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Suite à la destruction par un incendie du camp de réfugiés d’Al Takamol au Soudan, l’OMS apporte son assistance sanitaire et évalue les besoins à venir

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camp-fireParmi les ravages provoqués par l’incendie du camp de réfugiés d’Al-Takamol, l’on peut citer de nombreuses brûlures et fractures subies par les résidents du camp de réfugiés. 22 janvier 2023, Soudan. Crédit photographique : OMS/Ali Raja

7 février 2023 – Le 17 janvier dernier, plus de 450 familles réfugiées au Soudan ont vécu une soirée éprouvante lorsque leur camp d’Al Takamol s’est embrasé, entraînant un décès, plusieurs cas de brûlures et de fractures et la destruction de leurs biens, entre autres dommages vitaux. Près de la moitié des 2000 personnes résidant dans le camp sont des enfants, tandis que 32 % sont des personnes âgées. Une équipe conjointe a rapidement été dépêchée par le ministère de la Santé de l’État de Khartoum et l’OMS au Soudan – premier intervenant des Nations Unies à apporter son soutien aux services de santé suite à la catastrophe – pour une analyse rapide de la situation et l’intensification de l’assistance nécessaire. 

Une réponse immédiate

Le dispensaire Khaled Ibn Al Waleed, le centre de santé publique situé à moins d’un kilomètre du camp, n’a pu intervenir après l’incendie que grâce à l’ONG Al Manar qui a fourni les ressources de base permettant d’assurer un fonctionnement partiel. Le seul médecin disponible dans le dispensaire a eu du mal à prodiguer les soins standards minimums en raison des ressources limitées. 

En réponse à l’incendie, le Programme OMS de gestion des situations d’urgence a apporté un appui au ministère de la Santé de l’État de Khartoum en lui livrant d’importantes fournitures d’urgence, notamment des médicaments, ainsi que des kits de traumatologie et de chirurgie. L’OMS couvrira également les besoins en personnel du dispensaire à hauteur de deux médecins, deux infirmiers, deux assistants médicaux, deux techniciens de laboratoire, deux pharmaciens, deux agents de promotion de la santé, un responsable du suivi et de l’évaluation, un nutritionniste, un conducteur d’ambulance et un autre chauffeur pour effectuer différents allers-retours. 

Le ministère de la Santé de l’État de Khartoum a livré les médicaments et les équipements nécessaires, engagé une ambulance de réserve pour l’évacuation des cas critiques et prévu un approvisionnement continu en médicaments et autres consommables pour une durée d’un mois.

refugee-camp-fire-sudanAnalyse rapide de la situation du camp de réfugiés d’Al-Takamol menée par une équipe conjointe de l’OMS au Soudan et du ministère de la Santé de Khartoum. 22 janvier 2023, Khartoum, Soudan. Crédit photographique : OMS/Ali Raja

Une situation problématique 

Créé il y a 12 ans après la déclaration d’indépendance du Soudan du Sud, Al Takamol est l’un des nombreux camps de réfugiés dispersés dans toutes les localités de l’État de Khartoum. Compte tenu de la longue existence du camp, les voisins peu accueillants ont un impact sur la disponibilité des ressources essentielles, tandis que des problèmes de sécurité importants minent les résidents. 

L’eau représente l’un des plus grands défis du camp, les voisins s’opposant sans cesse aux tentatives répétées du Fonds humanitaire soudanais d’installer de grands réservoirs d’eau dans le camp.

 Les réfugiés sont ainsi contraints d’acheter aux vendeurs locaux de l’eau provenant de réservoirs mobiles, faisant constamment peser une menace de flambées de maladies à transmission hydrique en raison de l’absence de contrôle de la qualité de l’eau. Les déchets s’entassant à ciel ouvert compromettent l’hygiène et contribuent aussi aux conditions sanitaires précaires et aux mauvaises conditions de vie des réfugiés. 

Les désaccords permanents entre réfugiés compliquent encore l’action humanitaire, les comités de résistance et les forces d’opposition rendant difficile la tâche des ONG et des institutions des Nations Unies auprès de la population vulnérable du camp. 

Mais des besoins durables demeurent

Néanmoins, les conclusions de l’équipe d’évaluation rapide dépêchée après l’incendie ont confirmé le besoin urgent de sécurité pour protéger à la fois les agents de santé et le stockage des médicaments. De même, les précautions de sécurité consistant à installer des extincteurs tout autour du camp sont tout aussi pertinentes. En ce qui concerne l’eau et l’assainissement, des latrines supplémentaires et un approvisionnement continu en eau potable permettant un contrôle de la qualité de l’eau sont par ailleurs d’une importance vitale. 

En l’absence de services de santé publique dans le camp de réfugiés d’Al Takamol, un soutien durable est nécessaire pour le dispensaire adjacent de Khaled Ibn Al Waleed en livrant du matériel de laboratoire de base, des potences pour intraveineuses, des nébuliseurs, des concentrateurs d’oxygène et du matériel de traumatologie. En outre, des activités de promotion de la santé doivent être mises en route pour minimiser la propagation de maladies et mieux sensibiliser le public à l’importance de recourir à des soins appropriés. Face à un événement aussi traumatisant que l’incendie qui a ravagé le seul endroit que ces 2000 réfugiés ont considéré comme leur maison pendant 12 ans, les besoins en santé mentale doivent également être pris en compte.

Alors que le HCR avait à plusieurs reprises soutenu les réfugiés du camp, les principales actions en cours sont menées par l’ONG nationale Al Manar et les volontaires du Croissant-Rouge soudanais. Selon la mission conjointe OMS-ministère de la Santé de l’État de Khartoum, une évaluation interinstitutions plus détaillée couvrant tous les aspects est à l’ordre du jour pour ce camp établi de longue date. 

Le Soudan abrite l’une des plus importantes populations de réfugiés en Afrique, la grande majorité (80 %) étant originaire du Soudan du Sud. Beaucoup d’autres ont fui la violence et la persécution des pays voisins, notamment l’Érythrée, l’Éthiopie, la République centrafricaine et le Tchad, les crises en Syrie et au Yémen poussant aussi les populations à rechercher la sécurité au Soudan.

refugee-camp-fire-khartoumL’équipe d’évaluation conjointe a également visité le dispensaire Khaled Ibn Al Waleed, le seul centre de santé publique proche à disposition des résidents du camp de réfugiés d’Al-Takamol. 22 janvier 2023, Khartoum, Soudan. Crédit photographique : OMS/Ali Raja