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Promotion de la santé des populations

L’OMS entreprend une vaste gamme d’activités pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la mauvaise santé et pour promouvoir le bien-être.

Cet objectif peut s’avérer extrêmement difficile, car il nécessite des efforts concertés, coordonnés sur le long terme dans de nombreux ministères et secteurs gouvernementaux. Néanmoins, l’année 2019 a connu des évolutions significatives dans de nombreux domaines, notamment :

le renforcement de l'action stratégique visant à améliorer la santé des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ;

l'obtention d’un engagement à haut niveau pour l’action de lutte contre les maladies non transmissibles telles que le cancer et les cardiopathies ;

l’encouragement des progrès dans la lutte contre la menace que représente le tabac ; et

Le lancement d’une nouvelle Commission régionale des déterminants sociaux de la santé.

Améliorer la santé de l’enfant et de l’adolescent

Health worker

Notre action visant à promouvoir des interventions sanitaires efficaces et en temps opportun a été stimulée en octobre 2019 lorsque le Comité régional a approuvé un nouveau cadre régional de mise en œuvre sur la santé du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent afin d’orienter les mesures prises dans ce domaine au cours de la période 2019-2023.

Les enfants et les adolescents représentent près d’un tiers de la population totale de la Région de la Méditerranée orientale et l’amélioration de leur santé est une priorité urgente. La Région affiche le deuxième taux de mortalité des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans le plus élevé de toutes les Régions de l'OMS. Plus de 800 000 enfants sont décédés dans la Région avant leur cinquième anniversaire en 2017, et la plupart de ces décès auraient pu être évités.

Dans le même temps, le taux de mortalité des adolescents dans la Région a augmenté de manière significative depuis l’année 2000, alors qu’il est en baisse dans le reste du monde.

Bien que l’élimination des décès évitables demeure un objectif clé, le nouveau cadre vise à garantir que les nourrissons, les enfants et les adolescents non seulement survivent, mais qu’ils s’épanouissent également. Les taux de morbidité et de mortalité dans ces tranches d’âge varient considérablement au sein des différents pays de la Région et d’un pays à l’autre (voir figures 6 et 7). De ce fait, le cadre est conçu pour répondre aux besoins distincts des différents pays. Il fournit des orientations aux pays sur le choix des mesures prioritaires, des interventions essentielles et des indicateurs de progrès pertinents. Ce cadre insiste sur la nécessité fondamentale de disposer d’interventions intégrées tout au long de la vie en vue d’assurer la continuité de la prestation de services, de l’action multisectorielle et des partenariats, et reconnaît en outre les difficultés spécifiques auxquelles sont confrontées les populations mal desservies et les personnes en situation d’urgence humanitaire.

Renforcement de la santé maternelle et génésique

La planification familiale a constitué un domaine d'intérêt important en 2019. Au niveau mondial, l’OMS a élaboré des lignes directrices consolidées sur les interventions d’autoprise en charge en matière de santé sexuelle et reproductive et les droits connexes. De plus, l’équipe régionale a souhaité soutenir leur mise en œuvre afin d’améliorer l’autonomie des populations, même les plus vulnérables, et de contribuer à rendre les soins de santé universels réalisables dans toute la Région. Par conséquent, la Région de la Méditerranée orientale a été la première à introduire les nouvelles lignes directrices dans les pays en organisant une réunion de consultation et un atelier suivis d’un évènement de lancement au Maroc en septembre.

Deux initiatives ont également été préparées au niveau régional. Un projet sur le renforcement des politiques et des pratiques en matière de santé sexuelle et génésique pour une meilleure santé des femmes dans la Région de la Méditerranée orientale a été lancé afin de faire respecter les droits des femmes et des filles pour qu’elles puissent obtenir des résultats positifs dans le domaine de la santé sexuelle et génésique et assurer leur bien-être. La mise en œuvre du projet englobait des plans d'action nationaux pour l'Afghanistan, l'Égypte, la République islamique d'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie.

Un deuxième projet portait sur l'amélioration des pratiques de planification familiale pour promouvoir la santé maternelle et néonatale, et comportait des actions pour mettre à jour les protocoles nationaux standard, renforcer les capacités techniques des prestataires de service et faire mieux connaître les avantages de la planification familiale sur le plan de la santé en Afghanistan, en Égypte, au Maroc, au Pakistan, en Somalie et au Soudan.

Soutenir un vieillissement en bonne santé

Les activités visant à promouvoir un vieillissement en bonne santé dans la Région sont confrontées à de graves pénuries de ressources humaines et financières. Il est essentiel de répondre aux besoins en personnel pour couvrir les besoins sanitaires et sociaux des personnes âgées. Un projet de Décennie du vieillissement en bonne santé à l’échelle mondiale, qui devrait commencer en 2020, devrait constituer une importante occasion de renouveler les engagements et d’accroître les ressources.

Entre-temps, l’OMS a continué à fournir un appui technique aux pays, conformément à la stratégie et au plan d’action mondiaux sur le vieillissement et la santé. De ce fait, l'Égypte a élaboré un plan stratégique national pour promouvoir la santé des personnes âgées pour la période comprise entre 2020 et 2024, des stratégies nationales sur le vieillissement en bonne santé ont été également élaborées en Arabie saoudite et au Qatar. En outre, Le Pakistan a réussi à lever des fonds à l’appui d’un projet national visant à protéger les droits des personnes âgées handicapées parmi les réfugiés afghans dans le pays.

L’OMS a également encouragé les activités de production de données dans les pays afin de permettre une planification et une gestion des programmes de vieillissement en bonne santé reposant sur des bases factuelles. Nous avons aidé le Qatar à revoir son système de notification et d’information sur le vieillissement en bonne santé. En outre, nous avons mis au point des plans pour élargir cette activité à d’autres pays de la Région de la Méditerranée orientale en 2020.

Amélioration de l’accès aux technologies d’assistance

Selon les estimations, près de 100 millions de personnes dans la Région ont besoin de technologies d’assistance, mais seule une personne sur dix a actuellement accès aux produits adéquats. En outre, la demande augmente, sous l’effet de l’augmentation des maladies non transmissibles, des traumatismes et du vieillissement de la population. Il est hautement prioritaire de combler l’énorme fossé qui existe en matière d’accès aux technologies d’assistance.

À cet égard, l’une des nombreuses difficultés réside dans le manque d’informations sur les besoins satisfaits et non satisfaits, les politiques, le financement, les produits, la prestation de services ainsi que d’autres questions. L’OMS a donc entrepris une évaluation rapide des technologies d’assistance dans la Région et a publié les résultats dans un rapport en 2019.

L’évaluation s’est appuyée sur des données provenant de 17 pays de la Région. Malgré la diversité des pays pris en compte, de nombreux défis communs ont été identifiés. Dans l’ensemble, les politiques, les programmes et les systèmes de prestation de services sont inadaptés dans de nombreux pays de la Région.

Sur la base des résultats de l’évaluation et suite à d’intenses consultations avec des parties prenantes dans l’ensemble de la Région ainsi qu’avec des experts internationaux, l’équipe régionale de l’OMS est en train d’élaborer un cadre stratégique pour améliorer l’accès aux technologies d’assistance dans la Région. Il est prévu de finaliser le cadre à temps pour qu’il puisse être examiné et potentiellement approuvé par les États Membres en 2020.

Prévention de la violence et des traumatismes

L’OMS a poursuivi sa collaboration avec les pays pour s’attaquer aux principales causes de violence et de traumatismes dans la Région.

La prévalence de la violence à l’encontre des femmes s’élève à 37 % de manière générale au niveau régional, soit le deuxième taux le plus important de toutes les Régions de l’OMS. De même, ce chiffre est encore bien plus élevé dans les situations d’urgence. Onze pays ont reçu un appui technique pour renforcer la réponse des systèmes de santé face aux violences sexistes dans des contextes de développement ou d’urgence.

Parallèlement, 19 pays de la Région ont répondu à une enquête dans le cadre du Rapport de situation sur la prévention de la violence à l’encontre des enfants dans le monde, qui doit être publié en 2020.

Les efforts visant à améliorer la sécurité routière ont été stimulés en juin 2019 lorsque le Réseau parlementaire régional des législateurs en matière de sécurité routière a tenu sa première réunion et lancé deux importantes initiatives régionales visant à renforcer les cadres institutionnels et juridiques des pays en recourant à une approche holistique sûre des systèmes ainsi qu’à renforcer et harmoniser les systèmes de données sur la sécurité routière. Ces deux initiatives s’inspirent des conclusions du Rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde 2018, qui faisait état de lacunes évidentes dans ces domaines au sein de la Région.

Réduire les dommages causés par les risques environnementaux

Health worker

Les risques environnementaux et professionnels sont à l’origine d’environ un quart de la charge totale de morbidité régionale, incluant les maladies non transmissibles (55 %), les maladies transmissibles (20 %) et les traumatismes (25 %). Les principaux facteurs de risque environnementaux auxquels la Région est confrontée comprennent la pollution atmosphérique, la qualité inférieure des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, l’exposition aux produits chimiques et aux rayonnements, la mauvaise gestion des déchets et le changement climatique. L'approche de l'OMS pour prendre en compte ces facteurs met fortement l’accent sur la prévention multisectorielle et la résolution des problèmes, conformément à l'importance particulière accordée à l'action multisectorielle dans la Vision 2023.

Les progrès réalisés en 2019 comprennent les efforts de lutte contre la pollution atmosphérique. L’OMS a mené une consultation d’experts sur la communication de recommandations fondées sur des données factuelles et de messages d’alerte précoce aux agents de santé, aux établissements et aux patients. En outre, elle a organisé une formation sur l’évaluation de l’impact sanitaire de la pollution de l’air.

Les actions menées dans ce domaine comprenaient un atelier régional sur le suivi des indicateurs du sixième objectif des ODD, ainsi qu’un travail de fond sur le suivi et l’établissement de rapports sur l’eau et l’assainissement dans les pays de la Région. Un outil d’évaluation sur la gestion des déchets médicaux a été mis au point, et un manuel de l’OMS sur les plans de sécurité sanitaire a été publié en arabe.

Un plan d’action régional de riposte face aux événements d’origine chimique a été finalisé dans le cadre d’une consultation régionale et un réseau régional de centres antipoison a été mis en route ; les travaux sur la sécurité alimentaire ont notamment consisté à inclure cinq pays dans le projet tridimensionnel pour mettre en œuvre un système intégré de surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques chez l’homme, dans l’environnement et la chaîne alimentaire ; un appui technique important a également été fourni pour les projets relatifs au changement climatique et à la santé.

Les plans visant à mettre en œuvre le cadre d’action régional sur la santé et l’environnement (2019-2023) ont été compilés en consultation avec 19 pays de la Région en décembre 2019.

Galvaniser l’action de lutte contre les maladies non transmissibles

Health worker

Dans le but de parvenir à des améliorations durables de la santé et du bien- être de leurs populations, les pays doivent s'attaquer aux facteurs de risque sous-jacents des maladies non transmissibles. Cette démarche est difficile car elle nécessite une action soutenue dans de nombreux secteurs. Un encadrement politique fort s’avère donc essentiel.

En novembre 2018, les dirigeants mondiaux ont réaffirmé et étendu leur engagement à prévenir et à maîtriser les maladies non transmissibles par le biais d’une Déclaration politique de l'Assemblée générale des Nations Unies. De ce fait, l'OMS a cherché à tirer parti de cet élan dans la Région de la Méditerranée orientale en 2019.

Une version révisée et actualisée du cadre d’action régional sur les maladies non transmissibles a été approuvée par le Comité régional en octobre 2019. La nouvelle édition du cadre a été étendue conformément au programme dit des « MNT 5 x 5 » adoptée à l’échelle mondiale : les troubles mentaux ont été reconnus comme le cinquième groupe majeur de maladies non transmissibles parallèlement aux maladies cardio-vasculaires, au cancer, aux affections respiratoires et au diabète. En outre, la pollution de l’air a été ajoutée à la liste des facteurs de risque clés, qui inclut également le tabagisme, une mauvaise alimentation, l’usage nocif de l’alcool et la sédentarité.

De même, le nouveau cadre met davantage l’accent sur l’économie des maladies non transmissibles, l’engagement multisectoriel de haut niveau, le renforcement des registres nationaux du cancer et l’action nationale globale de lutte anticancéreuse tout au long du continuum (du stade de la prévention à celui des soins palliatifs). Ce cadre met également en évidence l’intégration des services de lutte contre les maladies non transmissibles au niveau des soins de santé primaires, dans des contextes stables comme dans les situations d’urgence.

Le Comité régional a en outre approuvé un nouveau cadre d'action sur l’usage de substances psychoactives, qui touche plus de 6 % d’adultes dans certains pays de la Région et est associé à toute une série de maladies.

Le cadre identifie des interventions stratégiques réalisables, abordables et présentant un bon rapport coût-efficacité dans cinq domaines, notamment la gouvernance ; la réponse du secteur de la santé ; la promotion et la prévention ; le suivi et la surveillance ; et la coopération internationale.

Les deux cadres susmentionnés définissent des indicateurs permettant aux pays de mesurer leurs progrès.

Un nouveau cadre d’action régional sur les cardiopathies rhumatismales a également été approuvé par le Comité régional, et un réseau d’experts sera chargé de guider les travaux de mise en œuvre de ce cadre au cours de la période biennale 2020-2021.

Entre-temps, suite à l’annonce d’une initiative mondiale de l’OMS contre le cancer du col de l’utérus en 2018, une consultation régionale a été entreprise en vue d’apporter des contributions à une nouvelle stratégie mondiale à venir. Cette réunion et les activités connexes ont conduit à une série de pays et d'interventions prioritaires pour le prochain exercice biennal, afin de permettre la mise en œuvre de l'initiative mondiale au niveau des pays.

Le déploiement régional de l'Initiative mondiale de lutte contre le cancer de l'enfant a également été lancé et le Maroc a été choisi comme premier pays cible régional.

Lutte contre la consommation de tabac

Health worker

En 2019, les informations concernant les efforts en cours pour combattre la grave menace sanitaire que représente la consommation de tabac dans la Région ont été encourageantes. Pour la première fois, le Rapport mondial de l'OMS sur les tendances de la prévalence de la consommation de tabac révèle une baisse prévue de la consommation de tabac dans la Région au cours des cinq prochaines années, tandis que le Rapport de l'OMS sur l'épidémie mondiale de tabagisme documente de bonnes évolutions dans la mise en œuvre des mesures stratégiques du programme MPOWER dans la Région ; six pays ont augmenté les taxes sur le tabac, six autres ont fait progresser d'autres politiques MPOWER et sept pays ont mené des enquêtes auprès des adultes et des jeunes pour suivre l'épidémie de tabagisme.

Toutefois, l'industrie du tabac continue de résister aux contrôles. Les marchés sont actuellement bombardés de nouveaux produits du tabac comme les cigarettes électroniques et les produits du tabac chauffés. Si les conséquences sanitaires de leur utilisation sont documentées et indéniables, ces produits sont commercialisés comme des alternatives plus propres aux cigarettes classiques, des aides au sevrage tabagique, ou des produits à « risque réduit », menaçant ainsi d’affaiblir ou de contourner les mesures existantes de lutte antitabac. L’OMS a organisé une importante consultation régionale en juillet 2019 pour examiner les risques et les réponses possibles.

L'équipe régionale de l'OMS a également collaboré avec le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte antitabac afin d'élaborer et de publier un ensemble de huit aide-mémoire pour informer les pays des tactiques de l'industrie du tabac visant à interférer avec les politiques de lutte antitabac.

Ces aide-mémoire expliquent comment l'industrie du tabac continue à créer des obstacles aux mesures de lutte antitabac qui sauvent des vies, que ce soit en vendant ses nouveaux produits ou les cigarettes traditionnelles. Ils fournissent également des conseils sur ce que les pays devraient rechercher ainsi que sur les actions qu'ils sont censés entreprendre.

Des progrès ont également été accomplis en ce qui concerne le Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui constitue un instrument politique essentiel pour réduire la consommation du tabac ainsi que minimiser ses conséquences sanitaires et économiques. Le Koweït a adhéré au Protocole, portant ainsi à six le nombre total de Parties dans la Région.

Lancement d’une nouvelle stratégie régionale sur la nutritionHealth worker

La malnutrition constitue un problème majeur dans la Région. Dans les pays à revenu faible et ceux qui sont frappés par des situations d’urgence humanitaire, la dénutrition demeure une préoccupation grave. On estime que plus de 20 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance. Parallèlement, environ 45 % des hommes adultes et plus de la moitié des femmes adultes de la Région sont obèses, une situation qui s’explique en grande partie par la combinaison d’une mauvaise alimentation et du manque d’exercice physique.

Une nouvelle stratégie régionale sur la nutrition a été approuvée par le Comité régional en octobre 2019. La nouvelle stratégie guidera l’action de l’OMS aux côtés des pays tout au long de la décennie à venir et rassemblera les engagements pris jusqu’à présent pour améliorer la nutrition et lutter contre les maladies non transmissibles, y compris ceux qui sont désormais inscrits dans les Objectifs de développement durable. Elle précise des mesures ambitieuses dans les six domaines clés de la Décennie d’action des Nations Unies sur la nutrition : systèmes alimentaires durables et résilients pour une alimentation saine ; systèmes de santé harmonisés fournissant une couverture universelle des actions essentielles en matière de nutrition ; protection sociale et éducation nutritionnelle ; commerce et investissement pour une meilleure nutrition ; environnements sûrs et propices à la nutrition à tous les âges ; et gouvernance et responsabilisation renforcées en matière de nutrition.

Il est possible de réaliser des améliorations significatives en matière de nutrition si les bonnes politiques sont mises en œuvre efficacement. Bien que le retard de croissance soit encore répandu dans la Région, sa prévalence chez les enfants de moins de 5 ans est passée de 40 % en 1990 à moins de 25 % actuellement (voir figure 8). En outre, la réglementation et l’application de taxes, comme celles utilisées pour l’alcool et le tabac, sur les produits tels que les boissons gazeuses ont réussi à réduire les niveaux de sucre, de sel et d’acides gras trans. Il reste encore un long chemin à parcourir, mais la nouvelle stratégie devrait constituer une ressource importante pour soutenir une action multisectorielle globale au niveau des pays afin de lutter contre la malnutrition sous toutes ses formes dans la Région.

Renforcement de l'engagement communautaire

Les activités visant à renforcer l'engagement de la communauté dans la promotion de la santé constituent un élément essentiel de notre vision régionale de la santé pour tous et par tous. Reflétant cette grande importance stratégique, une nouvelle équipe en charge des 'initiatives communautaires a été créée dans le cadre de la restructuration du Bureau régional en 2019 (voir annexe 1).

Cette nouvelle équipe soutiendra les efforts des États Membres visant à accorder aux communautés les moyens de jouer un rôle actif dans le traitement et la résolution des problèmes de santé, y compris la participation communautaire à la fois à la planification et à la mise en œuvre des principales mesures et interventions de santé publique.

La formation et les ressources destinées aux agents de santé communautaire de première ligne et aux bénévoles sont actuellement mises à jour afin de les doter des connaissances et des compétences dont ils ont besoin pour combler le fossé entre les communautés et les services disponibles et fournir des services de base au niveau communautaire.

Entre-temps, le programme « Villes-santé » a continué à s’étendre rapidement. Le programme est basé sur le principe que l'action multisectorielle est plus efficace lorsqu'elle est centrée sur une zone géographique ou une institution spécifique. L'obtention du statut de Ville-santé permet d'obtenir un engagement en vue de faire progresser de la santé publique au plus haut niveau politique de la ville ou de la municipalité, d'encourager la coordination et la synergie entre les secteurs et les parties prenantes, et de faciliter l'engagement communautaire.

Le nombre de villes enregistrées dans la Région est passé de 57 en 2018 à 87 à la fin de 2019.

Enquêter sur les causes profondes de l'inégalité en matière de santé

Il existe d'énormes disparités dans les résultats sanitaires au sein des pays de la Région de la Méditerranée orientale et d’un pays à l’autre. La Vision 2023 engage l'OMS et nos États Membres à collaborer pour y faire face.

Cet engagement a conduit à la mise au point d'une nouvelle Commission sur les déterminants sociaux de la santé pour la Région en novembre 2019.

Elle réunit des experts de renommée mondiale de la Région et se trouve d'ailleurs sous la présidence du Professeur Sir Michael Marmot de l'University College London pour étudier les causes profondes de l'inégalité des résultats sanitaires.

L'objectif est de documenter et d’examiner l'impact des inégalités sociales et économiques sur la santé, et de recommander les politiques et les interventions les plus efficaces, fondées sur des bases factuelles, pour lutter contre ces inégalités.

La Commission est organisée conjointement par le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, l'Alliance pour la recherche sur les politiques et les systèmes de santé, à Genève, et l'Institute for Health Equity de l'University College London. Elle s'appuie sur les travaux des précédentes études mondiales et régionales de l'OMS dans ce domaine. Elle devrait faire l'objet d'un rapport au cours du printemps de l’année 2021.