La première grande flambée épidémique de leishmaniose cutanée due à L. tropica est survenue en 1997. Elle a touché le nord-est de l'Afghanistan et le nord-ouest du Pakistan, à Timergara, dans un camp de réfugiés afghans établi dix-sept ans plus tôt dans le district de Dir, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa.
Au cours de l'enquête menée lors de cette flambée, chaque section du camp a été étudiée pour la leishmaniose cutanée. Près de 38 % des 9 200 occupants présentaient des lésions actives et 13 % d'entre eux avaient des cicatrices dues aux infections.
P. sergenti a été identifié dans le camp, ce qui indiquait une possible transmission locale à partir de ce vecteur, avec l'homme comme espèce réservoir. Aucun cas de leishmaniose cutanée n'avait été signalé auparavant dans cette zone du Pakistan. Même si la majorité des réfugiés avaient fui l'Afghanistan vingt ans plus tôt, des hommes passaient couramment la frontière. On a émis l'hypothèse que l'infection provenait de Kaboul.
On a également pensé que la leishmaniose cutanée était apparue dans les régions vallonnées du district de Larkana (Warah, Kamber et Shahdad Kot Talukas), à la frontière avec le Baloutchistan et les montagnes Khirthir, en février 2001, juste avant la guerre en Afghanistan, du fait de l'arrivée de réfugiés afghans au Pakistan.
Une enquête détaillée sur sept jours, menée en 2002 dans les zones touchées des districts de Dadu et de Larkana, a permis de dénombrer et de traiter 2 500 cas de lésions actives.
Les patients étaient examinés au service de dermatologie de la Faculté de médecine de Chandka, à Larkana, pendant quinze mois en 2004-2005. Sur les 1 640 patients obersvés, 470 résidaient dans différentes villes du Baloutchistan et 1 170 venaient de villes de la province du Sindh, comme Jacobabad, Ratodero, Shahdadkot, Qambar, Warah, Mehar, Dadu, Dokri et Larkana. On en a conclu que la leishmaniose cutanée était endémique dans cette province.