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Le tabac est une addiction : les fumeurs ont besoin d’aide pour arrêter

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Le tabac est extrêmement addictif car les produits du tabac transmettent rapidement la nicotine au cerveau.  Les consommateurs courants ont besoin d’interventions répétées et de multiples tentatives pour réussir à arrêter.

Le tabac est une addiction : les fumeurs ont besoin d’aide pour arrêter

Le rôle du sevrage tabagique dans la lutte antitabac

Le tabac est extrêmement addictif. Cela est principalement dû à la rapide transmission de la nicotine au cerveau par les produits du tabac. L’addiction à la nicotine est responsable d’envies irrépressibles poussant à la consommation de tabac afin d’apaiser les humeurs indésirables et les symptômes physiques dus à l’abstinence. La dépendance au tabac est une affection médicale chronique qui requiert des interventions répétées et de multiples tentatives pour arrêter.

La plupart des consommateurs de tabac souhaitent arrêter, mais cela peut s’avérer difficile. L’enquête mondiale sur le tabagisme chez les jeunes (1999–2008) a révélé que, dans la Région de la Méditerranée orientale, 71 % des élèves fumeurs âgés de 13 à 15 ans souhaitaient arrêter. Cependant, peu de services existent pour les y aider ; seulement 16 % des enseignants de la Région sont formés pour aider les élèves à éviter ou arrêter la consommation de tabac, selon l’enquête mondiale sur les personnels scolaires (2000-2008).

Les bienfaits du sevrage pour la santé

Cesser toute consommation de tabac présente des bienfaits à la fois immédiats et à long terme. Ces bienfaits concernent les fumeurs de tout âge, même chez ceux qui souffrent déjà de problèmes de santé dus au tabac. Il s’agit notamment des suivants :

L’arrêt du déclin de la fonction pulmonaire dans les 48 heures après le début du sevrage.

Dans les trois mois qui suivent, il devient plus facile de marcher et on observe une augmentation de la capacité pulmonaire, une amélioration de la qualité de la peau qui perd son teint grisâtre et devient moins ridée, une disparition de la toux chronique et une baisse du risque d’infarctus du myocarde.

À plus long terme, le sevrage réduit le risque de cancer, de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de maladies respiratoires.

Les personnes qui arrêtent de fumer après avoir été victimes d’un infarctus du myocarde réduisent de 50 % le risque d’en voir un autre survenir.

Les fumeurs qui arrêtent avant qu’une maladie due au tabac ne se développe peuvent réduire la plupart des risques associés au tabac en l’espace de quelques années.

Les anciens fumeurs vivent plus longtemps que ceux qui continuent : on observe une augmentation de l’espérance de vie pour tous les groupes d’âge.

Arrêter de fumer présente en outre des bienfaits pour les personnes exposées au tabagisme passif. Par exemple, les enfants dont les parents fument connaîtront une diminution du risque de maladies respiratoires, comme l’asthme, ainsi que des infections otologiques. Le sevrage présente également des bienfaits pour la santé génésique. Le sevrage tabagique permet de réduire tous les risques d’impuissance, de difficultés à concevoir un enfant, de naissance prématurée, d’insuffisance pondérale à la naissance et de fausse couche.

Interventions en faveur du sevrage

Les interventions en faveur du sevrage tabagique sont efficaces et rentables. Elles comprennent :

Des campagnes de communication de masse pour inciter à arrêter de fumer. Celles-ci pourront orienter les individus vers des services et des lignes téléphoniques d’aide au sevrage.

Des lignes téléphoniques d’aide au sevrage tabagique afin d’informer ainsi que d’apporter un soutien et des conseils sur le sevrage. Elles permettent de mieux toucher les personnes qui vivent en zone rurale, et peuvent fonctionner en dehors des heures ouvrables normales. Le personnel formé de ces lignes d’aide peut ainsi présenter aux consommateurs de tabac les différentes options de traitement et thérapies, et les diriger vers des services d’aide au sevrage, par exemple un service de soutien psychosocial. Pour être optimales, les lignes d’aide au sevrage doivent être gratuites, disposer du personnel nécessaire et largement diffusées. Leurs numéros peuvent être inscrits sur les emballages des produits du tabac. L’assistance par internet et les échanges par messages textes sur téléphone portable peuvent également constituer des outils de sevrage efficaces.

L’intégration des conseils pour le sevrage tabagique aux services de soins de santé. À chaque visite, les consommateurs de tabac peuvent se voir rappeler que le tabac nuit à leur santé ainsi qu’à celle de leurs proches. Les professionnels de santé doivent être formés pour demander la consommation de tabac, la consigner dans le dossier du patient puis lui apporter de brefs conseils, notamment en l’orientant vers des services et produits d’aide au sevrage, le cas échéant.

Des interventions pharmacologiques avec l’utilisation de médicaments. Cela inclut les traitements de substitution nicotinique (TSN), dans lesquels de faibles doses de nicotine sont absorbées par l’organisme sous forme de patchs transdermiques, chewing-gum, pastilles, comprimés, vaporisateurs nasaux et inhalateurs. Les TSN augmentent de 1,5 à 2 fois les chances de sevrage des fumeurs. Les traitements par antidépresseurs, comme le bupropion et la nortriptyline, peuvent également limiter les symptômes de sevrage et doubler les chances de sevrage réussi. En outre, les comprimés de varénicline diminuent le besoin de fumer et diminuent la satisfaction associée aux cigarettes, augmentant alors de trois fois les chances de sevrage.

Des interventions comportementales par des services spécialisés dans le traitement de la dépendance au tabac. Cela inclut un accompagnement structuré par des spécialistes formés, notamment sous la forme de soutien psychosocial individuel ou en groupe. Ce soutien peut être apporté dans divers cadres de soins et par différents types de professionnels de santé, notamment les médecins, les infirmières, les sages-femmes, les psychologues et les pharmaciens. Il peut également être adapté à différents groupes de personnes, par exemple des groupes uniquement pour les femmes ou les hommes, ou encore des groupes pour les femmes enceintes ou les jeunes. Pour un effet optimal, il peut être associé à des interventions pharmacologiques.

Bonnes pratiques et recommandations

Les services d’aide au sevrage doivent être financés durablement dans le cadre de programmes antitabac complets, intégrés aux services de santé et demandés à être couverts par les régimes d’assurance-maladie privés et publics. Les produits de sevrage pharmacologique doivent être accessibles et à un prix abordable. Ils doivent être disponibles sans ordonnance, tandis que les politiques de taxes et de prix doivent veiller à ce qu’ils soient économiquement abordables.

Apporter de l’aide à la fois pour le sevrage tabagique et le traitement de la dépendance au tabac constitue les principales mesures de la lutte antitabac. L’article 14 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac stipule que les Parties doivent adopter des mesures relatives au traitement de la dépendance au tabac et au sevrage tabagique. Cela comprend :

la mise en place de programmes en faveur du sevrage dans des lieux tels que les établissements d’enseignement, les établissements de soins de santé, les lieux de travail et les espaces sportifs ;

«

la prestation de services de traitement de la dépendance au tabac et de soutien psychosocial pour le sevrage dans les services de santé et éducatifs ;

la garantie de l’accessibilité et du coût abordable des traitements de la dépendance au tabac, notamment des produits pharmaceutiques.