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Maladies pandémiques et épidémiques : retour sur l'année 2012

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Le programme Maladies pandémiques et épidémiques de la Division de la lutte contre les maladies transmissibles fournit un soutien stratégique et technique aux pays pour qu’ils renforcent et maintiennent leurs capacités de surveillance et d'action de manière suffisante, et ce afin de dépister et d'évaluer tout événement de santé publique de portée nationale ou internationale, et d’y faire face. En 2012, ce programme a franchi plusieurs étapes importantes.

L’Afghanistan se dote d’un système de surveillance intégrée des maladies L’Afghanistan est l’un des quelques pays de la Région à avoir intégré les multiples branches de son système de surveillance spécifique des maladies pour améliorer son efficacité et ses capacités d’action de manière générale. En janvier 2012, une équipe du Bureau régional s’est rendue sur place pour mener une évaluation complète du système de surveillance existant. En consultant les diverses parties prenantes, cette équipe a pu définir une feuille de route pour aider le ministère de la Santé publique à établir un système de surveillance intégrée et d’action. Le pays s’est engagé à renforcer ses capacités de surveillance et de riposte en cas d’épidémie, ce qui montre que l’efficacité et la qualité des systèmes de santé peuvent être améliorées même dans les environnements très difficiles.
Au Soudan du Sud, la lutte contre les infections nosocomiales est hautement prioritaire Alors que son système de santé très affaibli par la guerre se relève, le Soudan du Sud a affirmé que les pratiques de lutte contre l’infection au sein des établissements de santé étaient désormais une des grandes priorités pour la santé publique. Dans le passé, le pays a connu plusieurs épidémies de fièvres hémorragiques virales, qui ont entraîné des infections associées aux soins en milieu hospitalier à cause de l’absence ou de l’insuffisance des pratiques de lutte contre l’infection, que doivent adopter les personnels de santé. En janvier 2012, le ministère de la Santé du Soudan du Sud a demandé conseil aux experts du Bureau régional de l’OMS pour mettre en place un programme de lutte contre l’infection fondé sur des données probantes dans les hôpitaux et les établissements de soins de santé de niveau secondaire. L’équipe de l’OMS a fourni ses recommandations en vue d’améliorer le programme de lutte contre les infections nosocomiales afin de mieux protéger la santé de la population en cas d’épidémie.
Conférence internationale sur la lutte contre la dengue au Pakistan En février 2012, le Bureau régional a soutenu le bureau de pays OMS au Pakistan et le Gouvernement du Pendjab pour l’organisation d’une conférence internationale sur la lutte contre la dengue. Cette conférence faisait suite à la flambée de dengue au Pakistan en 2011, la plus grave que le pays ait connue, à l'origine de plus de 4 500 cas suspects dont 450 cas mortels. Il s’agissait d’exposer les meilleures pratiques et les enseignements tirés en matière de lutte contre la dengue dans le pays. Plus de vingt experts de terrain du monde entier ont participé à cette conférence, qui a permis de formuler des recommandations sur la surveillance, le dépistage précoce, la prise en charge des cas, la lutte antivectorielle, les interventions liées aux comportements et les actions d’urgence visant à prévenir les flambées épidémiques de dengue.
Choléra en Somalie : à la recherche d’une solution pérenne En 2011, la Somalie a connu l’une des pires épidémies de choléra de son histoire, avec plus de 65 000 cas et 2 000 décès signalés, dont la plupart concernait des enfants de moins de cinq ans. En février 2012, le Bureau régional de l’OMS, en collaboration avec les Centers for Disease Control and Prevention, l’UNICEF, l’ONUSIDA, le Siège de l’OMS et le bureau de pays OMS de Somalie, a organisé une réunion de consultation technique afin de formuler des recommandations pour trouver des solutions pérennes de lutte contre le choléra face à la situation d'urgence humanitaire aiguë qui dure depuis des décennies dans le pays.
Faciliter l'évaluation des programmes de lutte contre l’infection En avril, le Bureau régional a mis au point une version électronique d’un outil d'évaluation en matière de lutte contre l'infection (e-IPCAT), dont le but est d'aider les pays à évaluer leur programme en la matière, au niveau national et dans les établissements de santé, par rapport aux meilleures pratiques recommandées. Cet outil aidera également les pays à mesurer et à suivre les progrès concernant la mise en œuvre d’un programme de lutte contre l'infection fondé sur des données probantes. L’outil a été présenté à l’ensemble des pays de la Région après avoir fait l’objet d’un essai pilote en Jordanie, au Soudan et au Soudan du Sud.
Lutte contre les infections associées aux soins de santé Tout indique que les infections associées aux soins de santé sont un problème de santé majeur, dont l’ampleur ne cesse de croître dans la Région de la Méditerranée orientale. En outre, les infections nosocomiales dues au manque de respect des pratiques de lutte contre l’infection par les personnels de santé sont en augmentation dans la Région. En juin 2012, le Bureau régional a organisé deux réunions de consultation consécutives sur la lutte contre ce type d'infections. La première de ces réunions a permis d'ébaucher un outil d’aide à la surveillance des infections nosocomiales dans les pays afin de mieux évaluer la charge qu’elles représentent dans la Région. La deuxième réunion visait à préparer l’élaboration d'un document d’orientation pour la prévention de la transmission nosocomiale de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et d’autres fièvres hémorragiques virales auxquelles de nombreux pays de la Région sont exposés. Ces deux réunions ont vu la participation d’experts de divers pays de la Région, de professionnels de la lutte contre l’infection travaillant avec les centres collaborateurs de l’OMS et d’épidémiologistes pour les maladies infectieuses qui œuvrent dans les domaines concernés.
L’hépatite : comprenez-la, combattez-la Le 28 juillet 2012, le Bureau régional a tenu à marquer la première Journée mondiale contre l’hépatite en fournissant un appui technique aux activités organisées dans les pays. La Région est touchée par tous les types d’hépatite virale ; dans certains pays, les taux d'infection de l’hépatite C et E sont parmi les plus élevés au monde. Dans ce contexte, la Journée mondiale contre l’hépatite était l'occasion de sensibiliser la population à ce problème et d'insister sur ce que l'on peut faire pour lutter contre cette maladie.
Enquêter pour comprendre le mystérieux syndrome du hochement de tête Le syndrome du hochement de tête est une maladie neurologique inexpliquée, qui se caractérise par des mouvements répétitifs de la tête vers l'avant et s’accompagne souvent de convulsions. Ce problème de santé touche surtout les enfants âgés de 5 à 15 ans. Des milliers de cas ont déjà été signalés au Soudan du Sud. La cause de la maladie reste inconnue et aucun traitement n’a pour l'instant été trouvé. En août 2012, l’OMS a organisé la première réunion scientifique internationale sur ce syndrome, à Kampala (Ouganda), avec les Centers for Disease Control and Prevention et le Département pour le développement international du Royaume-Uni. Cette réunion a permis de discuter des résultats des enquêtes cas-témoins et des études de série de cas menées dans plusieurs pays, y compris l’étude conduite par les Centers for Disease Control and Prevention et le Bureau régional au Soudan du Sud. Il a été proposé de mener d’autres études collaboratives afin d’identifier les causes, le traitement et les mesures de prévention pour cette maladie largement négligée, qui est courante en Afrique depuis des décennies là où les ressources sont insuffisantes.
Déterminer la faisabilité d’une utilisation accrue des vaccins saisonniers contre la grippe dans la Région L’utilisation des vaccins saisonniers contre la grippe dans les pays de la Région est très faible ; aucun d’entre eux n’est actuellement en passe d’atteindre l'objectif de la résolution WHA56.19 de la Cinquante-Sixième Assemblée mondiale de la Santé, qui prévoit une couverture vaccinale de 75 % chez les plus de 65 ans. Cette faible couverture ayant de graves conséquences sur la préparation à la grippe pandémique dans la Région, le Bureau régional a commencé à élaborer un plan quinquennal régional pour accroître le recours aux vaccins saisonniers contre la grippe en organisant, en septembre 2012, une réunion de consultation technique sur la faisabilité de ce projet. Ce plan a pour but de stimuler le recours à la vaccination et de faire naître une demande sur le long terme dans la Région.
Flambées épidémiques : se préparer à tous les scénarios Les flambées épidémiques de grippes et de maladies respiratoires causées par un nouveau virus sont souvent à l'origine de mortalité et de morbidité à grande échelle dans la population sur une courte période. La préparation à de tels aléas peut améliorer la promptitude des systèmes de santé à faire face aux situations de pandémie. En octobre 2012, le Bureau régional a organisé une formation pour les agents de santé de première ligne sur la reconnaissance rapide, le dépistage précoce et la riposte en cas de flambée de grippe ou d’autres infections respiratoires aiguës dans la communauté. Ces sessions de formation s’inscrivent dans le cadre du programme du Bureau régional pour le renforcement des capacités de santé publique face à la grippe pandémique. Des formations similaires ont eu lieu à Djibouti, en Jordanie, au Soudan, au Soudan du Sud ainsi qu'au Yémen.
Protéger la santé mondiale : préparation en matière de santé publique pour le pèlerinage à la Mecque (Hajj 1433/2012) Les rassemblements de masse, comme le pèlerinage à la Mecque (Hajj), constituent un risque pour la santé mondiale à cause de la possibilité d'une propagation internationale de la maladie du fait des pèlerins qui arrivent puis repartent. à la demande de l’Arabie saoudite, le Bureau régional a participé à une mission technique afin d’observer et d'examiner les mesures de santé publique prises par le gouvernement pour ce pèlerinage. Le but de cette mission était notamment de conseiller le ministère de la Santé sur la mise en œuvre de mesures de santé publique appropriées pour lutter contre les maladies infectieuses à tendance épidémique parmi les pèlerins. Les mesures de santé publiques ont été examinées de près par la mission conjointe, qui a déclaré qu’aucun événement de santé publique majeur n'était à craindre pour la saison du pèlerinage 1433/2012.
Grippe dans les populations déplacées : trouver les meilleures stratégies de lutte La Région compte actuellement plus de dix millions de personnes déplacées, qui vivent principalement dans des pays en situation d'urgence complexes. Dans de telles situations, la grippe causée par un nouveau virus peut être à l’origine d’une mortalité et d’une morbidité importantes en raison de la surpopulation et d’autres conditions accentuant le risque de transmission. Le Bureau régional élabore des stratégies appropriées pour dépister de manière précoce la grippe, ou toute autre infection respiratoire aiguë causée par un nouveau virus, et pour lutter contre ces dernières. En novembre 2012, le Bureau régional a organisé un séminaire-atelier en Jordanie, pour l’ensemble des partenaires en santé et des pays en situation de crise humanitaire dans la Région, en vue d’identifier les meilleures stratégies de lutte antigrippale. Ce séminaire-atelier s’inscrit dans le cadre des activités courantes du Bureau régional visant à améliorer la préparation à la grippe pandémique dans la Région.
Mettre fin à la propagation de la fièvre jaune au Soudan En octobre 2012, le ministère fédéral de la Santé au Soudan a informé l’OMS d’une flambée de fièvre jaune au Darfour, qui s’est révélée être l'épidémie la plus importante signalée en Afrique depuis vingt ans. En décembre, on avait déjà recensé 849 cas suspects, dont 171 cas mortels. Afin d'atténuer la propagation de la maladie, le Bureau régional a aidé le Soudan à mener des enquêtes de terrain et à renforcer les mesures de riposte aux épidémies. La surveillance et la prise en charge des cas ont été améliorées et l’OMS a soutenu le ministère pour le renforcement des diagnostics de laboratoire, des évaluations entomologiques et de l’approvisionnement en vaccins. Plus de cinq millions de personnes présentant un risque ont été vaccinées lors d’une campagne de vaccination massive d’urgence, qui s'est déroulée en trois phases.
Enquête sur l’infection par le nouveau coronavirus : limiter la menace pour la santé publique En novembre 2012, le Bureau régional a envoyé sur le terrain une équipe d’épidémiologistes, un expert de la lutte contre l’infection et un virologiste de laboratoire pour répondre à la demande du ministère de la Santé jordanien, qui voulait enquêter sur un groupe de cas ayant reçu un diagnostic d'infection par le nouveau coronavirus. Cette enquête a permis d’identifier une source possible d’infection et d’aider à mieux limiter l’exposition.
Estimer la charge de la grippe dans la population générale : produire des données probantes pour la lutte antigrippale L'une des principales tâches du Bureau régional pendant l'année 2012 a été d'aider les pays à estimer la charge de la grippe dans la population générale en utilisant les données de surveillance systématique. Les pays ont bénéficié de conseils et d’orientations, en plus de l’appui technique nécessaire. En décembre 2012, certains pays ont présenté leurs estimations de la charge grippale lors de la réunion annuelle du Réseau de surveillance des infections respiratoires aiguës dans la Méditerranée orientale. Les données sur la charge grippale et les facteurs de risque servent à mettre au point un programme global de lutte contre la grippe dans la Région.
Prévenir les épidémies : vers un avenir meilleur L’objectif du programme Maladies pandémiques et épidémiques est de parvenir à ce qu’il n’y ait, dans la Région, aucune victime d’épidémie ou de souffrances imputables à une maladie infectieuse que l’on peut éviter. En 2013, le Bureau régional continue à soutenir les pays par des politiques et programmes de lutte contre les maladies épidémiques, fondés sur des données probantes et sur les meilleures pratiques.

L’Afghanistan se dote d’un système de surveillance intégrée des maladies

L’Afghanistan est l’un des quelques pays de la Région à avoir intégré les multiples branches de son système de surveillance spécifique des maladies pour améliorer son efficacité et ses capacités d’action de manière générale. En janvier 2012, une équipe du Bureau régional s’est rendue sur place pour mener une évaluation complète du système de surveillance existant.

En consultant les diverses parties prenantes, cette équipe a pu définir une feuille de route pour aider le ministère de la Santé publique à établir un système de surveillance intégrée et d’action. Le pays s’est engagé à renforcer ses capacités de surveillance et de riposte en cas d’épidémie, ce qui montre que l’efficacité et la qualité des systèmes de santé peuvent être améliorées même dans les environnements très difficiles.

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Le programme Maladies pandémiques et épidémiques de la Division de la lutte contre les maladies transmissibles fournit un soutien stratégique et technique aux pays pour qu’ils renforcent et maintiennent leurs capacités de surveillance et d'action de manière suffisante, et ce afin de dépister et d'évaluer tout événement de santé publique de portée nationale ou internationale, et d’y faire face. En 2012, ce programme a franchi plusieurs étapes importantes.

Au début de l’année 2012, le Pakistan a reçu un appui pour l’organisation d’une conférence internationale sur la dengue. Celle-ci visait à mettre en place un plan stratégique de lutte contre cette maladie dans le pays et à tirer les principaux enseignements de la flambée épidémique de 2011, l'une des pires qu'ait connues le Pakistan.

Les consultations, réunions et séminaires-ateliers organisés ont aidé sept pays de la Région (l’Égypte, la République islamique d’Iran, l’Iraq, la Jordanie, le Maroc, Oman et le Pakistan) à estimer la charge de la grippe dans la population générale.

L’ensemble des pays de la Région ont été soutenus dans leurs activités lors de la Journée mondiale contre l’hépatite ; ces derniers ont saisi cette occasion pour sensibiliser la population aux infections virales hépatiques aiguës et chroniques. Djibouti, l’Égypte et la Somalie ont bénéficié d’un appui technique pour la mise en œuvre d'un plan national de lutte contre l'hépatite.

En 2012, la coordination de la riposte internationale aux flambées a été un succès dans un certain nombre de pays ayant connu un risque de propagation à l’échelle internationale. On peut citer par exemple la fièvre jaune au Soudan, le syndrome du hochement de tête au Soudan du Sud, l’infection par le nouveau coronavirus en Jordanie et la flambée de grippe saisonnière sévère dans le territoire palestinien occupé. Les interventions coordonnées qui ont eu lieu ont toutes permis d'endiguer la propagation des flambées épidémiques.

En vue de renforcer davantage le programme de lutte contre les infections dans la Région, des consultations se sont tenues afin de mettre au point des outils pour la surveillance des infections associées aux soins de santé et d'élaborer des recommandations visant à prévenir la transmission nosocomiale des fièvres hémorragiques virales aiguës.