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La vérité sur les jeunes et le tabac

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Le taux de tabagisme chez les jeunes peut atteindre 42 % chez les garçons et 31 % chez les filles. Ceci comprend le fait de fumer la chicha, plus populaire que les cigarettes chez les jeunes.

La vérité sur les jeunes et le tabac

Une épidémie de tabagisme grandissante chez les jeunes

Nombre d’enfants d’aujourd’hui sont les victimes du tabac de demain. La consommation de tabac, qui débute généralement à l’adolescence, augmente parmi les jeunes. L’addiction à la nicotine fait en sorte que beaucoup d’entre eux continuent à l’âge adulte.

L’enquête mondiale sur le tabagisme chez les jeunes (1999-2008) montre une augmentation de la consommation de tabac chez les jeunes âgés de 13 à 15 ans. Dans la Région de la Méditerranée orientale, 7 % des garçons et 2 % des filles sont actuellement fumeurs de cigarettes, tandis que 14 % des garçons et 9 % des filles consomment des produits du tabac autres que des cigarettes, notamment du tabac à narguilé et sans fumée. Comme dans le reste du monde, l’écart entre la consommation de tabac des filles et celle des garçons se réduit dans certains pays de la Région.

Pour quelles raisons les jeunes commencent-ils à consommer du tabac ?

La consommation de tabac débute généralement à l’adolescence et l’addiction s’installe rapidement. Plus une personne commence jeune, plus elle a de risques de devenir un fumeur régulier, et moins elle a de chances d’arrêter. En consommant du tabac, les jeunes peuvent chercher à renforcer une faible estime de soi, à gérer le stress, à contrôler leur poids ou encore à apaiser des sentiments négatifs.

D’un point de vue social, la consommation de tabac est devenue plus acceptable, tant dans le cercle privé qu’en public. Le tabagisme des parents, membres de la famille et amis influence celui des jeunes. Les enseignants sont des modèles pour les étudiants, mais les professeurs n’interdisent la consommation de produits du tabac que dans environ la moitié des établissements scolaires de la Région. En outre, seulement 16 % des enseignants de la Région sont formés à la prévention du tabagisme chez les jeunes, et moins de la moitié d’entre eux ont accès à des documents sur la façon de la mettre en place.

La publicité et la promotion du tabac sont une autre raison majeure. L’industrie du tabac plébiscite ses produits auprès des fumeurs potentiels, et notamment des jeunes, afin de garantir la croissance du marché du tabac et de remplacer les fumeurs décédés et ceux qui arrêtent de fumer. Alors que le taux de tabagisme baisse dans de nombreux pays développés, l’industrie cible de plus en plus les jeunes dans le monde en développement.

Tabac et marketing auprès des jeunes

L’industrie du tabac cible les jeunes à travers des messages trompeurs qui modèlent leurs attitudes vis-à-vis du tabac. Sa promotion associe la consommation de tabac à des images séduisantes qui attirent les jeunes vers une addiction à vie. Elles encouragent les enfants à adopter un comportement néfaste pour leur développement physique, mental et social.

Elles sont véhiculées par la publicité dans les magazines pour adolescents et par des marques, des conditionnements ou des articles publicitaires dans le but d’attirer les jeunes. Les publicités les ciblent à travers des images représentant la vitalité, le sport, la sophistication, l’amitié, l’indépendance et la beauté.

Le marketing du tabac auprès des jeunes inclut à la fois du marketing direct (publicité des produits du tabac) et indirect (promotion et parrainage). L’enquête mondiale sur le tabagisme chez les jeunes a révélé dans la Région des taux élevés d’exposition à la publicité via les panneaux d’affichage, les journaux et les magazines. Elle a également montré que 15 % des 13-15 ans de la Région possèdent un objet portant le logo d’une société productrice de tabac ou d’une marque de cigarettes, et que 9 % se sont déjà vus offrir des cigarettes gratuites.

Incidence du tabagisme sur la santé des jeunes

Le tabagisme a des répercussions sur la santé physique des jeunes. La consommation de tabac réduit la fonction pulmonaire et augmente la probabilité de problèmes respiratoires. Le fait de fumer très jeune augmente le risque de cancer du poumon et la poursuite de cette pratique à l’âge adulte celui d’autres cancers, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral.

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux méfaits du tabagisme passif. Leurs poumons, plus petits, absorbent davantage de toxines présentes dans la fumée secondaire, ce qui les rend particulièrement sujets à de nombreuses affections, comme les infections respiratoires, l’asthme ou les otites. En outre, leur capacité à se plaindre ou à se retirer lorsqu’ils sont exposés est limitée, en particulier au domicile.

De nombreux jeunes sont exposés à la fumée secondaire chez eux et dans les lieux publics, y compris dans les établissements scolaires. Dans la Région, 38 % des 13-15 ans vivent dans un logement ou d’autres fument, et 46 % sont exposés au tabagisme passif dans les lieux publics, ce qui entraîne des risques importants pour la santé des jeunes et leur futur bien-être.

Autres aspects néfastes du tabac chez les jeunes

Du fait de la consommation de tabac par les adultes, de nombreux ménages disposent de ressources limitées à consacrer à l’alimentation, à la santé, à l’habillement et aux besoins éducatifs des enfants. Ceci peut avoir une incidence grave sur leur santé, leur développement physique et leurs futures perspectives d’emploi.

De nombreux jeunes issus de familles pauvres travaillent dans l’industrie du tabac et subissent ainsi les effets toxiques de la nicotine ou des substances agrochimiques employées pour la culture du tabac. Il s’agit d’une activité dangereuse qui va à l’encontre de leurs droits à la santé, de leur développement social et de leur éducation.

Bonnes pratiques et orientations futures

La Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1989. Le Comité des droits de l’enfant a depuis identifié le tabac comme un problème relevant des droits de l’Homme, et les États ont désormais l’obligation légale de protéger les enfants du tabac. En outre, la mise en œuvre de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac exige des Parties qu’elles prennent des mesures pour protéger les jeunes des effets nocifs du tabagisme. L’Article 16, en particulier, vise l’interdiction de la vente de produits du tabac aux mineurs.

Les jeunes doivent être informés des méfaits de la consommation du tabac et des techniques marketing de l’industrie du tabac. Ils ont le droit d’être protégés du marketing du tabac et du tabagisme passif. Pour y parvenir :

Les jeunes doivent être informés sur les effets nocifs de la consommation du tabac et sur leur droit à vivre dans un environnement non-fumeur. Des services d’aide au sevrage tabagique doivent également leur être proposés.

La vente et le marketing des produits du tabac à l’attention des jeunes doit cesser. Une interdiction totale de la publicité, de la promotion et du parrainage en faveur du tabac est nécessaire, conformément à l’Article 13 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

Les jeunes sont particulièrement sensibles à la hausse du prix du tabac. Une taxation efficace des produits du tabac évitera à de nombreux jeunes une addiction à vie.

Les adultes doivent limiter leur consommation de tabac en présence de jeunes personnes, y compris à leur domicile.

Les établissements scolaires doivent devenir des lieux non-fumeurs. Les enseignants doivent être soutenus dans leurs efforts de prévention du tabagisme auprès des jeunes.