World Health Organization
منظمة الصحة العالمية
Organisation mondiale de la Santé

Lieux publics non fumeurs

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Qu’entend-on par lieux publics non fumeurs ?

« Lieux publics non fumeurs » signifie qu’il est interdit de fumer dans tous les lieux de travail et lieux publics intérieurs. Le fait de réserver des espaces intérieurs pour les fumeurs enfreint ces normes et n’est pas conforme aux directives de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. Les zones fumeurs désignées ne doivent pas être autorisées à l’intérieur.

Pourquoi l’industrie du tabac proteste-t-elle contre les lieux publics non fumeurs ?

L’industrie du tabac considère que les lois antitabac sont ce qu'il peut y avoir « de plus dangereux pour la viabilité de l’industrie du tabac ». L’industrie travaille avec des groupes écrans afin de s’opposer vigoureusement à l’adoption et à l'application des lois antitabac, que ce soit au niveau local, infranational ou national.

Quelles sont les fausses déclarations de l’industrie du tabac sur les lois antitabac ?

L’industrie du tabac affirme que les lois antitabac sont inutiles, irréalisables et qu’elles auront un impact négatif sur les entreprises (tout particulièrement les restaurants, cafés, bars et casinos). Elle affirme également que la ventilation constitue une alternative acceptable.

Que penser des lois antitabac ?

Les preuves montrent que les lois antitabac sont populaires, applicables et qu’elles ont un impact positif, ou aucun impact, sur les entreprises.

  • Comment contrer les mythes de l’industrie du tabac

Mythe 1 : Les lois antitabac constituent une nuisance.

  • Faux !

Les lois antitabac réduisent l’exposition au tabagisme passif et aident les fumeurs à arrêter de fumer.

Les lois antitabac sauvent des vies et réduisent les coûts associés aux soins de santé et les autres coûts associés au tabagisme.

Mythe 2 : L’exposition à la fumée du tabac n’est pas dangereuse pour la santé.

  • Faux !

Dans le monde, chaque année, plus de 600 000 non-fumeurs, principalement des femmes et des enfants, meurent suite à une exposition au tabagisme passif.

La fumée du tabac ne constitue pas qu’une nuisance pour les non-fumeurs, elle porte également atteinte à leur santé.

On dénombre environ 4 000 substances chimiques dans la fumée du tabac, dont on sait que plus de 50 sont cancérogènes pour l’homme.

Il est prouvé que, si les fumeurs tombent malades ou meurent prématurément en raison de leur tabagisme, les non-fumeurs exposés au tabagisme passif tombent également malades ou meurent inutilement de maladies cardiaques, de maladies respiratoires ou d’un cancer.

Mythe 3 : Les lois antitabac n’ont aucun impact positif sur la santé.

  • Faux !

Il est prouvé que les lois antitabac peuvent réduire jusqu’à 40 % des crises cardiaques seulement un an après leur mise en application.

On pense également que les espaces complètement non fumeurs jouent un rôle important dans la réduction de l’acceptabilité sociale du tabagisme, ce qui conduit à une baisse de l’initiation du tabagisme chez les jeunes.

Mythe 4 : La création de zones fumeurs permet de protéger les non-fumeurs de la fumée du tabac.

  • Faux !

La séparation entre fumeurs et non-fumeurs au sein d’un même espace est inefficace. La seule façon de protéger les non-fumeurs de la fumée du tabac est l’interdiction totale de fumer à l’intérieur des locaux.

Il est prouvé que la création de zones fumeurs à l’intérieur des locaux n’élimine pas l’exposition des non-fumeurs au tabagisme passif, n’offre aucune protection aux employés qui doivent y travailler peut intensifier l’exposition des fumeurs eux-mêmes au tabagisme passif, augmentant ainsi les risques pour leur santé.

Mythe 5 : Les systèmes de ventilation éliminent la fumée du tabac et protègent les non-fumeurs.

  • Faux !

Les directives de l’article 8 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac indiquent clairement que même les meilleurs systèmes de ventilation ne peuvent éliminer les polluants contenus dans la fumée et qu’ils ne permettent pas de protéger du tabagisme passif.

L’industrie du tabac a favorisé l’installation et l’utilisation d’équipements et de systèmes de ventilation onéreux pour tenter de faire cohabiter les fumeurs et les non-fumeurs dans les mêmes espaces clos.

Les systèmes de ventilation ne protègent pas la santé. Seuls les espaces 100 % non fumeurs offrent une protection efficace contre le tabagisme passif.

Mythe 6 : Les lois antitabac sont contraires à la Constitution et violent les droits et libertés individuelles des fumeurs.

  • Faux !

Les lois antitabac n’interdisent pas le fait de fumer. Elles limitent seulement les lieux où l'on peut fumer afin de protéger les non-fumeurs de la fumée du tabac.

Le « droit de fumer » ne figure dans aucune constitution ni aucune loi internationale relative aux droits de l’homme. Inversement, le droit à la vie, à la santé, à des environnements sains, etc., constitue l’essence même de la loi internationale relative aux droits de l’homme.

Les lois antitabac défendent ce droit fondamental à la vie et à la santé.

Mythe 7 : Les lieux publics 100 % non fumeurs sont préjudiciables aux cafés et aux restaurants.

  • Faux !

Les lois antitabac ne nuisent pas au commerce des établissements de restauration et débits de boissons.

il est démontré que les lois antitabac n’ont aucun impact ou qu’elles ont un impact positif sur les ventes et sur l’emploi. Les études qui révèlent un impact négatif ont été commandées par l’industrie du tabac.

Les lois antitabac peuvent aider les entreprises à améliorer leurs bénéfices en augmentant la productivité des employés (moins de pauses et d’absences pour maladie) et en réduisant les coûts associés à l’autorisation de fumer, y compris les frais médicaux et d’assurance.

Les espaces non fumeurs sont bons pour la santé, les entreprises et l’économie.

Mythe 8 : Les lois antitabac sont préjudiciables aux secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme.

  • Faux !

Pas une seule étude utilisant des données objectives et une méthodologie de recherche appropriée n’a révélé que les lois antitabac avaient un impact négatif global. Les effets sont uniformément neutres ou positifs, avec peu d’effets à court terme sur le secteur de l’hôtellerie/restauration et des effets à long terme positifs, comme le fait que les non-fumeurs commencent à se rendre dans des cafés et autres lieux qu’ils évitaient auparavant en raison de l’exposition à la fumée du tabac.

En 2005, une analyse de 115 études menées en Australie, au Canada et aux États-Unis a révélé que « les lois antitabac n’ont pas d’impact économique négatif, à long terme, sur les ventes, les recettes, les bénéfices et l’emploi des restaurants, bars et hôtels ».

Aux États-Unis, deux ans après l'entrée en vigueur de la législation antitabac dans l’État de Washington, les ventes dans les bars et tavernes dépassaient les prévisions de 105,5 millions de dollars.

En 2004, en Nouvelle-Zélande, malgré les craintes de voir baisser le tourisme en raison des lois antitabac, le pays a enregistré une augmentation de 1,5 % des visiteurs étrangers et une augmentation de 3,3 % des dépenses par les visiteurs en 2005.

En Norvège, les chiffres de fréquentation des bars et restaurants n’ont pratiquement pas changé après l’application de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, y compris pour ce qui concerne les clients fumeurs.

En Écosse, l'examen des effets sanitaires et économiques de l’interdiction de fumer dans le secteur des hôtels, bars et restaurants, à l’aide de données sur les taxes et l’emploi, « n’a pas permis de révéler un quelconque effet statistiquement significatif ».

Au Royaume-Uni, une étude a révélé que 20 % des non-fumeurs avaient indiqué qu’ils fréquentaient davantage les pubs depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Au Canada, un rapport a démontré que l’application de la loi sur l’interdiction totale de fumer dans l’Ontario, en 2001, n’avait eu aucun impact négatif sur les ventes dans les bars et restaurants.

Mythe 9 : Les cafés et restaurants ne font pas de bénéfices à cause des lieux publics 100 % non fumeurs.

  • Faux !

Les lois antitabac ne font pas fuir la clientèle existante dans les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie/restauration. Au contraire, elles permettent même d’attirer une nouvelle clientèle.

Elles entraînent également une réduction des coûts d’entretien et d’assurance, ainsi que d’absentéisme des employés, dans ce secteur comme dans les autres.

Les espaces 100 % non fumeurs devraient permettre de faire économiser aux employeurs l’équivalent de 0,515 % à 0,77 % du produit intérieur brut (PIB) en Écosse et l’équivalent de 1,1 % à 1,7 % du PIB en Irlande.

L'administration américaine de la sécurité et de la santé au travail (OSHA) a estimé que l’air propre augmentait la productivité de 3 %. Ainsi, l’industrie du tabac a de bonnes raisons de s’opposer à une législation antitabac robuste car elle entraîne une réduction majeure de la consommation de cigarettes sur le lieu de travail.

Mythe 10 : Les pays qui ont appliqué des lois antitabac ont enregistré des pertes économiques.

  • Faux !

La Banque mondiale a conclu que l’interdiction de fumer peut entraîner une réduction de 4 % à 10 % de la consommation globale de tabac.

Des études en Australie, au Canada, en Allemagne et aux États-Unis ont conclu que les espaces non fumeurs permettaient une réduction de la consommation de tabac de 29 % chez les fumeurs.

En moyenne, les espaces non fumeurs réduisent la consommation de 3,1 cigarettes par jour et par fumeur, et réduisent la prévalence du tabagisme de 3,8 %. Cet impact est largement atténué lorsqu’il est possible de fumer dans des salles ou zones réservées.

Plusieurs pays et des centaines de juridictions infranationales et locales ont appliqué avec succès des lois obligeant pratiquement tous les lieux de travail et les lieux publics intérieurs à être 100 % non fumeurs, sans difficultés particulières de mise en œuvre et d’application.