, une définition plus précise des rôles et des responsabilités aux deux niveaux de l’OMS, ainsi que l’incorporation d’une approche de gestion des risques.

La planification opérationnelle pour l’exercice 2018-2019 a également été guidée par la Feuille de route pour l’action de l’OMS dans la Région de la Méditerranée orientale 2017-2021 en tant que plan stratégique quinquennal pour l’OMS dans la Région. La feuille de route traduit les engagements mondiaux et régionaux, notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme de réforme de l’OMS, en un ensemble d’actions stratégiques visant à guider l’action de l’OMS menée en collaboration avec les États Membres dans la Région. Dans le cadre du Programme de développement durable, le Bureau régional a lancé une initiative ayant pour objectif de renforcer l’action transversale au niveau régional en faisant la promotion de nouveaux moyens de collaboration technique. Les enseignements tirés de l’approche régionale seront incorporés au niveau des pays au cours du prochain cycle de planification, de façon à encourager la collaboration intersectorielle nécessaire pour atteindre les cibles liées à la santé des Objectifs de développement durable.

En 2017, un plus grand pouvoir a été accordé aux responsables des centres budgétaires pour la gestion des financements flexibles privés dédiés aux activités prioritaires, afin de permettre l’utilisation de ces fonds en temps voulu, notamment dans les bureaux de pays. Un examen mené à la fin de l’exercice a montré que 77 % des produits attendus étaient pleinement obtenus, et que les contributions de la Région étaient intégrées aux résultats escomptés à l’échelle de l’Organisation qui font l’objet de rapports destinés aux États Membres. Afin de respecter les engagements institutionnels visant à mettre les pays au centre de l’action et à augmenter la transparence globale au niveau de l’Organisation, des informations clés portant sur les réalisations des pays et sur les questions budgétaires et financières ont été publiées en ligne, sur le portail du Budget programme de l’OMS. Les outils de suivi et de prise de décision ont inclus l’ajout de nouveaux tableaux de bord visant à contrôler le budget et l’utilisation des fonds, les progrès techniques et un certain nombre d’indicateurs de conformité essentiels.

La Région a apporté son concours à l’élaboration du treizième Programme général de travail ainsi qu’à son cadre de planification et de budgétisation, et a grandement contribué à améliorer les processus d’établissement des priorités et de planification associés.

Gouvernance

Des réunions de haut niveau des ministres et des représentants des États Membres et des missions permanentes à Genève se sont tenues en amont des réunions de l’Assemblée mondiale de la Santé et du Conseil exécutif. Elles constituent une occasion parfaite de discuter, avec les ministres de la Santé et les hauts responsables gouvernementaux, des progrès réalisés dans la gestion des priorités principales depuis les premières réunions. Ces dernières ont eu un impact positif sur le renforcement de l’engagement des États Membres dans les discussions sur la santé et les réformes de l’OMS menées à l’échelle mondiale. Les réunions d’information quotidiennes durant la session du Conseil exécutif et l’Assemblée mondiale de la Santé ont fourni d’autres opportunités aux États Membres de la Région d’interagir et de convenir des positions communes sur les sujets d’importance pour la Région.

Lors de sa soixante-quatrième session, qui s’est tenue à Islamabad en octobre 2017, le Comité régional a approuvé cinq résolutions liées aux priorités stratégiques régionales. En amont de la session, une journée de réunions techniques avait été organisée pour discuter des sujets actuels qui présentent un intérêt pour la Région.

Gestion

Le Bureau régional a continué de mettre au point des instruments essentiels en vue de l’amélioration des processus de réforme de l’OMS, en mettant tout particulièrement l’accent sur les réformes gestionnaires, et a travaillé en étroite collaboration avec les autres niveaux de l’Organisation dans le but de réaliser les objectifs listés dans le douzième Programme général de travail. Il a aussi continué d’œuvrer à l’amélioration des capacités de planification, de prévision, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation afin d’utiliser et de distribuer les ressources limitées de façon plus efficace.

Les mesures gestionnaires associées au processus de réforme de l’OMS décidées par le Directeur régional concernant la mobilité et le roulement du personnel, la gestion des services du personnel ainsi que la planification et la gestion des ressources humaines ont continué d’être prises. La redevabilité et le contrôle ont continué de constituer le cœur des efforts d’amélioration, l’accent étant mis sur les domaines concernés par la vérification de la conformité qui ont été mentionnés à plusieurs reprises au cours d’observations issues de vérification internes et externes les années passées, sur la coopération financière directe, la mise en œuvre directe, les ordres d’achat sur le compte d’avance, les inventaires de stocks et les arrangements contractuels avec les personnes qui ne sont pas membres du personnel. L’utilisation de tableaux de conformité mensuels tout au long de l’année a permis de sensibiliser davantage les personnels de toute la Région, ainsi que d’augmenter leurs capacités en matière de questions administratives clés. Les activités visaient à gérer les risques financiers et administratifs de façon efficace, à améliorer le cadre de contrôle interne, à réduire le nombre d’observations issues de vérifications à un minimum, et de clôturer les observations issues de vérifications exceptionnelles en temps voulu. En 2017, toutes les vérifications se sont conclues par des notations satisfaisantes ou partiellement satisfaisantes, démontrant une amélioration continue des contrôles, ainsi qu’un engagement profond en faveur d’une tolérance zéro à la non-conformité dans la Région.

L’OMS continuera de s’attaquer aux principaux défis, incluant notamment la nécessité de renforcer les capacités afin d'aider les États Membres à rester alignés sur les besoins changeants ; de renforcer les perspectives au niveau des pays en matière de réponse aux situations d'urgence aiguës et prolongées ; d'envisager un déploiement et une mise en œuvre selon le principe des mesures « sans regrets » ; et d’apporter en permanence des améliorations en matière de redevabilité et de contrôle, intégrés dans les cadres réglementaires.

 
Young people and tobacco use PDF Imprimer

A growing epidemic of tobacco use among young people

Many of today’s children are tomorrow’s victims of tobacco. Tobacco use, which generally starts during adolescence, is rising among young people. Addiction to nicotine ensures that many continue to use tobacco into adulthood.

The Global Youth Tobacco Survey (1999–2008) shows that tobacco use among young people age 13–15 around the world is increasing. In the Eastern Mediterranean Region, 7% of boys and 2% of girls currently smoke cigarettes, while 14% of boys and 9% of girls currently use tobacco products other than cigarettes, including waterpipe and smokeless tobacco. As in the rest of the world, the gap between girls’ and boys’ rates of tobacco use is getting smaller in some countries in the Region.

Why do young people begin using tobacco?

Tobacco use tends to start in adolescence and addiction can set in quickly. Teenagers who begin smoking at a younger age are more likely to become regular smokers and less likely to quit than those who start later. Young people may use tobacco to bolster low self-esteem, manage stress, control body weight and as a buffer against negative feelings.

Tobacco use has become more socially acceptable at home and in public. Its use by parents, family members and friends influences young peoples’ tobacco use. Teachers are role models for students, but only around half of all schools in the Region have a ban on the use of tobacco products in schools by teachers. Additionally, only 16% of teachers in the Region have been trained to prevent youth tobacco use, while less than half have access to materials on how to do so.

Another key reason is tobacco advertising and promotion. The tobacco industry promotes its products to potential smokers, including young people, to ensure the market for tobacco continues to increase and that dying smokers and those who quit smoking are replaced. As tobacco rates decrease in many countries in the developed world, the industry is increasingly targeting young people in the developing world.

Tobacco marketing to young people

The tobacco industry targets young people through misleading messages that help shape attitudes to tobacco use. Tobacco promotion associates tobacco use with appealing images to lure young people into a lifetime of tobacco addiction. These encourage children to adopt a behaviour that is harmful to their physical, mental and social development.

This is done by advertising in youth magazines and designing brands, packaging and promotional items to appeal to young people. Advertisements target young people through their use of images of vitality, sports, sophistication, friendship, independence and beauty.

Tobacco marketing to young people includes both direct marketing through advertising of tobacco products and indirect marketing through promotions and sponsorship. The Global Youth Tobacco Survey has found high levels of exposure in the Region to advertising on billboards and in newspapers and magazines. It also found that 15% of 13–15 year olds in the Region own an object with a tobacco company logo or other cigarette branding, while 9% have been offered free cigarettes.

Health impact of tobacco use on young people

Tobacco use affects young people’s physical fitness. Young people who use tobacco have reduced lung function and are more likely to suffer from respiratory problems. Smoking at an early age increases the risk of lung cancer and as young people continue smoking into adulthood the risk of other cancers, heart disease and stroke increases.

Children are especially vulnerable to the harm of second-hand smoke. They have smaller lungs and absorb more tobacco smoke toxins. This makes them susceptible to many conditions, such as respiratory infections, asthma and ear infections. They are also less able to complain or remove themselves from exposure, especially at home.

Many young people are exposed to second-hand smoke in their homes and public places, including educational facilities. In the Region, 38% of 13–15 year olds live in a home where others smoke, and 46% are exposed to second-hand smoke in public places. This poses great risks for young peoples’ health and for their future well-being.

Further harms to young people from tobacco

Tobacco use by adults means that many households have reduced resources to spend on the food, health care, clothing and educational needs of their children. This can have a serious impact on their health, physical development and future employment opportunities.

Many young people from poor families are employed in the tobacco industry exposing them to the harms associated with nicotine poisoning and exposure to highly dangerous agrochemicals used in tobacco cultivation. It is hazardous work that impedes their rights to health, social development and education.

Best practices and the way forward

The UN Convention on the Rights of the Child was adopted by the UN General Assembly in 1989. Tobacco has since been identified by the Committee on the Rights of the Child as a human rights issue and States are legally bound to protect children from tobacco. Furthermore, implementation of the WHO Framework Convention on Tobacco Control (FCTC) requires Parties to take measures to protect youth against the harms of tobacco use. Article 16 specifically addresses the prohibition of the sale of tobacco products to legal minors.

Young people need to be provided with information about the harms of tobacco use and tobacco industry marketing tactics. They have a right to protection from tobacco marketing and second-hand smoke. To achieve this:

Young people need to be empowered with information about the harmful effects of tobacco use and their right to live in a smoke-free environment. They should also be provided with tobacco cessation services.

The sale and marketing of tobacco to young people must be stopped. A full ban on tobacco advertising, promotion and sponsorship is needed, in accordance with Article 13 of the WHO FCTC.

Young people are especially sensitive to rises in the price of tobacco. Taxing tobacco products effectively will prevent many young people from a lifetime of tobacco addiction.

Adults should restrain from tobacco use around young people, including in the home.

Schools must become smoke-free environments. Teachers must be supported in preventing tobacco use among young people.

 
Ressources PDF Imprimer

Publications

Prise en charge clinique de l'infection par le virus de la grippe aviaire A(H5N1)

Directives de l'OMS pour la prise en charge rapide des cas d'infection par le virus de la grippe aviaire A(H5N1)

Définitions de cas de l'OMS pour les infections par le virus de la grippe A(H5N1) chez l'homme

Publications sur la grippe aviaire

Document politique

Directives de l'OMS pour la surveillance mondiale de la grippe A(H5N1)

Liens

Infection par le virus de la grippe A(H5N1) chez l'homme

Grippe aviaire H5N1 : chronologie des principaux événements

 
Préparation et riposte aux situations d’urgence PDF Imprimer

La Région de la Méditerranée orientale présente un risque élevé de catastrophes naturelles, comme les tremblements de terre (République islamique d’Iran), les inondations (Pakistan) et les sécheresses (qui entraînent la famine, comme à Djibouti, en Somalie et au Soudan du Sud depuis 2011, et qui risquent de réapparaître en 2013). À cause de l’instabilité politique et des conflits civils dans des pays comme la République arabe syrienne, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen, des millions de personnes ont besoin de services de santé d’urgence et de base, notamment les populations les plus vulnérables – femmes, enfants et personnes âgées. Plus de la moitié des réfugiés à l’échelle mondiale viennent de la Région de la Méditerranée orientale. Face au nombre croissant et à l’ampleur des situations d’urgence dans la Région, en mars 2012, le Directeur régional a fait de la préparation et de la riposte à ces situations l’un des cinq domaines prioritaires, avec l’objectif d’accroître la résilience des pays face aux situations d’urgence, catastrophes et autres crises, et par conséquent de garantir une réponse de santé publique efficace aux risques et aux menaces. Un nouvel ensemble de priorités stratégiques a été défini pour tracer la voie à suivre, notamment pour offrir un soutien aux pays afin d’élaborer des politiques et une législation claires, fondées sur une approche intégrant tous les risques en faveur de la « santé globale », et d’accorder une attention particulière à la sauvegarde des établissements de santé et des personnels de santé lors des situations d’urgence.

En 2012, dans l’ensemble des pays en situation d’urgence, il était manifeste qu’il fallait assurer l’accès des populations vulnérables aux services de santé, notamment les femmes et les enfants des zones les plus touchées. Les priorités comprenaient la fourniture des services de santé obstétricale et gynécologique ainsi que la vaccination des enfants de moins de cinq ans. Dans les pays en proie aux conflits et à la violence, les services de santé mentale étaient en grande partie indisponibles en raison d’un manque de personnel qualifié. Le nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées au niveau international, dans les pays tels que la République arabe syrienne et les pays voisins, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen, souligne la nécessité de systèmes de surveillance des maladies et de riposte efficaces pour maîtriser rapidement les flambées de maladies transmissibles. Dans les crises aiguës ou les situations d’urgence prolongées, la charge des maladies non transmissibles devient aussi un problème de premier plan car les patients n’ont plus accès aux médicaments essentiels ni aux traitements indispensables.

La réforme des activités de l’OMS dans les situations d’urgence, plus particulièrement le cadre d’action d’urgence, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités des bureaux de pays en matière de préparation et de riposte aux crises. Pour garantir une réponse plus rapide, une liste d’experts de réserve a été mise au point, chacun possédant une spécialité identifiée. De plus, le processus consistant à mettre en place un centre régional OMS pour les médicaments, les fournitures et le matériel médical, a été lancé. Au niveau régional, six pays en situation d’urgence (l’Afghanistan, la Libye, le Pakistan, la Somalie, le Soudan et la République arabe syrienne) ont reçu l’équivalent de près de 120 millions de dollars US en médicaments, fournitures médicales, appui logistique, matériel de bureau et de laboratoire, soit près de 40 % des achats de l’OMS à l’échelle mondiale.

Bien que le financement des activités sanitaires en situation d’urgence se soit amélioré, seulement 38 % des besoins financiers de la Région en la matière ont été couverts en 2012. Comme le secteur de la santé reste gravement sous-financé, il est d’autant plus nécessaire que les partenaires, traditionnels ou non, adoptent une approche mieux coordonnée pour répondre aux besoins de santé des populations touchées dans la Région.

Un rôle de chef de file qui évolue dans les situations d’urgence sanitaire

Dans l’ensemble des pays en situation d’urgence, l’OMS a soutenu les autorités sanitaires pour que le secteur de la santé prenne des mesures coordonnées et efficaces, avec la communauté nationale et internationale, afin de sauver des vies et de réduire autant que possible les conséquences sur la santé, en accordant une attention toute particulière aux populations vulnérables. L’une des principales difficultés était le manque d’accessibilité et d’espace humanitaire. La fourniture des services de santé aux populations touchées en Palestine, au Soudan du Sud et en République arabe syrienne, a été entravée par l’accès limité des partenaires humanitaires et des personnels de santé sur leur lieu de travail du fait de l’insécurité. En République arabe syrienne par exemple, où la crise dure depuis vingt-trois mois, 70 % des agents de santé travaillant dans les zones lourdement touchées ont fait part de difficultés pour se rendre sur leur lieu de travail. L’Afghanistan, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen ont rencontré ces mêmes obstacles liés à l’inaccessibilité et à l’insécurité, qui empêchent la bonne prestation des services de santé d’urgence et de base.

La fourniture de ces services a aussi été gênée, indirectement, par les sanctions économiques imposées à certains pays tels que la République islamique d’Iran, la Libye et la République arabe syrienne. Les usines pharmaceutiques en République arabe syrienne, qui produisaient auparavant près de 90 % des médicaments du pays, ont ainsi dû arrêter la production en raison des effets combinés des sanctions économiques, des pénuries d’essence et des dégâts infligés aux infrastructures. Par conséquent, les établissements de santé n’ont pas reçu suffisamment de fournitures de la part des autorités centrales, à cause du manque important de médicaments essentiels qui permettent de sauver des vies.

Afin d’assurer la disponibilité des médicaments et fournitures médicales requis d’urgence, l’OMS a collaboré avec les gouvernements et les partenaires pour en faciliter l’approvisionnement et la mise à disposition. Des partenariats ont ainsi été instaurés avec la Ligue des États arabes pour livrer des médicaments et des fournitures médicales à la République arabe syrienne et au Yémen, ainsi qu’avec les autorités locales et l’Organisation de la coopération islamique pour coordonner l’accès de la population aux services de santé en Somalie.

Dans des pays tels que l’Afghanistan, la Libye, le Pakistan et la République arabe syrienne, où les personnels et les établissements de santé ont été délibérément visés ou indirectement touchés, l’OMS a condamné les attaques dans les médias régionaux et internationaux ainsi que par des campagnes d’information, rappelant que les résolutions de l’Assemblée mondiale de la Santé et les lois relatives aux droits de l’homme interdisaient de prendre pour cible les personnels de santé en période de conflit.

Sauver des vies et répondre aux besoins de santé

Du fait de la fragilisation des systèmes de santé fragilisés dans les pays en situation d’urgence, les populations vulnérables n’ont souvent qu’un accès restreint aux services de soins de santé, voire pas d’accès du tout. En décembre 2012, plus de la moitié des hôpitaux publics en République arabe syrienne étaient endommagés ou détruits à cause du conflit. Pour assurer la continuité des services de soins de santé, l’OMS s’est alliée à treize organisations non gouvernementales locales afin de garantir l’approvisionnement en traitements, médicaments et fournitures médicales. À la fin de l’année 2012, l’OMS avait donné des médicaments et des fournitures médicales pour assurer 1,2 million de traitements, et plus de 195 000 kits pour la sécurité transfusionnelle à la banque nationale du sang, ainsi que des fournitures de chirurgie traumatologique et de soins d’urgence, des solutions d’alimentation parentérale et des kits de matériel de perfusion intraveineuse aux hôpitaux des zones touchées.

En Afghanistan et en Somalie, les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants, ont pu être atteintes par le biais des hôpitaux de terrain et des centres de santé mobiles. En Somalie, les interventions sanitaires lors des Journées de la santé de l’enfant, organisées en partenariat avec les autorités nationales et l’UNICEF, ont permis d’atteindre les enfants et les femmes en âge de procréer vivant dans les communautés éloignées et les régions mal desservies. Des campagnes de vaccination d’urgence nationales, menées avec les partenaires en santé, ont eu lieu en Afghanistan, au Soudan, au Soudan du Sud et en République arabe syrienne, où l’OMS et l’UNICEF ont épaulé le ministère de la Santé dans les campagnes de vaccination contre la rougeole et la poliomyélite, ayant respectivement ciblé 2 et 2,5 millions d’enfants de moins de cinq ans. L’OMS a fourni des vaccins, du paracétamol ainsi que des sirops multivitaminés et a assuré le renforcement des capacités du personnel national pour mener ces campagnes de manière efficace, notamment sur le plan économique.

Afin de dépister les flambées épidémiques et de répondre rapidement et efficacement aux flambées confirmées, les ministères de la Santé de six pays (Afghanistan, Iraq, Jordanie, Pakistan, Somalie et Soudan) ont renforcé leur système d’alerte et d’action. Ces systèmes ont permis à l’OMS et aux partenaires de dépister et de maîtriser les flambées épidémiques de choléra dans le sud et le centre de la Somalie ainsi qu’en Iraq, de fièvre jaune au Soudan, de diarrhée aqueuse aiguë au Soudan du Sud et de tuberculose parmi les réfugiés syriens en Jordanie. Face à la situation sanitaire qui se dégrade en République arabe syrienne, l’OMS a mis en place un système d’alerte et d’action et a dispensé une formation aux points focaux nationaux chargés de la surveillance dans l’ensemble du pays. Le recueil de données, qui a commencé en septembre 2012, a permis à l’OMS et aux autorités nationales de suivre et de maîtriser les cas signalés d’hépatite A, de typhoïde et de leishmaniose.

Les systèmes de santé fragilisés et les pénuries de médicaments augmentent également la charge des maladies non transmissibles car la population n’a plus un accès régulier aux traitements et aux médicaments essentiels qui permettent de sauver des vies. Il faut donc mettre à jour les listes nationales des médicaments essentiels requis d’urgence dans les pays en situation d’urgence sur la base des profils de morbidité, des lacunes actuelles et des besoins cruciaux, la République arabe syrienne ayant à cet égard été identifiée comme pays prioritaire en début 2013.

Garantir le recueil et la diffusion des informations sanitaires en situation d’urgence

L’une des plus importantes difficultés en situation d’urgence est d’obtenir des informations à jour sur le système de santé pour évaluer précisément les risques, les besoins et les lacunes en matière de santé. Ceci s’avère encore plus ardu dans les situations d’urgence complexes, où l’accès à ces informations est limité. Afin de garantir une approche efficace pour la gestion des informations sanitaires, l’OMS a collaboré avec les autorités nationales et les partenaires en santé pour mettre en place des systèmes de gestion des informations sanitaires en situation d’urgence et a coordonné le recueil, l’analyse et la diffusion des informations essentielles.

En République arabe syrienne, l’OMS a participé à deux missions d’évaluation interinstitutions et a mené des évaluations rapides des établissements de santé publics dans l’ensemble des gouvernorats afin d’évaluer leur accessibilité et leur bon fonctionnement. Dans les pays voisins, comme l’Iraq, la Jordanie et le Liban, des évaluations nutritionnelles ont été réalisées chez les réfugiés syriens, à la fois dans les camps de réfugiés et dans les communautés d’accueil. Des évaluations similaires ont eu lieu en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen pour assurer le renforcement des capacités de prise en charge de la malnutrition sévère et aiguë.

Au Pakistan, le système d’évaluation de la disponibilité des ressources sanitaires a été intégré au système de santé national afin de garantir les bonnes pratiques pour l’évaluation de la disponibilité des ressources et des services de santé en situation d’urgence et d’aider le groupe de responsabilité sectorielle Santé à prendre les décisions en connaissance de cause. Les partenariats interinstitutions ont également été renforcés par le soutien de l’OMS à l’évaluation de soixante-cinq établissements de santé gérés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Renforcer les capacités des bureaux de pays

Les catastrophes naturelles et les troubles politiques peuvent survenir à tout moment et sont souvent difficiles à prévoir. Pour que les

bureaux OMS de pays puissent soutenir efficacement les interventions, le déploiement d’experts en santé et l’achat de médicaments en situation d’urgence doivent être aussi rapides et rationnels que possible. Lorsqu’une situation d’urgence se déclare, les difficultés sont l’identification et le déploiement rapides d’experts qualifiés, ainsi que les longues procédures de l’OMS pour l’approvisionnement en médicaments et fournitures médicales.

Pour surmonter ces obstacles, une liste régionale d’experts de santé publique a été mise au point pour les situations d’urgence afin de permettre à l’OMS d’y répondre avec plus de rapidité et d’efficacité dans la Région. Cette liste comprend un certain nombre d’experts en santé publique identifiés et de réserve. En décembre 2012, des négociations ont débuté avec le Gouvernement des Émirats arabes unis pour établir un centre spécialisé pour l’OMS au sein de la Cité humanitaire internationale de Dubaï. Il permettra de stocker des kits médicaux et fournitures normalisés pour un déploiement plus rapide, nécessaire en situation d’urgence, et de rationnaliser l’approvisionnement pour les interventions de secours sanitaire de l’OMS dans la Région et le monde entier. Pour surmonter ces problèmes, les modes opératoires normalisés, élaborés en 2010 afin de rationnaliser les activités de l’OMS en situation d’urgence, ont continué à être suivis.

Gestion des risques en situation d’urgence

Le nombre croissant de situations d’urgence à grande échelle a incité les États Membres à entreprendre une gestion multisectorielle des risques qui y sont liés dans la Région. Cette augmentation a également montré qu’il fallait renforcer les capacités de préparation et d’action des systèmes de santé face aux situations d’urgence, notamment la coordination entre les partenaires nationaux et le secteur privé.

En 2012, les activités de plaidoyer se sont poursuivies pour que la santé devienne l’une des priorités des programmes de développement et de gestion des risques liés aux catastrophes aux niveaux mondial, régional et national, en partenariat avec la Stratégie internationale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, la Ligue des États arabes et le PNUD. Par conséquent, la santé fait aujourd’hui partie des domaines prioritaires abordés dans les grandes lignes politiques pour la prévention des risques liés aux catastrophes dans les États Membres de la région arabe, d’Afrique et d’Asie, élaborées par l’ensemble des partenaires clés. En mars 2013, l’OMS était invitée à participer à la première conférence arabe sur la réduction des risques liés aux catastrophes, lors de laquelle la plateforme régionale consacrée à ce problème devait être lancée. Une réunion exceptionnelle sur la santé multisectorielle doit se tenir pendant la conférence pour les représentants/délégués des États Membres participants.

Les systèmes de santé fragilisés diminuent la capacité des pays à faire face aux situations d’urgence de manière rapide et efficace. C’est pourquoi la gestion des risques liés à ces situations était l’un des domaines d’action mis en avant dans le cadre des priorités stratégiques régionales approuvées par le Comité régional. Ceci a donné une nouvelle impulsion pour renforcer les capacités nationales à l’aide d’une approche de gestion globale des risques qui intègre le Règlement sanitaire

international (2005). le dernier a par conséquant été inclus aux programmes de formation nationaux et régionaux à la gestion des urgences de santé publique. Pour relever un tel défi, même les pays en situation d’urgence prolongée (l’Afghanistan, le Pakistan et le Soudan) renforcent leurs capacités à gérer les crises de manière plus institutionnelle. C’est aussi le cas, manifestement, pour la République islamique d’Iran, Oman et le Pakistan, qui gèrent des situations d’urgence aiguë au niveau national malgré un soutien externe limité.

À l’heure actuelle, sept pays (l’Afghanistan, Bahreïn, la République islamique d’Iran, Oman, le Pakistan, le Qatar et le Soudan) sont en train d’institutionnaliser la gestion des risques en situation d’urgence dans le secteur de la santé. À la lumière de ces éléments, les premières mesures ont été prises pour lancer, l’an prochain, une évaluation complète des risques au Qatar et au Soudan. Si la mise en œuvre des programmes de gestion des risques en situation d’urgence reste une priorité, une formation simultanée en matière de préparation des hôpitaux, de gestion des risques pour la santé publique en situation d’urgence et de prévention des risques liés aux catastrophes demeure cruciale dans de nombreux pays. Conscients que la sécurité des établissements et des personnels de santé revêt une importance capitale dans la réponse à toute urgence de santé publique, plusieurs pays, dont Bahreïn, la République islamique d’Iran, le Liban, Oman et le Soudan, continuent à mettre en œuvre le programme pour la sécurité des hôpitaux. L’OMS a également collaboré avec les partenaires pour élaborer un programme de formation concernant la préparation des hôpitaux en situation de conflit.

Afin d’harmoniser les activités de renforcement des capacités nationales à partir d’une approche prenant en compte tous les risques à l’OMS, les activités de préparation aux situations d’urgence, comprenant la préparation aux épidémies et pandémies ainsi que les capacités principales pour la mise en œuvre du Règlement sanitaire international, ont été regroupées dans un seul organisme technique. L’objectif est de garantir l’utilisation optimale des ressources dans le cadre de la sécurité sanitaire et des réglementations, sous la supervision de la Division de la lutte contre les maladies transmissibles et en conformité avec les priorités en matière de planification pour l’exercice 2014-2015.

Renforcer les interventions d’urgence dans la Région

Compte tenu de la détérioration de la situation en République arabe syrienne, de l’ampleur et de la complexité croissantes des problèmes de santé et de la réponse dans les pays voisins, l’OMS a jugé que la situation d’urgence avait atteint le niveau 3 en décembre 2012 – c’est la première fois qu’une situation d’urgence est classée à un tel niveau dans l’histoire de l’Organisation. Comme le prévoit le cadre d’action d’urgence de l’OMS, une situation de niveau 3 requiert la mise en place d’une équipe de soutien aux opérations d’urgence pour apporter une réponse globale et spécialisée à la crise, à l’échelle régionale, en renforçant les quatre fonctions essentielles de l’OMS : 1) la coordination ; 2) l’information ; 3) l’expertise technique ; 4) les services essentiels. La version finale des plans pour la mise en place immédiate d’une telle équipe a été mise au point en décembre 2012 lors d’une réunion, à Beyrouth, à laquelle assistaient les hauts représentants des trois niveaux de l’Organisation.

En plus de consolider la réponse de l’OMS à la crise syrienne au niveau régional, la mise en place de cette équipe a également renforcé le modèle d’une OMS unifiée, tandis que d’autres Régions ont exprimé leur soutien. Malgré ses capacités financières limitées, le Bureau régional de l’Afrique a donné 100 000 dollars US pour soutenir les interventions de cette équipe. Le Siège de l’OMS et le Bureau régional de l’Europe ont envoyé des experts techniques pour qu’ils rejoignent l’équipe d’urgence.

 


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