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Maladies transmissibles PDF Imprimer

On estime que les maladies transmissibles sont responsables de près d’un tiers de l’ensemble des décès et d’un tiers de la morbidité globale dans la Région. Malgré les progrès réalisés en matière d’élimination ou d’éradication de certaines de ces maladies dans divers pays, la Région continue à supporter le lourd fardeau des maladies transmissibles qui entrave le développement socioéconomique. Ces dernières années, la lutte contre ces maladies est devenue plus importante du fait de l’intensité accrue des voyages, des échanges commerciaux, des migrations et de l’émergence de nouvelles infections. Outre les difficultés chroniques liées à la faiblesse des systèmes de santé, l’engagement insuffisant et le manque de financement pour lutter contre les maladies transmissibles ont retardé la réalisation des cibles régionales. Plusieurs pays connaissent une instabilité politique, des troubles sociaux, des conflits incessants et une insécurité, ce qui a un impact sur la lutte contre les maladies transmissibles. Dans cette section, quatre domaines thématiques seront abordés : l’éradication de la poliomyélite ; le VIH, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales ; les vaccins et la vaccination ; la sécurité sanitaire et la réglementation.

Éradication de la poliomyélite

The poliomyelitis eradication programme is a high priority initiative that is directly supervised by the Regional Director. All countries of the Region are free from polio except Afghanistan and Pakistan where poliovirus circulation has never been stopped. The remaining identified reservoirs of poliovirus in Pakistan are the Quetta block (Pishin, Kilabdella and Quetta) in Baluchistan, Gadap Town in Karachi and Khyber Agency in the Federally Administered Tribal Areas (FATA), while in Afghanistan, Kandahar and Helmand provinces in the southern region are the main reservoirs. Persistent transmission in Pakistan and Afghanistan has held back global polio eradication, and is a threat to polio-free countries. Somalia and Yemen are considered at high risk because insecurity has led to low population immunity resulting in the circulation of vaccine-derived polioviruses. Djibouti, South Sudan and the Syrian Arab Republic are all being kept under close surveillance.

Le programme pour l’éradication de la poliomyélite est une initiative hautement prioritaire qui est directement supervisée par le Directeur régional. Tous les pays de la Région sont exempts de poliomyélite, sauf l’Afghanistan et le Pakistan, où la transmission du poliovirus n’a jamais cessé. Les derniers réservoirs du poliovirus identifiés au Pakistan sont : le bloc de Quetta (Pishin, Killabdellah et Quetta) au Baloutchistan ; la ville de Gadap, dans le district urbain de Karachi ; et l’Agence de Khyber, dans les zones tribales sous administration fédérale. En Afghanistan, les principaux réservoirs sont les provinces de Kandahar et de Helmand, dans la région sud. La transmission persistante dans ces deux pays empêche l’éradication mondiale de la poliomyélite et constitue une menace pour les pays qui en sont libérés. On considère que la Somalie et le Yémen présentent un risque élevé car, du fait de l’insécurité, l’immunité de la population est faible, d’où la circulation de poliovirus dérivés de souches vaccinales. Djibouti, la République arabe syrienne et le Soudan du Sud ont été placés sous étroite surveillance.

En 2012, des réalisations majeures ont eu lieu. Le Pakistan a signalé 58 cas de poliomyélite en 2012, contre 198 en 2011, et l’Afghanistan 37 cas, contre 80 en 2011. Le Pakistan a élaboré et mis en place un plan d’action d’urgence national renforcé qui prend en compte les diverses enjeux, notamment la régularité de la supervision gouvernementale, l’appropriation du programme et la responsabilisation à chaque niveau administratif. Dans le cadre du programme, d’importants efforts ont été fournis et de grandes initiatives ont été lancées, en particulier l’utilisation appropriée et adaptée du vaccin antipoliomyélitique oral bivalent, l’administration de doses supplémentaires dans un intervalle court, l’élaboration de plans exhaustifs au niveau des sous-districts, le déploiement de personnels d’appui par l’OMS et l’UNICEF pour la mise en œuvre, le renforcement du système de suivi grâce à l’échantillonnage par lots pour l’assurance de la qualité et le maintien d’un système de surveillance très sensible, soutenu par un laboratoire de référence régional opérationnel. Le Gouvernement afghan a également mis au point un plan d’action d’urgence national, qui prévoit d’améliorer la gestion et la redevabilité, de réduire l’inaccessibilité, d’accroître la demande au niveau communautaire et de renforcer la vaccination systématique. Des équipes de vaccination contre la poliomyélite permanentes et des équipes de gestion à l’échelle des districts ont été mises sur pied dans ceux qui affichaient de mauvaises performances afin d’améliorer les services de vaccination systématique dans vingt-huit districts. Une étroite coordination transfrontalière est nécessaire entre les pays pour cibler les enfants non vaccinés et identifier les zones où ils se trouvent ; atteindre et vacciner chaque enfant par delà les frontières ; maintenir une communication continue au niveau opérationnel et entre les deux gouvernements. Dans les deux États Membres, un cadre de gestion et de redevabilité a été instauré dans les districts présentant un risque élevé.

Cependant, le programme au Pakistan doit surmonter de nouvelles difficultés, comme l’interdiction de la vaccination dans le Waziristan du Nord et du Sud ainsi que la résistance de factions extrémistes à Karachi, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa et dans certaines parties des régions tribales sous administration fédérale. Des efforts sont nécessaires pour que le programme prenne ses distances avec les informations erronées qui se propagent à son endroit et qu’il renvoie une image neutre. En Afghanistan, les conflits et l’inaccessibilité ralentissent les progrès. Ces obstacles sont actuellement en train d’être surmontés par le renforcement de la composante « communication » du programme, la mise en place du Groupe consultatif islamique et le renforcement de l’appropriation régionale du programme de lutte contre la poliomyélite. Aucun pays n’est complètement à l’abri d’une réintroduction de cette maladie tant que la transmission perdure au Pakistan et en Afghanistan. Le soutien d’autres pays de la Région est essentiel au succès. Le Comité régional s’est engagé en faveur d’une union pour libérer la Région de la poliomyélite et l’un des défis pour l’année 2013 consiste à traduire cet engagement par une action concrète.

En cas d’importation du poliovirus sauvage, la Somalie courrait un risque élevé de flambée étant donné le nombre important d’enfants inaccessibles et non vaccinés. Le défi principal est d’atteindre et de vacciner les 800 000 enfants cibles, selon les estimations, qui vivent dans des zones inaccessibles du fait de l’insécurité. Au Yémen, la flambée épidémique causée par un poliovirus circulant dérivé de souches vaccinales révèle un important déficit d’immunité de la population, qui est la conséquence de la faiblesse chronique de la couverture vaccinale systématique et du manque d’activités de vaccination supplémentaires de qualité. Pour faire face à cette flambée, le Yémen a instauré trois Journées nationales de la vaccination ainsi qu’une quatrième au niveau infranational. Le vaccin antipoliomyélitique oral a été administré dans le cadre de la campagne de rattrapage de vaccination contre la rougeole.

Dix pays exempts de poliomyélite mais menacés par un risque d’importation du virus (l’Arabie saoudite, Djibouti, l’Égypte, la République islamique d’Iran, l’Iraq, la Jordanie, la Libye, la République arabe syrienne, le Soudan et le Soudan du Sud) ont lancé des Journées infranationales de la vaccination. Celles-ci se concentraient sur les zones géographiques où vivent des populations à haut risque, et où la couverture vaccinale systématique est faible, afin de stimuler l’immunité de la population dans les groupes à risque élevé. D’autres activités de vaccination, comme les campagnes de vaccination antirougeoleuse et les Journées de la santé de l’enfant, ont permis d’administrer une dose supplémentaire du vaccin antipoliomyélitique oral pour renforcer l’immunité de la population.

Au niveau national, les indicateurs clés pour la surveillance de la paralysie flasque aiguë (le taux de PFA non poliomyélitique et le pourcentage d’échantillons de selles adéquats) sont conformes aux normes de certification internationales. Toutefois, au niveau infranational, on observe des lacunes, qui sont plus importantes dans les pays exempts de poliomyélite depuis plusieurs années. Tous les pays de la Région ont maintenu le taux convenu de cas de paralysie flasque aiguë non poliomyélitique pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, à l’exception du Maroc, qui s’approche du taux escompté. Le pourcentage de cas de paralysie flasque aiguë pour lesquels l’échantillon de selles est adéquat est supérieur à la cible de 80 %, sauf à Djibouti, au Liban et en Tunisie.

VIH, tuberculose, paludisme et maladies tropicales

L’épidémie de VIH continue de se propager rapidement dans toute la Région. Selon les dernières estimations, la Région compte près de 560 000 personnes vivant avec le virus. Le taux de prévalence globale dans la population générale reste faible, mais le pourcentage de personnes nouvellement infectées par rapport au nombre total de personnes vivant avec le VIH est le plus élevé au monde. La mortalité liée au sida a quasiment doublé au cours des dix dernières années, tant chez l’adulte que chez l’enfant, avec un total de 38 400 décès en 2011. La couverture par les traitements antirétroviraux est seulement de 13 %, ce qui est le plus mauvais score parmi toutes les régions OMS. Le manque d’engagement politique, l’accès insuffisant aux services de santé pour les populations à risque accru, les stigmatisations et discriminations importantes et les faiblesses des systèmes de santé continuent de saper l’efficacité de la lutte contre l’épidémie et d’entraver la prestation des soins.

L’OMS a axé le soutien aux États Membres sur l’élaboration de lignes directrices pour le dépistage et le traitement du VIH et sur le renforcement des capacités pour la prestation de services. Des conseils ont été donnés pour fournir des services aux populations à risque accru, difficiles à atteindre par les services de santé classiques, et les pays ont été soutenus pour élaborer de nouvelles approches en la matière, notamment par l’intermédiaire d’organisations à base communautaire. La collaboration avec le centre de connaissances régional sur la surveillance du VIH en République islamique d’Iran s’est poursuivie afin de renforcer le rôle de l’institution en tant que centre régional pour les ressources et la formation.

Face aux progrès insuffisants en ce qui concerne la prévention de la transmission mère-enfant du VIH dans la Région, l’OMS a lancé, en partenariat avec l’UNICEF, l’UNFPA et l’ONUSIDA, une initiative régionale pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Cette initiative adopte les objectifs mondiaux globaux visant à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez l’enfant de 90 % et la mortalité maternelle liée au sida de 50 % d’ici à 2015. L’initiative préconise une approche complète, consistant à prévenir les grossesses non désirées chez les femmes vivant avec le VIH, à prévenir la transmission du VIH aux enfants des femmes enceintes infectées et à fournir un traitement, des soins et un soutien aux mères, aux enfants et aux familles vivant avec le VIH.

En 20111, onze pays ont atteint un taux de dépistage des cas de tuberculose de 70 %, treize pays ont atteint un taux de guérison de 85 % et un plan stratégique national pour la période 2011-2015 a été élaboré dans douze pays. Le réseau des laboratoires s’est également étendu, en particulier pour la mise en culture et les tests de pharmacosensibilité. Le soutien technique a été renforcé pour la gestion des médicaments et pour promouvoir la présélection des entreprises pharmaceutiques. Le système nominal d’enregistrement et de notification par voie électronique (ENRS) est désormais utilisé dans cinq pays et le système de surveillance de la tuberculose basée sur le Web (WEB TBS) a été adopté par plusieurs pays. Onze pays ont reçu un appui pour mener une enquête visant à évaluer la charge de la tuberculose pharmacorésistante. Des missions d’examen ont eu lieu dans cinq pays. Plusieurs pays ont bénéficié d’un soutien technique pour conduire des enquêtes et des études afin d’estimer l’ampleur de la sous-notification des cas de tuberculose et de la charge tuberculeuse.

On estime que 46 % de la population vivait dans des zones à risque de transmission locale du paludisme en 2011. Au total, les pays ont signalé 6 789 460 cas de paludisme (Tableaux 2 et 3), dont seulement 16,8 % ont fait l’objet d’une confirmation parasitologique ; les autres cas ont été traités sur la base du diagnostic clinique. Plus de 99,5 % des cas confirmés en 2011 sont survenus dans six pays, à savoir l’Afghanistan, le Pakistan, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen. D’après les données de 2010, on estime que le nombre de décès dus au paludisme était de 15 000. Plusieurs obstacles continuent d’empêcher la maîtrise et l’élimination de cette maladie. L’accès aux centres de diagnostic parasitologique est limité dans les pays où la charge palustre est élevée, et la qualité de ce dernier est médiocre. La résistance aux antipaludiques s’accroît dans les pays d’endémie à P. falciparum. La surveillance, le suivi et l’évaluation du paludisme sont faibles et les lignes directrices nationales pour le traitement ne sont pas suffisamment respectées dans les établissements de soins privés. L’insécurité, le changement climatique et les catastrophes naturelles sont des difficultés supplémentaires en matière de lutte antipaludique ; la situation du Pakistan à cet égard s’est notamment aggravée après les fortes inondations de 2010. Quant aux pays exempts de paludisme, ils font face à l’augmentation des cas importés, engendrés par les mouvements de population massifs, aussi bien légaux qu’illégaux.

Parmi les progrès accomplis, l’Iraq a rejoint les pays qui ne sont pas en situation d’endémie palustre, après trois ans d’absence de transmission locale signalée. L’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran ont atteint les cibles prévoyant que les interventions de lutte et d’élimination couvrent plus de 80 % de la population. D’autres pays ont fait d’importants progrès concernant la couverture par les interventions de lutte antipaludique, comme la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, mais ils doivent encore franchir le seuil de 80 %. À la fin de l’année 2012,

la couverture opérationnelle par ce type de moustiquaires au Soudan dépassait 50 %. En Afghanistan, le pourcentage de foyers possédant au moins une moustiquaire à imprégnation durable est passé de 9,9 %, en 2009, à 43,4%, en 2011. Sur la même période, le pourcentage d’enfants de moins de cinq ans qui avaient dormi sous une moustiquaire de ce type, la nuit précédant l’enquête, est passé de 2 % à 32 %. L’OMS a continué de soutenir le renforcement des capacités des programmes nationaux par des formations régionales sur la planification, la prise en charge du paludisme, la microscopie, l’assurance de la qualité, la réaction de polymérisation en chaîne (PCR) et l’élimination de cette maladie. Djibouti a achevé l’examen de son programme ; la République islamique d’Iran, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen sont eux à différents stades de l’examen. L’Arabie saoudite, Oman et le Qatar ont reçu un soutien à cet égard. Avec l’appui technique de l’OMS aux niveaux national et régional, les pays sont parvenus à signer des accords pour la reconduction des subventions du Fonds mondial.

Tableau 2.Cas de paludisme enregistrés dans les pays fortement touchés

Tableau 2.Cas de paludisme enregistrés dans les pays fortement touchés

Cas confirmés

2010

2011

2012

Total des cas déclarés

Cas confirmés

Total des cas déclarés

Cas confirmés

Total des cas déclarés

Cas confirmés

Afghanistan

392 463

69 397

482 748

77 549

391 365

54 840

Djibouti

3 962

1 019

624

ND

ND

ND

Pakistan

4 281 356

240 591

334 589a

334 589

289 759a

289 759

Somalie

24 553

24 553

41 167

3 351

ND

NA

Soudan

1 465 496

720 557

1 246 833

506 806

ND

NA

Soudan du Sud

900 283

900 283

795 784

112 024

1 198 358

NA

Yemen

198 963

106 697

142 147

90 410

153 981

105 066

ND : Données non disponibles
a Cas confirmés seulement

Tableau 3. Cas confirmés par l’analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et les pays d’endémicité palustre faible à modérée

Tableau 3. Cas confirmés par l’analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et les pays d’endémicité palustre faible à modérée

Pays

2010

2011

2012

Total

Autochtones

Total

Autochtones

Total

Autochtones

Bahreïn

 90

 0

 186

 0

 ND

ND

Égypte

 85

 0

 116

 0

 206

 0

Iraq

 7

 0

 11

 0

 ND

ND

Iran, République islamique d’

 3 031

 1 847

 3 239

 1 710

 ND

 532

Jordan

 61

 2

 58

 0

 117

 0

Koweït

 343

 0

 476

 0

 NA

 NA

Liban

 ND

 ND

ND

 ND

 115

 0

Libye

 ND

 ND

 ND

 ND

 88

 0

Maroc

 218

 0

 312

 0

 359

 0

Oman

 1 193

 24

 1 531

 13

 ND

 ND

Palestine

 ND

 ND

 ND

 ND

 ND

 ND

Qatar

 440

 0

 673

 0

 ND

 ND

Arabie saoudite

 1 941

 29

2 788

69

3 406

83

République arabe syrienne

23

0

48

0

42

0

Tunisie

72

0

67

0

79

0

Émirats arabes unis

 3 264

0

5 242

0

5 165

0

ND : Données non disponibles

Plusieurs activités ont été déployées pour s’attaquer aux maladies à transmission vectorielle dans la Région. L’OMS a axé son soutien sur la mise en œuvre du « Cadre d’action régional pour la gestion rationnelle des pesticides utilisés en santé publique », sur les études de démonstration pour les alternatives durables au DDT et sur le renforcement des capacités nationales des États Membres pour la lutte antivectorielle. Des efforts conjoints ont été déployés avec les pays en vue d’établir une base de données régionale sur la résistance aux insecticides. Une réunion de consultation régionale sur la gestion de la résistance aux insecticides a eu lieu et les pays participants ont convenu de faire figurer ce point dans les stratégies nationales intégrées de gestion vectorielle et de continuer à renforcer la surveillance entomologique.

Dans le domaine des maladies tropicales négligées, la trypanosomiase humaine africaine demeure un problème au Soudan du Sud. Le nombre de cas ayant chuté ces dernières années et le coût du traitement par patient ayant par conséquent augmenté, il est aujourd’hui difficile de convaincre les partenaires de s’engager dans les activités de lutte. L’accessibilité pendant la saison des pluies est un obstacle majeur pour plusieurs programmes de lutte contre les maladies tropicales au Soudan et au Soudan du Sud.

Dans ce dernier pays, le nombre de cas de dracunculose a diminué de moitié en 2012 par rapport à 2011 et il ne reste plus que 179 villages endémiques. En Égypte et au Yémen, le programme d’élimination de la filariose lymphatique a achevé la phase d’élimination et les capacités ont été renforcées pour évaluer l’absence de transmission dans le cadre de la vérification. Il a été certifié que l’onchocercose a été éliminée d’Abu Hamad, qui était le principal foyer d’endémie au Soudan. Malgré les problèmes d’insécurité, la distribution du praziquantel a augmenté de 70 % dans les trois pays d’endémie de schistosomiase (Somalie, Soudan et Yémen). La stratégie mondiale renforcée pour davantage réduire la charge de la lèpre (2011–15-2015) et les recommandations opérationnelles y afférentes ont été traduites en arabe. Cette stratégie est en cours de mise en œuvre. Le test de diagnostic rapide sur le terrain pour la leishmaniose viscérale est désormais largement disponible et a réduit la durée du traitement de 30 à 15 jours.

Figure 4. Taux d’incidence par million de personnes pour les cas de rougeole confirmés, 2012

Figure 4 Incidence rate per million population of confirmed measles cases, 2012

Vaccination et vaccins

Dans la Région, les programmes de vaccination connaissent plusieurs difficultés. Les conditions de sécurité continuent de faire obstacle aux progrès pour atteindre les cibles en matière de couverture vaccinale, notamment en Afghanistan, au Pakistan, en République arabe syrienne et au Yémen. La pénurie mondiale de vaccins antidiphtériques-antitétaniques-anticoquelucheux (DTC), de vaccins combinés contre ces trois maladies et l’hépatite B, ainsi que de vaccins pentavalents, a touché l’Égypte, la République islamique d’Iran et la Libye. En 2012, l’insuffisance des capacités gestionnaires et de l’engagement pour la vaccination systématique continuait manifestement à poser problème dans certains pays. Il faut apporter un soutien urgent de haut niveau à la vaccination systématique, surtout en Afghanistan et au Pakistan. Le manque de ressources financières, notamment pour la mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires contre la rougeole et le tétanos, l’introduction de nouveaux vaccins dans les pays à revenu intermédiaire et le cofinancement dans les pays éligibles au soutien de l’Alliance GAVI, ainsi que le déploiement d’activités visant à améliorer la couverture vaccinale dans les pays où celle-ci est faible, demeuraient des sujets de préoccupation. L’attribution de fonds publics et le soutien des partenaires sont nécessaires si l’on veut renforcer la riposte contre les maladies évitables par la vaccination. À cet égard, les pays doivent tirer profit de la Décennie de la Vaccination et du Plan d’action mondial pour les vaccins afin de mobiliser des ressources.

Le soutien technique aux pays a été renforcé pour un certain nombre d’activités, par exemple : évaluer les différents éléments du Programme élargi de vaccination et élaborer des plans d’amélioration ; garantir un système logistique approprié ; introduire de nouveaux vaccins ; mettre au point des applications pour le soutien de l’Alliance GAVI ; renforcer la surveillance ; assurer le suivi et l’évaluation du Programme élargi de vaccination. Bien que les données sur la couverture vaccinale ne soient pas encore disponibles pour 2012, les rapports préliminaires indiquent que 90 % de la population était couverte par la vaccination systématique dans quinze pays de la Région, comme le prévoit la cible en la matière, et que Djibouti était sur le point de l’atteindre. Malgré les difficultés, l’Égypte et la Tunisie ont réussi à maintenir un taux élevé de couverture par la vaccination systématique, supérieur à 95 %. La Somalie et le Soudan du Sud ont également amélioré le niveau de couverture. Toutefois, la situation en République arabe syrienne est alarmante et la couverture vaccinale a fortement baissé. En avril 2012, la troisième Semaine régionale de la vaccination s’est déroulée avec succès, sur le thème « Atteindre chaque communauté ».

Neuf pays ont signalé une très faible incidence de la rougeole (moins de 5 cas pour un million d’habitants) et sont proches de l’élimination (Figure 4). En ce qui concerne la mise enœuvre de la stratégie régionale pour l’élimination de la rougeole, quatorze pays ont atteint un taux de couverture supérieur à 95 % pour la première dose du vaccin à valence rougeole (MCV1) et une deuxième dose (MCV2) est mise en œuvre dans vingt et un pays après avoir été introduite au Soudan et à Djibouti. Pour ce qui est de la surveillance de la rougeole, tous les pays ont mis en place une surveillance en laboratoire basée sur les cas, à l’échelle nationale dans vingt pays ou par des sites sentinelles à Djibouti, en Somalie et au Soudan du Sud. Les génotypes rougeoleux locaux, qui sont nécessaires pour attester de l’élimination de la rougeole, ont été identifiés dans vingt-deux pays.

L’introduction de nouveaux vaccins permettant de sauver des vies a encore progressé en 2012. Le vaccin anti-Hib est désormais utilisé dans vingt pays et devrait être bientôt introduit dans les pays restants. Le vaccin antipneumococcique conjugué et le vaccin antirotavirus sont actuellement utilisés respectivement dans onze et sept pays. La première phase de la campagne de vaccination par le vaccin antiméningococcique conjugué A au Soudan a eu lieu. Les vaccins antipneumococciques et antirotavirus doivent être bientôt introduits dans d’autres pays, grâce au soutien de l’Alliance GAVI. Le principal obstacle à l’introduction de nouveaux vaccins est le manque d’accessibilité économique des pays à revenu intermédiaire. L’OMS s’attèle à renforcer l’introduction de nouveaux vaccins, notamment dans les pays de cette catégorie, en mettant sur pied un système régional d’achat groupé de vaccins, en préconisant d’allouer des ressources nationales plus importantes, en favorisant la prise de décision fondée sur des bases factuelles et en renforçant les groupes consultatifs techniques nationaux en matière de vaccination.

Sécurité sanitaire et réglementation

En 2012, l’incidence des maladies transmissibles émergentes et réémergentes a connu une hausse sans précédent, représentant une menace constante pour la sécurité sanitaire régionale. Des flambées épidémiques sont survenues périodiquement pendant l’année, elles ont touché un grand nombre de pays et ont provoqué des situations inédites en termes de misère humaine dans la Région. Parmi ces flambées, l’on peut citer la grippe

aviaire A (H5N1) en Égypte, le choléra en Iraq et en Somalie, la fièvre hémorragique Crimée-Congo en Afghanistan et au Pakistan, la diphtérie au Soudan, la rougeole en Afghanistan, au Pakistan et en Somalie, le syndrome du hochement de tête et l’hépatite E au Soudan du Sud, la fièvre jaune au Soudan, l’infection par le virus du Nil occidental en Tunisie et la flambée de grippe A (H1N1) apparue à la fin de l’année en Palestine ainsi qu’au Yémen. L’émergence du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) en Arabie saoudite, en Jordanie et au Qatar, associée à un fort taux de létalité, en tête de liste de ces flambées épidémiques, a été un rappel brutal de la progression des maladies émergentes à tendance épidémique dans la Région. Tandis que la menace d’une pandémie de grippe aviaire persiste dans la Région, l’apparition du nouveau coronavirus chez l’homme a fait nettement ressortir la vulnérabilité de la Région face à la menace des maladies émergentes. Les conflits incessants et les situations d’urgence humanitaire chroniques, qui sont courants dans de nombreux pays et entraînent des déplacements de population massifs, sont l’un des grands facteurs de risque pour la propagation de nouvelles maladies.

Le dépistage précoce et la riposte rapide en vue d’endiguer les menaces épidémiques des maladies émergentes constituent le principal défi. L’OMS a continué de fournir un soutien technique stratégique aux pays pour qu’ils renforcent et maintiennent des capacités de surveillance et d’action suffisantes afin de dépister, d’évaluer et d’affronter tout événement de santé publique de portée nationale ou internationale. Dans le cadre des efforts actuels visant à renforcer les capacités collectives de la Région en matière de préparation et d’action, l’OMS a investi dans l’amélioration des capacités infrarégionales et locales afin de comprendre les épidémies et d’évaluer les risques, dans le but de mener des actions de santé publique en connaissance de cause pour endiguer les menaces épidémiques. Le Pakistan a reçu un appui pour l’organisation d’une conférence internationale sur la dengue, qui a donné lieu à des recommandations pour la surveillance, le dépistage, la prise en charge, la lutte antivectorielle, les interventions sur les comportements et les opérations d’urgence en cas de flambée épidémique.

L’OMS s’est coordonnée avec les institutions partenaires du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie et les centres collaborateurs de l’OMS pour déployer des experts et des ressources de laboratoires afin de répondre aux flambées épidémiques et de les endiguer dans les pays risquant une propagation épidémique à l’échelle internationale, là où les mesures nationales prises contre les flambées, étant donné la taille et l’ampleur de celles-ci, sont insuffisantes face à la menace d’une propagation internationale. Ces flambées étaient notamment la fièvre jaune au Soudan, le syndrome du hochement de tête au Soudan du Sud, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient en Arabie saoudite, en Jordanie et au Qatar, ainsi qu’une grippe sévère en Palestine. Afin de renforcer le programme de lutte contre les infections dans la Région, des réunions de consultation ont eu lieu pour mettre au point des outils de surveillance des infections liées aux soins de santé et formuler des recommandations visant à prévenir la transmission nosocomiale des fièvres hémorragiques virales aiguës.

Le Règlement sanitaire international 2005 (RSI) est un accord international qui a force obligatoire pour l’ensemble des États Membres de l’OMS. Aucun État Partie de la Région, à l’exception de la République islamique d’Iran, n’a atteint les objectifs de mise en œuvre en juin 2012. Dix-sept États Membres ont demandé une prolongation de deux ans, soutenue par un plan de mise en œuvre. Trois pays (les Émirats arabes unis, la Libye et le Pakistan) n’ont demandé qu’une prolongation et un pays (la Somalie) n’a pas rempli les exigences pour en bénéficier. Lors de la mise en œuvre du Règlement, les pays ont rencontré diverses difficultés, Il s’agit notamment des points suivants : l’absence de législation en matière de santé publique et d’autres instruments juridiques et administratifs créant des conditions

favorables ; le manque de coordination entre les différentes parties prenantes au niveau national ainsi qu’avec les pays voisins ; la rotation rapide des personnels qualifiés ; et l’insuffisance des moyens financiers pour mener les activités prévues.

On a constaté un net progrès des efforts visant à remplir ou continuer de satisfaire plusieurs exigences pour la mise en œuvre du Règlement dans la Région. Au niveau régional, on estime qu’il est mis en œuvre à hauteur de 67 %, selon les données recueillies à l’aide du questionnaire de suivi 2011. Toutefois, de nombreux points posent encore problème et réclament des efforts supplémentaires. Il s’agit notamment des points suivants : faire appliquer les nouvelles lois et politiques nationales mises en place pour faciliter la mise en œuvre du Règlement ; tester les mécanismes de coordination qui existent parmi les différentes parties prenantes ; évaluer la fonction d’alerte précoce dans le cadre de la surveillance basée sur les indicateurs ; instaurer une surveillance basée sur les événements ; renforcer la surveillance transfrontalière. Il faut également mettre en place des programmes de protection des agents de santé et des systèmes de suivi de la résistance aux antimicrobiens. Les plans nationaux de préparation et d’action doivent être mis à l’épreuve. De nombreuses exigences au titre des obligations générales ne sont pas encore satisfaites et l’efficacité de la surveillance et de l’action aux points d’entrée reste insuffisante. Les exigences pour le dépistage et l’action en cas de contamination des aliments ou de maladie d’origine alimentaire, ou d’accident chimique ou radionucléaire, doivent également être prises en considération. L’efficacité de la communication, de la coordination et de la collaboration entre les différents secteurs et le renforcement des ressources humaines sont essentiels à la bonne application du Règlement.


1 Pour le dépistage des cas de tuberculose, l’OMS reçoit des données avec un retard d’une année ; les données relatives au dépistage des cas concernent l’année 2011 et celles relatives aux résultats du traitement l’année 2012.

 
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Éradication de la poliomyélite

En 2014, des progrès considérables ont été accomplis au plan mondial sur la voie de l'éradication de la poliomyélite. La maladie reste toutefois endémique dans la Région. Sur les 215 cas de poliomyélite notifiés dans le monde durant la seconde moitié de l’année 2014, 213 (99 %) sont survenus dans la Région de la Méditerranée orientale (Pakistan 192 cas, Afghanistan 20 cas et Somalie 1 cas). L’Iraq et la République arabe syrienne ont également signalé des cas de poliomyélite durant les six premiers mois de 2014 (deux cas et un cas respectivement).

Le Pakistan a connu le taux le plus élevé de transmission du poliovirus sauvage depuis plus de dix ans. Le pays a été confronté à des difficultés importantes et uniques, notamment l'interdiction de la vaccination par des groupes armés dans certaines parties des zones tribales sous administration fédérale (FATA) qui a limité l'accès aux enfants, et de multiples attaques mortelles perpétrées à l’encontre d’agents de première ligne durant des campagnes de vaccination antipoliomyélitique dans plusieurs parties du pays. Les agents de santé communautaires et les volontaires ont continué de faire preuve d'un grand courage dans leurs activités de vaccination. Outre les problèmes d'accès et de sécurité, des questions relatives à la gouvernance, aux opérations et à la communication ont entravé les efforts d'éradication dans les zones endémiques du pays.

L’Afghanistan a été marqué par une transmission endémique et l’importation du poliovirus sauvage à partir du Pakistan, les obstacles entravant l’accès et la mauvaise qualité de certaines campagnes ont rendu difficile de vacciner chaque enfant, en particulier dans les régions orientale et méridionale. Néanmoins, le programme national a poursuivi la mise en œuvre de ses activités avec une grande détermination.

En 2015, si cette tendance se poursuit, il est fort probable que l'Afghanistan et le Pakistan soient les deux seuls pays du monde connaissant une transmission active du poliovirus sauvage. Ce type de transmission représente actuellement la plus grande menace à la réalisation de l'éradication mondiale de la maladie. La propagation du virus à partir de ces réservoirs constitue un risque tangible pour les pays de la Région qui sont libérés ou exempts de la maladie.

Le Pakistan est en train de mettre en œuvre un plan d'action détaillé pour la saison de faible transmission du poliovirus (décembre 2014 à mai 2015), en se concentrant sur des stratégies novatrices et sur les zones de transmission endémique dans le pays. L'Afghanistan dispose également d'un plan d'action d'urgence visant à garantir un niveau d'immunité élevé pour l'ensemble de la population, tout en interrompant la transmission dans les zones infectées restantes. La mise en œuvre intégrale de ces plans sera essentielle pour effectuer des progrès vers l'éradication en 2015. L’examen de l’épidémiologie durant la première moitié de 2015 démontre déjà une tendance positive, s’accompagnant d’une importante réduction du nombre de cas par rapport à 2014.

Le défi que constitue la propagation de la poliomyélite dans la Région a entraîné une intervention sans précédent de la part des États Membres. La riposte engagée par plusieurs pays contre la flambée de cas au Moyen-Orient, qui a commencé fin 2013, a été rapide, coordonnée et de haute qualité. Par ailleurs, en dépit des conflits et des déplacements de populations dans les pays touchés ainsi que dans les pays voisins, cette riposte a permis d’éviter une épidémie majeure. La République arabe syrienne n'a pas signalé de cas confirmé de poliomyélite depuis janvier 2014 et l'Iraq depuis avril 2014. Dans la Corne de l'Afrique, suite à une riposte soutenue menée par plusieurs pays contre la flambée de cas, les données indiquent que la transmission en Somalie commence à être maîtrisée avec seulement cinq cas signalés en 2014, dont le dernier est apparu en août 2014.

Le partenariat pour la poliomyélite renforce son soutien aux deux pays endémiques au moyen d’interventions multiples, dont les suivantes : déploiement des meilleurs professionnels disponibles ; mobilisation des ressources pour mettre en œuvre complètement toutes les activités prévues ; élaboration de mécanismes de coordination solides sous la tutelle des centres opérationnels d’urgence aux niveaux fédéral et provincial ; suivi étroit des progrès au moyen de l’élaboration d’un cadre de suivi global et de l’examen régulier du programme par le groupe consultatif technique ; et mise en œuvre d’un cadre de redevabilité strict pour garantir un haut niveau de performance du personnel.

En 2015, l’OMS intensifiera son soutien aux gouvernements d’Afghanistan et du Pakistan pour stopper la transmission endémique du poliovirus. L’OMS continuera à soutenir d’autres pays de la Région pour renforcer la sensibilité des systèmes de surveillance et améliorer la capacité à détecter rapidement toute importation de poliovirus et à y riposter efficacement. Les mécanismes du Règlement sanitaire international (RSI 2005) sont utilisés afin de réduire le risque de propagation internationale du poliovirus et de permettre une riposte énergique face aux nouvelles flambées de poliomyélite dans les pays libérés de la maladie. Un appui sera fourni aux États Membres pour l’élaboration de plans d’action en vue du retrait progressif du vaccin antipoliomyélitique oral et de l’endiguement des poliovirus sauvages et dérivés de souches vaccinales.

Le Groupe consultatif islamique créé au niveau régional et un groupe consultatif national au Pakistan encouragent les efforts d'éradication de la poliomyélite ainsi que la vaccination contre la maladie en général. Le champ d’action de ce Groupe sera élargi pour aider à prendre en compte d’autres questions de santé prioritaires dans la Région.

VIH, tuberculose, paludisme et maladies tropicales

L'épidémie de VIH est toujours en augmentation bien que la prévalence globale demeure faible. Au niveau régional, le nombre de personnes vivant avec le VIH qui bénéficient d'un traitement antirétroviral a augmenté, passant de 32 000 en 2013 à 38 000 en 2014. Malgré ces progrès, la couverture par le traitement antirétroviral n'a pas augmenté de manière significative et demeure, à 10 %, toujours loin des cibles mondiales.

Dans le cadre de l'initiative régionale pour mettre un terme à la crise en matière de traitement contre le VIH, l'OMS a fourni un soutien technique et financier aux pays prioritaires pour réviser leurs directives thérapeutiques et former les prestataires de soins de santé. Treize pays ont désormais des directives nationales conformes aux recommandations actuelles de l'OMS. Cinq pays ont bénéficié d'un soutien pour mener l'analyse en cascade « dépister-traiter-fidéliser », afin de fixer des objectifs en matière de dépistage et de traitement du VIH fondés sur des bases factuelles et d’élaborer des plans d'accélération du traitement. Six pays ont élaboré des plans stratégiques et opérationnels nationaux.

Un plan régional contre l'hépatite virale pour 2014-2015 a été élaboré et une recherche de fonds est en cours pour sa mise en œuvre. Les activités sont centrées essentiellement sur les deux pays fortement touchés qui ont par ailleurs mis au point des stratégies contre l’hépatite au niveau national.

L’OMS prépare actuellement trois stratégies connexes du secteur de la santé pour le VIH, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles. Deux consultations régionales seront organisées durant la première moitié de l’année 2015 pour fournir des contributions régionales aux stratégies sur le VIH et l’hépatite virale.

En 2013 1, plus de 448 000 cas de toutes les formes de tuberculose ont été notifiés dans la Région. Près de la moitié de ces cas sont survenus dans deux pays à forte charge de tuberculose, l’Afghanistan et le Pakistan. Cependant, 40 % des cas estimés ne sont pas identifiés ou ne sont pas signalés dans la Région. Le taux de guérison était de 87 %, légèrement supérieur à la cible mondiale de 85 %, réalisation qui a été maintenue depuis deux ans.

Dix pays ont atteint ou dépassé la cible de 70 % de détection des cas et neuf pays ont atteint ou dépassé la cible mondiale de 85 % de taux de guérison. On a assisté à une amélioration lente mais régulière pour ce qui concerne la prise en charge des cas de tuberculose multirésistante. Sur les 17 000 cas estimés, seuls environ 3687 cas ont été dépistés en 2013 et ont entamé un traitement. À cet égard, le taux de guérison a atteint 64 %.

Les crises actuelles ont eu un impact sur la lutte contre la tuberculose. Les énormes mouvements de population, la destruction de nombreux établissements de santé, notamment des établissements consacrés à la prise en charge de la tuberculose, ainsi que la détérioration de la situation économique ont non seulement touché les patients mais aussi les ressources humaines. La diminution du taux de détection des cas (58 % contre 63 % en 2012) est l’une des implications de la situation actuelle. Par ailleurs, l'intensification du traitement contre la tuberculose multirésistante est entravée par le manque d'infrastructures adéquates et les contraintes financières.

En réponse aux défis régionaux, l'OMS a élaboré des orientations sur la lutte contre la tuberculose dans les situations d'urgence complexes ainsi qu'un ensemble de services pour la lutte transfrontalière contre la tuberculose et pour les patients souffrant de tuberculose multirésistante.

Le Comité Feu vert a aidé les pays à améliorer les capacités diagnostiques et à intensifier le traitement contre la tuberculose multirésistante. Des missions de suivi menées dans sept pays ont examiné la situation de la prise en charge de la tuberculose multirésistante et ont fourni des conseils sur les défis à relever. L'accès aux nouveaux diagnostics continue d'augmenter dans la Région ; en effet, 4 % des laboratoires de la tuberculose utilisent désormais la microscopie LED (à éclairage à diode électroluminescente). Cependant, le financement national pour la lutte contre la tuberculose est toujours à un niveau inférieur à 30 %.

Dans le cadre de l’orientation stratégique visant à intensifier la planification de la lutte contre la tuberculose, des missions d’examen ont été menées dans plusieurs pays en 2014. Les pays ont reçu une assistance technique pour garantir l’accès sans problème à un meilleur financement du Fonds mondial.

En 2014, six pays avaient des zones de forte transmission du paludisme (voir Tableau 1), tandis que la transmission se limitait à des foyers en Arabie saoudite et en République islamique d’Iran. Le nombre de décès dus au paludisme dans la Région a baissé de plus de moitié depuis 2000 (2166 décès contre 1027 décès en 2013). En 2014, le Pakistan et le Soudan représentaient plus de 90 % des décès (67 % et 24 % respectivement). Le nombre de cas confirmés de paludisme signalés dans la Région a baissé, passant de deux millions en 2000 à un million en 2013. Une fois de plus, le Pakistan et le Soudan comptent pour plus de 90 % des cas (27 % et 57 % respectivement).

Sept pays (Afghanistan, Arabie saoudite, Iraq, République islamique d’Iran, Maroc, Oman et République arabe syrienne) ont atteint l'OMD 6 ainsi que les cibles fixées dans la résolution WHA58.2 sur le paludisme. Des programmes d'élimination ont été mis en œuvre avec succès en Arabie saoudite et en République islamique d'Iran, 51 et 370 cas seulement ayant été signalés en 2014 au niveau local respectivement (voir Tableau 2). L'Iraq n'a pas signalé de cas autochtones depuis 2009. Il a cependant été difficile de mesurer les progrès sur la voie de la réalisation de l'OMD 6 dans cinq des pays à forte charge de paludisme et ce, en raison des insuffisances des systèmes de diagnostic et de surveillance. Le manque de capacités de l'OMS au niveau des pays pour garantir un appui technique durable, l'allocation insuffisante de fonds provenant des ressources nationales dans les pays d'endémie prioritaires ainsi que la dépendance à l'égard des fonds extérieurs ont également eu un impact négatif sur les progrès dans ce domaine.

Tableau 1 Cas de paludisme déclarés dans les pays fortement touchés

Tableau 1 Cas de paludisme notifiés dans les pays fortement touchés

Nom du pays 2012 2013 2014
Total des cas notifiés Total des cas confirmés Total des cas notifiés Total des cas confirmés Total des cas notifiés Total des cas confirmés
Afghanistan 391365 54840 319742 46114 290079 83920
Djibouti 25 25 1684 1684 NA NA
Pakistan 4285449 290781 3472727 281755 3666257 270156
Somalie 59709 18842 60199 43317 NA NA
Soudan 1001571 526931 989946 592383 1207771 NA
Yémen* 165678 109908 149451 102778 70679 49336

* L'exhaustivité de la notification, selon les estimations, est de 30 % en 2014 du fait de la situation qui prévaut au Yémen

Tableau 2. Cas confirmés par l'analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et dans les pays d'endémicité palustre faible

Tableau 2. Cas confirmés par l'analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et dans les pays d'endémicité palustre faible

Pays

2012

2013

2014

Nombre total de cas notifiés

Autochtones

Nombre total de cas notifiés

Autochtones

Nombre total de cas notifiés

Autochtones

Arabie saoudite 3406 82 2513 34 2305 51

Bahreïn

233

0

NA

NA

NA

NA

Égypte

206

0

262

0

313

22

Émirats arabes unis 5165 0 4380 0 4575 0

République islamique d'Iran

1629

787

1373

519

1238

370

Iraq

8

0

8

0

2

0

Jordanie

117

0

56

0

102

0

Koweït

358

0

291

0

268

0

Liban

115

0

133

0

119

0

Libye

88

0

NA

NA

NA

NA

Maroc

364

0

314

0

493

0

Palestine

0

0

0

0

NA

NA

Oman

2051

22

1451

11

1001

15

Qatar

708

0

728

0

643

0

République arabe syrienne

42

0

22

0

21

0

Tunisie

70

0

68

4

98

0

En 2014, différents pays ont bénéficié d'un soutien pour des examens programmatiques approfondis, la mise à jour des plans stratégiques nationaux et l'élaboration des stratégies de gestion de la résistance aux insecticides. La stratégie technique mondiale 2016–2030 a été mise au point dans le cadre d’un processus de consultation global avec tous les pays ; sept consultations régionales ont été organisées en 2014. Un plan d’action régional pour mettre en œuvre la stratégie sera présenté au Comité régional en 2015. Le but de ce plan est d’interrompre la transmission du paludisme dans les zones où ceci est faisable et de réduire la charge de plus de 90 % dans les zones où l'élimination n’est pas possible immédiatement, de sorte à ce que le paludisme ne représente plus un problème de santé publique ou un obstacle au développement socio-économique.

Des avancées prometteuses ont été réalisées en matière de lutte contre la schistosomiase et d'élimination de cette maladie ; le Yémen est à cet égard un excellent exemple de la manière dont un partenariat solide entre les institutions nationales et internationales peut contribuer à surmonter les obstacles les plus difficiles. En 2014, le Yémen a traité au praziquantel et à l'albendazole plus de 7,2 millions d'adultes et d’enfants, malgré la situation difficile en matière de sécurité. Des enquêtes nationales ont montré une nette baisse des indicateurs concernant l’infection et ont indiqué que la schistosomiase pouvait être éliminée en tant que problème de santé publique. Au Soudan, 2,4 millions de personnes ont été traitées au praziquantel suite à l'augmentation de l'engagement financier pris par le gouvernement ainsi que grâce à de nouveaux partenariats.

Vaccins et vaccination

Quatorze pays ont continué d’atteindre la cible de 90 % pour la couverture par la vaccination systématique par le DTC3 (troisième dose du vaccin antidiphtérique-antitétanique-anticoquelucheux DTC) ; toutefois, environ trois millions d'enfants n'ont pas reçu la troisième dose de ce vaccin, dont 90 % dans quatre pays (Afghanistan, Pakistan, République arabe syrienne et Somalie). Treize pays ont atteint un taux de couverture supérieur à 95 % pour la première dose du vaccin à valence rougeole (MCV1) au niveau national et dans la plupart des districts ; tandis que 21 pays ont fourni une deuxième dose du vaccin antirougeoleux (MCV2) dans le cadre de la vaccination systématique, avec des niveaux variables de couverture. Afin de renforcer l’immunité de la population, des activités de vaccination supplémentaires contre la rougeole aux niveaux national ou local ont été menées en Afghanistan, en Iraq, au Pakistan et en République arabe syrienne. Tous les pays ont mis en place une surveillance de la rougeole en laboratoire basée sur les cas, 20 pays effectuent une surveillance au niveau national et deux pays mènent une surveillance sentinelle. Par conséquent, l'incidence de la rougeole était considérablement plus faible qu'en 2013. Huit pays ont signalé une très faible incidence de la rougeole (moins de cinq cas pour un million d'habitants) dont deux pays continuent d'atteindre une incidence zéro et ont prévu de procéder à la vérification de l’élimination de la maladie en 2015.

L’année 2014 a marqué la réalisation de l'introduction du vaccin anti-Haemophilus influenzae type b (Hib) dans tous les pays. Le vaccin contre le rotavirus a été introduit aux Émirats arabes unis et le vaccin contre la rubéole au Yémen, dans le cadre de la campagne de vaccination contre ces deux maladies. Le Yémen devrait introduire le vaccin antirougeoleux et antirubéoleux dans la vaccination systématique en 2015. Le Soudan a mis en œuvre la première phase d’une campagne de vaccination contre la fièvre jaune. Le vaccin antipoliomyélitique inactivé a été introduit en Libye et en Tunisie ; par ailleurs, tous les pays qui utilisent uniquement le vaccin antipoliomyélitique oral sont sur la bonne voie pour une introduction du vaccin antipoliomyélitique inactivé en 2015. Actuellement, le vaccin antipneumococcique est utilisé dans 14 pays, le vaccin antirotavirus dans neuf pays et le vaccin antipoliomyélitique inactivé dans 12 pays de la Région.

La réalisation des différentes cibles du programme a été freinée par plusieurs obstacles, notamment la situation actuelle en matière de sécurité qui a entravé l’accès ; le manque de visibilité des cibles de vaccination dans de nombreux pays ; l’insuffisance des capacités gestionnaires et de l’engagement en faveur de la vaccination systématique ; et le manque de ressources financières. Afin de surmonter ces obstacles, l'OMS a intensifié son soutien aux pays grâce à des examens exhaustifs des programmes de vaccination et une évaluation de la gestion efficace des vaccins qui ont été menés dans plusieurs pays. Un appui a également été fourni pour l'élaboration et la mise jour de plans pluriannuels, la mobilisation des ressources, les campagnes de vaccination contre la rougeole, la surveillance des maladies évitables par la vaccination, la qualité des données, le suivi, l'évaluation et l'introduction de nouveaux vaccins. Une attention spéciale a été accordée à la création et au renforcement des groupes techniques consultatifs nationaux sur la vaccination (GTCV) qui sont désormais présents dans 21 pays. Le Bureau régional a continué de prêter un concours technique et financier aux réseaux de surveillance régionaux pour l'introduction de nouveaux vaccins ainsi que la surveillance de la rougeole et de la rubéole dans la plupart des pays.

L’OMS continuera à assurer le soutien technique nécessaire et la mobilisation de ressources pour le renforcement des programmes de vaccination et la réalisation des cibles. Les activités prioritaires pour 2015 comprendront les suivantes : assurer l’accès à des vaccins sûrs et de qualité en améliorant les systèmes d’achat, fournir un soutien aux examens complets du PEV et à la mise à jour des plans pluriannuels complets dans plusieurs pays, fournir un appui à la planification et la mise en œuvre adéquates de l’approche Atteindre chaque district dans tous les districts ayant une couverture vaccinale inférieure à 80 % dans les pays à faible couverture, introduire le VPI dans les 10 pays restants, réaliser des activités de surveillance de la rougeole, et des enquêtes sérologiques pour l’hépatite B afin de documenter les progrès sur la voie de la réalisation de la cible régionale ; et renforcer le suivi et l’évaluation du PEV. Le plaidoyer pour augmenter la visibilité des cibles du PEV, notamment en ce qui concerne l’élimination de la rougeole, et la mobilisation d’un soutien gouvernemental à haut niveau en faveur de la vaccination systématique, occupera une place centrale.

Sécurité sanitaire et réglementation

L’incidence des maladies infectieuses émergentes et réémergentes continue d’augmenter en flèche dans la Région, comme le prouve le fait que la moitié des pays de la Région ont signalé une forte incidence des maladies infectieuses émergentes l’année dernière, parfois sous forme de flambées épidémiques explosives. Parmi ces maladies, il y avait la grippe aviaire A(H5N1) en Égypte, la fièvre hémorragique Crimée-Congo en Afghanistan, à Oman et au Pakistan, la dengue à Oman, au Pakistan et au Soudan, l’hépatite A et E aiguë en Jordanie, au Liban et au Soudan, et des infections respiratoires aiguës sévères causées par le virus pdm09 de la grippe A(H1N1) en Égypte et au Pakistan. Outre les très importantes pertes en vies humaines qu’ils ont causées, ces événements ont affaibli les systèmes de santé publique de manière considérable. Les infections causées par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), qui est apparu dans la Région en 2012, ont continué de se propager géographiquement, avec une persistance de la transmission, et des cas ont maintenant été signalés dans 10 pays de la Région. Le nombre de cas a fortement augmenté dans deux pays l’année dernière du fait principalement de transmissions secondaires et nosocomiales dans des établissements de soins de santé ; ils ont été à l’origine d’une préoccupation renforcée au niveau international vis-à-vis de l’émergence d’une situation d’urgence de santé publique mondiale.

La crise humanitaire qui perdure dans un certain nombre de pays a également affaibli leurs systèmes de santé publique, tout en causant le déplacement d’un grand nombre de populations et en les exposant à de mauvaises conditions d’hygiène du milieu et à un accès limité aux services de soins de santé. Ces conditions représentent un terrain idéal pour la prolifération de maladies et des flambées à répétition de maladies à tendance épidémique ont été notifiées par ces pays en crise.

Vers la fin de l'année dernière, la menace d'une introduction de la maladie à virus Ebola a augmenté de manière significative du fait de la connexion entre la Région et des pays d'Afrique de l'Ouest. La menace d’une importation de cas de maladie à virus Ebola dans les systèmes de santé déjà affaiblis et fragiles de pays touchés par des crises humanitaires ou des épidémies à répétition, et les implications qui en résultent pour la santé publique, nécessitent d’intensifier les mesures de préparation de santé publique et de disponibilité opérationnelle dans tous les pays afin de prévenir toute introduction de la maladie et sa propagation dans la Région.

Suite à de telles menaces fréquentes en matière de sécurité sanitaire, l’OMS a poursuivi sa collaboration avec les pays en vue de développer, de renforcer et d’élargir un système de santé publique durable qui représente une exigence au titre du Règlement sanitaire international 2005 afin de suivre, de détecter, d’évaluer et d’endiguer les menaces aiguës et émergentes pour la santé dans la Région.

En réponse à une résolution du Comité régional (EM/RC/61/R.2), des évaluations rapides ont été conduites dans 20 des 22 pays de la Région afin d’apprécier les capacités de prise en charge d’une éventuelle importation de maladie à virus Ebola. Les évaluations ont permis d'examiner le niveau de préparation et de disponibilité opérationnelle, d'identifier les lacunes ou les domaines de préoccupation, et de recommander des mesures urgentes d'atténuation des risques d'importation et de propagation. Suite à ces évaluations, un plan d'action régional de 90 jours a été élaboré et mis en œuvre durant la première partie de l’année 2015 afin d'aider les pays à combler les lacunes critiques qui ont été identifiées dans les domaines de la surveillance et de la riposte, afin d’être en mesure de prévenir et de détecter les menaces de maladie à virus Ebola et de prendre des mesures d’endiguement efficaces pour lutter contre ces menaces.

Du fait de la rapide expansion de la menace due au MERS-CoV, les efforts déployés se sont poursuivis pour aider les pays à améliorer les mesures de préparation de santé publique, notamment la prévention et la lutte contre les infections en milieu de soins. Étant donné les lacunes en matière de connaissances concernant le mode de transmission du MERS-CoV, l’OMS a apporté un soutien à la mise au point et la réalisation d’un protocole de recherche de santé publique pour comprendre les facteurs de risque qui résultent de l’infection chez l’homme. Les résultats de cette initiative de recherche devraient permettre non seulement de lever le voile sur le mystère de l’origine de ce virus mais aussi de préparer le terrain pour la prévention de l’infection chez l’homme qui, selon les présomptions actuelles, aurait son origine chez l’animal.

Compte tenu de la nécessité de détecter rapidement les menaces pour la santé dues aux épidémies dans les pays qui sont touchés par la crise, l’appui fourni a été poursuivi pour développer et renforcer les systèmes d’alerte précoce pour les maladies et améliorer les mesures de disponibilité opérationnelle en vue de fournir une riposte rapide et en temps voulu afin de maîtriser les épidémies. Les activités de l’OMS dans le domaine de la sécurité sanitaire ont contribué de manière significative à l’accélération des progrès dans la mise en œuvre des principales capacités requises au titre du Règlement sanitaire international (RSI 2005). Toutefois, des préoccupations demeurent pour les pays qui doivent encore respecter le délai fixé ou se mettre en conformité avec les exigences établies. En juin 2014, qui a marqué la date à laquelle ont expiré les deux premières prolongations de deux années pour l’application du RSI (2005), seuls huit États Parties dans la Région ont déclaré qu’ils appliquaient les exigences fixées alors que les 14 pays restants ont demandé et se sont vus accorder une deuxième prolongation. Avec l’expiration de cette seconde prolongation en juin 2016, et du fait des menaces récurrentes pour la sécurité sanitaire dans la Région, la pérennité, la fonctionnalité et la qualité des principales capacités atteintes par les pays au titre du RSI (2005) acquièrent une importance croissante.

Par ailleurs, en réponse à une résolution du Comité régional (EM/RC61/R.2) ainsi qu’aux recommandations des comités d’urgence et d’examen du RSI, un ensemble de priorités stratégiques au niveau régional, et un plan de mise en œuvre correspondant, sont en préparation afin de combler les importantes lacunes identifiées dans le cadre des mesures d’évaluation de la préparation et de la disponibilité opérationnelle face à la maladie à virus Ebola et de renforcer les capacités requises. La troisième réunion des parties prenantes pour le RSI a procédé à un examen critique des lacunes enregistrées et des progrès réalisés jusqu’alors et a formulé des recommandations pragmatiques et ciblées dans une perspective stratégique pour faire avancer le RSI et le programme d’action mondial en matière de sécurité sanitaire. L’orientation stratégique pour l’appui aux pays dans le cadre du RSI cible maintenant la coordination multisectorielle, la suffisance en matière de législation, la surveillance, la riposte, la lutte contre les infections, les zoonoses et la sécurité sanitaire des aliments, domaines qui représentent tous des déficits essentiels pour les principales capacités qui sont communs à tous les États Parties.

Des mesures importantes ont été prises en 2014 pour contenir la menace que représente la résistance aux antimicrobiens. Une évaluation rapide dans les pays lancée en 2013 a été finalisée, et les conclusions de cette évaluation devraient être publiées dans le rapport mondial de l'OMS à ce sujet en 2015. Un Comité d’orientation régional a été créé afin de donner des conseils en matière de politiques et de stratégies au Directeur régional sur l'endiguement de la menace que constitue la résistance aux antimicrobiens, ainsi que pour préparer un cadre régional d’action conformément au principe « Un monde, une santé » de l'OMS, de la FAO et de l'Organisation mondiale de la Santé animale (OIE). Un appui aux pays sera maintenant fourni pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux pour maîtriser les menaces que pose la résistance aux antimicrobiens, axées sur les systèmes de santé des pays, en appui au plan d’action mondial et au cadre régional d’action.

Des progrès ont aussi été réalisés en matière de renforcement des moyens des laboratoires nationaux afin d’appuyer des programmes spécifiques à certaines maladies. Néanmoins, d'importants défis demeurent, dont le principal est la nécessité d'élaborer une politique nationale complète pour les laboratoires qui englobera des problèmes tels que le financement, les ressources humaines, l’assurance qualité et la gestion du risque biologique. Les évaluations réalisées pour la maladie à virus Ebola ont mis en évidence des lacunes dans le domaine de la sécurité biologique et de la gestion de la qualité, et des efforts intenses ont donc été déployés pour un certain nombre de pays eu égard à l’expédition des matériels biologiques ainsi qu’aux procédures de sécurité biologique efficaces pour la manipulation d’agents pathogènes dangereux. Des stratégies régionales pour les services de laboratoire et la sécurité hématologique ont été préparées dans le cadre d’un processus de consultation, en collaboration avec des experts dans les domaines concernés originaires des États Membres, d’instituts et de ministères de la Région ainsi que du Siège et des autres régions de l’OMS.


1 Pour la détection des cas de tuberculose, l’OMS reçoit les données un an plus tard ; par conséquent, les données sur la détection des cas concernent 2013 tandis que les données relatives à l’issue thérapeutique concernent 2014.

 
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Éradication de la poliomyélite

La République arabe syrienne et la Somalie ont connu des flambées de poliomyélite. Celles-ci ont porté un sérieux coup aux progrès réalisés par le programme mondial d’éradication de la poliomyélite, constituant une menace pour tous les pays. En effet, la flambée en Somalie, qui a résulté de l’importation de poliovirus en provenance du Nigéria, a également touché des pays voisins comme le Kenya et l’Ouganda. En réponse à cette situation, le Comité régional a adopté une résolution consacrée à l’intensification des efforts d’éradication de la poliomyélite dans la Région, déclarant que cette propagation du poliovirus sauvage constituait une situation d’urgence pour l’ensemble des États Membres de la Région et réaffirmant l’importance de mettre fin à la transmission endémique continue du poliovirus en Afghanistan et au Pakistan.

Conformément à la résolution, des plans stratégiques complets ont été élaborés en coordination avec les gouvernements nationaux et les partenaires afin de maîtriser les flambées. Des ripostes aux flambées impliquant plusieurs pays ont été examinées et des plans de riposte en phase II sont en cours d’élaboration, en fonction de l’épidémiologie en constante évolution et des enseignements tirés.

En Somalie et en République arabe syrienne, plusieurs stratégies ont été mises en place afin d’accroître le niveau d’immunité de la population immédiate et de maîtriser les flambées épidémiques, notamment par l’administration du vaccin bivalent, de doses supplémentaires administrées à intervalles courts, par l’installation de postes permanents de vaccination aux zones de transit frontalier, par la présence d’équipes de vaccination discrètes, et enfin par le prépositionnement des vaccins et l’augmentation du nombre de personnes devant être vaccinées. Le partenariat de travail solide entre l’ensemble des partenaires a été important pour faire face aux problèmes émergents et aux évolutions épidémiologiques. La coordination entre les bureaux régionaux de l’OMS pour l’Afrique et la Méditerranée orientale a également eu un impact positif sur la maîtrise de la flambée. Des campagnes de vaccination préventive ont été menées dans les pays particulièrement exposés au risque de flambées, à savoir l’Égypte, la Jordanie, l’Iraq, le Liban, la Palestine et le Yémen, une attention particulière étant accordée aux réfugiés, aux migrants et aux personnes déplacées dans leur propre pays.

En ce qui concerne les deux pays où la circulation du poliovirus continue, d’importants progrès ont été accomplis en Afghanistan où la transmission est bien maîtrisée dans la partie endémique du sud du pays. Un seul cas été signalé dans la zone endémique de la région sud. D’autres cas ont été signalés dans la région de l’est, et le séquençage génétique a démontré un lien étroit avec les poliovirus du Pakistan. Le principal obstacle demeure l’incapacité à maintenir une forte couverture par le vaccin antipoliomyélitique oral dans les provinces de l’est, en particulier la province de Kunar. Au Pakistan, la situation s’est détériorée, en grande partie à cause du conflit, des constantes interdictions de vacciner lancées par des militants antivaccination, de l’insécurité et du fait que les agents de vaccination sur le terrain continuent d’être victimes d’assassinats. La poliomyélite est toujours d’actualité, principalement dans les Zones tribales sous administration fédérale ainsi que dans la province voisine du Khyber Pakhtunkhwa ; en effet, sur les 93 cas notifiés par le Pakistan en 2013, 66 provenaient des Zones tribales sous administration fédérale. L’opération militaire qui s’est déroulée en 2014 dans l’agence du Nord-Waziristan de la région des zones tribales sous administration fédérale a entraîné d’importantes migrations de population vers les districts voisins de l’Afghanistan et du Pakistan. Le programme surveille en continu ces déplacements de population aux points de transit, dans les camps et dans les communautés d’accueil.

L’OMS a fourni un appui supplémentaire en termes de ressources humaines à l’Afghanistan, au Pakistan, à la Somalie, à la République arabe syrienne et aux pays voisins. Tous les laboratoires nationaux de la poliomyélite ont été accrédités et l’appui fourni aux services de réadaptation pour les enfants atteints de la maladie s’est poursuivi au Pakistan. Le Directeur régional a effectué des missions de plaidoyer dans les zones infectées et un Groupe consultatif islamique de haut niveau a été mis en place. La coordination transfrontalière et la collaboration interrégionale ont été renforcées, plusieurs réunions de consultation d’urgence ont été organisées afin d’harmoniser l’assistance fournie par les différents partenaires, et un appui financier direct supplémentaire a été apporté.

VIH, tuberculose, paludisme et maladies tropicales

En 2013, le nombre total de personnes vivant avec le VIH dans la Région était estimé à 280 000, dont 17 000 enfants. Le nombre de nouvelles infections à VIH étant estimé à 42 000 en 2013, la progression de l’épidémie dépasse de loin les améliorations en termes d’accès aux services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins du VIH. La couverture du traitement antirétroviral demeure la plus faible au monde, elle n’atteint en effet que près de 20 % des personnes qui en ont besoin. Cette situation est due à une accumulation de lacunes et d’insuffisances dans les stratégies et programmes actuels de lutte contre le VIH. La plus grande lacune réside dans la capacité à créer une demande en services de dépistage du VIH et à satisfaire cette demande, qui représente le principal point d’accès au traitement. Afin de combler ces lacunes, il est nécessaire de renforcer l’engagement politique, les approches de prestation de services et le système de santé, tout en s’attaquant de toute urgence à la stigmatisation et à la discrimination persistantes, y compris dans les établissements de soins.

En 2013, l’OMS a lancé l’Initiative régionale pour mettre un terme à la crise en matière de traitement contre le VIH visant à atteindre d’ici 2020 une couverture universelle du traitement antirétroviral de 80 %. L’objectif immédiat de cette initiative est de mobiliser une action urgente en vue d’accélérer l’accès au traitement. À cet effet, l’OMS a élaboré un manuel ainsi que des outils destinés à aider les pays à analyser les écarts et les opportunités perdues tout au long du continuum de services de prévention, de dépistage, de soins et de traitement afin d’identifier les mesures susceptibles d’accélérer l’accès au traitement. Il s’agit de l’analyse en cascade « dépister, traiter, retenir » qui jusqu’à présent a été effectuée par cinq pays. L’OMS et l’ONUSIDA ont élaboré un document de plaidoyer conjoint qui met en évidence les raisons principales du faible taux de couverture du traitement dans la Région et recommande la mise en œuvre de stratégies et mesures clés requises pour intensifier le diagnostic et le traitement.

L’OMS a également élaboré des directives consolidées pour le traitement antirétroviral et en conséquence, 15 pays ont mis à jour, ou s’emploient actuellement à mettre à jour leurs directives en matière de traitement du VIH. Des modules de formation ont été élaborés sur les analyser les informations stratégiques, à élaborer des plans stratégiques nationaux et à mettre en œuvre des activités de prévention du VIH qui soient efficaces et fondées sur des bases factuelles dans les populations clés qui présentent un risque accru de contracter le VIH.

Au cours de l’année 20124, 430 000 cas de toutes les formes de tuberculose ont été notifiés dans la Région. Le dépistage de toutes les formes de tuberculose et de la tuberculose multirésistante (TB-MR) continue de poser un défi majeur dans la Région et dans le monde, tout comme la lenteur que l’on constate en ce connaissances de bases du VIH et sur la réduction de la stigmatisation ; ces modules sont destinés aux agents de santé et ont été testés dans deux pays. L’OMS a continué d’aider les pays et les organisations de la société civile à collecter et qui concerne la baisse de l’incidence. Le taux de dépistage régional de toutes les formes de la maladie était de 63 % en 2012 (62 % en 2011). Douze pays ont atteint ou dépassé le taux de dépistage cible de 70 %. Le taux de succès thérapeutique pour les nouveaux cas est demeuré à 88 % pour la cinquième année consécutive et treize pays ont atteint ou dépassé l’objectif mondial de 85 %. Le soutien de l’OMS aux pays visait essentiellement à garantir la qualité des soins antituberculeux par le biais d’un appui technique, de la surveillance de la mise en œuvre du programme national, de missions d’examen approfondi et du renforcement des capacités.

Concernant la tuberculose multirésistante, la situation suscite une grande inquiétude. En effet, sur les 18 000 cas estimés, seuls environ 2300 cas ont été détectés en 2012, dont 1602 personnes ont bénéficié d’un traitement. Le taux de succès thérapeutique pour la tuberculose multirésistante est d’environ 56 %. La lutte contre la tuberculose multirésistante ne peut pas être intensifiée de manière adéquate car il faut dans un premier temps renforcer les systèmes de santé et allouer des ressources financières pour s’attaquer spécifiquement à ce problème dont l’importance est croissante. L’OMS a collaboré avec dix pays dans le but d’élaborer des plans pour la mise en place de soins ambulatoires sur la base de l’instrument de planification pour la tuberculose multirésistante.

Huit pays de la Région ont signalé une transmission locale du paludisme en 2013. En 2012, le nombre total de cas de paludisme confirmés par un examen parasitologique a dépassé 1,3 million, ce qui ne représente que 10 % des cas estimés dans la Région. Le nombre de décès notifiés attribués au paludisme s’élevait à 2307, dont 84 % au Soudan et au Soudan du Sud (Tableau 1)5. La nécessité de renforcer les systèmes de diagnostic et de surveillance demeure un défi majeur dans les pays où la charge de la morbidité est élevée, en particulier au Pakistan, en Somalie et au Soudan. On note quelques améliorations en Afghanistan et au Yémen, en particulier concernant l’élargissement du système d’informations sur le paludisme. Une flambée épidémique de paludisme survenue à Djibouti a fait apparaître la nécessité urgente de développer les capacités du programme de lutte contre la maladie et de renforcer la préparation aux épidémies, notamment en matière de disponibilité des diagnostics, des médicaments antipaludiques, des produits de lutte antivectorielle ainsi que de personnels formés.

Deux pays, l’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran, ont mis sur pied avec succès une stratégie d’élimination du paludisme, en dépit des défis auxquels ils sont confrontés dans les zones frontalières avec le Yémen et le Pakistan respectivement. Les déplacements de population à partir de pays d’endémie palustre vers des pays exempts de la maladie sont en augmentation, ce qui entraîne davantage de cas de paludisme importé et augmente le risque de réintroduction de la transmission locale de la maladie ou la survenue de flambées à petite échelle, tels que les cas locaux signalés à Oman et en Tunisie (Tableau 2). Avec le soutien de l’OMS, six pays ont conduit des examens conjoints approfondis de leur programme de lutte contre le paludisme, impliquant des parties prenantes et des partenaires clés.

Tableau 1 Cas de paludisme déclarés dans les pays fortement touchés

Tableau 1

Cas de paludisme déclarés dans les pays fortement touchés

Pays

2011

 

2012

 

2013

Total des cas déclarés

Cas confirmés

 

Total des cas déclarés

Cas confirmés

 

Total des cas déclarés

Cas confirmés

Afghanistan

482 748

77 549

 

391 365

54 840

 

319 742

46 114

Djiboutia

232

ND

 

25

25

 

1 687

939

Pakistan

4 065 802

334 589

 

4 285 449

290 781

 

3 472 727

281 755

Somalie

41 167

3 351

 

59 709

18 842

 

ND

ND

Soudana

1 246 833

506 806

 

1 001 571

526 931

 

989 946

592 383

Soudan du Sud

795 784

112 024

 

1 125 039

225 371

 

ND

ND

Yémen

142 147

90 410

 

165 678

109 908

 

149 451

102 778

ND : Données non disponibles
a Seuls les cas confirmés par la microscopie sont déclarés 

L’accès au traitement antipaludique, aux insecticides et aux moustiquaires imprégnées d’insecticide à action durable s’améliore dans l’ensemble des pays endémiques. Près de onze millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide de ce type ont été distribuées en 2011 et 2012 dans les pays ou le paludisme est endémique. En Afghanistan, la couverture opérationnelle dans les districts ciblés à haute transmission devrait dépasser 70 %, et au Pakistan, la couverture opérationnelle dans les zones ciblées était de 41 % à la fin 2013. La confirmation des cas de paludisme, par microscopie ou par test de diagnostic rapide, demeure un défi majeur ; cependant, on observe à des progrès encourageants en Afghanistan et au Yémen.

Le projet conjoint OMS, Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sur les alternatives durables au DDT pour la lutte antivectorielle a débuté avec succès en République islamique d’Iran, au Maroc, au Soudan et au Yémen. Les capacités nationales en matière de gestion vectorielle intégrée ont été renforcées dans plusieurs pays.

On a assisté à des succès remarquables dans le domaine des maladies tropicales négligées. En effet, le nombre de cas de dracunculose au Soudan du Sud a baissé de 78 % en 2013 (121 cas) par rapport à 2012. Trois cas ont cependant été identifiés au Soudan (État du Sud-Darfour) après près de dix années sans notification de cas. Les enquêtes préliminaires semblent indiquer la réintroduction du parasite en provenance du Soudan du Sud. En ce qui concerne la filariose lymphatique, la vérification de l’élimination de la transmission s’est achevée au Yémen et dans 80 % des zones précédemment touchées de l’Égypte. L’espoir d’obtenir des succès similaires au Soudan demeure. Le plus grand programme de lutte contre la schistosomiase actuellement en cours dans le monde est entré dans sa troisième année au Yémen, avec un nombre record d’interventions en 2013 ; en effet, près de 40 millions de comprimés de praziquantel ont été distribués à environ 13 millions de personnes. Une évaluation de l’impact menée dans certains districts sentinelles a montré que les niveaux d’infection ont baissé de plus de la moitié depuis le début du projet. On espère que le programme continuera de fonctionner et d’atteindre ses objectifs, et également de server d’étude de cas aux autres programmes de la Région, comme au Soudan et dans d’autres pays.

Au cours du dernier trimestre 2013, les données sur la leishmaniose dans la Région couvrant les quinze dernières années, ainsi que des cartes et graphiques interactifs, ont été mis à disposition à l’Observatoire régional de la santé de l’OMS. Plusieurs pays ont élaboré des directives nationales pour la lutte contre la leishmaniose et la prise en charge des cas. Afin d’évaluer l’impact des directives techniques de l’OMS sur la leishmaniose, un projet d’évaluation de l’impact a débuté au Maroc.

Tableau 2 Cas confirmés par l’analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et les pays d’endémicité palustre faible à modérée

Tableau 2

Cas confirmés par l’analyse parasitologique dans les pays où la transmission est inexistante ou sporadique et les pays d’endémicité palustre faible à modérée

Pays

2011

2012

2013

Nombre total des cas déclarés

Autochtones

Nombre total des cas déclarés

Autochtones

Nombre
total des cas déclarés

Autochtones

Arabie saoudite

2 788

 69

3 406

 82

2 513

 34

Bahreïn

186

 0

 233

 0

 ND

 ND

Égypte

 116

 0

 206

 0

 262

 0

Émirats arabes unis

5 242

0

5 165

 0

4 380

 0

Iraq

 11

 0

 8

 0

 8

 ND

Iran, République islamique d’

3 239

1710

1 629

787

 1 373

 519

Jordanie

 58

 0

 117

 0

 56

 0

Koweït

 476

 0

 358

 0

 291

 0

Liban

 83

 ND

 115

 0

 133

 0

Libye

 ND

 ND

 88

 0

 ND

 ND

Maroc

312

 0

 364

 0

 314

 0

Oman

1 531

 13

2 051

 22

 ND

 ND

Palestine

 ND

 ND

0

 0

 ND

 ND

Qatar

 673

 0

 708

 0

 728

 0

République arabe syrienne

 48

 0

 42

 0

 22

 0

Tunisie

 67

 0

 70

 0

 68

 0

ND : Données non disponibles

Vaccinations et vaccins

En 2013, les principaux défis des programmes de vaccination ont été l’instabilité politique et l’insécurité, qui ont eu des conséquences sur la mise en œuvre d’activités mobiles et de proximité en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen, et qui ont gravement compromis la vaccination systématique en République arabe syrienne. La nécessité de renforcer les capacités gestionnaires et l’engagement pour la vaccination systématique ainsi que les priorités concurrentes constituent des obstacles dans certains pays. Il faut également assurer la disponibilité des ressources financières pour la mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires contre la rougeole et le tétanos, l’introduction de nouveaux vaccins dans les pays à revenu intermédiaire et le cofinancement dans les pays éligibles au soutien de l’Alliance GAVI ainsi que le déploiement d’activités visant à améliorer la couverture vaccinale dans les pays ou celle-ci est faible.

En dépit de ces obstacles, la réalisation des objectifs régionaux de vaccination systématique a été maintenue pour la grande majorité des indicateurs en 2013. Quatorze pays de la Région ont atteint la cible de 90 % de la couverture vaccinale systématique par la troisième dose du vaccin antidiphtérique-antitétanique- anticoquelucheux ; et le Yémen est en passe d’atteindre cet objectif.

Onze pays ont atteint un taux de couverture d’au moins 95 % pour la première dose du vaccin à valence rougeole (MCV1) au niveau national et dans la plupart des districts ; et vingt et un pays ont administré la deuxième dose (MCV2) avec différents niveaux de couverture. Afin de renforcer l’immunité de la population, des campagnes nationales de vaccination contre la rougeole ciblant plusieurs tranches d’âge ont été menées en Iraq, en Jordanie, au Liban, au Maroc, au Pakistan, en République arabe syrienne et au Soudan, et des journées de la santé de l’enfant ont été organisées en Somalie. Pour ce qui est de la surveillance de la rougeole, tous les pays ont mis en place une surveillance en laboratoire basée sur les cas. Malgré les défis actuels dans la Région, six pays ont signalé une très faible incidence de la rougeole (moins de 5 cas pour un million d’habitants), dont trois pays qui ont indiqué une incidence zéro et qui seront soumis prochainement à une vérification de l’élimination de la maladie. La crise en République arabe syrienne a entraîné des flambées de rougeole en Iraq, au Liban et en République arabe syrienne, ainsi qu’en Jordanie, pays exempt de rougeole depuis trois ans. En réponse à cette situation, des activités de vaccination supplémentaires contre la rougeole ont eu lieu, avec un appui soutenu de l’OMS et en collaboration avec plusieurs partenaires. Conformément au renforcement des efforts en vue d’atteindre la cible de l’élimination de la rougeole, la troisième Semaine régionale de la vaccination s’est concentrée sur l’élimination de la vaccination sur le thème : « Éliminons la rougeole maintenant ».

L’élimination du tétanos maternel et néonatal a été documentée en Iraq. Cinq pays n’ont pas encore atteint l’élimination de la maladie (Afghanistan, Pakistan, Somalie, Soudan et Yémen) et Djibouti n’a pas encore fourni ses données à cet égard.

En ce qui concerne l’introduction de nouveaux vaccins, d’importants progrès ont été réalisés. Le vaccin anti-Hib est désormais utilisé dans vingt pays, le vaccin antipneumococcique dans quatorze pays, et le vaccin antirotavirus dans huit pays. Ces chiffres dépassent la cible fixée pour 2013. Le vaccin anti-Haemophilus influenzae type b (Hib) a été introduit en Somalie, le vaccin antipneumococcique en Afghanistan et au Soudan, le vaccin antirotavirus en Arabie saoudite. La Libye a introduit le vaccin antipneumococcique, le vaccin antirotavirus, le vaccin contre le papillomavirus humain, le vaccin contre le méningocoque ; et le Soudan a mis en oeuvre avec succès la deuxième phase de la campagne de vaccination par le vaccin antiméningococcique (atteignant une couverture de plus de 95 %).

Afin de préserver les acquis eu égard aux résultats attendus au niveau régional, l’OMS a fourni un appui non négligeable aux pays. Des examens complets des programmes de vaccination, des réseaux de surveillance des nouveaux vaccins, et une évaluation de la gestion efficace des vaccins ont été réalisés dans plusieurs pays. Un appui important a également été fourni aux pays dans le cadre des préparatifs en vue de l’introduction de nouveaux vaccins. Les capacités ont été renforcées dans les pays en matière de qualité des données, de surveillance des maladies évitables par la vaccination, du suivi et de l’évaluation ainsi que de la surveillance en laboratoire de la rougeole, de la méningite bactérienne, de la pneumonie bactérienne et du rotavirus. L’OMS a continué de coordonner le système externe de contrôle de la qualité des laboratoires et l’accréditation des laboratoires pour la rougeole.

La mise en œuvre de la réglementation et de la production des vaccins rencontre un certain nombre de difficultés liées au manque de ressources humaines dotées des compétences appropriées, et à l’insuffisance des ressources financières. Les capacités de réglementation ont été renforcées dans cinq pays producteurs de vaccins, en particulier dans le domaine de la pharmacovigilance vaccinale, de la communication en matière de sécurité vaccinale et de l’octroi de licence pour les vaccins. En ce qui concerne la surveillance post-commercialisation, quatre pays - République islamique d’Iran, Maroc, Soudan et Tunisie – contribuent actuellement à l’Initiative mondiale pour la sécurité des vaccins, lancée en 2012.

Sécurité sanitaire et réglementation

L’incidence des maladies infectieuses émergentes et réémergentes représente une menace permanente pour la sécurité sanitaire régionale. L’OMS a fourni un appui non négligeable pour maîtriser les flambées épidémiques d’hépatite E au Soudan du Sud, d’hépatite A en Jordanie et dans le nord de l’Iraq, de dengue au Pakistan, de méningite méningococcique au Soudan du Sud, de fièvre jaune au Soudan et de fièvre hémorragique Crimée- Congo en Afghanistan et au Pakistan. De plus, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS- CoV), nouveau virus respiratoire qui a émergé en 2012, a continué de se propager à plusieurs pays. Six pays de la Région ont désormais signalé des cas de MERS-CoV confirmés en laboratoire.

En 2013, l’OMS a fourni un appui stratégique et technique pour l’évaluation des risques, l’investigation sur le terrain et la détection des flambées généralisées dans plusieurs pays, permettant ainsi de limiter leur propagation et de réduire l’impact sanitaire. Des missions sur le terrain ont été conduites en Arabie saoudite, au Qatar et en Tunisie pour endiguer les flambées épidémiques provoquées par le MERS-CoV. Des flambées épidémiques d’hépatite A ont été efficacement maîtrisées en Jordanie et dans le nord de l’Iraq par les autorités sanitaires nationales suite à la mise en œuvre de mesures de santé publique recommandées par l’OMS à la suite d’investigations conjointes sur le terrain. Des mesures de préparation aux épidémies ont été renforcées dans tous les pays touchés par la crise syrienne grâce à la mise en place de systèmes de surveillance d’alerte précoce pour les flambées de maladies en Iraq, en Jordanie, au Liban et en République arabe syrienne ; ainsi que le renforcement des moyens diagnostiques de laboratoire en vue de la détection des épidémies.

Compte tenu de la menace persistante que représente le MERS-CoV, le système de surveillance sentinelle des infections respiratoires aiguës sévères s’est élargi dans plusieurs pays afin de maintenir les capacités à détecter, diagnostiquer et riposter aux flambées causées par tout nouveau virus grippal ou respiratoire. La vigilance de santé publique concernant le MERS-CoV a été maintenue durant toute l’année par une surveillance renforcée et l’amélioration d’autres mesures régionales de préparation de santé publique. Des réunions techniques, des consultations et des sessions de formation ont été organisées. De plus, des orientations stratégiques et des conseils ont été élaborés collectivement avec d’autres autorités nationales de santé en vue d’améliorer le niveau de préparation régional face à cette nouvelle infection.

En raison du manque de données représentatives, la compréhension de la charge et de l’ampleur des schémas de résistance des pathogènes à différents micro-organismes demeure très limitée dans la Région. Afin de donner suite à la résolution EM/RC60/R.1 du Comité régional, une série d’orientations stratégiques ont été élaborées dans le cadre d’un processus consultatif afin que l’ensemble de mesures en six points de l’OMS sur la résistance aux antimicrobiens puisse se traduire par un cadre d’action sur l’endiguement de la résistance antimicrobienne. Un cadre stratégique a été élaboré pour le dépistage précoce et le diagnostic des maladies zoonotiques ainsi que la lutte contre celles-ci. Des progrès ont également été accomplis en ce qui concerne l’élaboration d’un cadre stratégique pour la lutte contre le choléra et autres maladies diarrhéiques épidémiques ; et d’un cadre stratégique pour la lutte contre les infections respiratoires aiguës potentiellement et épidémiques et leur prévention.

En juin 2012, la République islamique d’Iran était le seul pays prêt à mettre en œuvre le Règlement sanitaire international (2005) ; tous les autres États Membres avaient obtenu une prorogation de deux ans pour la mise en œuvre du Règlement d’ici juin 2014, à l’exception de la Somalie qui n’avait pas rempli les exigences pour bénéficier d’une telle prorogation. Malgré les progrès réalisés pour satisfaire aux obligations du Règlement (estimé à 70 % dans toute la Région à la fin 2013), en particulier les capacités relatives à la surveillance, l’action, les services de laboratoire et les événements d’origine zoonotique, il reste encore beaucoup de défis à relever. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les capacités en matière de gestion des évènements chimiques, radiologiques et nucléaires ainsi que les points d’entrée et la préparation. Cela s’explique par le manque de lois de santé publique et autres instruments juridiques et administratifs de soutien ; la faible coordination entre les différents partenaires au niveau national et avec les pays voisins ; la forte rotation des personnels qualifiés ; l'insuffisance des capacités financières pour couvrir les activités prévues ; et l’instabilité géopolitique dans certains États Parties au Règlement. La Figure 2 montre le niveau de mise en place des capacités dans la Région à la fin 2013.

Règlement sanitaire international (2005) : niveau de mise en place des capacités principales dans la Région de la Méditerranée orientale, 2013

Règlement sanitaire international (2005) : niveau de mise en place des capacités principales dans la Région de la Méditerranée orientale, 2013

Source: Résumé du Rapport des États Parties 2013 sur la mise en place des capacités principales du RSI. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2014.

L’émergence du MERS-CoV a davantage mis en évidence l’importance du Règlement et le fait que les menaces épidémiques et pandémiques sont en augmentation. L’OMS a collaboré étroitement avec les États Parties afin de sensibiliser au Règlement et aux engagements y relatifs, et a facilité le partage d’informations entre les pays et avec d’autres régions de l’OMS. La collaboration a été renforcée avec les organisations internationales, les institutions des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, les centres collaborateurs de l’OMS et les réseaux d’excellence afin d’aider les pays à intensifier la mise en œuvre du Règlement. L’appui aux autorités nationales dans leur riposte aux flambées, notamment la flambée de MERS- CoV, a été géré dans le cadre du Règlement.

L’OMS a continué de fournir un soutien technique aux États Parties pour faire le point sur la mise en œuvre du Règlement et pour élaborer des plans nationaux visant à s’attaquer aux lacunes en ce qui concerne les capacités requises. Il est prévu qu’un nombre important d’États Parties de la Région demande une nouvelle prolongation pour la mise en œuvre des dispositions du Règlement d’ici à juin 2016.


4 L’OMS a reçu les données sur le dépistage des cas de tuberculose une année plus tard. Par conséquent, les données relatives au dépistage des cas concernent l’année 2012 tandis que les données sur l'issue du traitement concernent l’année 2013.

5 Depuis mai 2013, le Soudan du Sud est un État Membre de la Région OMS de l’Afrique

 
Préparation et riposte aux situations d’urgence PDF Imprimer

Aperçu

On a assisté en 2015 à une détérioration significative de la situation humanitaire dans la Région de la Méditerranée orientale. La crise au Yémen a été déclarée situation d’urgence de niveau 3 par les Nations Unies en juillet 2015 et la Région compte actuellement trois situations d’urgence de niveau 3, dont les crises en Iraq et en République arabe syrienne. D’une manière générale, en 2015, plus de 62 millions de personnes avaient besoin de services de santé du fait des situations d’urgence dans l’ensemble de la Région, qui exercent une pression considérable sur des systèmes de santé déjà affaiblis et débordés. Les pénuries de personnel médical spécialisé, de médicaments et de matériel médical ainsi que d’autres ressources sanitaires, en particulier dans des zones où l’accès de l’OMS et des partenaires est limité, ont eu un grave impact sur la prestation de services de santé, contribuant à la détérioration de l’état de santé de certains patients et à l’augmentation du nombre de décès évitables.

Suite à l’escalade de la violence au Yémen en mars, la situation humanitaire et sanitaire s’est rapidement détériorée pour se transformer en l’une des pires crises humanitaires à l’échelle mondiale. Plus de 14 millions de personnes, dont 2,4 millions de personnes déplacées, avaient besoin de services de santé à la fin de l’année. Des pénuries d’agents de santé et de médicaments, associées à des pénuries de carburant, ont mené à l’effondrement progressif du système de santé. En décembre, près de 25 % des établissements de santé n’étaient pas opérationnels et la couverture vaccinale avait diminué de 15 % par rapport à la même période en 2014. Un accès limité aux services de soins de santé et la mauvaise répartition des ressources en eau salubre et des services d’assainissement a entraîné une augmentation des cas de maladies endémiques comme le paludisme, la dengue et les maladies diarrhéiques aiguës.

En raison du conflit en Iraq, 3,2 millions de personnes au total ont été contraintes de quitter leur foyer lors de plusieurs vagues massives de déplacement de populations, et lors de nombreuses vagues moins importantes entre janvier 2014 et janvier 2016. Ces individus viennent s’ajouter au 1,1 million de personnes déjà déplacées pour fuir des zones de violence. On estime qu’environ 10 millions d’Iraquiens requièrent une aide mais que les partenaires humanitaires ciblent seulement 7,3 millions des individus ayant le plus grand besoin d'assistance en raison des ressources limitées à leur disposition. Par ailleurs, plus de 220 000 réfugiés syriens vivent actuellement en Iraq, principalement dans la région du Kurdistan.

En République arabe syrienne, 2015 a été l’année la plus difficile depuis le début de la crise à la fois pour les Syriens et pour les intervenants humanitaires, avec une augmentation du nombre de personnes nécessiteuses qui est passé de 12,2 millions en 2014 à 13,5 millions en 2015, et plus de 1,2 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays dans le courant de l’année. Le système de santé a continué de faire face à des défis dans la prestation de soins de santé en raison de cette détérioration, avec plus de la moitié des hôpitaux publics et des établissements de soins de santé primaires publics fermés ou partiellement opérationnels. Les Syriens ont été confrontés à un besoin croissant de soins de traumatologie puisque plus de 25 000 individus étaient blessés chaque mois, ainsi qu’à un besoin croissant de services de santé mentale, de services de santé génésique et de traitements contre les maladies non transmissibles telles que le diabète et les maladies rénales. Les taux de malnutrition ont augmenté, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans. Près des deux tiers de la population ne disposait pas d’un accès à de l’eau salubre, ce qui générait un risque accru de contracter des maladies à transmission hydrique.

La situation sanitaire en Libye s’est rapidement détériorée du fait de la propagation du conflit et des désaccords politiques, des faiblesses du système de santé héritées du passé et de la diminution des investissements dans le secteur de la santé. Pour mieux rendre compte de l’ampleur des besoins, la crise en Libye a été déclarée situation d’urgence de niveau 2 début 2016. Au total, 2,8 millions de personnes avaient besoin d’assistance humanitaire à la fin de l’année, parmi lesquelles 1,9 million de personnes nécessitant des services de santé. Plus de 430 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence incessante. Les hôpitaux sont à la fois surpeuplés et obligés de fonctionner avec des capacités fortement réduites, les fournitures et les médicaments essentiels font défaut, l’approvisionnement en électricité et en eau est souvent perturbé et les agents de santé étrangers ont quitté le pays. Les patients souffrant de maladies non transmissibles et de troubles mentaux disposent d’un accès limité aux soins de santé, et l’on observe une absence flagrante de services pour les personnes handicapées et des dizaines de milliers de blessés de guerre.

Au Soudan, près de 250 000 personnes nouvellement déplacées sont venues s’ajouter à la vague déjà massive de personnes déplacées en 2015. À la fin de l’année, un total de 420 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et nécessitant une assistance sont restées au Darfour, bénéficiant d’un accès limité aux services de soins de santé primaires essentiels. Dans les cinq états du Darfour, 36 % des établissements de santé publique ne sont pas opérationnels, et seulement 24 % de ceux qui sont opérationnels proposent une offre standard de services. Les pénuries de médicaments et de fournitures et le manque de personnel et d’infrastructures ont continué de détériorer la qualité des services de santé.

Au Pakistan, l’afflux soudain à Bannu de personnes déplacées à l’intérieur du pays en provenance du Nord‑Waziristan s’est traduit par une saturation des ressources et des services de santé et par une augmentation de la demande de gestion des risques liés à l’hygiène du milieu et aux flambées épidémiques de maladies transmissibles.

Les catastrophes naturelles ont continué d’avoir un effet dévastateur sur les populations dans la Région. En octobre 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,5 a frappé le nord de l’Afghanistan et le Pakistan, faisant des centaines de victimes et des milliers de blessés et endommageant et détruisant des milliers d’habitations. Atteindre les populations en détresse a représenté le défi le plus important dans au moins 194 villages touchés par le tremblement de terre. Un second tremblement de terre de magnitude 6,3 a frappé la région frontalière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan en décembre, faisant des dizaines de blessés.

Enjeux et riposte de l’OMS

La Région est à l’origine des plus gros déplacements de population à l’échelle mondiale, principalement en raison de la crise syrienne. Plus de 60 % de l’ensemble des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays proviennent de la Région. Les réfugiés venaient principalement de Syrie, d’Afghanistan et de Somalie, et la Syrie, l’Iraq, le Soudan et le Yémen accueillaient la plus grande part de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Alors que la Turquie est devenue le pays d’accueil de réfugiés syriens le plus important en 2015, le Liban, pays de quatre millions d’habitants, reste le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde par habitant, avec un nombre total de réfugiés représentant un tiers de sa population totale. En Jordanie, les Syriens représentent 10 % de la population.

En novembre, l’OMS a organisé une réunion de haut niveau consacrée à la santé des réfugiés et des migrants à Rome. Les pays se sont accordés sur la nécessité d’élaborer un cadre de collaboration pour la santé des réfugiés et des migrants et ils ont reconnu le besoin urgent de renforcer la collaboration entre les pays d’origine, de transit et de destination. Afin de développer cette collaboration interrégionale, une consultation technique s’est tenue au Caire en mai 2016.

La forte demande de services de santé des réfugiés et des communautés d’accueil vulnérables de la Région a continué d’exercer une grosse pression sur les infrastructures de santé publique, entraînant une saturation des dossiers, une surcharge de travail pour les personnels de santé et des pénuries de médicaments et de fournitures.

Dans certains établissements de santé s’occupant de réfugiés syriens et d’Iraqiens déplacés dans le nord de l’Iraq, les personnels de santé ont rapporté que leur nombre de dossiers de patients avait augmenté de près de 200 %.

Les besoins prioritaires des réfugiés syriens comprennent les soins de santé mentale, les services de santé génésique, les services de santé de la mère et de l’enfant (y compris la vaccination), la surveillance des maladies transmissibles, la prise en charge des maladies non transmissibles, les services d’hygiène du milieu et les soins aux victimes de traumatismes et aux brûlés. Les soins de traumatologie et de chirurgie sont restés une priorité pour la population de réfugiés. La malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes en âge de procréer parmi les réfugiés a représenté un problème fondamental. Des problèmes supplémentaires se sont posés, parmi lesquels une faible utilisation des soins prénatals et des taux élevés de césariennes, de maladies diarrhéiques de l’enfant, d’infections aiguës des voies respiratoires et des carences en micronutriments.

Étant donné que la majorité des réfugiés vivent en dehors des camps, ils ont été exposés, ainsi que les communautés d’accueil, à un risque plus élevé de contracter des maladies du fait de la surpopulation, de l’accès restreint à de l’eau ne présentant pas de risque sanitaire et à des services d’assainissement et des différents degrés d’accès aux services de soins de santé primaires. Dans les pays accueillant des réfugiés syriens, l’OMS a fourni une assistance technique aux ministères de la santé et aux autres partenaires sur des questions prioritaires de santé publique. Elle soutient également la prestation de services de soins de traumatologie, la prise en charge des maladies non transmissibles et l’extension de programmes de santé mentale nécessaires d’urgence. L’OMS a également renforcé et étendu les systèmes d’alerte et d’intervention rapides pour lutter contre les maladies transmissibles. En vue d’étendre les capacités nationales, les partenaires, les agents de santé de première ligne et les responsables de la surveillance ont été formés au dépistage et à l’intervention rapide face aux flambées épidémiques et aux menaces pour la santé publique.

Dans tous les pays traversant des conflits politiques, la fourniture d’aide humanitaire a été entravée par des contraintes de sécurité et un accès limité pour les partenaires de santé aux populations se trouvant dans certaines zones, ainsi que par un blocage de certaines routes et certains points d’entrée, rendant impossible le transport et l’approvisionnement en médicaments et en fournitures médicales. En Syrie, en Iraq et au Yémen, 30 % des populations touchées en moyenne se trouvaient dans des zones difficiles d’accès ou assiégées.

Dans le cadre de l’approche couvrant l’ensemble de la Syrie adoptée suite aux résolutions 2165 et 2191 du Conseil de sécurité des Nations unies, en 2015, l’OMS a dirigé la coordination du groupe de responsabilité sectorielle Santé dans trois centres d’activité (Damas, Amman et Gaziantep). La riposte de l’OMS en cas d’urgence sanitaire a eu pour objectif d’atteindre les Syriens dans toutes les régions du pays, y compris dans les zones difficiles d’accès et assiégées.

À l’échelle nationale, l’OMS a élargi et renforcé ses partenariats, avec un total de 67 organisations non gouvernementales locales en Syrie, dont la plupart sont opérationnelles dans les zones difficiles à atteindre et contrôlées par l’opposition ; 34 dispensaires mobiles ont été mis à la disposition des organisations non gouvernementales pour soutenir la fourniture de services de soins de santé essentiels dans l’ensemble du pays. L’OMS a également décentralisé sa présence en Syrie à travers un système de 59 points de contact médicaux, dont 36 dans des zones difficiles d’accès et assiégées, qui fournissent une actualisation régulière de la situation à l’OMS.

Depuis janvier 2016, un meilleur accès aux zones de Syrie difficiles d’accès et assiégées a été obtenu. Pour la première fois en plus de deux ans, l’OMS a été en mesure de livrer des médicaments et des fournitures médicales d’importance vitale à 11 des 18 lieux assiégés. En 2015, 27 % (4,2 millions) des traitements médicaux fournis ont été distribués à des personnes dans le besoin dans 127 zones difficiles d’accès et assiégées dans le pays.

En Iraq, l’OMS a continué de diriger le groupe de responsabilité sectorielle Santé des Nations Unies dans différentes régions du pays et d’apporter un soutien sanitaire, incluant la prestation de soins de santé basiques au moyen de dispensaires mobiles et de centres de santé dans les camps, ainsi que des ambulances et des fournitures médicales aux autorités sanitaires fédérales et locales. L’OMS continue de remplir son mandat en tant que fournisseur de dernier recours, alors que la situation humanitaire connaît une aggravation et que le nombre de personnes déplacées augmente. Plus de4 millions de consultations médicales ont eu lieu tout au long de l’année, dépassant la cible initiale établie à 3,2 millions de consultations. Plus de 1,8 millions de personnes ont directement bénéficié des médicaments/fournitures et du matériel médical livrés par l’OMS et distribués dans l’ensemble du pays. L’accès à des services de soins de santé primaires dans les camps et les communautés d’accueil, y compris dans les zones difficiles d’accès, a été rendu possible par le déploiement de 27 dispensaires mobiles.

Au Yémen, des pauses humanitaires ont permis à l’OMS d’augmenter ses livraisons de médicaments et de fournitures médicales vers les zones touchées. L’OMS a également pu déployer des dispensaires mobiles dans des zones accueillant un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, et garantir le fonctionnement des services de santé à travers la fourniture de carburant et d’eau ne présentant pas de risque sanitaire. Début 2016, après plusieurs mois de blocage de l’accès à la ville de Taïz et en réponse aux besoins sanitaires d’urgence croissants, l’OMS a pu distribuer des médicaments et des fournitures médicales d’importance vitale. Ces fournitures comprenaient des kits de prise en charge des traumatismes, des kits sanitaires d’urgence interinstitutions, des kits pour le traitement des maladies diarrhéiques et des bouteilles d’oxygène, ainsi que des solutions de dialyse. L’OMS et les partenaires du groupe ont pu atteindre 7 millions de personnes entre mars et décembre 2015 en mettant à leur disposition des médicaments, des fournitures médicales, des équipes médicales et des dispensaires mobiles. Afin de garantir le fonctionnement du système de santé, l’OMS a fourni plus d’1 million de litres de carburant pour maintenir l’exploitation de 72 établissements de santé dont 51 hôpitaux, 7 grands centres, 6 dépôts de vaccins et 8 centres de dialyse rénale. Pour réduire le risque de maladies à transmission hydrique, l’OMS a livré 19 millions de litres d’eau potable, des fournitures d’hygiène et du matériel de nettoyage aux personnes déplacées dans tous les gouvernorats touchés.

L’escalade des conflits et l’ampleur massive de l’aide humanitaire dans la Région ont continué de faire courir d’importants risques aux agents de santé. En 2015, les attaques contre les agents de santé et les établissements de soins en Afghanistan ont augmenté de 50 % et la Syrie est actuellement le lieu le plus meurtrier du monde pour les agents de santé. Au Pakistan, cinq séries de campagnes de vaccination ont été annulées pour la seule année 2015 du fait de sérieuses menaces de sécurité. Cette tendance préoccupante se poursuit, et des attaques d’agents et d’établissements de santé dans la Région sont rapportées presque chaque mois. Dans un certain nombre de pays, l’OMS, en collaboration avec les partenaires de santé, tient à jour une base de données en temps réel sur les attaques portées aux établissements de soins et aux agents de santé, comme projet pilote fournissant une rétro-information en vue d’une action de sensibilisation pour faire cesser ces attaques et protéger les agents de santé.

Des pénuries de vaccins et de faibles taux de vaccination, associés à un mouvement de plus en plus massif de populations, ont fait augmenter les risques de flambées de poliomyélite et de rougeole chez les enfants. Dans les trois pays déclarés situations d’urgence de niveau 3, plus de 13 millions d’enfants au total ont été vaccinés contre la poliomyélite en 2015, y compris dans les zones difficiles d’accès, contrôlées par l’opposition et présentant un niveau de risque élevé. Pour la première fois en dix ans, une campagne nationale de vaccination contre la rougeole a été menée en Somalie en 2015, ciblant 4,4 millions d’enfants. À la suite de l’éradication de la poliomyélite en Somalie, où le dernier cas a été notifié en août 2014, des campagnes de vaccination contre la poliomyélite sont actuellement en cours. En Afghanistan, plus de 9 millions d’enfants ont été vaccinés contre la poliomyélite grâce à la vaccination aux niveaux national et infranational, venant s’ajouter au 1,2 million d’enfants à la frontière pakistanaise. Plus de 6 millions d’enfants ont été vaccinés contre la rougeole en 2015. En réaction à la flambée de rougeole qui frappe actuellement le Soudan, une campagne nationale a permis la vaccination de 8,6 millions d’enfants âgés de 6 mois à 15 ans.

Renforcer la surveillance des maladies en collaboration avec les autorités nationales reste une priorité pour l’OMS dans les pays déclarés en situation de crise. En Syrie, le système d’alerte et d’intervention rapides basé à Damas a été étendu, pour passer de 650 sites sentinelles en 2014 à 995 sites sentinelles en 2015, tandis que le réseau d’alerte et d’intervention rapides géré par le bureau de l’OMS à Gaziantep couvrait 517 sites sentinelles dans le nord de la Syrie. Ensemble, ces systèmes de surveillance ont pour objectif de couvrir tous les gouvernorats et toutes les populations de Syrie. En 2015 également, le système d’alerte et d’intervention pour la pollution de l’eau a été mis en place à Damas et dans Damas rural. En Iraq, un réseau d’alerte et d’intervention rapides (EWARN) comptant environ 80 sites sentinelles continue d’être développé. Les efforts de préparation ont également été intensifiés dans les pays voisins afin d’empêcher une propagation de la maladie au-delà des frontières nationales. Pour la première fois en Libye, un système d’alerte précoce pour lutter contre les maladies a été mis en place dans 100 sites sentinelles dans l’ensemble du pays.

Le nombre de patients victimes de traumatismes et nécessitant un traitement augmente progressivement. En Syrie uniquement, 1 million de personnes ont été blessées au premier trimestre 2015, soit une moyenne de 25 000 blessés par mois. Au Yémen, le nombre de morts et de blessés causés par les armes explosives entre janvier et juillet 2015 a été enregistré comme étant le plus élevé au monde. Cette augmentation, ainsi qu’une présence réduite sur le terrain des organismes d’aide en raison de l’insécurité, ont fait augmenter la demande qui pèse sur l’OMS et les partenaires pour combler les lacunes et assurer la disponibilité de services de soins de traumatologie et de chirurgie, ainsi que de services d’orientation‑recours. Plus de 17 millions de traitements médicaux ont été administrés aux patients atteints de maladies chroniques, de maladies transmissibles, victimes de traumatismes ou souffrant de maladies nécessitant des soins primaires et secondaires. Dans le nord de la Syrie, les partenaires en santé ont reçu une assistance technique, financière et/ou matérielle pour mener à bien 1,7 million de consultations médicales et mettre au monde près de 25 000 enfants. L’OMS a distribué des fournitures médicales pour soutenir environ 2000 interventions chirurgicales majeures dans un service de soins traumatologiques souterrain.

En Libye, l’OMS a fourni des kits de prise en charge des traumatismes, des kits sanitaires d’urgence et des médicaments d’importance vitale dont de l’insuline, des médicaments contre le VIH, des vaccins, des anesthésiques, et des médicaments contre la leishmaniose et la tuberculose en nombre suffisant pour traiter 300 000 personnes.

En Afghanistan, plus d’1,2 million de personnes ont bénéficié des services de soins de santé primaires grâce aux centres auxiliaires de santé temporaires et aux dispensaires mobiles mis à disposition par l’OMS, et plus de 300 000 personnes ont reçu des kits sanitaires d’urgence et des fournitures médicales.

À Djibouti, l’OMS a fourni des kits de prise en charge des traumatismes, des kits sanitaires d’urgence, des médicaments contre les maladies diarrhéiques, des antibiotiques, des antipaludiques et du matériel médical et des fournitures à l’hôpital régional d’Obock, qui fait face à une augmentation de 20 % de la demande de services de soins de santé en raison du camp de réfugiés de Markazi pour les réfugiés yéménites établis près de cette ville.

Au Soudan, l’OMS a distribué près de 600 tonnes de médicaments, de fournitures médicales, et de matériel et de fournitures dans le cadre du programme WASH (Eau, Assainissement et Hygiène) en quantité suffisante pour couvrir les besoins d’1,8 million de personnes. L’OMS a soutenu le fonctionnement de 24 dispensaires fixes et mobiles dans neuf états, couvrant les besoins de plus de 500 000 personnes.

L’OMS a apporté une aide au renforcement des capacités pour développer les compétences des personnels de santé et combler les lacunes générées par les pénuries de personnel. En Syrie, plus de 20 000 responsables et agents de santé dans l’ensemble du pays ont été formés dans des domaines tels que la prise en charge des traumatismes, les premiers secours, les soins de santé primaires, la santé génésique, la surveillance des maladies et la prise en charge des maladies non transmissibles. Au Yémen, plus de 50 équipes médicales mobiles et 20 équipes médicales fixes dans 11 gouvernorats ont été formées et déployées pour fournir un ensemble de soins de santé primaires intégrés. Une assistance a été apportée à 18 hôpitaux dans sept des gouvernorats les plus touchés, comprenant un soutien aux médecins, aux chirurgiens, aux gynécologues, aux psychiatres et aux nutritionnistes. En Iraq, plus de 10 000 professionnels de santé ont été formés aux domaines concernant la médecine d’urgence et 58 professionnels médicaux ont été déployés dans des camps de réfugiés dans le nord du pays.

Le renforcement des capacités a également été soutenu en Afghanistan, en Libye, en Somalie et au Soudan pour développer les capacités des personnels de santé dans les services d’urgence et pour le diagnostic pour la surveillance, la santé mentale et la lutte contre les maladies.

L’OMS et le groupe de responsabilité sectorielle Santé des Nations Unies dans les pays déclarés en situations d’urgence continuent d’être sous-financés. En 2015, les exigences de ce groupe de responsabilité sectorielle au niveau des plans de riposte des Nations Unies pour huit pays de la Région ont été financées à 39 %, tandis que l’OMS a été financée à hauteur de 36 %. Par conséquent, plusieurs programmes et services de santé en Iraq et en Somalie ont été limités et les services des dispensaires mobiles pour les communautés fragilisées en zone C de la Cisjordanie ont été interrompus pendant six mois.

Gestion des risques sanitaires

Afin de standardiser les mesures de préparation et de riposte aux situations d’urgence dans les pays, un plan de préparation aux situations d’urgence englobant l’ensemble des risques a été élaboré lors d’une consultation technique internationale, soulignant 10 mesures prioritaires à mettre en œuvre au niveau national et à aligner sur le RSI. La recherche opérationnelle a ainsi été menée dans cinq pays en vue de la validation du plan.

Un ensemble de documents génériques incluant des modes opératoires normalisés a été mis en place pour soutenir les plans d’urgence pour la préparation et la riposte face à Ebola ou à toute autre maladie infectieuse dans les pays. Un ensemble de documents de simulation à grande échelle a également été développé pour aider les pays à tester le niveau de préparation aux situations d’urgence de leur secteur sanitaire. L’ensemble a également été partagé avec tous les pays pour accélérer le processus de planification.

Une très grande attention a été portée au renforcement des capacités des établissements de santé et des hôpitaux pour la préparation et la riposte aux situations d’urgence. Un programme d’études complet dédié à la gestion des situations d’urgence et des risques de catastrophe a été mis au point pour soutenir les capacités de formation des responsables des hôpitaux et le premier cycle de la formation a été réalisé. L’outil OMS d’évaluation de la sécurité des établissements de santé a été mis au point et traduit en arabe et en français, répondant ainsi à la demande régionale.

Un programme de formation préalable au déploiement pour les urgences de santé publique a été établi et cinq formations sont prévues pour renforcer les capacités d’intervention de la Région. Ce programme a été rattaché au fichier d’experts à déployer en cas de crise humanitaire.

Mise en œuvre des stratégies adoptées par le Comité régional

Le domaine des situations d’urgence du Bureau régional a été renforcé à travers la restructuration et le déploiement de l’équipe d’urgence. Une restructuration supplémentaire aura lieu si nécessaire pour garantir la cohérence avec les réformes mondiales adoptées par le Conseil exécutif en janvier 2016. Le Centre régional pour les situations d’urgence et l’éradication de la poliomyélite a été inauguré à Amman en janvier 2016 en vue de poursuivre le travail de l’OMS pour l’éradication de la poliomyélite et en vue d’assurer la préparation organisationnelle aux situations d’urgence de différents niveaux et aux urgences de santé publique.

Le fonds de solidarité régional pour les situations d’urgence a été activé en janvier 2016 en vue de permettre le financement d’une riposte renforcée/rapide pour répondre aux catastrophes d’origine naturelle ou humaine dans la Région. Le centre de logistique de l’OMS, créé dans la Cité humanitaire internationale de Dubaï pour assurer l’approvisionnement, en temps opportun, en médicaments, en fournitures médicales et en matériel médical de première nécessité des pays de la Région et au-delà, a été rendu opérationnel en 2015.

Un groupe consultatif régional pour les situations d’urgence dédié à la préparation et la riposte aux situations d’urgence a été créé pour fournir au Directeur régional une assistance et des conseils indépendants dans les domaines politique et stratégique. La liste régionale affinée d’experts internes et externes à déployer en situation d’urgence a été étendue à travers des formations préalables au déploiement dans le domaine de la santé publique et de la communication sur les risques.

Alors que les situations d’urgence continuent d’avoir des implications transfrontalières, il devient nécessaire de garantir une approche plus systématique et efficace, à la fois à l’intérieur des pays et dans l’ensemble de la Région, pour répondre aux besoins sanitaires des populations touchées et s’assurer que les systèmes de santé dans tous les pays concernés continuent de fournir les services de santé nécessaires en urgence aux populations déplacées et aux communautés d’accueil. L’OMS reconnaît progressivement que les solutions aux principaux défis sanitaires nécessitent une coordination, des mesures et un engagement améliorés et étendus de la part d’autres secteurs. Une stratégie sanitaire efficace comprend l’inclusion des communautés touchées elles-mêmes, ainsi que des parties prenantes de différentes disciplines  gouvernement, acteurs non étatiques et parlement. Cette stratégie comprend des partenariats renforcés avec les autorités sanitaires, les organisations non gouvernementales et les responsables communautaires, et une coopération avec les établissements universitaires et les étudiants en médecine. Pour que cet effort aboutisse, l’OMS continuera de renforcer le système humanitaire et de soutenir les réformes en cours afin d’améliorer son fonctionnement en situation d’urgence.

L’OMS développe son action de plaidoyer en faveur de la protection des agents de santé et des établissements de soins accordée en vertu du droit international, y compris des Conventions de Genève, et en faveur de l’accès aux pays en conflit.

 


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