World Health Organization
منظمة الصحة العالمية
Organisation mondiale de la Santé

Entretien avec le Dr Mostafa Brahimi, Député à la Chambre des représentants au sujet de la nouvelle taxe sur les boissons sucrées

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Le rapport du Haut-Commissariat au Plan marocain sur l'obésité réalisé en 2011 qui estime que 10,3 millions de marocains adultes, dont 63,1% de femmes, sont en situation d’obésité ou de pré-obésité ; alors que 14 % des enfants marocains sont obèses (OMS 2016). Globalement l’effectif d’adultes en situation de pré-obésité est passé en 10 ans de 4,5 millions à 6,7 millions.C’est un travail qui a duré deux années avec plusieurs plaidoiries auprès du chef du gouvernement et des ex- ministres de la santé et de l’économie et des finances. La proposition de cette taxe se base sur les éléments suivants :

Devant cette situation alarmante et évolutive, un groupe de médecins cliniciens, épidémiologistes, scientifiques et des responsables des maladies non transmissibles au Ministère de la Santé ont mené une campagne de sensibilisation auprès des groupes des deux chambres parlementaires pour augmenter dans un 1er temps les taxes sur les boissons sucrées, et ce lors des discussions des 2 projets de lois 2018 puis 2019. Devant la force de l'argumentaire des parlementaires qui ont défendu cette cause, le gouvernement s'est engagé en 2017 à faire une étude pour estimer l'impact de cette taxation.

Tout d’abord, cet amendement comportemental a porté sur :

En effet cette année, le gouvernement marocain a honoré ses engagements en acceptant l'amendent du projet de la loi de finance (PLF) 2019 et qui a été voté à l'unanimité non seulement à la commission des finances (le 11 novembre 2018) mais aussi et surtout lors de la plénière de l'ensemble de la 1ère chambre (le 15 novembre 2018). En outre, le gouvernement s'est même engagé sur la taxation des produits laitiers qui contiennent du sucre pour l'année prochaine.

Cette taxe est un pas très important dans la lutte contre l'obésité et pour la diminution de l'incidence du diabète. C’est une mesure nécessaire mais insuffisante. En effet, pour avoir un impact sur la santé publique, cette mesure doit être renforcée et élargie à d'autres actions sur le sucre contenu dans   d’autres produits tels que les bonbons, les biscuits, les chocolats... mais également sur deux autres produits toxiques : le sel et le gras. Cette taxation doit s'intégrer dans une stratégie multidisciplinaire pour diminuer les apports caloriques et favoriser l'activité physique afin d'avoir les résultats escomptés.

Pour cela nous comptons sur :