Eastern Mediterranean Health Journal | All issues | Volume 18, 2012 | Volume 18, issue 1 | La pharmacoépidémiologie : bases réglementaires, approches méthodologiques et champ d’application

La pharmacoépidémiologie : bases réglementaires, approches méthodologiques et champ d’application

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Revue

S. Ahid,1 K. Belaguide1 et Y. Cherrah1

الوبائيات الدوائية: الأسس التنظيمية، الأساليب المنهجية، ومجال التطبيق

سمير أحيد، خلود بلعكيد، يحيى شرَّاح

الخلاصة: إن الوبائيات الدوائية نظام يهدف إلى دراسة استخدام الأدوية وتقييم منافعها ومَضَارِّها في المجموعات السكانية الكبيرة. ويتطلب تحقيقُها الالتزام بالقوانين واتِّباع أسلوب تنظيمي يضمن السريَّة وحماية المعطيات الشخصية للمدروسين، كما يتطلب تحقيقُها معرفة جيدة بالأدوية وبالأمراض مصادر المعطيات المتاحة. وتضم الوبائيات الدوائية طرائق وبائية، يكون عامل التعرُّض فيها هو تناول الدواء، وتكون الأنماط الرئيسية المستعملة فيها هي الدراسات الأترابيَّة، ودراسة الحالات المشهَّدة، والدراسات المستعرضة. وينبغي أن يتمّ تطبيق هذه الطرائق منذ بداية الدراسة الوبائية الدوائية وفقاً لمعايير صارمة للجودة بُغْيَة تقليل تأثير التحيز إلى أقل قدرٍ ممكن، خشية التوصُّل إلى استنتاجات كاذبة. وتستعرض هذه الورقة الأسس التنظيمية للوبائيات الدوائية، والأساليب المنهجية المتّبعة فيها، ومجال تطبيقها.

RÉSUMÉ La pharmacoépidémiologie est une discipline visant à étudier l’utilisation des médicaments et l’évaluation de leurs effets bénéfiques ou indésirables sur de grandes populations. Sa réalisation requiert le respect de lois et le suivi d’une démarche réglementaire permettant d’assurer la confidentialité et la protection des données personnelles issues de ces études ; elle nécessite de disposer d’informations solides sur les médicaments et les pathologies en ayant recours aux différentes sources de données disponibles. La pharmacoépidémiologie reprend les méthodes propres à l’épidémiologie où le facteur d’exposition est constitué par la prise du médicament, et dont les principaux types utilisés sont les études de cohorte, études cas-témoins et études transversales. L’application de ces méthodes doit se faire selon des critères de qualité prévus dès la conception d’une étude pharmacoépidémiologique afin de minimiser l’effet des biais amenant à des conclusions erronées.

Pharmacoepidemiology: regulatory basis, methodological approaches and scope

ABSTRACT Pharmacoepidemiology is a discipline that studies the use of drugs and evaluation of their beneficial or adverse effects on large populations. It requires compliance with laws and maintaining a regulatory approach in order to ensure confidentiality and protection of personal data. It also requires good knowledge of drugs and diseases and the use of the different available data sources. Pharmacoepidemiology incorporates epidemiological methods (cohort, case-control and cross-sectional studies) where the exposure is drug intake. These methods must be applied at the conception of the pharmacoepidemiological study in order to minimize the effect of bias hich can lead to false conclusions. This paper reviews the regulatory basis, methodological approaches and scope of pharmacoepidemiology.

1Équipe de Pharmacoépidémiologie & Pharmacoéconomie, Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rabat (Maroc) (Correspondance à adresser à S. Ahid : This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it )

Reçu : 10/06/10 ; accepté : 22/06/10

EMHJ, 2012, 18(1):85-93


Introduction

L’arrivée d’un nouveau médicament s’accompagne de la publication et de la communication des résultats d’essais contrôlés démontrant l’efficacité et la tolérance du produit. Les conclusions que l’on peut tirer de ces essais sont régulièrement et quasi inévitablement limitées par certaines caractéristiques de ces études : par exemple, leur courte durée et le suivi d’un nombre limité de malades, ce qui ne permet pas de détecter les effets indésirables rares et ceux qui ne s’observent qu’en cas de traitement prolongé [1,2].

Ainsi, il y a toujours lieu de discuter la transposabilité des résultats de tels essais à une situation clinique réelle et leur généralisation à l’ensemble de la population. Il est donc nécessaire de disposer d’éléments plus objectifs et plus convaincants, ce qui est le but principal de la pharmacoépidémiologie qui s’impose comme une science incontournable de l’évaluation du médicament avec des techniques en constante innovation en vue de produire des connaissances pour évaluer le bénéfice et le risque de l’exposition à un médicament en situation réelle.

La pharmacoépidémiologie peut être définie comme la discipline mettant en application les méthodes et/ou le raisonnement épidémiologique(s) pour évaluer, souvent sur de grandes populations, l’efficacité, le risque et l’usage des médicaments [3]. Cette science d’évaluation assez récente fait appel à des études observationnelles pour déterminer les effets favorables et défavorables des médicaments dans la pratique courante après leur autorisation de mise sur le marché (AMM) [4].

Historique

Si l’on attribue la naissance sémantique du terme « pharmacoépidémiologie » à un article de D.H. Lawson paru dans le British Medical Journal en 1984, il faut de garder à l’esprit que la nouveauté du terme ne recouvrait pas une nouveauté absolue dans l’action [5].

En effet, la nécessité des études pharmacoépidémiologiques est apparue au début des années 1960 lors de l’épidémie de malformations liée à la prise de thalidomide par des femmes enceintes [4,6] et la survenue d’adénocarcinomes vulvaires chez des jeunes filles dont les mères avaient été traitées par le diéthylstilbestrol durant leur grossesse [7,8]. Puis il y eut l’épidémie de syndromes éosinophilie-myalgie liés à la consommation de tryptophane en 1989 [9] et les cas d’hypertension artérielle pulmonaire primitive associés à la prescription de dexfenfluramine comme anorexigène, ou encore la survenue d’atteintes valvulaires aux États-Unis causées par la fenfluramine en 1997 [10].

Deux ans plus tard, la cérivastatine utilisée en tant que hypolipémiant a été retirée du marché suite à l’apparition d’un risque de rhabdomyolyse [11]. On assista par la suite en 2004 au retrait du rofécoxib dont l’utilisation a été associée au risque de hausse d’infarctus du myocarde, les conflits d’intérêts ayant affecté les études de rofécoxib réalisées au début des années 2000 et avant le retrait du médicament par le laboratoire [12,13]. Il est probable que si ces études n’avaient pas entretenu le doute, cela aurait pu permettre un retrait anticipé, diminuant peut-être le nombre de victimes de ce médicament [14].

En novembre 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) suspend l’autorisation de mise sur le marché des médicaments contenant du benfluorex suite à une étude mettant en perspective son efficacité modeste dans la prise en charge du diabète de type 2 et confirmant le risque d’atteinte des valves cardiaques. Ce retrait a eu lieu avec un retard de dix ans au minimum selon l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) [15].

D’après ces exemples d’effets indésirables, on constate que depuis les années 1960, l’emploi thérapeutique de molécules a suscité l’intérêt des pharmacoépidémiologistes qui ont contribué par leurs études à l’évaluation du risque, de l’efficacité et de l’usage des médicaments. Les résultats de leurs études ont sans aucun doute aidé à promouvoir l’utilisation rationnelle des médicaments, qui mène à une meilleure qualité des soins de santé.

Notamment, les études réalisées suivent une méthodologie stricte ; elles sont élaborées et effectuées suivant un protocole précis, avec l’accord d’une commission d’éthique, et publiées. Il est important de signaler que les conflits d’intérêts des firmes peuvent, dans la réalité, fortement influencer les choix et aboutir ainsi à une « information » qui est incomplète et trompeuse.

Champ d’application

La pharmacoépidémiologie a trois principaux aspects qui sont les suivants.

La pharmacoépidémiologie comme outil sécuritaire 

La pharmacoépidémiologie intervient comme dispositif de détermination des effets favorables ou indésirables observés chez les populations réellement utilisatrices. Cette détermi-nation s’effectue à travers des effets cliniquement pertinents (qualité de vie, morbidité, mortalité) en faisant appel à une population bien plus importante, non sélectionnée et incluant l’analyse de la coprescription, des cofacteurs et les impacts écologiques [1,2,16].

La pharmacoépidémiologie comme outil d’évaluation de la prescription et la consommation 

Les études de prescriptions ont pour but la description (qualité, attitude) des acteurs de santé ou des utilisateurs d’un médicament et celle des conditions dans lesquelles ce médicament est utilisé (posologie, respect des contre-indications et des conditions d’arrêt du traitement, surveillance du traitement, modalités d’administration)[17].

Les études de consommation visent l’obtention d’informations sur les quantités, les volumes d’utilisation et les profils des médicaments utilisés, ainsi que l’évaluation de la population effectivement traitée [17].

La pharmacoépidémiologie comme outil d’évaluation des coûts 

La dimension économique est devenue indissociable de la médecine de soins. La pharmacoéconomie tient une place grandissante dans l’évaluation de l’ensemble des conséquences médico-économiques imputables à l’usage d’un médicament. Elle identifie, mesure et compare les coûts (ressources consommées) et les effets (bénéfices, avantages) [18,19].

Aspects réglementaires et législatifs

Les études pharmacoépidémiologiques sont des études observationnelles qui n’engendrent pas de modification de la prise en charge médicale habituelle des personnes concernées et ne portent pas atteinte à l’intégrité physique ou psychique du patient. Par conséquent, ces études ne s’inscrivent pas dans le champ d’application des lois relatives à la protection des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales. En revanche, les études pharmacoépidémiologiques conduisent à la constitution de fichiers informatiques comportant des informations nominatives ou indirectement nominatives sur les personnes participant aux études.

Plusieurs dispositifs interviennent pour protéger la vie privée et la confidentialité des informations des personnes impliquées dans la recherche. Ces dispositifs constituent un corps de règles résultant, outre de la loi, de règlements internes de sociétés savantes, de principes émanant d’instances représentatives et de règles de bonnes pratiques entre professionnels [20].

En France, au cours des deux dernières décennies, des lois ont été adoptées sur la protection des données qui régissent l’utilisation des renseignements personnels :

La loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés qui porte sur la collecte, l’enregistrement et la conservation des renseignements personnels [20]. Le contrôle de l’application de cette loi et de son respect est assuré par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) à laquelle tout protocole d’étude pharmacoépidémiologique traitant des données nominatives doit être soumis pour avis [21-23]. Lorsqu’il s’agit de données médicales, l’avis du Comité consultatif sur le traitement de l’information en matière de recherche dans le domaine de la santé (CCTIRS) est requis avant la soumission du dossier à la CNIL [24,25]. Après l’obtention des avis du CCTIRS et de la CNIL, l’étude pharmacoépidémiologique doit faire l’objet d’une soumission à la Commission ordinale de l’Ordre des médecins pour l’application de l’article L 4113-6 du Code de la Santé publique, du fait que les médecins observateurs seront rémunérés pour leur participation [26].

La loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés a été modifiée par la loi no 2004-801 du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel, dans le but de l’harmoniser avec le droit européen [20].

Aux États-Unis, il n’y a pas de loi d’ensemble (omnibus bill), régissant la protection des données. La tendance est plutôt d’élaborer des normes fédérales détaillées de protection de la vie privée applicables à divers secteurs de la société. En effet, en 1996, le Congrès américain a adopté une loi fédérale : il s’agit du Health Insurance Portability and Accountability Act (HIPAA) de 1996 qui prévient l’utilisation ou la divulgation, intentionnelle ou non intentionnelle, des renseignements personnels protégés sur la santé [27]. Cette loi fédérale a deux règlements, qui sont le Privacy Rule (règlement sur la confidentialité) et le Security Rule (règlement sur la sécurité des données).

Le Maroc dispose d’une loi nationale qui protège les données personnelles. Il s’agit de la loi n° 08-09 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, qu’on peut utiliser comme plateforme et cadre réglementaire régissant les études pharmacoépidémiologiques. Cette loi, promulguée par le Dahir n°1.09.15 en date du 18 février 2009, a été publiée au Bulletin officiel n°5711 du 23 février 2009 et suivie du décret n°2-09-165, en date du 21 mai 2009, lequel a été publié au Bulletin officiel n° 5744 du 18 juin 2009. Elle place le Maroc parmi les premiers pays arabes et africains disposant d’un système de protection aussi complet, et le positionne parmi les destinations sûres du point de vue de la circulation des données personnelles.

Sources de données en pharmacoépidémiologie

Les différentes sources de données permettent à la fois d’obtenir des informations plus ou moins détaillées sur l’exposition au médicament (nombre de boîtes prescrites, vendues, remboursées, données démographiques sur la population traitée) et sur les données de morbi-mortalité des pathologies d’intérêt avec lesquelles interfèrent ces médicaments [28,29]. On distingue principalement les différentes sources de données suivantes.

Littérature et Internet

Bases de données d’articles scientifiques

Elles présentent des références d’articles de revues (dépouillement d’articles de périodiques), d’ouvrages publiés ou de littérature grise (documents non publiés ou à nombre restreint d’exemplaires) [30-35]. Il existe de nombreuses bases de données bibliographiques.

Les bases de données bibliographiques internationales françaises, comme celles de l’Institut de l’information scientifique et technique, ou INIST (PASCAL, FRANCIS et articles@INIST) la base documentaire de la banque de données en santé publique (BDSP).

Les bases de données bibliographiques internationales étrangères, telles que PubMed (Medical litterature analysis and retrieval system online), The Cochrane Library et EMBASE. On cite aussi les bases BIOSIS previews, Current Contents, HealthSTAR, Web of Science.

Sites des agences gouvernementales et des sociétés savantes 

Les sites des agences gouvernementales diffusent des informations sur les médicaments, notamment des études et des statistiques.

En France, on trouve le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, le Haut Conseil de la santé publique, la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Il existe également plusieurs sociétés savantes selon la discipline dont elles relèvent : par exemple, American Society for Pharmacology and Experimental Therapeutics, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique, la Société française de santé publique, la Société marocaine de pharmacologie, la Société marocaine de pharmaco­vigilance, etc.

Bases de données

L’une des principales évolutions méthodologiques dans le domaine de la pharmacoépidémiologie a été l’émergence de bases de données de taille et de qualité substantielles. La constitution de ces bases informatisées qui regroupent des informations cliniques ou administratives relevées de façon systématique a grandement facilité la réalisation des études observationnelles. Elles comportent des informations démographiques, les motifs des consultations, les diagnostics, les prescriptions, les motifs d’hospitalisations éventuelles [34]. On peut classer les bases de données en deux groupes : les bases de données médicales et administratives [36,37].

Registres

Un registre est défini comme un recueil continu et exhaustif de données nominatives intéressant un ou plusieurs événements de santé dans une population géographiquement définie. Il est constitué à des fins de recherche épidémiologique et de santé publique par une équipe ayant les compétences appropriées [38,39].

Observatoires du médicament

L’observatoire du médicament est un organisme étudiant les médicaments après leur mise sur le marché. Il n’est pas unique, mais regroupe un ensemble de structures publiques et privées pouvant travailler ensemble ou séparément. C’est un outil précieux de la pharmacoépidémiologie. Cet observatoire a pour mission d’observer et d’analyser les pratiques quotidiennes de prescription et de consommation des médicaments, d’étendre les connaissances acquises lors des phases pré-AMM, de contribuer à la validation de nouvelles thérapeutiques et donc à l’extension d’AMM de médicament en ayant déjà une, et de contribuer à l’évaluation médicoéconomique des produits de santé [38].

Notifications de pharmacovigilance

La notification spontanée des effets indésirables des médicaments par les professionnels de santé constitue la pierre angulaire de tout système de pharmacovigilance et représente une source importante d’informations en pharmacoépidémiologie. Elle permet la surveillance de tous les médicaments nouveaux et anciens. Cette surveillance s’opère à grande échelle puisque 70 pays disposent actuellement de centres nationaux de pharmacovigilance.

Approches méthodologiques

L’approche pharmacoépidémiologique est généralement observationnelle en ce sens qu’elle se fixe pour objectif de décrire la réalité telle qu’elle est, sans intervention sur le cours naturel des évènements. Les études épidémiologiques d’observation utilisées en pharmacoépidémiologie sont les suivantes.

Les études transversales

Les enquêtes transversales sont des études épidémiologiques, principalement descriptives, évaluatives et parfois analytiques. Elles permettent de mesurer la prévalence d’une variable (exposition, événement, maladie, etc.) dans une population à un instant donné. En pharmacoépidémiologie, les études transversales peuvent, par exemple, être utilisées pour mesurer la prévalence d’une maladie ou d’un événement dans une population et la prévalence d’une exposition comme la consommation d’un médicament [39-49].

Les études de cohorte

L’étude de cohorte a pour but de rechercher l’existence d’une relation entre la survenue d’un problème de santé dans une population et la présence d’un facteur suspecté de pouvoir influencer cette survenue [50]. Le terme de cohorte désigne un groupe de sujets sélectionnés en fonction d’une ou de plusieurs caractéristique(s) commune(s), et suivis dans le temps dans le but d’identifier, de décrire ou de quantifier un phénomène [3].

Selon le moment de l’inclusion des sujets au sein de la cohorte, on distingue les cohortes fixes, dites encore fermées, dans laquelle toutes les personnes de la cohorte sont incluses au début de l’étude, sur une courte période, sans inclusion nouvelle au-delà, et les cohortes dynamiques, dites encore ouvertes dans lesquelles l’inclusion des personnes se poursuit au fur et à mesure que les premières personnes sont suivies, le temps de participation de chacune au suivi étant variable [29,51-57]

Les études cas-témoins

Les études cas-témoins sont des études épidémiologiques étiologiques qui mettent en évidence de façon rétrospective une relation entre une exposition à divers facteurs de risque potentiels et un état de santé. Elles comparent cette mesure de l’exposition entre le groupe de personnes malades, atteintes du problème de santé étudié (les cas), et le groupe de personnes indemnes de ce problème de santé (les témoins) [57,58].

En pharmacoépidémiologie, les études cas-témoins sont notamment intéressantes pour étudier l’association entre la prise d’un médicament et un événement indésirable de faible probabilité de survenue et/ou d’apparition retardée [59,60].

Les études écologiques

Une étude écologique est une étude ou analyse basée sur des données populationnelles globales (données agrégées), disponibles à l’échelon d’une région ou d’un pays [61]. Elles permettent de tester une hypothèse. Elles partent de données déjà colligées au niveau des populations et essaient de les mettre en relation [62-64]. Ces données recueillies portent sur la fréquence, au sein de groupes, d’un problème de santé d’une part, et de l’exposition à un facteur de risque d’autre part.

D’autres types d’études peuvent être rencontrées telles que les études cas-témoins intra-cohorte, les études cas-cohorte, les études cas croisé ou case-crossover et les études cas-population [3,65-68].

Notions de biais en pharmacoépidémiologie

Un biais est une erreur de raisonnement ou de procédure amenant à une représentation faussée de la réalité. Il revêt un caractère systématique et altère l’estimation dans un sens donné [3]. Ces erreurs méthodologiques sont très graves ; elles compromettent la validité de l’enquête et empêchent l’interprétation juste des résultats. Il faut les distinguer des erreurs aléatoires qui n’entraînent qu’un manque de précision sur le paramètre estimé [40]. En présence de nombreux biais, on ne peut plus étudier correctement l’association causale entre un facteur d’exposition et l’apparition d’une maladie, car les biais entraînent une distorsion de la réalité. L’effet d’un biais induit une surestimation de l’association, ou à l’inverse, une sous-estimation.

Il est habituel de regrouper les biais proprement dits en trois grandes catégories qu’il est important de prendre en compte, maîtriser et contenir dans des limites acceptables (cf. tableau 1).

Mise en place d’une étude pharmaco-épidémiologique

Avant qu’une étude puisse être entreprise, un important travail de préparation est nécessaire. Les détails administratifs et organisationnels doivent précéder le travail sur le terrain.

Revue de la littérature et formulation d’objectifs

La première étape de la conception d’une étude pharmacoépidémiologique consiste à avoir une « idée » de l’étude à réaliser. Il s’agit d’une idée créatrice libre qui germe généralement de l’expérience professionnelle ou du besoin de répondre à une question particulière. Lorsqu’on a une idée sur la nature de l’étude que l’on souhaite entreprendre, il faut déterminer l’état des connaissances à ce sujet et s’assurer, grâce à une bibliographie critique, que le problème n’a pas déjà été abordé et résolu [69,70].

Définition de la population étudiée et calcul de la taille d’échantillon

Il est essentiel de délimiter avec précision la collectivité où est réalisée l’étude : cette collectivité s’appellera la population cible. L’échantillonnage est réalisé le plus souvent par tirage au sort, ce qui garantit que tout sujet appartenant à la population peut faire partie de l’échantillon avec une probabilité connue [71-75].

Rédaction de protocole

Le protocole est la pierre angulaire d’un projet d’étude pharmacoépidémiologique : c’est le document dans lequel le but de l’étude, la méthode, la population étudiée et les analyses prévues sont décrits. Dans cette rubrique, on trouve les méthodes d’analyse statistique utilisées ainsi que le calcul du nombre de sujets nécessaires [69,76-81]. Les questions administratives et juridiques, les difficultés possibles et les limites, les délais de réalisation, les modalités de communication des résultats sont aussi abordés dans le protocole. Il faut écrire et suivre un bon protocole qui doit refléter les principes éthiques et légaux de la pharmacoépidémiologie.

Financement 

Une fois le protocole de l’étude rédigé, il faut réunir les fonds nécessaires à sa réalisation. Si le coût global du projet est faible, on peut envisager de réaliser l’étude avec les ressources disponibles. Mais les enquêtes pharmacoépidémiologiques sont souvent très coûteuses et nécessitent un financement important. On identifie alors les organismes de financement susceptibles d’être intéressés par le projet de recherche [20,82,83].

Réalisation de l’étude

L’étude commence par la recherche des médecins, pharmaciens, patients et bases de données. Les données recueillies pendant l’étude ne doivent concerner que ce qui a été défini dans le protocole, et faire l’objet d’un contrôle de la qualité qui doit être mis en œuvre dans les plus brefs délais possibles, de manière précise et intelligible [70,84,85].

Gestion des données 

Cette étape correspond à l’analyse des données qui consiste à éditer les tableaux et à calculer les paramètres statistiques prévus à la phase de planification.

Communication et publication des résultats 

Les résultats d’une étude pharmaco-épidémiologique doivent être valorisés et mis à la disposition de la communauté scientifique sous forme de publications. De même des communications orales dans des congrès scientifiques ou des manifestations professionnelles seront envisagées [69].

Conclusion

Aujourd’hui, les études pharmaco-épidémiologiques apportent des données indispensables sur la prescription médicale courante et permettent d’approcher, en situation réelle, une estimation valable du rapport bénéfice/risque d’un traitement médicamenteux permettant ainsi sa réévaluation. Cependant, cette discipline est confrontée à plusieurs défis, à savoir les possibilités de financement limitées, les restrictions réglementaires, les préoccupations de confidentialité, les possibilités de formation limitées et l’insuffisance des ressources en personnel.

Relever ces défis est l’affaire de tous les secteurs de santé publique, y compris les industries et les gouvernements. Le rapprochement entre ces différents partenaires permet d’appuyer et de soutenir le développement continu d’ études pharmacoépidémiologiques d’une grande rigueur scientifique afin de maximiser le bénéfice et minimiser le risque inhérent à tous les médicaments.

Les risques de conflits d’intérêts, dans la mesure où ces études peuvent être méthodologiquement controversées et susceptibles d’avoir un fort impact sur l’économie des laboratoires, sont enfin un enjeu à prendre en compte.

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