Crise en Syrie : depuis 11 ans, les besoins sanitaires restent urgents

16 mars 2022 - Alors que la crise en Syrie entre dans sa douzième année, le système de santé fragile de ce pays reste soumis à des urgences socio-économiques et sanitaires multiples et concurrentes. Il s’agit notamment de la pandémie de COVID-19 et des inégalités en termes de disponibilité et de qualité des services de santé à travers le pays, qui ont un impact sur le bien-être physique et mental de nombreux Syriens. Ceux qui n’ont pas les moyens de se faire soigner sont les plus touchés par la perturbation constante des chaînes d’approvisionnement en médicaments vitaux et en fournitures médicales.
Néanmoins, alors même que les besoins sanitaires restent urgents, le peuple syrien continue de faire preuve de résilience, d’espoir et de détermination. Le personnel de l’OMS poursuit sa mission en travaillant en collaboration étroite avec les autorités sanitaires, les organismes pairs et les organisations non gouvernementales pour fournir des services et un appui permettant de maintenir et de sauver des vies dans le cadre de la vaccination, des interventions d’urgence contre les maladies transmissibles et les flambées épidémiques. L’OMS assure également des interventions ciblées visant à protéger et à améliorer la santé des enfants, des mères, des personnes vivant avec des comorbidités, des troubles mentaux et des incapacités physiques.
En outre, l’OMS continue de garantir l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène dans les établissements de santé. Elle poursuit par ailleurs son action dans le domaine de la surveillance de la nutrition et des services de lutte contre la malnutrition. Des services de réadaptation et d’orientation d’urgence sont également proposés aux personnes handicapées et dialysées, ainsi qu’aux personnes atteintes de brûlures, de traumatismes et de cancer.
La mise en place d’un système de santé résilient et réactif en Syrie nécessite une double approche – premièrement, une intervention humanitaire d’urgence fondée sur les besoins et les données probantes – dans les zones sensibles et gravement touchées et en riposte aux flambées épidémiques, y compris la COVID-19. Le deuxième aspect concerne les investissements continus dans la résilience des systèmes de santé et l’élargissement de l’accès aux soins – y compris le lancement de services de niveau primaire et secondaire lorsque cela est possible.
L’OMS continue de répondre aux besoins de la population syrienne, en mettant l’accent sur le bien-être de tous et en s’appuyant sur la science, afin d’offrir à chacun, sur tout le territoire, une chance égale de vivre en bonne santé.
L'OMS valide l'élimination du trachome en tant que problème de santé publique en Arabie saoudite

15 février 2022 - Le 26 janvier 2022, l'Organisation mondiale de la Santé a validé l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique par l'Arabie saoudite, ce qui en fait le quatrième pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale à franchir cette étape. Le trachome est une maladie oculaire tropicale négligée. Les enfants contractent l’infection à un jeune âge. L'inflammation peut alors conduire à une cicatrisation progressive de la paupière, avec des conséquences à long terme qui peuvent mener à la cécité des années, voire des décennies plus tard.
Le succès de l'Arabie saoudite dans l'élimination du trachome est en grande partie attribué aux actions menées par le ministère de la Santé suite à l'intégration d'un programme complet de soins oculaires dans les services de soins de santé primaires, ainsi qu'aux efforts déployés par d'autres secteurs publics, notamment les ministères de l'Éducation, de l'Environnement, des Ressources hydriques et de l'Agriculture.
« Il s'agit d'un accomplissement remarquable qui a permis de sauver des personnes d'une déficience visuelle ou d'une cécité évitables. Il est question d'améliorer la qualité de vie et le bien-être », a déclaré le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale. « Ces exemples de réussite sont encourageants et nous aident à éliminer un plus grand nombre de maladies dans notre Région. »
L'Arabie saoudite et l'OMS continueront de surveiller de près les zones précédemment endémiques afin de garantir une réponse rapide et proportionnée à toute résurgence. L'Arabie saoudite, avec le soutien de l'OMS, s'attaque également à d'autres maladies tropicales négligées, notamment la schistosomiase, une infestation vermineuse due à la marche pieds nus, et la leishmaniose. Les efforts soutenus du personnel de santé sont essentiels pour mettre fin à ces maladies.
Le trachome reste endémique dans cinq pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale, mais des progrès ont été réalisés au cours des dernières années. Le nombre de personnes ayant besoin d’un traitement antibiotique contre le trachome dans la Région a diminué de 28 millions, passant de 39 millions en 2013 à 11 millions en 2020. Pour éliminer le trachome tout au long de l’histoire naturelle de la maladie, l’OMS recommande la stratégie CHANCE afin de parvenir à l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique. Cette stratégie comporte les éléments suivants : 1) Chirurgie pour corriger les complications liées à l'inversion des paupières ; 2) Antibiotiques pour guérir l'infection ; 3) Nettoyage du visage pour prévenir la transmission chez les enfants ; et 4) changement de l'environnement pour une meilleure hygiène. L’élimination du trachome est peu coûteuse, simple et présente un très bon rapport coût-efficacité, et génère donc un taux élevé de rentabilité économique nette.
Les progrès réalisés dans la lutte contre le trachome et d'autres maladies tropicales négligées ont permis d'alléger le fardeau humain et économique que ces affections imposent aux communautés les plus défavorisées du monde. La feuille de route 2021-2030 pour les maladies tropicales négligées vise à prévenir, maîtriser, éliminer ou éradiquer 20 maladies et groupes de maladies à l'horizon 2030.
Journée mondiale des maladies tropicales négligées : de la négligence à la prise en charge
27 Janvier 2022, Le Caire – Le 30 janvier, le monde entier célèbre la « Journée mondiale des maladies tropicales négligées » pour sensibiliser le public à ces maladies, qui constituent un défi majeur pour la santé publique, afin de nous permettre de réaliser des progrès en vue de leur élimination. L'année dernière, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté à l’unanimité la Journée mondiale des maladies tropicales négligées sur proposition des Émirats arabes unis. Cette année, la priorité est d’atteindre l’équité en santé pour mettre fin à la négligence à l’égard des maladies liées à la pauvreté ; à ce sujet, notre Région tient à souligner la nécessité de passer de la négligence à la prise en charge.
Cette campagne est l'occasion de porter l'attention sur les millions de personnes qui ont un accès limité ou inexistant aux services de prévention, de traitement et de soins.
Bien que les maladies tropicales négligées atteignent des millions de personnes, il est possible de les prévenir et de les traiter. Elles sont plus courantes dans les régions les plus pauvres du monde, où la sécurité sanitaire de l’eau, l’assainissement et l’accès aux soins de santé sont souvent insuffisants. Les maladies tropicales négligées touchent également les enfants, les femmes et les personnes âgées. Malgré les efforts déployés pour éliminer ces maladies, le manque de financement continue à restreindre notre capacité à progresser vers cet objectif.
La Région OMS de la Méditerranée orientale fait face à une charge élevée de maladies tropicales négligées. En 2019, près de 77,8 millions de personnes ont eu besoin d’interventions contre ces maladies. Les conflits armés en cours et les déplacements forcés de populations augmentent l’exposition à ces maladies, la vulnérabilité associée, leur résurgence et leur persistance.
À l’occasion de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées, le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a souligné la nécessité de surmonter ces difficultés et d’atteindre les objectifs d’élimination, en rappelant que le succès est possible. « Pour mettre fin aux souffrances de nombreuses personnes dans notre Région, une plus grande attention et un financement plus important doivent être accordés aux maladies tropicales négligées les plus courantes. Nous devons fournir des médicaments à tous ceux qui en ont besoin, alléger le fardeau de la santé mentale qui y est associé, prendre en compte les questions fondamentales liées aux droits humains et inclure les maladies tropicales négligées dans les paniers de services de santé essentiels. »
La Région de la Méditerranée orientale est déjà parvenue à éliminer la filariose lymphatique en tant que problème de santé publique en Égypte et au Yémen, et le trachome à Oman, au Maroc et en République islamique d'Iran. Toutefois, la Région est confrontée à plus de 70 % de la charge mondiale de leishmaniose cutanée. En raison du manque de financement, il nous est plus difficile de traiter les personnes touchées et de les préserver de la défiguration.
« L'OMS demande à chacun, en particulier aux dirigeants et aux communautés, de se rallier aux objectifs visant à atteindre l’équité en santé et passer de la négligence à la prise en charge. Ce n’est qu’en agissant ainsi que nous pourrons réaliser notre vision de la Santé pour tous et par tous », a déclaré le Directeur régional de l’OMS.
Allocution du Directeur régional lors de la conférence de presse de clôture de la soixante-huitième session du Comité régional

18 octobre 2021 - Nous venons de clôturer la soixante-huitième session du Comité régional de la Méditerranée orientale qui s’est tenue à distance du 11 au 14 octobre 2021.
Cette session avait pour thème : Reconstruire de manière plus juste et meilleure : des systèmes plus robustes, des communautés résilientes. C'est un slogan pertinent qui résume les objectifs que nous souhaitons atteindre dans la Région, et nous travaillons avec diligence avec les États Membres pour les concrétiser.
Pendant quatre jours, les réunions du Comité régional ont donné lieu à d'intenses discussions, délibérations, échanges de points de vue et d'expériences avec la participation de leurs Excellences les ministres de la Santé, des représentants des États Membres, des organisations partenaires et des experts de l'OMS. Nous avons examiné la situation sanitaire de la Région au regard de la pandémie de COVID-19 et de son impact à tous les niveaux et avons souligné l'urgente nécessité de se doter de systèmes de santé solides et résilients, soutenus par des systèmes économiques, sociaux et de sécurité plus robustes.
Nous avons également discuté des questions de santé prioritaires et des situations d’urgence sanitaire qui touchent de nombreux pays de notre Région. Celle-ci compte le plus grand nombre de réfugiés, de migrants et de personnes déplacées par la force au monde. Les conflits ont poussé plus de 32 millions de personnes à quitter leur foyer, ce qui représente plus de 40 % de toutes les personnes déplacées de force dans le monde. Le poliovirus sauvage, qui n'existe plus nulle part ailleurs dans le monde, continue d'infecter et de rendre invalides nos enfants.
Ces discussions approfondies ont abouti à plusieurs résolutions visant à traduire les discours en politiques et actions concrètes sur le terrain.
Je constate avec satisfaction que le Comité régional a officiellement adopté le rapport complet sur les activités de l'OMS dans la Région et a exprimé sa reconnaissance pour le soutien apporté par l'OMS dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. Il s'est également engagé à mettre en œuvre un plan d'action à moyen terme pour accélérer la réalisation de notre vision pour la Région, Vision 2023. La Résolution comprend un ensemble de mesures, dont le soutien à la création d'une équipe ministérielle de haut niveau pour la lutte contre le tabac, les produits émergents du tabac et de la nicotine dans la Région de la Méditerranée orientale.
Le Comité régional était profondément préoccupé par les risques persistants pour la santé publique que représentent la pandémie de COVID-19 et ses impacts socioéconomiques, et les obstacles qui en résultent pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD) ; Il s'agit notamment de l'apparition de nouveaux variants alarmants, de l'inégalité flagrante dans la distribution des vaccins entre les pays et à l'intérieur de ceux-ci, de la mise en œuvre et du respect irréguliers des mesures sociales et de santé publique, ainsi que de multiples autres urgences permanentes et récurrentes dans la Région.
Dans une résolution sur l'accélération des efforts de préparation et de riposte aux situations d'urgence dans la Région, le Comité souligne que la prévention, la préparation, la détection, l'intervention et le relèvement en cas d'urgence sanitaire relèvent essentiellement de la responsabilité et de la fonction des gouvernements, tout en reconnaissant le rôle clé de l'OMS au sein du système des Nations Unies dans la préparation et la coordination d'une réponse globale aux urgences sanitaires. Les gouvernements devraient collaborer avec tous les secteurs concernés pour donner la priorité à la riposte à la pandémie de COVID-19, à l'augmentation de la disponibilité des vaccins anti-COVID-19, à la vaccination d'au moins 40 % de la population d'ici à la fin de 2021 et de 70 % d'ici à la mi-2022, conformément aux objectifs de l'OMS, à la réduction des inégalités d'accès aux vaccins par une contribution financière au mécanisme COVAX et par des dons de vaccins de la part des pays à haut revenu, et à la promotion de la mise en œuvre et de l'adhésion aux mesures préventives.
Dans cette même Résolution, le Comité régional appelle les États Membres à renforcer la résilience des systèmes de santé en intégrant la préparation aux situations d’urgence sanitaire dans le processus global de renforcement de ces systèmes, et en faisant de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence sanitaire une priorité gouvernementale claire dans le budget national.
La pandémie de COVID-19 a révélé de graves lacunes et faiblesses dans les capacités des pays en matière de surveillance des maladies. Le Comité régional a donc approuvé une résolution adoptant une nouvelle stratégie régionale de surveillance intégrée des maladies qui contribuera à surmonter la fragmentation des données dans la Région. Les États Membres sont invités à s’engager à mettre en place des systèmes nationaux de surveillance intégrés et efficaces liés aux systèmes mondiaux de surveillance d’ici à la fin 2025, à mettre en place les mécanismes requis et à allouer de manière durable les ressources humaines et financières nécessaires pour atteindre cet objectif.
Convaincu que les communautés et les organisations de la société civile peuvent jouer un rôle déterminant dans l’identification des problèmes de santé, l’évaluation des besoins, la garantie d’une allocation efficace des ressources et la participation aux programmes et interventions sanitaires pour le développement, la prévention, la préparation et la réponse aux situations d'urgence, le Comité régional a publié une résolution adoptant une feuille de route pour édifier des communautés résilientes afin d’améliorer la santé et le bien-être dans la Région de la Méditerranée orientale. Cette feuille de route guidera les États Membres dans la mise en place de structures et de mécanismes de gouvernance clairs permettant aux représentants de la communauté et de la société civile de contribuer efficacement aux politiques, plans et programmes de santé publique, dans la mise en œuvre d'initiatives communautaires par lesquelles les communautés peuvent être impliquées, et dans la promotion de l'éducation sanitaire et du renforcement des capacités des agents de santé de première ligne, qu'il s'agisse de professionnels ou de bénévoles communautaires.
Le Comité régional a publié une nouvelle résolution adoptant un cadre d’action régional sur la prévention et la maîtrise du diabète, notant avec préoccupation que le diabète est désormais plus répandu dans la Région de la Méditerranée orientale que dans toute autre Région de l’OMS. Les États Membres sont invités à donner la priorité à la prévention et à la prise en charge du diabète et de ses facteurs de risque par l’élaboration et/ou le renforcement de politiques et de programmes moyennant un plan d’action multisectoriel, la définition de cibles et d’indicateurs nationaux assortis de délais pour la prévention et la lutte contre le diabète, l’allocation de ressources financières suffisantes pour mettre en œuvre ces politiques et programmes, et l’inclusion du diabète dans les paniers de prestation pour la couverture sanitaire universelle.
Cette Résolution prie le Directeur régional d’aider les États Membres à mettre en œuvre le cadre régional de prévention et de maîtrise du diabète et de faciliter la mise en place de réseaux régionaux pour l'échange d'informations, de bonnes pratiques et d'enseignements entre les États Membres ainsi que le renforcement des partenariats et de la coopération dans ce domaine.
Ces cinq Résolutions représentent un nouveau point de départ pour notre activité dans les années à venir et nous nous efforcerons de les mettre en œuvre de manière optimale pour obtenir les résultats souhaités, en reconstruisant des sociétés et des systèmes meilleurs, plus solides, plus résilients et plus équitables.
