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Renforcement des systèmes de santé en vue de la couverture sanitaire universelle

L’importance cruciale de la couverture sanitaire universelle a été réaffirmée en 2018

Faire progresser la couverture sanitaire universelle a été identifié comme une priorité stratégique à la fois dans la nouvelle stratégie mondiale de l’OMS, le treizième programme général de travail, et dans notre nouvelle vision pour la Région de la Méditerranée orientale.

Entre temps, dans le cadre d’une réunion tenue en septembre à Salalah (Oman), les ministres de la Santé ont signé le Pacte mondial du Partenariat international CSU2030 pour la santé, confirmant leur engagement à réaliser la CSU au moyen d’une approche pangouvernementale et pansociétale. Les ministres ont également approuvé la Déclaration de Salalah sur la CSU, qui fournit une feuille de route aux États Membres de la Région afin de renforcer leurs systèmes de santé vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

L'année a été marquée par l'établissement de plusieurs partenariats – notamment avec l'Union européenne, le Japon et le Royaume-Uni – assurant un appui technique intégré et cohérent aux États Membres dans l'élaboration de leurs feuilles de route nationales sur la voie de la CSU, et assurant un financement catalytique pour aider les pays dans la phase de mise en œuvre.

Au sein du Bureau régional de l'OMS, une nouvelle initiative a été lancée – voir encadré : Le laboratoire des systèmes de santé en situations d'urgence.

Un forum parlementaire régional pour la CSU a été mis sur pied pour promouvoir le rôle de chefs de file joués par les parlementaires dans la réalisation de l'objectif ultime de la Vision 2023 : La Santé pour tous et par tous ; des matériels ont été mis au point pour intégrer la CSU dans la formation de premier cycle des futurs professionnels de la santé.

Prestation intégrée des services

Selon les estimations, 53 % de la population de la Région a accès aux services de santé de base – un chiffre en deçà des 64 % de la couverture mondiale (pondérée par la population). La définition d’ensembles de paniers de services de santé essentiels spécifiques à chaque pays, et la garantie d’une prestation de services efficace et de qualité constituent un point de départ stratégique pour l’élargissement de la couverture sanitaire universelle. Les pays ont mis en place divers paniers de services explicites/implicites, et la plupart des pays en situation d'urgence ont élaboré des ensembles de services minimaux explicites qui facilitent la mobilisation des ressources. La troisième édition du Disease Control Priorities (DCP3) a suscité un nouvel intérêt pour l’élaboration de paniers de services. L’Afghanistan, l’Égypte, la République islamique d’Iran, la Jordanie, le Liban, le Maroc et le Pakistan participent activement à l’élaboration d’ensembles de prestations prioritaires pour la CSU, spécifiques aux pays, à la lumière du DCP3 et en collaboration avec l’OMS.

En 2018, l'OMS a continué d'aider les pays à adopter une approche intégrée des services de santé centrés sur la personne. La soixante-cinquième session du Comité régional de la Méditerranée orientale a adopté un cadre d’action pour une collaboration efficace avec le secteur privé de la santé en vue d’étendre la gamme des services offerts dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. La résolution EM/RC65/R.3 a invité les États Membres à encourager la passation de contrats avec les prestataires du secteur privé de la santé, y compris le recours à des options d’achats stratégiques et différents dispositifs de protection financière, en vue de fournir des paniers de services de santé essentiels prioritaires.

La Conférence mondiale sur les soins de santé primaires tenue à Astana (Kazakhstan) en 2018 a de nouveau souligné le rôle crucial des soins de santé primaires dans la réalisation de la CSU et de la santé pour tous. À titre de contribution à la conférence d’Astana, le Bureau régional a publié un nouveau livre : Approche conceptuelle et stratégique de la médecine familiale : progresser vers la couverture sanitaire universelle dans la Région de la Méditerranée orientale au moyen de la médecine familiale. Produit en collaboration avec l’Organisation mondiale des médecins de famille, cet ouvrage fournit une analyse approfondie de la façon dont la pratique de la médecine familiale et les soins de santé primaires sont développés et améliorés dans les pays à revenu élevé, intermédiaire et faible, ainsi que dans les pays en situation d'urgence.

Nombre d’hôpitaux de la Région, notamment dans le secteur public, n’ont pas réussi à évoluer en termes de processus opérationnels et d’infrastructures, et l’on a constaté une dégradation des normes de soins et de l’efficacité dans de nombreux cas. Le secteur hospitalier doit se transformer pour travailler de manière efficace et efficiente afin de contribuer à l’avènement de la CSU. En 2018, un plus grand nombre de pays de la Région ont bénéficié d'une aide pour institutionnaliser l'Initiative Hôpitaux engagés dans la promotion de la sécurité des patients, augmentant ainsi l'expertise régionale en matière d’utilisation des outils concernant la sécurité des patients. En outre, un plus grand nombre de pays ont bénéficié d’une aide pour élaborer des politiques et des stratégies nationales sur la qualité et mettre en œuvre le cadre régional de qualité pour les soins primaires.

L'OMS continue également de renforcer ses directives et son appui en matière de qualité et de sécurité des services médicaux pour les pays en situation d'extrême adversité. En 2018, une collaboration interdépartementale au sein du Bureau régional, à laquelle ont participé quatre départements, a aidé huit pays à planifier l'amélioration de leur système national de soins d'urgence, notamment les services préhospitaliers et hospitaliers.

Le laboratoire des systèmes de santé en situations d'urgence - nouvelle réflexion sur la résilience des systèmes de santé

Les urgences humanitaires dans la Région de la Méditerranée orientale rendent particulièrement difficile la promotion de la couverture sanitaire universelle (CSU).

Pour relever ces défis, l'OMS fait preuve d’innovation. En juillet 2018, le Laboratoire des systèmes de santé en situations d'urgence (HSEL) a été créé en tant que nouvelle initiative au sein du Bureau régional. Son objectif est d'explorer de nouvelles façons d'améliorer la résilience des systèmes de santé en intégrant leur renforcement à la préparation aux situations d'urgence, à la riposte et au relèvement. Le Laboratoire des systèmes de santé en situations d'urgence n'est pas un laboratoire au sens technique du terme, mais plutôt un espace institutionnel commun dédié à l'expérimentation de nouvelles idées. C'est le premier du genre, et d'autres régions étudient la possibilité de suivre ce modèle.

Dans le cadre de son travail initial financé par le gouvernement du Japon, le Laboratoire des systèmes de santé en situations d'urgence aide l'Afghanistan, la Somalie et le Soudan à aligner les interventions de renforcement des systèmes de santé sur les évaluations externes conjointes et les plans d'action nationaux pour la sécurité sanitaire. Un cadre régional pour le relèvement des systèmes de santé après une situation d'urgence est en cours d'élaboration et une réunion de dialogue politique sur le relèvement du système de santé de la République arabe syrienne est prévue. En outre, un document d'orientation sur la mise en œuvre du lien entre l'humanitaire, le développement et la paix dans le domaine de la santé est en cours d'élaboration.

Gouvernance et financement de la santé

Le bon fonctionnement du système de gouvernance sanitaire et des mécanismes de financement est une condition préalable pour assurer des progrès efficaces et durables vers la CSU. Dans de nombreux pays de la Région, les dispositions en matière de gouvernance sont peu efficaces et la transparence et la redevabilité sont limitées, ce qui entrave la performance des systèmes de santé. Plusieurs pays ne disposent toujours pas d’une vision claire et d’une feuille de route complète pour renforcer leur système de santé en vue de réaliser la couverture sanitaire universelle. Les États fragiles, en particulier, souffrent de la faiblesse de leurs institutions et de leurs capacités limitées, ce qui réduit les avantages du partenariat et entraîne souvent des approches verticales et des systèmes parallèles. En outre, l’insuffisance du financement public de la santé, l’absence ou le dysfonctionnement des dispositifs de prépaiement et l’utilisation inefficace des rares ressources financières contribuent tous à entraver la performance des systèmes de financement de la santé.

En 2018, des efforts ont été déployés pour améliorer l'information sur les fonctions et les actions de gouvernance. La création d'une branche régionale du Groupe de collaboration sur la gouvernance des systèmes de santé mondiaux servira de plate-forme pour générer des connaissances et les traduire en actions afin d'aider les pays à identifier des approches progressives et adaptées à leurs besoins pour améliorer la gouvernance de leurs systèmes de santé. En outre, le premier atlas du financement de la santé de la Région a été lancé lors de la soixante-cinquième session du Comité régional, offrant une analyse cohérente du financement de la santé dans les 22 pays de la Région.

Une attention particulière a été accordée au soutien à l’élaboration de politiques, stratégies et plans nationaux de santé en entreprenant des évaluations de la gouvernance et en contribuant à la coopération technique pour le développement institutionnel. Un appui technique dans ce domaine a été fourni à l'Égypte, à l'Iraq, à la Jordanie, au Maroc, au Pakistan, à la Somalie, au Soudan et à la Tunisie. L'Iraq, au Maroc, à Oman, à la Palestine et au Soudan ont bénéficié d’un soutien pour passer en revue ou élaborer des stratégies de financement de la santé, tandis que des achats stratégiques ont été établis en Égypte et au Soudan pour renforcer l'équité et l'efficacité du système de financement de la santé et assurer sa viabilité. Un appui technique a également été fourni à cinq pays pour renforcer leurs systèmes de comptes de la santé en recourant à la méthodologie du Système des comptes de la santé 2011 pour suivre les dépenses dans leurs systèmes de santé en vue d'une meilleure planification, et une consultation d'experts a été organisée sur le financement de la santé en situation d'urgence, les enseignements tirés devant être partagés au niveau mondial. Enfin, une collaboration a eu lieu avec le Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique pour organiser une réunion des ministres de la santé et des finances afin de discuter de la gestion des finances publiques et de sa pertinence pour le secteur de la santé sur le continent africain.

Développement des personnels de santé

Un personnel de santé adéquat et compétent est essentiel pour la CSU. La Région continue de souffrir de pénuries d'agents de santé et de déséquilibres au niveau des compétences. En outre, des crises prolongées ont provoqué la migration des agents de santé et interrompu la formation des professionnels de la santé, exacerbant ces lacunes.

La mise en œuvre progressive du cadre d'action pour le développement des personnels de santé a renforcé l'engagement dans les États Membres. Un certain nombre de pays ont préparé ou sont en train d'élaborer des plans stratégiques pour les personnels de santé. En 2018, la Jordanie, le Pakistan et le Soudan ont élaboré des visions, des stratégies et/ou des politiques nationales en matière de personnels de santé, tandis que l'Afghanistan, Bahreïn, le Maroc et des provinces du Pakistan élaboraient des plans stratégiques dans ce domaine.

Des efforts ont été effectués pour améliorer l'analyse de l'information sur le marché de l’emploi dans le secteur de la santé et les effectifs de santé. Les données sur les personnels de santé font l’objet d’une amélioration et d’une validation par le biais de la plate-forme des comptes nationaux des personnels de santé ; les observatoires des personnels de santé en Jordanie et au Soudan sont renforcés ; et la création d'observatoires des personnels de santé au Maroc et dans la province du Punjab au Pakistan fait l’objet d’un soutien. Un numéro spécial de la Revue de Santé de la Méditerranée orientale (volume 24, numéro 9) consacré au renforcement des personnels de santé dans la Région a également été publié.

Avec l’implication croissante du secteur privé dans la formation et l’emploi des personnels de santé, les réglementations applicables exigent une attention accrue. Une coopération technique a été fournie pour examiner la réglementation des personnels de santé au Pakistan, qui est devenue l'une des priorités de la vision concernant les ressources humaines nationales pour la santé ; et le Conseil médical de l'Afghanistan est en cours d'établissement avec un plan stratégique pour les cinq prochaines années en étroite coopération avec l'OMS.

À l’échelle mondiale, la campagne Nursing Now a été lancée en 2018 pour mettre les soins infirmiers au premier plan, suivie de lancements nationaux dans sept pays de la Région. Des efforts ont été déployés pour améliorer la qualité des services de soins infirmiers et obstétricaux aux Émirats arabes unis, en République islamique d'Iran, en Iraq, en Jordanie, au Koweït, au Liban, en Libye, au Pakistan, en Palestine, en Somalie et au Soudan.

Le programme des bourses d’études continue de soutenir le renforcement des capacités nationales, 16 bourses d’études ayant été attribuées en 2018.

Technologies et médicaments essentiels

L’OMS entreprend un large éventail d’activités pour faire en sorte que la population ait accès à des produits médicaux essentiels, de qualité, sûrs, efficaces et financièrement abordables. En 2018, cela comprenait, entre autres, d'importants travaux dans les domaines de la réglementation et de la production.

Dix-sept pays ont participé à la Conférence 2018 des autorités de réglementation pharmaceutique de la Méditerranée orientale, qui portait sur la réglementation des produits biothérapeutiques similaires, la menace posée par les produits de qualité inférieure, la nécessité d'améliorer la production locale de médicaments essentiels, le rôle de régulateur dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens en situations d'urgence, la pharmacovigilance, la collaboration et la mise en réseau des normes et des pratiques entre les autorités de réglementation nationales. Une enquête sur la réglementation des produits biothérapeutiques et des produits biothérapeutiques similaires a été entreprise, qui a révélé que 60 % des pays ont établi des directives spécifiques pour réglementer ces produits.

Dans le domaine de la bonne gouvernance en matière de pratiques pharmaceutiques, un appui technique a été fourni à la Libye et la Palestine. Une enquête sur les fabricants locaux de médicaments et de vaccins dans la Région a été menée pour recueillir des données permettant d'élaborer un soutien approprié et de renforcer la capacité de production locale.

En outre, il a été procédé à une évaluation des bonnes pratiques de fabrication (BPF) de certains fabricants de produits pharmaceutiques au Liban et de la capacité de l'autorité de réglementation nationale à contrôler le respect des BPF. L'évaluation aidera à élaborer une stratégie et un plan d'action nationaux pour le développement de la fabrication des produits pharmaceutiques. Le Bureau régional participe aussi activement à l'Initiative d'harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique afin de promouvoir l'incorporation de la Loi type de l'Union africaine sur la réglementation des médicaments dans les pays africains.

Une note d'orientation sur l'évaluation des technologies de la santé a été préparée en collaboration avec le Forum des politiques sanitaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et l'Agence tunisienne d'évaluation des technologies de la santé afin de guider les pays sur les mesures et les ressources nécessaires pour mettre en place des unités d'évaluation des technologies sanitaires. Une enquête rapide sur l'état régional des technologies d'assistance a révélé l'insuffisance des politiques, des systèmes et des prestations de services dans plusieurs pays. Cela a servi à l'élaboration d'un cadre régional sur l'amélioration de l'accès aux technologies d'assistance qui a été rédigé lors d'une réunion à Islamabad, au Pakistan, et qui sera mis à l'essai à Bahreïn, en Iraq et au Pakistan.

Données sanitaires et systèmes d’information sanitaire

La mise en œuvre du cadre régional pour les systèmes d'information sanitaire et les indicateurs de base pour le suivi de la situation sanitaire et des performances des systèmes de santé demeure une priorité pour l'appui technique dans la Région. Des indicateurs clés liés aux ODD sont intégrés à la liste des indicateurs de base régionaux afin de proposer aux pays une approche unifiée pour l’établissement de rapports sur les indicateurs liés à la santé. Le travail considérable accompli avec les États Membres pour renforcer les systèmes nationaux concernant les données sanitaires et la mesure de ces données a débouché sur une amélioration remarquable des notifications pour les indicateurs clés, avec une augmentation moyenne de 15 % pour les indicateurs ayant fait l’objet de notifications au niveau régional sur la période 2014-2018. Dans 17 des 22 pays, l’établissement de rapports concernant les indicateurs de base est compris entre 76 et 95 %, tandis que dans les pays restants, ce chiffre est compris entre 62 et 75 %.

En 2018, plusieurs initiatives ont été prises pour aider les pays à améliorer les sources de données pour l'élaboration d'indicateurs nationaux. Consciente du fait que les enquêtes constituent les principales sources de données pour rendre compte de 60 % des principaux indicateurs de santé, l'OMS a facilité la tenue d'ateliers nationaux multisectoriels et multidisciplinaires pour élaborer des plans stratégiques nationaux de mise en œuvre des enquêtes ; l’appui technique pour l’adaptation des outils d’enquête standardisés mondiaux ainsi que la réalisation d’enquêtes nationales s’est poursuivi dans la Région.

Un séminaire-atelier de formation sur le Système d'information sanitaire de district, version 2 (DHIS2), organisé en décembre 2018, visait à doter les responsables de la santé et les points focaux des systèmes d'information sanitaire des compétences nécessaires pour utiliser les données issues des systèmes d'information sanitaire courants pour la prise de décisions au moyen de tableaux de bord clairs et précis. Participaient à ce séminaire-atelier des ressortissants d’Iraq, du Liban, de Palestine, de République arabe syrienne, de Somalie, du Soudan et du Yémen.

Une évaluation complète du système d’information sanitaire a été réalisée en Afghanistan, tandis que le DHIS2 a été expérimenté en Libye afin d’améliorer la collecte, le traitement, l’analyse et la communication des données sanitaires, comme le recommandait une évaluation complète du système d'information sanitaire réalisée en 2017. Une consultation régionale a été organisée sur le système SCORE, un nouveau dossier technique sur les données sanitaires élaboré par l'OMS et ses partenaires.

Renforcer les Centres collaborateurs de l’OMS dans la Région de la Méditerranée orientale

Les centres collaborateurs de l'OMS sont des institutions de recherche de premier plan désignées par le Directeur général de l'OMS pour soutenir le programme de travail de l'Organisation dans des domaines d'expertise spécifiques.

Les centres forment un réseau mondial et collaborent avec l'OMS aux trois niveaux de l'Organisation.

Vision 2023 a identifié la possibilité d'utiliser davantage les centres collaborateurs dans la Région de la Méditerranée orientale, notamment en augmentant le nombre d'institutions dans la Région et en approfondissant les collaborations avec les centres, le cas échéant.

En 2018, il y avait 45 centres collaborateurs de l'OMS dans la Région, et l'OMS a appuyé la création d'un nouveau centre collaborateur de l'OMS sur l'éthique à Karachi (Pakistan).

Des progrès ont également été réalisés dans le renforcement des capacités des pays en matière de production de statistiques de haute qualité sur les causes de décès. La compilation exacte des données sur les causes de décès est une étape essentielle pour s'assurer que des indicateurs de santé précis sont communiqués aux pays, et constitue une priorité pour la Région et l'OMS. Des ateliers nationaux de certification des décès ont été organisés aux Émirats arabes unis, en Iraq, au Liban, au Qatar et en Tunisie, et 600 médecins et statisticiens supplémentaires ont été formés à la certification des décès conformément à la CIM-10, tandis que d'autres activités ont sensibilisé des participants venus d'Arabie saoudite, de Djibouti, d'Iraq, du Maroc, et de Tunisie. L'OMS et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique ont co-organisé un séminaire-atelier de renforcement des capacités sur la certification des décès et un outil d'autopsie verbale libre en novembre 2018. Au cours de la soixante-cinquième session du Comité régional au Soudan, la nouvelle forme de certificat de décès et le formulaire d'autopsie verbale ont été présentés aux ministres de la Santé. Bien que ces formulaires aient été publiés en 2016, ils ne sont pas encore pleinement utilisés dans plusieurs pays de la Région.

En 2018, 14 pays ont communiqué des données sur la mortalité à l'aide de la CIM-10, la complétude des données dépassant 60 % pour 10 pays. L'OMS prévoit de renforcer les capacités nationales pour les outils de certification et de gestion des données afin d'améliorer la qualité des données sur les causes de décès pour la planification de santé publique et la prise de décisions fondées sur des données probantes. Les pays qui se sont engagés à communiquer des données de haute qualité bénéficient d'un appui pour adapter à plus grande échelle les outils de codage automatique au niveau de la collecte et de l'enregistrement des données ; la documentation de leur expérience contribuera à guider les autres pays de la Région.

Dans le cadre du treizième PGT, une plus grande attention est accordée à la prévision des progrès concernant les résultats escomptés en matière de santé à l'aide de données sur la santé et de méthodes appropriées. L’action à venir sera axée sur le soutien apporté aux États Membres pour relever les défis restants eu égard aux systèmes d’information sanitaire. En 2018, l'OMS a collaboré avec des partenaires universitaires à l'élaboration de nouvelles approches pour mesurer l'équité dans les données sanitaires et a organisé un séminaire-atelier à l'intention de participants d'Égypte, de Somalie et du Soudan.

Développement de la recherche, gestion des connaissances, utilisation des bases factuelles et innovation

En 2018, l'appui de l'OMS à l'accès aux connaissances s'est concentré sur le renforcement des capacités des institutions de soins de santé et des établissements universitaires pour une meilleure utilisation des programmes Research4Life, en particulier du programme HINARI d’accès à la recherche pour la santé. Plus de 100 participants de Djibouti, d'Égypte, de Libye et de Tunisie ont participé à des ateliers infrarégionaux de formation de formateurs.

Le mensuel phare du Bureau, La Revue de Santé de la Méditerranée orientale, comprenait des numéros spéciaux sur les personnels de santé dans la Région et l'intensification de la prévention et de la maîtrise des maladies non transmissibles. Le site Web de la Revue a été amélioré pour le rendre plus accessible et plus convivial. Il s’agit de l'une des rares revues scientifiques axées sur la santé publique qui demeure gratuite pour les auteurs et les utilisateurs afin d’accéder aux contenus publiés.

Une analyse des priorités sanitaires nationales, des opportunités potentielles et des obstacles aux applications de cybersanté a été mise à jour, tandis que le travail sur le renforcement des capacités s'est poursuivi. Au total, les points focaux pour la cybersanté de 21 pays de la Région ont participé à au moins un des deux séminaires-ateliers nationaux sur la stratégie de cybersanté organisés en 2017 et 2018. Suite aux progrès réalisés dans les projets de santé mobile en Égypte et en Tunisie, l'OMS soutient maintenant des projets de santé mobile au Soudan, en mettant l'accent sur le contrôle du diabète, le cancer du col de l’utérus et le cancer du sein.

Dictionnaire médical unifié

Une nouvelle édition du Dictionnaire médical unifié a été lancée lors durant la soixante-cinquième session du Comité régional en octobre 2018.

Ce dictionnaire est une ressource multilingue, contenant plus de 200 000 termes en arabe et en anglais, dont beaucoup sont également disponibles en français, allemand et espagnol. Cette nouvelle édition est la cinquième depuis le début des travaux concernant ce dictionnaire dans les années 1960 ; elle est disponible sur une plateforme en ligne conviviale : http://umd.emro.who.int/whodictionary.

Seize projets de recherche en santé publique issus de neuf pays ont été recommandés pour financement dans le cadre du programme de subventions de recherche dans les domaines prioritaires de la santé publique, notamment pour la première fois dans le domaine de la santé environnementale et des systèmes d’information sanitaire. En outre, 16 autres projets de recherche sur les maladies tropicales de huit pays ont été recommandés pour financement au titre du Programme spécial Bureau régional de la Méditerranée orientale/UNICEF/PNUD/Banque mondiale/OMS pour la recherche et de formation sur les maladies tropicales (TDR). Le renforcement des capacités pour la recherche en santé s'est poursuivi grâce à des séminaires-ateliers régionaux sur la recherche opérationnelle et les bonnes pratiques de recherche en santé, en coordination avec le Centre régional de formation en Tunisie avec le soutien du programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales . Les plans et systèmes nationaux de recherche en santé en Arabie saoudite, en Palestine, au Qatar et au Soudan ont été soutenus par des activités conjointes et des missions de pays.

À la demande du Comité régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale à sa soixante-quatrième session en 2017, l'OMS a entrepris une analyse approfondie et des consultations sur les moyens d'améliorer l'utilisation des données de recherche dans l'élaboration des politiques sanitaires. Cet important travail en cours a alimenté l'élaboration d'un nouveau cadre régional qui sera présenté au Comité régional en 2019.