World Health Organization
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Organisation mondiale de la Santé

L'OMS se dit très préoccupée par le manque de médicaments permettant de sauver des vies en Syrie

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Il y a huit mois, on a diagnostiqué un carcinome à Fatima, petite fille de quatre ans.Il y a huit mois, on a diagnostiqué un carcinome à Fatima, une petite fille de quatre ans. Elle était traitée à l’hôpital universitaire d’Alep, mais les violences incessantes dans la ville ont contraint Fatima, sa mère, son frère et ses deux sœurs à fuir pour s’installer à Jaramana, près de Damas.

Après bientôt deux ans de conflit, il est de plus en difficile d’avoir accès aux traitements permettant de sauver de vie en Syrie à cause d’un grave manque de médicaments essentiels.

Il y a huit mois, on a diagnostiqué un carcinome à Fatima, une petite fille de quatre ans. Elle était traitée à l’hôpital universitaire d’Alep, mais les violences incessantes dans la ville ont contraint Fatima, sa mère, son frère et ses deux sœurs à fuir pour s’installer à Jaramana, près de Damas. « Ma fille recevait un traitement à l’iode radioactif, mais il n’est plus disponible à Alep, déclare sa mère, Zakia. Ici [à Damas] nous allons régulièrement à l’hôpital al-Assad mais eux non plus n’ont pas ce traitement. Ils ont dit qu'ils n'avaient pas le matériel nécessaire. Je ne sais pas ce que ça veut dire ! Je veux simplement que Fatima reçoive son traitement. » Si elle ne bénéficie pas bientôt du traitement à l’iode radioactif, ses chances de survie diminueront.

Le père de Fatima travaille actuellement dans une boulangerie au Liban et gagne 600 dollars par mois. « Nous n’avons pas les moyens d'aller au Liban pour obtenir le traitement. On aurait nulle part où aller et les hôpitaux coûtent extrêmement cher là-bas », explique Zakia.

En Syrie, le cancer est un problème de santé publique national, dont l’incidence augmente rapidement. En 2009, c’était la troisième des dix principales maladies responsables de la mortalité dans le pays. Selon les statistiques 2009 du registre du cancer du ministère de la Santé, plus de 1 600 enfants ont reçu un diagnostic de cancer. On estime que 2 500 à 3 000 enfants supplémentaires devraient recevoir ce diagnostic en 2013.

Avant le début de la crise, près de 90 % des médicaments et fournitures médicales du pays étaient produits localement, dans les usines pharmaceutiques des gouvernorats d’Alep, de Damas rural et de Homs, mais la plupart d’entre elles ne sont plus en état de marche. Les importations de médicaments, comme les anticancéreux, sont freinées par les sanctions économiques, les difficultés à effectuer des opérations bancaires, les fluctuations des taux de change, les coupes dans le budget alloué au ministère de la Santé et les dégâts infligés aux hôpitaux et autres établissements de santé. À ce jour, 57 % des hôpitaux publics ont été touchés, 36 % ne sont plus opérationnels et 21 % sont partiellement endommagés. Les hôpitaux et les établissements du secteur privé qui restent opérationnels sont souvent surchargés par le nombre de patients et connaissent de graves manques de médicaments, ce qui met en grand danger la vie des patients comme Fatima.

« Je ne sais pas ce que je dois faire ! Son état s’aggrave de jour en jour… Je ne veux pas la perdre, s’exclame la mère de Fatima. Cela fait des mois que nous n'avons pas pu garantir son traitement… Cette situation est insupportable. »