Image/Sebastian Meyer

Les maladies non transmissibles (MNT), dites maladies chroniques ou maladies liées au mode de vie, sont des maladies non contagieuses. Les MNT ont tendance à être de longue durée et sont le résultat d’une combinaison de facteurs génétiques, physiologiques, environnementaux et comportementaux. Les principales MNT sont les maladies cardio-vasculaires (telles que les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux), les cancers, les maladies respiratoires chroniques (bronchopneumopathie chronique obstructive et asthme) et le diabète. Ces maladies tuent le plus grand nombre de personnes au monde et représentent l'une des principales causes de décès dans la Région. Parmi les autres MNT, on compte l'hypertension, la maladie d'Alzheimer et l'ostéoporose.

Charge des MNT

Chaque année, plus de 2,8 millions de personnes dans la Région de la Méditerranée orientale meurent des principales MNT à elles seules. Les maladies cardiovasculaires sont responsables de la plupart des décès dus aux MNT, suivies par les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète (y compris les décès par insuffisance rénale dus au diabète). Les taux de troubles de santé mentale, en particulier de maladies dépressives et de troubles anxieux, sont également élevés dans les pays de la Région. Collectivement, les principales MNT sont responsables de 66 % de tous les décès dans la Région.

Plus de la moitié des décès dus aux MNT sont prématurés et surviennent avant l'âge de 70 ans, affectant des individus économiquement productifs, appauvrissant les familles et imposant un fardeau considérable aux systèmes de santé et aux économies nationales. Les MNT peuvent ainsi étouffer le potentiel de développement socioéconomique.

Personnes à risque

Plus de 150 millions de personnes vivent avec des MNT dans la Région de la Méditerranée orientale. Les enfants, les adultes et les personnes âgées sont tous vulnérables aux facteurs de risque qui contribuent aux maladies non transmissibles, qu'il s'agisse d'une mauvaise alimentation, de la sédentarité, de l'exposition à la fumée du tabac, de l'usage nocif de l'alcool ou de la pollution atmosphérique. Ces maladies sont entraînées par des forces qui comprennent l’urbanisation rapide non planifiée, la mondialisation des modes de vie malsains et le vieillissement des populations. Une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique peuvent se manifester chez les personnes sous forme d’une hypertension artérielle, d’une hyperglycémie, d’une élévation du taux de lipides sanguins et d’une obésité. Il s’agit de facteurs de risque métaboliques qui peuvent entraîner une maladie cardiovasculaire, la principale MNT en termes de décès prématurés.

Facteurs de risque des MNT

Facteurs de risque comportementaux modifiables

Des comportements modifiables,tels la consommation de tabac, une mauvaise alimentation, la sédentarité et l'usage nocif de l'alcool, augmentent le risque de décès dus aux MNT.

Facteurs de risque métaboliques

Les facteurs de risque métaboliques contribuent à entraîner quatre changements métaboliques clés qui augmentent le risque de MNT : hypertension artérielle, surpoids/obésité, hyperglycémie (taux élevés de glycémie) et hyperlipidémie (taux élevé de graisses dans le sang). En termes de décès attribuables, le principal facteur de risque métabolique est l’hypertension artérielle, suivie de l’hyperglycémie, du surpoids et de l’obésité.

Prévention et maîtrise des MNT

L’importance accordée à la réduction des facteurs de risque associés aux MNT constitue un moyen important de lutter contre ces maladies. Les gouvernements et les autres parties prenantes disposent de solutions peu coûteuses pour réduire les facteurs de risque modifiables communs. Il est important de suivre les progrès et les tendances des MNT ainsi que le risque qu’elles constituent afin d’orienter les politiques et les priorités.

Pour atténuer l’impact des MNT sur les individus et la société, il convient d’adopter une approche globale prévoyant la collaboration de tous les secteurs, notamment la santé, les finances, les transports, l’éducation, l’agriculture et la planification, afin de réduire les risques associés aux MNT et de promouvoir des interventions visant la prévention et la maîtrise de ces maladies.

Il est essentiel d'investir dans une meilleure prise en charge des MNT. Cette dernière comprend la détection, le dépistage et le traitement de ces maladies, ainsi que l’accès aux soins palliatifs pour les personnes qui en ont besoin. Des interventions essentielles à fort impact contre les MNT peuvent être mises en œuvre dans le cadre d’une approche de soins de santé primaires afin de renforcer la détection précoce et le traitement rapide de ces maladies. Les données disponibles montrent que ces interventions représentent d’excellents investissements économiques, car si elles sont fournies tôt aux patients, elles permettent de réduire le besoin de recourir à un traitement plus coûteux. Il est peu probable que les pays dont la couverture des soins de santé est insuffisante puissent fournir un accès universel aux interventions essentielles liées aux MNT. Les interventions relatives à la prise en charge des MNT sont essentielles pour atteindre la cible des Objectifs de développement durable visant à réduire d’un tiers le taux de mortalité prématurée due aux MNT à l’horizon 2030.

Action de l’OMS

Les MNT sont reconnues dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 comme un défi majeur pour le développement durable. Dans le cadre du Programme, les chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à mettre au point des ripostes nationales ambitieuses, d’ici à 2030, pour réduire d’un tiers le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles au moyen de la prévention et du traitement (cible 3.4 des ODD). L’OMS joue un rôle de premier plan dans la coordination et la promotion de la lutte mondiale contre les MNT et dans la réalisation de la cible 3.4 des Objectifs de développement durable.

En 2012, le Comité régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale a approuvé un cadre d'action régional, qui a été mis à jour en octobre 2019. Ce document constitue une feuille de route pour les pays de la Région afin de mettre en œuvre la Déclaration politique des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des MNT. Le cadre d’action régional fournit des interventions stratégiques et des indicateurs pour évaluer les progrès des pays dans les domaines de la gouvernance, de la prévention et de la réduction des facteurs de risque, de la surveillance et du suivi ainsi que des soins de santé. Sa mise en œuvre contribuera aux progrès accomplis vers les neuf cibles mondiales de lutte contre les maladies non transmissibles.

En 2019, l’Assemblée mondiale de la Santé (Organe directeur de l’OMS) a prolongé le Plan d’action mondial de l’OMS pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020 jusqu’en 2030 et a appelé à élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre dudit Plan, de 2023 à 2030, afin d’accélérer les progrès en matière de prévention et de maîtrise des MNT.. La feuille de route appuie les mesures visant à atteindre un ensemble de neuf objectifs mondiaux ayant le plus grand impact sur la prévention et la prise en charge des MNT.

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