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Lancement de la version en arabe du programme d’action de l’OMS sur la réponse des systèmes de santé à la violence à l’égard des femmes et des filles

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27 mars 2019 - Dans le cadre de la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des filles, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la Méditerranée orientale lance une version en arabe du programme d’action de l’OMS sur la réponse des systèmes de santé à ce type de violence.

La publication de ces recommandations fondées sur des bases factuelles doit permettre à l’OMS de veiller à ce que la prévention et l’action en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles bénéficient d’une priorité plus élevée – dans des contextes de développement et de situations d’urgence. Cette initiative vise également à ce que les partenaires de santé disposent des connaissances techniques nécessaires pour proposer une réponse appropriée.

Le lancement de cette publication aura lieu au Bureau régional du Caire (Égypte), le dimanche 31 mars 2019. Cet événement débutera à 11 h 30. À cette occasion, un concert sera donné par les musiciennes de talent de l’orchestre d’Al-Nour Wal Amal.

Des représentants de certaines institutions des Nations Unies, de la Ligue des États arabes, des partenaires et des organismes de développement participeront à cet événement afin de montrer l’importance de travailler ensemble pour assurer la santé et le bien-être pour tous et par tous.

Ce programme d’action comprend des lignes directrices cliniques et des orientations politiques, un manuel clinique destiné aux prestataires de soins de santé ainsi qu’un fascicule destiné aux responsables d’établissements de santé. Ces documents sont également en cours de traduction et d’adaptation dans d’autres langues de la Région, notamment le dari, le pachto et l’ourdou afin d’optimiser leur utilisation par le plus grand nombre de prestataires de santé possible et de permettre une action efficace des systèmes de santé au niveau national.

Dans le monde, y compris dans la Région de l’OMS pour la Méditerranée orientale, près d’une femme sur trois est exposée à une forme de violence à un moment de sa vie. En tant que telle, cette question exige une meilleure reconnaissance et une action renforcée à tous les niveaux.

« La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation manifeste des droits de la personne, qui a de graves implications sur la santé et le bien-être des survivantes. Les conséquences de cette violence touchent les familles, les communautés et la société dans son ensemble. Ce problème concerne tous les pays du monde », a déclaré le Dr Ahmed Al Mandhari, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, dans l’allocution qu’il a prononcé à cette occasion.

« Cet événement est l’occasion de renouveler notre engagement commun à poursuivre collectivement nos efforts afin que les femmes et les filles aient un accès équitable à tous les services de santé, y compris les soins axés sur les survivants, dans le respect de leur dignité et de leurs droits. »

Tout en reconnaissant les efforts constants déployés par les États Membres de la Région en vue de résoudre ce problème, le Directeur régional mettra l’accent sur les mesures prises par l’OMS en collaboration avec les pays afin de promouvoir la santé des femmes et de réduire leur exposition à la violence et à la discrimination, que ce soit dans des contextes de développement ou de situations d’urgence.

En 2016, par la Résolution WHA69 5, l’Assemblée mondiale de la Santé demandait à l’OMS et à ses États Membres de renforcer le rôle du système de santé dans une riposte nationale multisectorielle à la violence interpersonnelle, en particulier à l’égard des femmes et des filles et à l’encontre des enfants.

Cet engagement est repris par la nouvelle stratégie mondiale de l’OMS, le treizième programme général de travail, qui comporte un objectif ambitieux de réduction de la violence à l’encontre des femmes et des filles, considéré comme l’un des déterminants essentiels pour une vie en meilleure santé et un bien-être accru pour tous.

Cet objectif est également énoncé avec force dans la Vision 2023, la nouvelle vision régionale pour la santé publique qui appelle à la solidarité et à l’action afin de réaliser « La Santé pour tous et par tous ». La Vision 2023 met l’accent sur l’Intégration et le respect de la diversité, sur l’équité et sur l’égalité pour tous, hommes, femmes, filles et garçons.

Notes aux rédactions

La violence à l’encontre des femmes et des filles

La violence à l’encontre des femmes et des filles constitue une violation de leurs droits fondamentaux et représente un problème de santé majeur. La violence peut prendre de nombreuses formes : violence domestique (notamment la violence exercée par des partenaires intimes), la violence sexuelle, le viol, la violence émotionnelle/psychologique et la violence liée à des pratiques traditionnelles et à des normes coutumières nocives pour la santé, y compris la non-satisfaction des besoins fondamentaux.

Les données sur la prévalence de la violence à l’encontre des femmes et des filles sont alarmantes. La Région de la Méditerranée orientale enregistre la deuxième prévalence la plus élevée à l’échelle mondiale. Selon les estimations, 37 % des femmes ayant été en couple ont subi des violences physiques et/ou sexuelles exercées par leur partenaire intime au cours de leur vie.

Les causes de la prévalence élevée de la violence contre les femmes et les filles sont à rechercher dans les systèmes structurels qui perpétuent les inégalités et la discrimination entre les hommes et les femmes.

La violence à l’encontre des femmes et des filles a des conséquences négatives importantes, d’un point de vue social et économique, sur les budgets nationaux et le développement général. Ce phénomène entraîne une perte de capital humain, de productivité, de qualité de vie et de bien-être des citoyens, se traduisant par une perte économique globale pour un pays.

Le rôle du système de santé pour prévenir et traiter le problème de la violence à l’encontre des femmes et des filles

La violence sexiste a de graves conséquences sur la santé physique, mentale, sexuelle et génésique. Au cours de leur vie, la plupart des femmes et des filles sont amenées à recourir à des services de santé, notamment dans le domaine de la santé sexuelle et génésique. Les données montrent que les femmes qui subissent des violences sont davantage susceptibles de recourir à des services de santé, même si elles ne précisent pas les raisons de leur démarche. Les services de santé sont souvent le premier point de contact que les femmes survivant à un acte de violence sexiste ont avec les services professionnels. Ces services constituent un point d’entrée adapté aux survivantes sur le plan culturel et social. Les prestataires de soins de santé sont donc idéalement placés pour repérer et prendre en charge les femmes et les filles victimes de violences.

La violence à l’encontre des femmes et des filles dans les situations d’urgence

Dans les situations d’urgence, la violence exercée contre les femmes et les filles est exacerbée. En date du mois de septembre 2018, la Région de la Méditerranée orientale comptait dix situations d’urgences classées dans huit pays, soit plus de 71 millions de personnes présentant des besoins de soins médicaux d’urgence, parmi lesquelles 15 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Les crises humanitaires ainsi que l’instabilité sociopolitique et économique apportent de nouvelles formes de violence en raison de la présence de factions armées, des déplacements de populations, de la destruction des réseaux de protection sociale et du manque de services.

Bien que l’on dispose de données limitées sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes et des filles dans les contextes humanitaires, les recherches indiquent que, dans des situations humanitaires complexes, près d’une femme réfugiée ou déplacée sur cinq a subi des violences sexuelles. En dépit de la sous-notification de ces cas et du caractère parcellaire et incomplet de ces données, les informations disponibles sont suffisantes pour exiger la prise de mesures d’urgence. Dans un contexte d’exigence croissante, il est clair que nous devons prendre en considération l’ensemble du spectre des violences auxquelles les femmes et les filles sont exposées dans différentes situations d’urgence. À cet égard, il convient d’affirmer de nouveau que les professionnels de la santé jouent un rôle essentiel.