9 mai 2013 – Deana Blanchard n'avait que dix-sept ans lorsqu'elle a été fauchée par un bus sur une route fréquentée du Caire.Un soir d’octobre, la vie de Deana, jeune fille de dix-sept ans, a été fauchée sur une route du Caire. Elle se rendait à une fête d’anniversaire en compagnie de quatre amis. Ils sortaient du taxi et ont voulu traverser la corniche à Maadi, un axe très fréquenté qui longe le Nil. Le chauffeur les avait déposés du mauvais côté de la route. La circulation était dense et chaotique ; il n’y avait ni feu tricolore ni passage piétons, seulement un flot constant de voitures, de camions et de bus se faufilant à vive allure. Comme il n'y avait nulle part où traverser, il fallait franchir en courant les différentes voies pour atteindre l’autre côté. Lorsque Deana s’est lancée, elle a été renversée par un bus arrivant à toute vitesse. Le conducteur n’a même pas ralenti.
« Je n’étais pas en Égypte au moment des faits mais à l’étranger pour le travail », raconte son père. « Mon beau-frère m’a appelé pour m’annoncer la terrible nouvelle, que ma fille chérie s'était fait renverser par un automobiliste.
Je me suis senti très coupable, évidemment. J’aurais dû être au Caire, j’aurais pu la conduire à la soirée. Deana aimait tant de choses ; elle adorait la vie. Elle consacrait toujours plus de temps aux autres qu’à elle-même. Elle voulait être dentiste pédiatrique ; elle adorait les enfants. Elle aimait tout particulièrement les anges et mettait toujours des images ou des figurines d'anges dans sa chambre. Pour nous, elle est devenue l’Ange du Nil ».
La mort de Deana a bouleversé tout le monde : sa famille, ses amis, la communauté dans son ensemble et même les personnes qu'elles ne connaissaient pas. Cette douleur pesante et profonde s'est pourtant transformée en une action positive. « J'ai compris que je devais tenter de trouver un sens à cette tragédie absurde, inimaginable. J’ai décidé de faire quelque chose de concret, quelque chose qui permettrait de sauver des vies », explique son père.
Ce dernier a fondé une organisation non gouvernementale, Egyptian Society for Road Safety, qui œuvre à rendre les routes moins dangereuses en Égypte. Le premier projet entrepris a été de construire une passerelle pour que les piétons puissent traverser la corniche de Maadi en toute sécurité. Cette passerelle a vu le jour l’an dernier à Maadi, et chacun espère qu'elle sauvera la vie de ceux qui voudraient traverser cet axe à grande circulation.
Source : Faces behind the figures: voices of road traffic crash victims and their families. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2007.
Passerelle construite en 2012 à Maadi, au Caire, par l'ONG Egyptian Society for Road Safety. Des mesures d'apaisement de la circulation simples, peu onéreuses et adaptées aux besoins de chaque catégorie d'usager de la route pourraient permettre de sauver plusieurs milliers de vies par an.
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Groupe des Nations Unies pour la collaboration en matière de sécurité routière