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Renforcement des systèmes de santé PDF Imprimer

Situation en 2012

Le besoin de renforcement des systèmes de santé dans la Région apparaissait clairement en 2012, et la situation n’a pas beaucoup changé actuellement. Les inégalités en matière de santé sont choses courantes, non seulement au sein des groupes 2 et 3 de pays, mais aussi au sein du groupe 1 . L’exposition aux risques pour la santé va croissante, notamment pour les causes premières de maladies non transmissibles - les principales causes de décès dans la Région. Les frais des soins de santé augmentent et la couverture par l’assurance maladie est faible, ce qui pousse les familles à débourser d’importantes sommes d’argent et condamne un grand nombre d’entre elles à la pauvreté. L’accès à des soins de santé de qualité - et parfois à des soins quels qu’ils soient - est hors de portée pour une part considérable de la population de la Région. Si des réseaux d’infrastructures sanitaires modernes, des professionnels de santé compétents, ainsi que des technologies médicales et des produits pharmaceutiques avancés sont totalement disponibles pour les citoyens de certains pays, ce n’est clairement pas le cas de tous les pays. De telles différences de capacités entre les systèmes de santé contribuent à la création de divergences en matière de résultats sanitaires tels que l’espérance de vie, et la mortalité maternelle et infanto-juvénile.

Les systèmes d’information sanitaire, notamment les systèmes d’enregistrement des faits et de statistiques d’état civil, ne permettent pas de saisir les données d’état civil nécessaires pour la planification, l’élaboration et le suivi du système de santé. Ceci comprend des données fiables sur les naissances, les décès et les causes de décès, et des indicateurs sanitaires clés. S’il y a des différences entre les pays en termes de qualité du système d’information sanitaire, tous sont dépourvus d’un système complet et entièrement fonctionnel capable de fournir l’information requise rapidement et de manière fiable en vue de la planification et de l’élaboration de politiques.

Les capacités et les ressources en matière de préparation aux situations d’urgence et d’organisation de la riposte sont insuffisantes et fragmentées. La violence, la destruction des infrastructures, notamment des infrastructures de soins de santé, et le déplacement de dizaines de millions de personnes sont à l’origine d’une grave crise pour les systèmes de santé qui n’étaient pas suffisamment préparés. En réponse directe à ces problèmes et à d’autres problèmes sanitaires graves, le Bureau régional, en collaboration avec les bureaux de pays, les ministères de la Santé, le Siège de l’OMS et d’autres partenaires, a entamé un processus de renforcement des systèmes de santé des États Membres.

En octobre 2012, le Comité régional a adopté une résolution (EM/RC59/R.3) sur le renforcement des systèmes de santé dans les pays de la Région de Méditerranée orientale. La résolution, qui a conclu que l’amélioration de la santé de la population de la Région « ne peut être obtenu[e] que moyennant des systèmes de santé nationaux performants, qui assurent un accès universel à des soins de santé efficaces et de bonne qualité »,a exhorté les États Membres à se concentrer sur sept priorités stratégiques (encadré 1). Celles-ci sont devenues les objectifs pour le renforcement des systèmes de santé.

Encadré 1. Priorités pour le renforcement des systèmes de santé

  1. Renforcement du leadership et de la gouvernance en santé
  2. Progression vers la couverture sanitaire universelle
  3. Renforcement des systèmes d’information sanitaire
  4. Promotion de personnels de santé équilibrés et correctement gérés
  5. Amélioration de l’accès à des services de soins de santé de qualité
  6. Collaboration avec le secteur privé de la santé
  7. Garantie d’un accès aux technologies essentielles, dont les médicaments

Progrès 2012-2016

Leadership et gouvernance : Eu égard à la diversité du renforcement des systèmes de santé, il a été nécessaire de réaliser un examen approfondi des systèmes de santé dans la Région pour pouvoir élaborer des brefs profils des systèmes de santé pour chaque pays. Ces profils de deux pages, produits annuellement en consultation avec les États Membres, fournissent des informations essentielles sur chaque pays ainsi qu’une courte évaluation des forces, des faiblesses, des opportunités, des problèmes et des priorités. Ils ont pour but d’aider les responsables politiques à se concentrer sur les atouts et les défis propres à leur pays, et fournissent une occasion et un point de départ utiles pour le dialogue, particulièrement lors de missions menées dans les pays. Une gamme de cours sur le renforcement des capacités visant à appuyer l’élaboration de politiques et la prise de décisions gouvernementales, sur la législation et les réglementations sanitaires, sur la santé et les droits de l’homme, sur les politiques et la planification sanitaires, a été proposée en parallèle.

Le manque de capacités pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et des programmes sanitaires reposant sur des données factuelles constitue l’un des principaux obstacles au progrès en matière de santé publique dans de nombreux pays. Dans le cadre des actions menées pour renforcer le leadership, un programme de leadership en santé a été lancé pour encourager le développement des compétences parmi les responsables de niveau intermédiaire et supérieur du domaine de la santé publique dans les pays. À ce jour, plus de 50 futurs leaders de ce domaine ont été diplômés. Le programme, proposé en collaboration avec la Harvard School of Public Health, vise à former les futurs responsables de la santé publique qui seront en mesure de s’attaquer de manière proactive aux questions de santé à l’échelle locale et nationale qui ont des répercussions directes sur la santé de la population. L’évaluation des fonctions essentielles de santé publique dans la Région constituait une autre initiative phare. Sous la houlette du Directeur régional et avec les conseils d’un comité mondial d’experts de renom, ce travail a établi pour les États Membres les fonctions de santé publique essentielles spécifiques pour la santé et le bien-être des populations. Ceci a été suivi par l’élaboration d’outils et de guides d’autoévaluation pour les pays afin de les aider à identifier les lacunes de leurs capacités en santé publique. L’évaluation a servi d’expérience pilote dans deux pays et sera étendue aux autres pays de la Région.

Dans le domaine de la gouvernance sanitaire, une initiative a été lancée pour développer les capacités en matière de diplomatie sanitaire. Elle concerne les négociations engagées par les États Membres à l’échelle mondiale, en particulier, autour des questions de santé qui affectent l’ensemble des pays et qui déterminent l’environnement politique mondial de la santé. Des séminaires annuels ont rassemblé des acteurs clés issus des ministères de la Santé et des Affaires étrangères, des diplomates, des parlementaires et des experts afin de discuter des principales questions de santé mondiales du moment et d’apprendre les uns des autres. Année après année, ceci s’est révélé être le moyen de dialogue le plus instructif permettant à tous les participants de tirer des enseignements et contribuant à renforcer le lien entre politique de santé et politique étrangère dans la Région. Plusieurs pays mettent au point des séminaires et des séminaires-ateliers.

Couverture sanitaire universelle : L’objectif principal du renforcement des systèmes de santé dans les pays est la réalisation de la couverture sanitaire universelle,c’est-à-dire pour tous les pays et pour tous leurs habitants, citoyens ou non. La couverture sanitaire universelle doit inclure des interventions s’attaquant aux causes principales de morbidité et de mortalité de l’ensemble de la population, notamment des laissés-pour-compte et des plus vulnérables, ainsi que la protection contre des dépenses de santé catastrophiques qui peuvent parfois mener à la ruine financière des familles. Elle constitue une cible importante de l’objectif sanitaire des objectifs de développement durable, et est vitale pour garantir une réponse efficace à l’impact grandissant des maladies non transmissibles. L’approbation, en 2012, par le Comité régional de la couverture sanitaire universelle comme la priorité essentielle, a conduit à l’élaboration et à l’adoption ultérieure, en 2014, du Cadre d’action en vue de faire progresser la couverture sanitaire universelle (CSU) dans la Région de Méditerranée orientale. Il s’agit d’un document d’orientation stratégique qui permettra de réaliser cette initiative d’importance vitale pour chaque individu et chaque famille dans les 22 pays de la Région.

Ce cadre comprend un ensemble de mesures stratégiques en vue d’instaurer la couverture sanitaire universelle qui reposent sur des données factuelles, ont un bon rapport coût-efficacité et sont réalisables, et chacune d’entre elles sera soutenue par des actions correspondantes de l’OMS. Elles incluent, par exemple, l’établissement d’un mécanisme de pilotage multisectoriel sous la direction de chaque ministère de la Santé, et des actions pour renforcer la protection contre les risques financiers afin de réduire, à terme, la part de frais à la charge des patients, et ainsi les dépenses de santé catastrophiques, ainsi que l’appauvrissement. Le cadre vise également à garantir que le régime d’assurance maladie sociale de chaque pays comporte un ensemble de services essentiels, dont des services préventifs et curatifs. Enfin, il guide les pays dans la démarche d’extension de la couverture aux groupes vulnérables, en particulier aux personnes démunies et issues du secteur informel, et dans la collecte des données pour permettre le suivi des progrès en vue d’assurer la couverture des populations.

Pour faire suite à l’application du cadre d’action régional pour la couverture sanitaire universelle, chaque pays doit à présent mettre en place les actions recommandées (encadré 2.). À cette fin, l’OMS a élargi son soutien par le biais de missions d’examen des systèmes de santé visant à cerner les difficultés et identifier les opportunités de mettre en place des stratégies nationales pour la couverture sanitaire universelle. À la mi-2016, des examens approfondis des systèmes de santé avaient été menés et des stratégies et des plans nationaux avaient été élaborés dans 10 pays. Presque tous les pays, dont les pays du groupe 3, étudient activement les différentes options pour l’instauration de la couverture sanitaire universelle, notamment la question centrale de l’extension de la couverture de la population via à un système d’assurance maladie sociale, et celle de la couverture des groupes informels et vulnérables.

Encadré 2. Couverture sanitaire universelle : engagements clés du cadre d’action

  1. Développer une vision et une stratégie
  2. Améliorer la protection contre les risques financiers
  3. Étendre la couverture des services de santé indispensables
  4. Garantir l’extension et le suivi de la couverture de la population

Systèmes d’information sanitaire : Deux initiatives étroitement liées ont été menées par l’OMS dans la Région afin de combler les lacunes et de remédier à la fragmentation des systèmes d’information sanitaire dans les pays. Ces initiatives, lancées en 2012, sont d’importance vitale pour l’élaboration future de politiques sanitaires reposant sur des données factuelles, ainsi que pour la planification et le suivi.

Au cours de la première de ces deux initiatives, l’OMS a travaillé intensivement avec les États Membres pour examiner et renforcer leurs systèmes d’information sanitaire au moyen de consultations d’experts, de réunions interpays et d’une consultation généralisée avec les pays. En 2014, un cadre pour les systèmes d’information sanitaire a été approuvé par le Comité régional. Il fournit 68 indicateurs de base pour le suivi de la santé dans trois domaines : les risques sanitaires et les déterminants de la santé, la situation sanitaire y compris la morbidité et la mortalité, et la capacité de réponse des systèmes de santé. Pour chaque indicateur, l’OMS a fourni une analyse détaillée des attributs (méta-registre) qui couvre la source des données, l’outil utilisé pour les générer, les exigences pour l’analyse, l’utilisation en vue de l’élaboration et la diffusion de politiques. Ces deux dernières années, les États Membres ont commencé à adopter les indicateurs de base et à rendre compte de leur mise en œuvre. Pour autant, à ce jour, aucun pays n’est en mesure de rendre compte de chacun d’entre eux. Relever ce défi est essentiel pour tous les pays. Un rapport exhaustif des lacunes concernant les données de chaque pays a été partagé avec les ministères de la Santé et une évaluation complète est en cours pour identifier les actions prioritaires à entreprendre afin de les corriger. La prochaine étape pour l’OMS est de fournir un soutien technique aux pays, selon leurs besoins, afin de renforcer leurs systèmes d’information sanitaire.

La deuxième initiative, approuvée par le Comité régional en 2013, se concentre sur l’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits et de statistiques d’état civil (CRVS), avec une attention particulière accordée au renforcement des statistiques de mortalité par cause spécifique. Du fait des évaluations rapides et complètes menées en collaboration avec les ministères de la Santé et d’autres parties prenantes nationales, nous disposons à présent d’une image claire des forces et des faiblesses de ces systèmes dans tous les pays. Les lacunes sont considérables : plus de 30 % du total des naissances n’ont pas été enregistrés dans cette région et un peu moins de 20 % des décès ont été notifiés par cause spécifique. Les lacunes existantes dans chaque pays ont été partagées avec les États Membres et un soutien technique a été apporté sur la base de la stratégie régionale approuvée par le Comité régional. Depuis la conduite des évaluations, le nombre de pays rapportant des statistiques sur les causes de décès dans la Région a augmenté, passant de 7 en 2012 à 13 en 2016. Cependant, tous les pays, indépendamment des progrès accomplis, doivent faire plus pour améliorer la précision de leurs données sur la mortalité par cause spécifique, qui est essentielle pour le suivi de la santé ainsi que des objectifs de développement durable.

Personnels de santé : Cette initiative comprend non seulement le développement du nombre des professionnels de santé et autres agents de soins requis dans les pays, mais aussi l’amélioration du niveau de qualification des personnels. Il s’agit d’un domaine crucial pour la santé dans la Région. Attirer des agents de soins de santé qualifiés est devenu très difficile dans certains pays où l’instabilité et les conflits font rage, et desquels de nombreux professionnels de la santé ont été obligés de fuir avec leurs familles. Dans d’autres pays, le niveau de rémunération est insuffisant et les conditions de travail sont trop mauvaises pour maintenir le nombre de personnels requis. En collaboration avec les ministères de la Santé, plusieurs stratégies ont été suivies en vue du renforcement des personnels de santé.

Un cadre d’action régional pour le développement des personnels de santé a été élaboré en consultation avec les États Membres. Le cadre fondé sur des bases factuelles, parfaitement aligné sur la stratégie mondiale pour les personnels de santé, propose des solutions pour s’attaquer à certains des problèmes les plus importants auxquels les pays ont à faire face.

Le renforcement de l’enseignement médical est la clé du développement sanitaire dans la Région. Ce domaine de travail a été négligé à l’OMS au cours des 10 dernières années. Un travail intensif avec les pays et la Fédération mondiale pour l’éducation médicale a été consacré à la réalisation d’une évaluation claire de la situation de l’enseignement médical dans différents pays, et un cadre régional a été élaboré pour relever les défis existants, sur la base de l’expérience internationale. Ce cadre est un moyen d’intensifier la formation de médecins qualifiés, en commençant par l’établissement et le renforcement des capacités de réglementation, la définition de normes et d’orientations pour les nouveaux établissements d’enseignement médical, la promotion/le renforcement des centres de développement pédagogique, le développement des capacités des responsables de l’éducation et la création de programmes de validation des connaissances indépendants à l’échelle nationale. Attirer et conserver des enseignants compétents, et développer les ressources appropriées pour la formation font aussi partie du cadre. Pour chaque priorité, des actions de la part des États Membres sur le court et le long terme sont définies, et assorties d’un soutien technique spécifique de l’OMS.

L’élaboration d’une stratégie régionale visant à renforcer les personnels infirmiers et obstétricaux est tout aussi importante, les infirmiers et les sages-femmes dispensant une très large proportion des services de soins de santé à l’échelle mondiale et dans la Région. La région connaît une pénurie considérable d’infirmiers et de sages-femmes, et la stratégie recommande de mener des actions stratégiques dans cinq domaines clés : gouvernance et réglementation ; systèmes de gestion des personnels ; pratique et services ; accès à un enseignement de qualité ; et recherche.

Accès à des soins de santé de qualité : Les prestations de services de soins de santé de qualité pour les populations reposent sur les valeurs et les principes des soins de santé primaires. La médecine familiale a été préconisée comme la méthode principale pour dispenser des soins primaires intégrés et centrés sur la personne dans la Région. Pour autant, les pays ont des lacunes importantes et se heurtent à de nombreux problèmes eu égard à la mise en œuvre de programmes de médecine familiale complets adaptés aux changements démographiques et à la charge de morbidité. Les principales actions entreprises pour renforcer les soins de santé primaires ont inclus un examen de la situation, des orientations stratégiques pour les pays et des conseils pour l’intensification de la production de médecins de famille. Des programmes et des outils permettant d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients ont été élaborés pour tous les niveaux de la prise en charge des patients. Le manuel d’évaluation de la sécurité des patients a été mis à jour et un ensemble d’outils a été mis au point pour soutenir les programmes pour la sécurité des patients.

Deux nouveaux domaines de travail ont été institués dans les priorités stratégiques du renforcement des systèmes de santé : la gestion hospitalière et le rôle du secteur privé de la santé.

Une analyse de la situation des hôpitaux du secteur public dans la Région a été menée et un séminaire-atelier sur le renforcement des capacités a été mis au point au cours duquel les dirigeants hospitaliers de la Région et d’ailleurs ont pu échanger sur les bonnes pratiques en matière de soins hospitaliers et de gestion hospitalière. Par la suite, un réseau de dirigeants hospitaliers et de responsables politiques a été créé pour encourager la collaboration dans ces domaines.

Le secteur privé de la santé est l’un des principaux prestataires de soins dans la majorité des pays. Il s’est développé rapidement et il est souvent sous-réglementé. Des partenariats avec le secteur privé pour proposer des services de santé indispensables financés par des fonds publics peuvent être un moyen important d’amélioration de la santé de la population. Mais pour que ceci soit réalisable, le secteur privé de la santé doit être bien réglementé et doit reposer sur des normes et des systèmes d’application définis. La supervision gouvernementale et la tutelle des pouvoirs publics sont essentielles, et une approche non-interventionniste n’est pas acceptable. Le travail concernant le secteur privé de la santé a commencé par une analyse de celui-ci, et a été suivi d’une série de séminaires-ateliers et de consultations visant à obtenir l’implication du secteur privé de la santé, ainsi qu’à le réguler, en vue de la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

Technologies essentielles, incluant les médicaments : L’accès aux technologies sanitaires, comprenant les médicaments, les vaccins, les produits biologiques et les dispositifs médicaux, peut faire la différence entre un état de bien-être et de maladie répandue pour les populations, et la vie et la mort pour les individus. Pourtant, dans de nombreux pays, un pourcentage élevé de la population ne dispose pas d’un accès régulier aux technologies essentielles, notamment aux médicaments, tandis que l’assurance qualité pose problème et l’usage irrationnel répandu. L’aptitude du gouvernement à réguler peut dépendre de l’offre, ce qui peut entraîner des dépenses inutiles et des achats de produits inappropriés. Il est de plus en plus admis que la faible performance des systèmes de santé nationaux dans ce domaine constitue une contrainte majeure au développement sanitaire.

En réponse, un outil d’évaluation solide des technologies sanitaires a été mis au point. Cette évaluation s’inscrit dans le cadre d’un processus de prise de décision multidisciplinaire qui utilise l’information de nature médicale, sociale, économique, organisationnelle et éthique en lien avec l’utilisation de technologies sanitaires. Elle soutient la formulation de politiques sanitaires sûres et efficaces orientées sur le patient et vise à obtenir les meilleurs résultats tant en termes de rentabilité économique que de qualité et de performance des soins. Cet outil permet de mener des évaluations coût-avantage afin de prendre des décisions d’achat en fonction d’un budget donné, et permet de réduire le gaspillage et les inefficacités découlant d’investissements inappropriés. Il peut également être précieux pour les pays qui avancent vers la couverture sanitaire universelle.

Des profils des secteurs pharmaceutiques ont également été élaborés pour l’ensemble des pays. Ceux-ci fournissent une description détaillée des composants de la politique nationale pour les produits pharmaceutiques, ainsi qu’une carte d’évaluation reposant sur des indicateurs, et présentent les problèmes et les actions prioritaires à mener.

Orientations futures

Le cadre pour la couverture sanitaire universelle et le travail mené avec les ministères de la Santé en collaboration avec les bureaux de pays sont très prometteurs et entraîneront de réels progrès, si l’engagement relatif à ce processus est maintenu et élargi. Une attention particulière sera accordée à la finalisation des feuilles de route par pays pour la couverture sanitaire universelle, incluant des stratégies de financement de la santé et de prestation de services de santé. Les expériences et les enseignements tirés d’initiatives menées à l’intérieur comme en dehors de la Région seront mis en commun.

Les activités futures portant sur le leadership et la gouvernance se concentreront sur le renforcement des ministères de la Santé, le développement de leurs capacités pour une meilleure réglementation du secteur de la santé, un engagement multisectoriel plus fort, une décentralisation efficace, ainsi qu’une redevabilité et une transparence accrues. Le renforcement des capacités de santé publique dans les ministères de la Santé est primordial. Le programme de leadership en santé, qui connait le succès depuis deux années consécutives, se révèlera d’autant plus bénéfique avec le temps et au fur et à mesure que les diplômés avanceront dans leur carrière. Le programme vise à diplômer jusqu’à 30 leaders du domaine de la santé publique dans la Région chaque année, le but ultime étant de remettre la gestion du programme de leadership à une institution universitaire de la Région pour en assurer la durabilité.

La production de données précises par les systèmes d’information sanitaire est absolument vitale pour améliorer la santé des populations. Chaque pays de la Région doit mobiliser un engagement politique de haut niveau et le soutien de la part des secteurs concernés, afin de remplir les objectifs fixés par les initiatives en matière de système d’information sanitaire, notamment la collecte de données complètes sur les causes de mortalité. Les États Membres ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude concernant la validité des estimations utilisées pour rendre compte de la situation sanitaire des pays. Même si les méthodes utilisées pour générer des estimations se sont améliorées à l’échelle mondiale, il n’existe pas d’alternative à ces estimations tant que les pays ne mettent pas au point des systèmes de collecte et de notification de données fiables. L’OMS prépare actuellement des méthodologies pour évaluer la validité des indicateurs rapportés, de façon à ce que les résultats des évaluations permettent aux pays d’améliorer leurs systèmes d’information à l’échelle nationale. Chaque pays devra prendre conscience de ses lacunes dans le processus d’établissement de rapports sur les 68 indicateurs de base compris dans le cadre régional sur l’information sanitaire récemment fourni par l’OMS, et devra élaborer un plan en conséquence. Les pays devraient également tenir compte de la nécessité de renforcer les domaines de leurs systèmes d’enregistrement des faits et de statistiques d’état civil identifiés par l’évaluation globale et le rapport ultérieur de l’OMS.

Le développement des personnels de santé est crucial pour toutes les autres initiatives en santé. Des stratégies claires pour développer les futurs personnels ont été élaborées et seront discutées avec les États Membres lors de la soixante-troisième session du Comité régional. Un engagement politique et éducationnel est désormais nécessaire à l’échelle nationale afin d’aller de l’avant.

La mise en œuvre du cadre régional pour l’enseignement médical permettra de poursuivre le soutien apporté aux établissements d’enseignement médical. Le cadre sera discuté au cours d’une réunion ministérielle des secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur prévue pour le quatrième trimestre 2016. Chaque pays doit examiner la situation des personnels infirmiers et obstétricaux sur la base du cadre d’action régional. L’OMS fournira des orientations et un soutien techniques par le biais d’un réseau d’experts internationaux et régionaux.

Les programmes régionaux pour le renforcement des capacités et le soutien technique visant à élargir l’accès aux soins de santé de qualité, notamment en améliorant les soins de santé primaires par le développement de la médecine familiale, devraient être améliorés afin d’accélérer les progrès sur la voie de la couverture sanitaire universelle et d’améliorer la sécurité des patients. Obtenir l’engagement du secteur privé de la santé est un élément essentiel sur la voie de la couverture sanitaire universelle. En 2016-2017, l’OMS continuera de fournir des orientations sur le renforcement du rôle du secteur privé en vue de la couverture sanitaire universelle, tout en mettant en œuvre une réglementation pour ce secteur.

Des réunions interpays consacrées à l’évaluation et la réglementation des technologies essentielles ont commencé, avec pour objectif d’établir des directives pour soutenir les États Membres. Les pays doivent finaliser, et ensuite mettre en œuvre, des plans d’action dans le but d’instituer une évaluation et une réglementation des technologies sanitaires. L’OMS continuera d’aider au renforcement des capacités et de fournir un soutien technique à chaque étape de la mise en œuvre intégrale de l’évaluation pour les pays. En outre, des donateurs internationaux sont potentiellement prêts à soutenir l’évaluation et la réglementation des technologies sanitaires.

 
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Health information

Reliable and timely health information is essential for proper health management, evidence-based decision-making, optimal use of resources, and monitoring and evaluation of public health situations, actions and outcomes. Robust health information systems that generate reliable and timely data to inform the development of appropriate, effective and cost-effective health policies, which is essential to achieve, and monitor progress, towards the Sustainable Development Goals (SDGs) and universal health coverage (UHC). Its importance is emphasized repeatedly in WHO’s Thirteenth General Programme of Work (GPW 13).

The central focus of GPW 13 is impact in countries and the GPW 13 WHO Impact Framework aims to track the joint efforts of WHO, Member States and partners in achieving the GPW’s “triple billion” targets and the measurable impact on people’s health at the country level. The Impact Framework maps SDG targets and indicators to GPW targets and indicators.

To strengthen their health information systems, countries in the WHO Eastern Mediterranean Region are reporting on a list of regional core indicators. The core indicators focus on three main areas:

  • monitoring health determinants and risks;
  • assessing health status, including morbidity and cause-specific mortality; and
  • assessing health system response.

To strengthen national institutional capacity for the use of evidence in health policy-making in the Eastern Mediterranean Region, the WHO Regional Office has developed a framework for health information systems, which provides practical actions that countries can take to build national institutional capacity and outlines the support that WHO can provide to facilitate this process.

WHO supports countries of the Region in strengthening national health information systems. This includes conducting comprehensive health information system assessments, developing national health information system strategies, improving national capacity in death certification and analysis, promoting International Classification of Disease (ICD) coding and (where appropriate) use of DHIS-2 platforms to enhance the reporting of routine data.

Related link

health and well-being profile

This health and well-being profile for the Eastern Mediterranean Region presents a comprehensive assessment of the health situation at the regional and country levels, using available data up to October 2019. It is guided by the strategic priorities and goals of WHO’s Thirteenth General Programme of Work (GPW 13): achieving universal health coverage; addressing health emergencies; and promoting healthier populations across the life course. Detailed country profiles for each of the 22 countries present the latest available data for a range of health indicators and the health-related SDGs, and highlight country efforts in implementing the 2030 Agenda for Sustainable Development. The health and well-being profile reviews progress made in the Region towards achieving the ambitious goals of Vision 2023 and GPW 13 and provides an opportunity to assess the opportunities and challenges that lie ahead.

Health and well-being profile of the Eastern Mediterranean Region

SCORE

image-score

The SCORE (Survey, Count, Optimize, Review, Enable) for health data technical package aims to provide support to Member States to strengthen health information systems and capacity to monitor and track progress towards the health-related Sustainable Development Goals (SDGs), including universal health coverage (UHC), and other national and subnational health priorities and targets. Developed by WHO, with the financial support of Bloomberg Philanthropies, SCORE addresses WHO’s commitment to support Member States to effectively collect, analyse, report and use data.

The five essential interventions of the “SCORE for health data package” are:

  • Survey populations and health risks … to know what makes people sick and their risks
  • Count births, deaths and causes of death … to know who is born and what people die from
  • Optimize health service data … to ensure equitable, quality services for all
  • Review progress and performance … to make informed decisions
  • Enable data use for policy and action … to accelerate improvement

The technical package includes a framework of essential interventions and their key elements that can assist in prioritizing investments and actions. The SCORE for health technical package also provides recommended standards, guidance and tools to support implementation of the interventions.

score-package

  • is a one-stop solution to address data availability, timeliness, and comparability; 
  • contains all elements that comprise an optimal health information system in a single package; 
  • is a tool to help focus priority investments for data, analytical and statistical capacity; 
  • provides guidance for countries to take targeted policy action to address inequalities and improve population health outcomes; 
  • provides a method to improve data quality to monitor progress towards global goals with the ability to adapt to local contexts; 
  • is a means to develop strong health information systems for emergency preparedness and response, not only for COVID-19 but for any public health threat. 

SCORE package

Data sources

Communicable disease surveillance systems

ewarnSurveillance is the ongoing systematic collection, analysis, and interpretation of outcome specific data for use in planning, implementing and evaluating public health policies and practices. A communicable disease surveillance system serves two key functions; early warning of potential threats to public health and programme monitoring functions which may be disease-specific or multi-disease in nature.

The early warning functions of surveillance are fundamental for national, regional and global health security. The COVID-19 pandemic and recent outbreaks of severe acute respiratory syndrome (SARS) and avian influenza, and potential threats from biological and chemical agents, demonstrate the importance of effective national surveillance and response systems.

Hospital information systems

hospital-information-systemsThe availability of high quality data on health systems is crucial for informing policy development, monitoring performance, allocating resources efficiently, and ensuring proper functioning of the health system within national policy and regulatory frameworks.

Information and communication technology (ICT) within hospitals has clear links with internal management (including procurement, monitoring and reporting) and clinical management (with electronic records supporting quality development and health system cooperation). ICT and decision support systems can improve the appropriateness of clinical decisions, such as antimicrobial prescribing.

The ability to share information between hospitals and other parts of the national health information system is becoming increasingly important for: treating patients (coordinating care, avoiding medication errors and supporting quality improvement); developing proactive population health management (using analytics to identify patients at risk, targeting early intervention or running recall and screening programmes); effectively managing the performance of providers and identifying opportunities for improvement; and ensuring that patients have access to their own records.

Effective national health information system projects have been implemented in many countries, including low- and middle-income countries, under the initiatives of governments and key stakeholders.

District health information systems


Globally, countries use different systems to collect, process, analyse and report data for decision-making. One platform currently in use is DHIS-2 ‒ a flexible, web-based open-source information system with important visualization features, including the Geographic Information System, charts and pivot tables. DHIS-2 enables users to manage aggregate data with a flexible model first implemented more than 15 years ago. DHIS-2 is being used to monitor patient health, improve disease surveillance and locate outbreaks and speed up access to health data.

Several countries in WHO’s Eastern Mediterranean Region are using or piloting DHIS-2 to collect, process, analyse and disseminate health information at national level or within specific programmes.

Read more about DHIS 2

DHIS COVID-19 Surveillance Digital Data Package

DHIS COVID-19 Surveillance Digital Data Package

Surveys

surveys-1Information about population health and health risks is a cornerstone of preventing disease and disability. It enables evidence-informed planning and evaluation of health policies and preventive activities. Health and health risks, which predict future health, are key issues for people's welfare, mainatining a fit-for-purpose workforce while minimizing the need for health care for the ageing population. Surveys provide critical information from other sectors such as poverty programmes, education, water and sanitation, living conditions, nutrition, air quality and security.

Population-based surveys are among the main data sources for understanding population health status and health risks and are a prominent source of data for many health-related Sustainable Development Goal (SDG) indicators. Of the 232 SDG indicators, 77 are derived from household surveys; and surveys are often the only source of data for indicators of behaviour and risk factors. They represent the most important instrument to assess inequalities.

A number of countries such as in the Region such as Islamic Republic of Iran, Sudan and Qatar have developed national survey plans as a consolidated approach to guide data collection efforts.

Related links

United Arab Emirates national health survey report 2017‒2018

Tunisian Health Examination Survey, 2016

Civil registration and vital statistics

A well-functioning civil registration and vital statistics (CRVS) system registers all births and deaths, issues birth and death certificates, and compiles and disseminates vital statistics, including cause of death information. It may also record marriages and divorces.

As part of the civil registration and vital statistics agenda, a regional strategy was developed and implemented for 2014–2019. Assessments of civil registration and vital statistics systems were conducted in all countries of the Region, and road maps and improvement plans were developed for all countries. These resulted in notable improvements in birth and death registration, and quality of reporting of causes of death.

In 2013, birth registration completeness ranged from 0% to 100% in different countries of the Region, with a regional average of 62%. Death registration also ranged from 0% to 100%, but with a regional average of 23%. By 2018, the timely registration of births and deaths in the Region had reached 70% and 54%, respectively.

One of the key steps towards strengthening health information systems in the Region is improving the capacity of countries in accurate registration of vital statistics, including civil registration and cause-specific mortality. All countries of the Region have birth registration systems, although the level of coverage varies. Coverage of birth registration is above 90% in 14 countries of the Region and under 70% in six low-income countries. All countries of the Region except Somalia have death registration, with different levels of coverage. In half of the countries, the coverage of death registration is 90% or above. In 2018, 14 countries reported mortality data disaggregated by cause of death based on ICD-10, with data completeness above 60% in six countries. The average of data completeness for cause of death in the Region is 32%, which is lower than the global rate (49%) and only higher than the African and South-East Asian regions.

Read more about civil registration and vital statistics

Revealing the toll of COVID-19 A technical package for rapid mortality surveillance and epidemic response

Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems 2014-2019 | Arabic | French

Information resources

Health and well-being profile of the Eastern Mediterranean Region

health profile

This health and well-being profile for the Eastern Mediterranean Region presents a comprehensive assessment of the health situation at the regional and country levels, using available data up to October 2019. It is guided by the strategic priorities and goals of WHO’s Thirteenth General Programme of Work (GPW 13): achieving universal health coverage; addressing health emergencies; and promoting healthier populations across the life course. Detailed country profiles for each of the 22 countries present the latest available data for a range of health indicators and the health-related SDGs, and highlight country efforts in implementing the 2030 Agenda for Sustainable Development. The health and well-being profile reviews progress made in the Region towards achieving the ambitious goals of Vision 2023 and GPW 13 and provides an opportunity to assess the opportunities and challenges that lie ahead.

Health and well-being profile of the Eastern Mediterranean Region

Progress on the health-related Sustainable Development Goals and targets in the Eastern Mediterranean Region, 2020

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The 2030 Agenda for Sustainable Development includes a vision of healthy lives and well-being for all at all ages. This major report is the first comprehensive attempt to chart progress towards the health-related Sustainable Development Goals (SDGs) in WHO's Eastern Mediterranean Region. It presents regional trends between 2015 and 2019 for 50 health-related SDG indicators using available data from WHO and estimates from other United Nations agencies. The report reveals encouraging progress in some areas, but also many gaps and weaknesses in health-related services and outcomes, as well as the data needed to measure them. As such, it will be critical reading for everyone working to plug those gaps and realize the vision of the 2030 Agenda.

Progress on the health-related Sustainable Development Goals and targets in the Eastern Mediterranean Region, 2020

Core indicators and indicators on the health-related Sustainable Development Goals

statistical-brochure

The strengthening of health information systems is a priority for WHO in the Region, as highlighted in Vision 2023, our regional vision for public health. Intensive work with Member States since 2012 has resulted in a clear framework for health information systems. The core indicators focus on three main components: 1) monitoring health determinants and risks; 2) assessing health status, including morbidity and cause-specific mortality; and 3) assessing health system response. The regional core indicators were endorsed by the WHO Regional Committee for the Eastern Mediterranean at its 61st session in 2014, after which Member States started to adopt and report on the indicators. In 2016, the core indicator list was expanded in consultation with Member States to add a set of additional SDG indicators, bringing the total number of core indicators to 75. This year’s report replicates the innovative design that was adopted in 2018, and welcomed by Member States.

All SDG 3 indicators are now included in the core list, and we also report on the coverage of birth and death registration in the Region, a key area of policy interest. These indicators, although they were formally part of the core indicators, were not reported in previous annual reports. Now with improvements and better availability of data in most countries of the Region, they have been added to the report.

Monitoring health and health system performance in the Region: core indicators and indicators on the health-related SDGs 2021

Framework for action to improve national institutional capacity for the use of evidence in health policy-making in the Eastern Mediterranean Region (2020-2024)

framework-evidence-policy-making

To strengthen national institutional capacity for the use of evidence in health policy-making in the Eastern Mediterranean Region, the WHO Regional Office has developed a framework for health information systems, which provides practical actions that countries can take to build national institutional capacity and outlines the support that WHO can provide to facilitate this process.

Framework for action to improve national institutional capacity for the use of evidence in health policy-making in the Eastern Mediterranean Region
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Regional Committee documentation

Technical papers

EM/RC66/INF.DOC.3
Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems, 2014–2019
English | Arabic | French

EM/RC60/10
Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems
English - Arabic - French 

Resolutions

EM/RC66/R.5
Developing national institutional capacity for evidence-informed policy-making for health
English | Arabic | French

EM/RC60/R.7
Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems 2014–2019
English - Arabic - French

Progress reports

EM/RC64/INF.DOC.5
Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems 2014–2019
English Arabic | French 

EM/RC62/INF.DOC.8
Regional strategy for the improvement of civil registration and vital statistics systems 2014-2019
English | Arabic | French

 
Préparation et riposte aux situations d’urgence PDF Imprimer

Introduction

Théâtre de certaines des situations d’urgence les plus importantes au monde, la Région de la Méditerranée orientale compte le plus grand nombre de populations ayant besoin d’aide, avec plus de 76 millions de personnes touchées directement ou indirectement par des conflits, des menaces environnementales et des catastrophes naturelles.

En 2017, la République arabe syrienne est entrée dans sa septième année de conflit, la situation humanitaire des personnes vivant dans les zones assiégées devenant de plus en plus catastrophique. Plus de deux ans de conflit au Yémen ont conduit à la plus grande crise alimentaire du monde, à la plus importante épidémie de choléra au monde, à une flambée de diphtérie en expansion rapide et au quasi-effondrement du système de santé. En Iraq, une offensive militaire visant la libération de Mossoul, a provoqué le déplacement de près d’un million de personnes. La Somalie était confrontée à une triple menace de sécheresse, de famine imminente et de flambées de maladies. L’Afghanistan, la Libye et la Palestine ont déployé des efforts considérables pour fournir des services de santé dans les zones instables et souffrant d’une pénurie de ressources.

L'OMS est intervenue dans 10 situations d'urgence classées dans la Région en 2017, dont quatre urgences majeures de niveau 3 en Iraq, en République arabe syrienne, en Somalie et au Yémen. La Somalie a été classée par l'OMS comme urgence de niveau 3 en mai 2017, nécessitant une intervention à plus grande échelle de l’ensemble de l'Organisation. Dans le cadre de la réponse fournie par l'OMS pour l'ensemble de la République arabe syrienne, le centre de Gaziantep en Turquie s’est vu confier une urgence de niveau 3 en décembre 2017 pour accélérer la fourniture de soins de santé transfrontaliers aux habitants dans la partie nord de la République arabe syrienne à partir de la Turquie. L'épidémie de dengue au Pakistan a été classée urgence de niveau 1 de juillet 2017 à janvier 2018. L'Afghanistan, la Libye, le Pakistan et la Palestine sont d'autres pays qui ont connu une situation d'urgence classée.

Les menaces pour la sécurité sanitaire dans la Région ont continué de faire courir un risque accru aux populations. En 2017, des flambées épidémiques de choléra ont été signalées en Somalie et au Yémen, tandis que la dengue et d’autres arboviroses épidémiques tels que le chikungunya ont été notifiés au Pakistan, en Somalie et au Soudan. Les Émirats arabes unis, Oman et le Qatar ont continué de signaler la transmission du coronaviroses du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), tandis que le Liban a fait état d’un cas de MERS importé et que l'Arabie saoudite a notifié huit petits foyers hospitaliers de MERS. Des cas de grippe aviaire chez l'homme ont été déclarés en Égypte, bien que les chiffres soient faibles par rapport aux chiffres signalés en 2014-2015. La fièvre hémorragique de Crimée-Congo a été signalée en Afghanistan et au Pakistan, et les Émirats arabes unis ont fait état de cas de légionellose associée aux voyages au cours du premier trimestre de 2017. Un certain nombre de pays, notamment l'Afghanistan, le Pakistan, la Palestine et la Tunisie, ont également signalé un nombre élevé de cas de grippe saisonnière. Un certain nombre de pays de la Région (Arabie saoudite, Djibouti, Égypte, Oman, Pakistan, Somalie, Soudan et Yémen) entrent dans la catégorie 4 de la nouvelle classification de l'OMS pour le virus Zika, ce qui signifie que ces pays ont des vecteurs compétents établis sans transmission passée ou actuelle documentée.

Action de l’OMS

Les contraintes qui pèsent sur l'intervention du secteur de la santé dans les principales situations d'urgence dans la Région sont notamment l'insécurité et l'accès humanitaire limité aux personnes dans le besoin, les capacités limitées des systèmes de santé nationaux et des partenaires, les pénuries de personnels de santé, les contraintes bureaucratiques et l’insuffisance du financement. Dans un certain nombre de pays, l'environnement opérationnel est resté instable, avec des attaques fréquentes contre les soins de santé. Sur un total de 212 attaques visant les soins de santé enregistrées par l'OMS dans le monde au cours des trois premiers trimestres de 2017, 170 (80 %) se sont produites dans la Région de la Méditerranée orientale, la grande majorité de toutes les attaques ayant eu lieu en République arabe syrienne. Malgré la neutralité de la santé, les évolutions politiques dans un certain nombre de pays ont entraîné des restrictions d'accès et une augmentation de la violence, empêchant l'OMS d'atteindre les personnes dans le besoin. L'escalade des affrontements au Yémen en décembre 2017 a forcé l'OMS et de nombreux partenaires à réduire leurs opérations dans le pays. Les défis opérationnels auxquels l'OMS est confrontée dans les pays en situation d'urgence comprennent la disponibilité limitée d'experts qualifiés en santé publique en vue d'un déploiement de renfort. Cela a mis en évidence les lacunes existantes dans les listes d'urgence et la nécessité d'améliorer les systèmes afin d’identifier, de former et de fidéliser un plus grand nombre d'experts en santé publique plus qualifiés, prêts à être déployés immédiatement en cas de besoin.

Malgré ces difficultés, dans les 72 heures qui ont suivi les explosions meurtrières en Somalie en octobre et le tremblement de terre à la frontière entre la République islamique d'Iran et l'Iraq en décembre, des fournitures ont été livrées à partir du centre OMS de Dubaï aux autorités sanitaires nationales en recourant à des fonds régionaux. En 2017, le centre logistique de l'OMS à Dubaï a acheminé un total de 85 cargaisons de médicaments et de fournitures médicales (pesant 791 tonnes) à 20 pays au sein de la Région et au-delà. En Iraq, en Somalie, en République arabe syrienne et au Yémen, ces fournitures ont pu atteindre plus de 23,5 millions de bénéficiaires. Alors que les besoins en médicaments et fournitures médicales qui permettent de sauver des vies dans les pays en situation d'urgence augmentaient, les fournisseurs internationaux n'ont pas été en mesure de répondre aux demandes croissantes de l'OMS. Ceci souligne la nécessité d’augmenter le nombre des grossistes régionaux. Dans cette optique, l'OMS élargit le rôle joué par son centre logistique de Dubaï pour lui conférer un rôle opérationnel afin qu’il soit mieux équipé pour répondre aux besoins continus et croissants dans le cadre d'un processus plus simplifié et accéléré. Une évaluation stratégique des fournitures sanitaires estimées par tous les pays en situation d'urgence prioritaires sera effectuée, et les fournitures seront achetées et prépositionnées dans le centre pour être expédiées en fonction des besoins. Cela permettra de s'assurer que les fournitures sanitaires urgentes arrivent à bon port en quelques semaines plutôt qu'en quelques mois.

Conformément aux principes du Cadre d’action d'urgence révisé, l'OMS a activé le Système de gestion des incidents dans tous les pays de niveau 3 de la Région pour remplir ses six fonctions essentielles. Ceci implique le déploiement d'un gestionnaire des incidents, d'un fonctionnaire de santé publique et d'un responsable de la gestion de l'information pour soutenir les activités d'intervention en cours sur le terrain et intensifier l'appui opérationnel et technique de l'OMS pour répondre aux besoins sanitaires immédiats et aux risques auxquels les populations sont confrontées. Par ailleurs, conformément à la mise en œuvre du Cadre d’action d’urgence, l'OMS s’est lancée, en novembre 2017 dans la préparation d'une feuille de route régionale, d'un manuel stratégique et de plans d'opérations d'urgence pour l'activation d'un centre régional d'opérations d'urgence. En novembre et décembre 2017, le Centre d’opérations d’urgence a été mis en service pour coordonner la riposte aux épidémies aiguës de diarrhée aqueuse et de choléra en Somalie, au Soudan et au Yémen, ainsi qu'au tremblement de terre à la frontière entre le République islamique d’Iran et l’Iraq.

L'OMS a dirigé et assuré la co-direction de la coordination du secteur de la santé dans huit pays de la Région où le groupe de responsabilité sectorielle Santé a été mis en œuvre. Parmi les réalisations de ce groupe en 2017, on peut citer le fait d’avoir évité l’effondrement du système de santé et la fermeture de 14 hôpitaux publics et 18 hôpitaux dirigés par des organisations non gouvernementales à Gaza en fournissant le carburant essentiel pour assurer le fonctionnement de générateurs de secours pendant les coupures d’électricité de 20 heures. En Iraq, le Groupe de responsabilité sectorielle Santé a mis en œuvre le système d’évacuation des patients souffrant de traumatismes et a contribué à sauver la vie de 24 000 personnes gravement blessées. Les partenaires de ce groupe ont vacciné 99 % des enfants ciblés dans les zones nouvellement accessibles. Au Yémen, les partenaires de la santé ont pu fournir des services de santé vitaux à six millions de personnes et ont soutenu le système de santé en plein effondrement en fournissant des médicaments essentiels et des incitations aux agents de santé, en prenant en charge les coûts de fonctionnement et de réaménagement afin de maintenir plus de 2500 établissements de santé en activité. Au Pakistan, les partenaires de la santé ont réalisé une évaluation de la vulnérabilité des zones tribales sous administration fédérale (FATA), et les résultats ont servi à élaborer un plan de transition pour la période 2018-2020 en tant que base au passage de ces zones de l'urgence au développement. En République arabe syrienne, les partenaires du groupe sectoriel Santé ont soutenu 14,4 millions d'interventions médicales et dispensé 8,6 millions de traitements.

L’initiative de l’équipe médicale d’urgence a été lancée dans la Région en septembre 2017. Son objectif était de mettre en place un groupe d’équipes médicales nationales formées de personnels qualifiés dans plusieurs disciplines pour dispenser les premiers secours lors de la survenue de situations d’urgence. La stratégie régionale concernant les équipes médicales d'urgence a été élaborée selon une approche comprenant trois volets : renforcement des capacités nationales d'intervention d'urgence dans le pays ; déploiement d'équipes nationales d'urgence d'un pays de la Région à un autre selon les besoins ; et création d'une cellule de coordination des équipes médicales d'urgence dans les centres nationaux d'opérations d'urgence. Chaque pays décide du nombre et du type d'équipes dont il a besoin. Les pays décident également des équipes à mettre en place en vue d'un déploiement dans d'autres pays. Une fois que ces équipes internationales se conforment aux normes de l'OMS, elles deviennent partie intégrante du système régional des équipes médicales d’urgence. De septembre à décembre 2017, des experts en traumatologie du Bureau régional ont travaillé avec 15 pays pour lancer le processus et ont organisé des réunions avec les ministères de la santé de l'Égypte, de la République islamique d'Iran, de la Jordanie, d'Oman, de la Palestine et du Qatar pour donner un aperçu de l'initiative. En République islamique d'Iran, un séminaire-atelier de deux jours sur l'initiative des équipes médicales d’urgence a été organisé avec toutes les parties prenantes afin de créer un groupe de travail national consacré à ces équipes en vue d’encadrer la création d'une équipe médicale d’urgence multidisciplinaire nationale.

En 2017, l’action de l'OMS dans le domaine des urgences a été financée à 80 % en moyenne, grâce au soutien d'un certain nombre de donateurs clés. Il s'agit notamment de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), du Département d'État des États-Unis, du Département d'aide humanitaire et de protection civile de la Commission européenne (ECHO), de l'Allemagne, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), du Japon, de la République de Corée, du Fonds central des Nations Unies pour les interventions d'urgence (CERF), du Royaume-Uni, de la Norvège, du Qatar, du Koweït, de la Banque mondiale, de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d'Oman, de la Chine, de l'Italie, de la France, du Canada, de l'Algérie et de la Lituanie. Toutefois, si certains pays ont bénéficié d’un soutien majeur de la part des donateurs en 2017, d'autres pays confrontés à des situations d'urgence oubliées, où les besoins en matière de santé sont tout aussi critiques, continuent de souffrir d’un important déficit de financement, notamment la Somalie, le Soudan et les pays accueillant des réfugiés. La situation d'urgence en République arabe syrienne a également marquée par un déficit de financement en 2017. Depuis l'activation du Fonds de solidarité régional en janvier 2016, les dons des pays au Fonds ont été limités, et l'OMS dépend toujours du financement interne pour ses besoins immédiats pour les interventions d'urgence. En 2017, l'OMS a alloué 1,6 million de dollars US au titre du financement interne pour soutenir les activités d'intervention d'urgence en Iraq, en République arabe syrienne, en Somalie et au Yémen. Les activités soutenues comprenaient la lutte contre le choléra, les services de santé pour les personnes déplacées internes et les campagnes de vaccination.

Afin de consolider la base de financement pour ses activités, l’OMS renforcera son engagement et améliorera son dialogue avec ses partenaires existants ainsi qu’avec les nouveaux afin de mobiliser des ressources dédiées aux interventions d’urgence, l’objectif étant d’augmenter de moitié les contributions totales aux situations d’urgence, notamment pour les pays qui ne disposent pas de ressources suffisantes. Pour ce faire, l’Organisation renforcera le dialogue institutionnel et sa présence dans la Région, et créera de nouveaux partenariats régionaux en vue de la promotion de financements pluriannuels, de façon à pouvoir répondre aux besoins en investissement sur le long terme dans les pays ne bénéficiant pas de financements suffisants et dans les situations d’urgence complexes. Ceci inclut la création de nouveaux partenariats et l’élaboration de nouveaux modèles de financement.

Les efforts en vue d’intensifier la riposte et d’accélérer le relèvement rapide se poursuivront, par la mise en place des systèmes de gestion des incidents et des centres d’opérations d’urgence, par la promotion de l’utilisation de modèles opérationnels de pays, par le développement des capacités du centre logistique de Dubaï, et par le renforcement de la coordination via les groupes de responsabilité sectorielle Santé.

Maladies infectieuses émergentes

La probabilité de l'émergence et de la transmission rapide de maladies causées par des agents pathogènes présentant un haut risque s'est accrue dans la Région en raison des urgences humanitaires aiguës et prolongées qui touchent directement ou indirectement de nombreux pays, entraînant un nombre élevé de personnes déplacées internes et de réfugiés vivant dans des espaces surpeuplés et surchargés, avec un accès limité ou inexistant aux services de soins de santé de base et aux infrastructures environnementales. Parmi les autres facteurs de risque, l’on peut mentionner l'urbanisation rapide, les changements climatiques, la faiblesse de la surveillance, la capacité limitée de diagnostic en laboratoire et l'interaction accrue entre l’homme et l’animal. Dans le même temps, les efforts de prévention et de lutte contre les maladies émergentes et à tendance épidémique dans la Région continuent de se heurter à des difficultés, notamment les lacunes dans les connaissances concernant les facteurs de risque de transmission et l'épidémiologie pour un certain nombre de ces maladies qui sont actuellement prévalentes dans la Région, la faiblesse ou la fragmentation des systèmes de surveillance des maladies pour la détection rapide des menaces pour la santé, et la limitation des capacités de diagnostic en laboratoire du fait de la fragilité des systèmes de santé touchés par les crises. Ces problèmes résultent de l'insuffisance des investissements dans les activités de surveillance et d'intervention en cas de maladie et de l'absence de stratégie nationale cohérente et inclusive pour la prévention, l’endiguement et la maîtrise des maladies émergentes et à tendance épidémique.

En 2017, un certain nombre de foyers de maladies infectieuses émergentes ont été maîtrisés avec succès, y compris des cas de dengue au Pakistan, de choléra en Somalie, de légionellose associée aux voyages aux Émirats arabes unis, de diarrhée aqueuse aiguë au Soudan et un petit nombre de foyers hospitaliers de MERS en Arabie saoudite. Cela a été possible grâce à l'enquête rapide sur le terrain et au déploiement de personnel de renfort du Bureau régional, à la participation des partenaires du Réseau mondial d'alerte et d'intervention en cas d'épidémie (GOARN) pour appuyer l'intervention opérationnelle, et en guidant et en conseillant les pays touchés pour la mise en œuvre de mesures rapides d'endiguement en santé publique.

Le Réseau OMS de laboratoires travaillant sur les agents pathogènes émergents et dangereux a été créé en 2017 afin de mettre en place des laboratoires de haute sécurité pour la détection, la prise en charge et l’endiguement en temps opportun des flambées d'agents pathogènes nouveaux, émergents et dangereux. Le Réseau a déjà organisé une formation en laboratoire sur la détection et le diagnostic des maladies émergentes. Toujours en 2017, les systèmes de surveillance de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de la République islamique d'Iran, de la Palestine, de la République arabe syrienne, de la Somalie et du Soudan ont été renforcés pour les maladies émergentes, et des systèmes d'alerte rapide ont été mis en place pour la détection des menaces pour la santé. En outre, conformément à la résolution EM/RC62/R.1, un système de surveillance sentinelle des infections respiratoires aiguës sévères (IRAS) a été mis en place et en route dans 19 des 22 pays, renforçant ainsi leur capacité de détection et d'atténuation des menaces que représentent le coronavirus du MERS, la grippe aviaire A (H5N1) et d'autres nouveaux virus respiratoires similaires. Le Réseau de surveillance de la grippe en Méditerranée orientale, une base de données régionale pour le partage des données sur la grippe, a été élargi pour recevoir des données de surveillance sur les IRAS de 13 des 19 pays de la Région où la surveillance de la grippe est opérationnelle. De plus, un groupe consultatif technique a été mis sur pied pour déterminer les initiatives de recherche prioritaires sur le MERS dans la Région afin de combler les lacunes critiques en matière de connaissances et de contribuer à l'amélioration de la réponse de santé publique au MERS. L'OMS a également organisé la toute première conférence scientifique sur les infections respiratoires aiguës afin d'examiner les progrès de la surveillance de la grippe et de présenter les nouvelles connaissances acquises en matière de surveillance pour la détection de la grippe et d'autres virus respiratoires émergents dans la Région. En 2017, l'OMS a également supervisé la mise en œuvre des mesures de préparation, de préparation et d'atténuation en matière de santé publique en Arabie saoudite pendant le hajj 2017 (1438 H), tel que l'exige le Règlement sanitaire international (RSI-2005). La cartographie des risques pour la distribution actuelle et future des vecteurs de moustiques Aedes a été achevée dans le cadre du plan régional visant à identifier les zones névralgiques pour le virus Zika et à améliorer les mesures de préparation et de disponibilité opérationnelle pour la prévention, la détection et la réponse précoce aux infections par le virus Zika. Les stratégies opérationnelles de renforcement de la préparation au choléra et d'autres mesures de lutte contre le choléra ont été harmonisées pour une mise en œuvre rapide dans les pays touchés et les pays à risque, suite à une réunion de consultation tenue à la mi-2017 à Beyrouth, au Liban. À l'heure actuelle, les données sur la charge et les facteurs de risque des menaces émergentes pour la santé et sur les meilleures pratiques en matière d'interventions de lutte contre les maladies sont recueillies dans le cadre d’un examen systématique.

À l’avenir, l’OMS renforcera la prévention des maladies émergentes et à potentiel épidémique et la lutte contre celles-ci en aidant les pays à prévoir, détecter et évaluer les risques d’événements sanitaires et en organisant des interventions de riposte rapides aux flambées ; en cartographiant les zones névralgiques et en établissant des systèmes de surveillance efficaces ; ainsi qu’en conduisant des évaluations des risques dans les pays à haut risque pour pouvoir mettre au point des plans de préparation et d’organisation de la riposte.

Préparation

En 2017, un appui a été fourni à l'Égypte, à l'Iraq, à la Jordanie et au Pakistan pour qu'ils procèdent à des évaluations des risques et élaborent leurs plans de préparation et d'intervention sur tous les risques. Le fichier régional d'experts a été étoffé par l'organisation d'un cours régional de préparation aux situations d'urgence en santé publique pour les homologues nationaux et le personnel des bureaux de pays de l'OMS. En outre, l’aide fournie au Comité international de la Croix-Rouge dans l’organisation d’un cours régional sur les situations d'urgence sanitaire pour d’importantes populations a fourni une occasion supplémentaire de former efficacement un plus grand nombre de personnels pour la Région. Un cours sur les urgences hospitalières a été organisé à Bahreïn, en Libye et au Soudan dans le cadre d’une formation qui devra être renouvelée dans toute la Région. En outre, le Bureau régional a participé à la première réunion mondiale en face à face de l'équipe spéciale de préparation opérationnelle de l'OMS.

Une consultation d'experts de deux jours a été organisée dans le but de réunir les parties prenantes internationales et nationales pour discuter de la santé des migrants et des populations déplacées. Une analyse des incidences sanitaires sur les personnes déplacées internes, les réfugiés, les migrants et les rapatriés dans la Région a été présentée et un projet de plan d'action régional a été examiné.

Dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Comité régional EM/RC62/R.3 de 2015 et EM/RC63/R.1 de 2016, le Bureau régional a continué d'appuyer des évaluations externes conjointes volontaires supplémentaires. En 2017, un soutien a été apporté à l'Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït, à Oman à cet égard. L'OMS a constamment assuré la liaison avec les autres pays et a dispensé une formation à plusieurs d'entre eux pour qu'ils commencent l’autoévaluation en vue de se soumettre à une évaluation externe conjointe. Des directives régionales pour la réalisation des évaluations externes conjointes dans les pays en crise ont été élaborées et des ateliers de formation ont par ailleurs été organisés pour la Libye, l'Iraq, la République arabe syrienne et le Yémen. La formation a représenté une occasion unique pour les participants de partager leurs expériences et de retourner dans leur pays en tant que défenseurs du processus.

L’achèvement d’une évaluation externe conjointe n’étant que la première étape, l'accent a été mis sur l’aide aux pays dans l'élaboration et l'établissement des coûts de leurs plans d'action nationaux pour la sécurité sanitaire après l’évaluation externe conjointe. Utilisant les résultats de l’évaluation externe conjointe ainsi que d'autres évaluations et résultats du cadre de suivi et d'évaluation du RSI, les plans intègrent une approche multisectorielle pour renforcer la sécurité sanitaire nationale dans le cadre du RSI. En 2017, des séminaires-ateliers nationaux ont été organisés en Arabie saoudite et en Jordanie avec la participation de tous les secteurs concernés liés au RSI. Ces séminaires-ateliers ont identifié des actions prioritaires dans les 19 domaines techniques de l’évaluation externe conjointe. Un soutien technique a été apporté à l’Afghanistan et au Soudan pour l’élaboration de leurs plans d’action nationaux en matière de sécurité sanitaire.

Dans le cadre de suivi et d’évaluation du RSI, l’OMS a fourni un appui technique aux pays dans la mise en œuvre des capacités du RSI. L'Égypte, l'Iraq et le Pakistan ont organisé divers exercices allant de la simulation théorique à la simulation à grande échelle afin de tester et d'améliorer la mise en œuvre de leurs capacités nationales. Un examen a posteriori visant à examiner d'un œil critique la riposte aux flambées pour déceler les lacunes systématiques a eu lieu au Maroc (brucellose), et d'autres examens sont prévus pour les flambées au Pakistan (dengue) et au Soudan (diarrhée aqueuse aiguë). Le Bureau régional a convoqué sa sixième réunion des parties prenantes au RSI en décembre 2017, regroupant des secteurs nationaux divers ainsi que des partenaires techniques. Cette année, la participation a été élargie à la participation mondiale à l’occasion du dixième anniversaire de l’entrée en vigueur du RSI. Deux ateliers nationaux de rapprochement, réunissant efficacement le processus d’évaluation externe conjointe et l'outil d'évaluation des performances des services vétérinaires de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), ont été organisés en Jordanie et au Maroc pour améliorer la collaboration entre les secteurs de la santé humaine et animale et identifier et planifier des activités conjointes à inclure dans les plans d'action nationaux pour la sécurité sanitaire.

L’OMS continuera d’aider les pays à honorer leurs obligations au titre du RSI en renforçant et maintenant leurs capacités en matière de surveillance et de riposte pour tous les risques, ainsi qu’en leur fournissant un appui pour qu’ils surveillent leur application dudit Règlement, élaborent des plans d’action nationaux sur la sécurité sanitaire, renforcent les capacités de leurs points focaux pour le RSI, mobilisent des ressources, encouragent la coordination et le dialogue avec leurs partenaires, et obtiennent le soutien d’autres pays.

 
Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS PDF Imprimer

Introduction

La Région de la Méditerranée orientale connaît des crises d’une ampleur et d’un degré sans précédent. Près des deux tiers des pays de la Région sont touchés directement ou indirectement par des situations d’urgence, dont quatre pays (sur un total de six au niveau mondial) connaissant des situations d’urgence « majeures » classées au niveau 3 par l’OMS et les Nations Unies : il s’agit de l’Iraq, de la Somalie, de la République arabe syrienne et du Yémen. La Région héberge aussi des pays qui connaissent des situations d’urgence prolongées, dont l’Afghanistan, le Liban, la Libye, le Pakistan, la Palestine et le Soudan. De nombreux autres pays sont touchés par des crises dans les pays voisins

Action de l’OMS

Le nombre croissant de personnes qui ont besoin de services de santé continue de mettre à l’épreuve les capacités de riposte de l’OMS et des partenaires de santé. Fin 2016, sur un total de 140 millions de personnes ayant besoin de services de santé au niveau mondial, plus de 76 millions (54 %) habitaient dans des pays de la Région qui étaient touchés directement ou indirectement par des situations d’urgence. L’insécurité actuelle et l’accès limité des travailleurs humanitaires aux personnes dans le besoin ont continué de compromettre l’action de l’OMS. En Iraq, en République arabe syrienne et au Yémen, près de 30 % de toutes les personnes dans le besoin vivent dans des zones difficiles d’accès, inaccessibles et contrôlées par l’opposition.

Les attaques perpétrées contre les soins de santé dans la Région se sont poursuivies sans relâche. En 2016, plus de 252 attaques ont été rapportées par huit pays, ce qui représente 83 % de toutes les attaques signalées dans le monde. La République arabe syrienne demeure le pays le plus dangereux au monde pour les agents de santé, avec près de 70 % de toutes les attaques notifiées à l’échelle mondiale.

Des milliers de civils sont exposés à des risques de traumatismes chaque mois dans la Région suites à l’escalade des conflits. En République arabe syrienne seulement, plus de 25 000 personnes sont blessées chaque mois et nécessitent des soins de traumatologie. En Iraq, plus de 3000 personnes ont été blessées au cours des dix premières semaines qui ont suivi le lancement des opérations militaires à Mossoul en octobre 2016.

La Région supporte également la plus forte charge de populations déplacées dans le monde, avec plus de 30 millions de personnes déplacées dans l’ensemble de la Région. Plus de la moitié des réfugiés dans le monde viennent de République arabe syrienne, de Somalie et d’Afghanistan. La République arabe syrienne représente le pays ayant le plus grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, avec plus de 65 % de la population déplacées à l’intérieur et dans les pays voisins.

La demande de services de santé pour les populations déplacées ajoute grandement à la charge pesant sur les systèmes de santé nationaux dans la Région. Des coûts élevés pour les services, des pénuries de ressources humaines, un nombre insuffisant de médicaments et d’équipement, ainsi que la détérioration de la situation économique sont quelques exemples des nombreuses barrières auxquelles se heurtent les réfugiés recourant aux soins de santé.

Pour la première depuis plusieurs années, l’OMS a pu atteindre 18 zones assiégées en République arabe syrienne en 2016. Au cours des opérations militaires menées à Alep-est, l’OMS a joué un rôle clé dans les négociations avec toutes les parties au conflit, et a élaboré un plan d’évacuation médicale complet conçu pour sauver les vies de centaines de blessés et de patients gravement malades pris au piège dans la ville. On dénombre 811 patients ayant pu être transportés avec succès vers des hôpitaux d’Alep-ouest, d’Idleb et vers la Turquie.

L’OMS et ses partenaires ont soutenu une campagne nationale de vaccination multi-antigènes sans précédent en République arabe syrienne qui s’est déroulée en trois tournées entre avril, juillet et novembre 2016. Cette campagne de vaccination accélérée a été la première opportunité pour des milliers d’enfants vivant dans des zones assiégées et difficiles d’accès d’être vaccinés depuis le début du conflit.

En Iraq, l’OMS a soutenu la fourniture de soins traumatologiques aux personnes affectées par la crise de Mossoul en créant quatre points de stabilisation pour les traumatismes, ainsi qu’un hôpital de campagne proches des lignes de front. Tandis que les opérations militaires se poursuivaient, des cliniques médicales mobiles et des équipes médicales mobiles soutenues par l’OMS ont parfois été les premières à atteindre des zones rendues accessibles depuis peu afin de fournir des services de soins de santé à des milliers de personnes privées de toute aide depuis juin 2014.

Une attaque perpétrée contre un hôpital de Médecins Sans Frontières en octobre 2015 à Koundouz, en Afghanistan, a nécessité l’action de l’OMS et de ses partenaires pour combler des pénuries critiques et permettre ainsi de sauver des vies dans cette province touchée par le conflit. En juillet 2016, l’OMS a mis en place une unité de soins traumatologiques dans l’hôpital régional de Koundouz afin de pouvoir prendre en charge les blessés de masse, et a également soutenu la création d’un centre de réadaptation physique et psychologique au sein de l’hôpital. Entre juillet 2016, date de son ouverture, et décembre de la même année, plus de 2400 patients ont été pris en charge dans l’unité de soins traumatologiques et les chirurgiens ont procédé à 1045 opérations majeures et mineures.

Deux hôpitaux de campagne financés grâce au soutien de l’OMS ont été créés dans des zones prioritaires de Libye où les établissements de soins de santé n’étaient plus fonctionnels. Un hôpital de campagne à Benghazi a permis de combler un besoin critique dans un contexte où 10 hôpitaux de la ville sur 14 n’étaient plus fonctionnels. Un deuxième hôpital de campagne a été mis en place dans la région de la Montagne Verte, avec une population desservie de plus d’un demi-million de personnes. Même dans les circonstances les plus difficiles en Libye, l’OMS est parvenue à réaliser en 2016 une évaluation sanitaire nationale pour la première fois en quatre ans. Cette dernière a permis d’identifier certains besoins importants, plus particulièrement à Benghazi où plus de 50 % de tous les hôpitaux n'étaient pas fonctionnels.

En avril, l’OMS a entrepris une évaluation complète en Somalie en se concentrant sur environ 1074 établissements de soins de santé publique à travers le pays. Cette évaluation des établissements de santé a été la première du genre à être conduite par les autorités sanitaires et les partenaires en Somalie. En décembre, une flambée de choléra dans la région de Shabeellaha Dhexe en Somalie a été maîtrisée ; le nombre de cas a diminué grâce à une forte coordination entre les partenaires de santé, une campagne d’information et de prévention a été menée avec succès, et des formations ont dispensées pour les agents de santé. Les données de surveillance ont permis aux pays de suivre la transmission, de même que de prendre des mesures de lutte appropriées dans les zones névralgiques. Les échantillons ont été envoyés au tout premier laboratoire somalien créé en 2016 avec le soutien de l’OMS, ce qui a permis de réduire considérablement les délais d’obtention des résultats.

Maladies infectieuses émergentes

Les maladies infectieuses émergentes, y compris les flambées de ces dernières années, sont apparues dans des pays ayant une situation sécuritaire menacée et en proie à des situations d’urgence humanitaire prolongées dans lesquelles un grand nombre de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et où l’accès à l’eau potable, à des services d’assainissement et aux services de santé de base est insuffisant. Les systèmes de surveillance des systèmes de santé fragiles peuvent échouer à détecter toutes les menaces de santé en temps voulu, ce qui compromet l’efficacité des actions de santé publique et rend les populations encore plus vulnérables face aux maladies infectieuses. Le fait que le virus Zika puisse se propager dans la Région demeure également une préoccupation réelle. En outre, étant donné que la population n’est pas immunisée contre ce nouveau virus, les mesures de préparation doivent être maintenues afin de prévenir toute introduction.

Les flambées de choléra au Yémen et en Somalie ont été maîtrisées avec efficacité grâce à des interventions de santé publique appropriées qui ont permis d’éviter une propagation internationale majeure. Le Réseau d’alerte et d’intervention rapides (EWARN) en Iraq a prouvé sa souplesse en évoluant rapidement de façon à gérer un grand nombre de populations déplacées à Mossoul à la suite de l’escalade des activités militaires en septembre 2016.

Dans 16 pays, les systèmes de surveillance pour les maladies de type grippal et les infections respiratoires aiguës sévères ont permis la détection de la grippe épidémique et d’autres infections respiratoires aiguës dans la Région, ainsi que l’organisation de la riposte. Des missions techniques ont été menées afin de renforcer les capacités de préparation et de riposte contre le MERS-CoV en Arabie saoudite, et contre la maladie à virus Zika en Égypte, au Pakistan et au Soudan.

Le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN) a été élargi dans la Région de façon à inclure de nouveaux partenaires internationaux à la communauté d’experts régionaux dans le but de répondre aux flambées de maladies infectieuses et aux autres situations d’urgence sanitaire. Des équipes d’intervention rapide ont été formées en Arabie saoudite et en Somalie en vue d’un déploiement à travers le pays pour organiser la détection de la flambée, la riposte contre celle-ci et son endiguement. Afin de renforcer l’état de préparation permettant une riposte internationale aux flambées, un groupe d’experts de santé publique a été formé aux enquêtes sur le terrain et à la riposte aux urgences de santé publique, dans le cadre des activités du réseau GOARN dans la Région. Le Bureau régional a soutenu l’Arabie saoudite dans la conduite d’actions de préparation de santé publique en déployant une équipe d’experts qui a dispensé des conseils utiles pour la prévention de tout type d’urgence sanitaire majeure pendant le pèlerinage.

Cinq pays (la Jordanie, la République arabe syrienne, la Somalie, le Soudan et le Yémen) ont bénéficié d’une assistance technique pour l’élaboration de plans complets de préparation et de riposte au choléra faisant la promotion d’interventions de prévention et de lutte intégrées. Dans le cadre de ce plan d’élimination du choléra, une campagne de vaccination anticholérique par voie orale a été menée dans l’État du Nil Blanc au Soudan, ciblant les réfugiés et les communautés d’accueil afin de prévenir la propagation du choléra parmi les réfugiés fuyant le Soudan du Sud.

Conformément au Cadre de préparation en cas de grippe pandémique et suite à l’action du Bureau régional en matière de préparation en cas de grippe pandémique, la surveillance épidémiologique et virologique des maladies de type grippal et des infections respiratoires aiguës sévères a été renforcée dans 16 pays. Une plate-forme interactive en ligne, le Réseau Grippe de la Méditerranée orientale, a été déployée afin que les pays puissent partager les données épidémiologiques et virologiques portant sur la grippe sur une base régulière.

Depuis la déclaration du 1er février 2016 selon laquelle les groupes de cas de microcéphalie que l’on pensait associés à la maladie à virus Zika constituaient une urgence de santé publique de portée internationale, l’OMS a rapidement intensifié ses mesures de préparation et de disponibilité opérationnelle afin de prévenir l’introduction de la maladie à virus Zika dans la Région. Le Bureau régional a mis au point, en collaboration avec les pays, un plan de préparation régional pour la maladie à virus Zika. Dans le cadre de ce plan, des évaluations des risques systématiques ont été conduites dans la Région, la surveillance entomologique des vecteurs compétents a été renforcée dans tous les pays à risque élevé, des manuels adaptés de communication sur les risques ont été mis au point et distribués, et un groupe de responsables en santé a été formé sur les rôles et responsabilités qui sont à l’œuvre dans le système de gestion des incidents liés à Zika, un mécanisme de riposte important pendant les situations d’urgence sanitaire.

Préparation

D’autres défis sont liés au développement et à l’amélioration de l’état de préparation national et de la réduction des risques de catastrophes. Les plans nationaux de santé publique pour la préparation et la riposte à tous types de risques, ainsi que des évaluations nationales des risques potentiels dans les pays de la Région sont pratiquement inexistants. Plusieurs activités ont été conduites afin de renforcer les capacités nationales en matière de réduction des risques de catastrophes, sur la base du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, mais il reste encore beaucoup à faire. Les rassemblements de masse dans la Région nécessitent une action intensifiée de la part de l’OMS et des partenaires de  santé dans les domaines de la planification reposant sur des données factuelles pour tous les types d’urgences de santé publique, ainsi que du renforcement des capacités nationales pour répondre aux besoins sanitaires aigus qui apparaissent lors de ces événements.

L'élaboration et le calcul des coûts des plans d’action nationaux pour la sécurité sanitaire sur la base des résultats de l’évaluation externe conjointe des capacités du RSI requièrent l’implication de toutes les parties prenantes nationales concernées, notamment la société civile et le secteur privé. Il est également nécessaire de garantir que les responsabilités en matière de sécurité sanitaire soient assignées aux plus hauts niveaux d’autorité afin d’assurer la bonne mise en œuvre de ces plans. Aligner les plans nationaux pour la sécurité sanitaire sur d’autres plans existants, et mobiliser des ressources domestiques et externes afin de financer et de mettre en œuvre ces plans demeurent les défis principaux à relever.

Le soutien des donateurs au programme régional des situations d’urgence sanitaire reste faible. En 2016, les appels de l’OMS pour la Région ont été financés à hauteur de 39 %, avec 164 millions de dollars reçus sur 425 demandés. L'accès restreint aux populations affectées du fait de l’amplitude des conflits et de la violence actuellement à l’œuvre demeure un frein de taille à l’augmentation du soutien des donateurs.

Entre avril et décembre 2016, l’OMS et ses partenaires ont soutenu 10 pays de la Région dans la conduite d’évaluations externes conjointes des capacités requises au titre du RSI (Afghanistan, Bahreïn, Jordanie, Liban, Maroc, Pakistan, Qatar, Somalie, Soudan et Tunisie). Des plans de soutien aux autres pays pour la réalisation d’évaluations sont en cours. Un appui a été fourni au Pakistan et à la Jordanie en vue de l’élaboration de plans d’action nationaux pour la sécurité sanitaire ainsi que pour le calcul des coûts afférents, sur la base des résultats de l’évaluation externe conjointe. Un dialogue avec les partenaires est en cours afin de coordonner le soutien aux autres pays ayant mené des évaluations dans le but d’élaborer des plans d’action et d’en évaluer le coût.

Le nouveau cadre de suivi et d’évaluation au titre du RSI a été présenté aux pays lors d’une réunion régionale, et une attention particulière a été accordée aux évaluations externes conjointes ainsi qu’aux moyens d’améliorer la manière dont elles sont réalisées dans les pays. Le Bureau régional a été en tête des efforts menés à l’échelle mondiale en vue de mettre au point des orientations sur la conduite d’évaluations externes conjointes dans les pays en crise. Ces orientations seront testées en Iraq et en Libye dans un premier temps en vue de mener les évaluations dans ces pays.

La première phase d’une évaluation de tous les risques a été menée avec succès dans les provinces prioritaires d’Afghanistan en 2016 afin de souvenir la planification opérationnelle des interventions d’urgence. La deuxième phase doit avoir lieu en 2017. Le Bureau régional a accueilli le premier séminaire-atelier portant sur la Capacity for Disaster Reduction Initiative [Initiative de renforcement des capacités de réduction des catastrophes]. Celui-ci avait pour objectif de renforcer les capacités de soutien des partenaires à la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes. Des représentants de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, du Programme mondial alimentaire, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations Unies, du Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que les personnels des bureaux régionaux et de pays de l’OMS ont participé à ce séminaire-atelier.

Afin de renforcer la préparation aux situations d’urgence, des formations ont été organisées pour les points focaux chargés des situations d’urgence dans les pays de la Région, en partenariat avec le Centre asiatique de préparation en cas de catastrophe, l’Université Johns Hopkins et le Centers for Disease Control and Prevention (Atlanta), dans le but de renforcer le leadership et la coordination multisectoriels dans les phases de riposte aux situations d’urgence de santé publique englobant l’ensemble des risques. L’OMS a travaillé en étroite collaboration avec le Comité permanent interorganisations afin d’évaluer l’état des capacités de préparation opérationnelle des bureaux de pays pour répondre aux risques prioritaires. Des évaluations ont été menées au Soudan et en Somalie en 2016, et des plans d’action ont été élaborés sur la base des résultats des missions d’évaluations externes conjointes et des évaluations des capacités des pays en matière de préparation aux situations d’urgence.

Afin de renforcer les capacités des pays à répondre à la demande additionnelle de services de santé découlant de l’accueil des réfugiés et des migrants, un groupe de travail rassemblant toutes les organisations internationales et régionales concernées ainsi que des institutions universitaires est en cours de mise en place. L’OMS et l’Organisation internationale pour les migrations constitueront le secrétariat de ce groupe de travail. Il aura pour objectif de soutenir les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans la concrétisation et la mise en œuvre de la stratégie mondiale, ainsi que des priorités et du cadre régionaux sur la santé des migrants.

 
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Girls and boys for change: Tobacco control now

WHO has selected “Women and tobacco use” as the theme for World No Tobacco Day 2010 to:

highlight this serious, growing problem throughout the world

emphasize the increasing use of non-cigarette forms of tobacco, such as shisha and smokeless tobacco among women

stress how women are being increasingly targeted by tobacco companies

draw attention to the alarm expressed in the WHO Framework Convention on Tobacco Control (FCTC) at "the increase in smoking and other forms of tobacco consumption by women and young girls worldwide".

Tobacco is the only legal consumer product that kills when used exactly as intended by the manufacturer. World No Tobacco Day will help to save more lives and to limit the damage caused by tobacco use.

The key messages of this year’s World No Tobacco Day are:

All of us have a responsibility to prevent the tobacco epidemic from becoming as bad among women as among men.

Women have a right to be protected from the harms of tobacco use through measures called for in the WHO FCTC.

All countries have a moral obligation to ratify and fully implement the WHO FCTC to save lives.

 


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