World Health Organization
منظمة الصحة العالمية
Organisation mondiale de la Santé

Combattre la stigmatisation. Rompre le silence au sujet de la dépression

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6 avril 2017 – À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle les individus et la communauté à rompre le silence au sujet de la dépression et à combattre la stigmatisation qui l’entoure. Le slogan de la Journée cette année est le suivant : « Dépression, parlons-en ». Parler de la dépression aide à éliminer la stigmatisation et encourage les individus à rechercher de l’aide.

Cette année, afin de célébrer la Journée mondiale de la Santé, l’OMS et le ministère libanais de la Santé publique organisent une célébration régionale au Sérail, Beyrouth (Liban), sous le patronage de S.E. M. Saad Hariri, le Président du Conseil des ministres.

Actuellement, plus de 300 millions d’individus dans le monde vivent avec la dépression, soit une augmentation de plus de 18 % entre 2005 et 2015. La dépression est une maladie où les personnes atteintes se sentent accablées par la tristesse, perdent tout intérêt pour les activités qui leur procurent normalement du plaisir, et éprouvent des difficultés à accomplir les tâches de la vie quotidienne. Elle peut toucher chacun, partout, notamment les populations confrontées à des crises humanitaires. Dans la Région de la Méditerranée orientale, une personne sur cinq est touchée par la dépression et l’anxiété résultant des conflits armés, de l’insécurité et des déplacements de population.

Le Dr Fikri, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale déclare : « Malgré les conceptions erronées courantes, la dépression n’est pas un signe de faiblesse ; la stigmatisation et la discrimination empêchent les individus de rechercher l’aide dont ils ont besoin. Un traitement efficace est disponible avec les thérapies de la parole et les antidépresseurs, ou en les associant ».

Monsieur Ghassan Hasbani, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Santé publique du Liban, déclare : « Au Liban, nous avons une vision claire quant à la manière de poursuivre le renforcement des soins et des services de santé mentale pour garantir que chacun jouisse d’une bonne santé mentale et du bien-être. Nous y travaillons actuellement, afin que toute personne ayant besoin de services de santé mentale puisse y avoir accès en temps raisonnable sans crainte d’être stigmatisée et reçoive les meilleurs soins possibles dans le plus grand respect. Pendant trop longtemps, la santé mentale a été négligée mais ce n’est plus le cas. Une nouvelle ère a débuté pour la santé mentale au Liban – une ère pendant laquelle cette dernière sera perçue comme un besoin et un droit. »

Au Liban, le Ministère s’emploie à l’intégration des soins de santé mentale dans les soins primaires, avec la formation du personnel de plus de 75 centres de soins de santé primaires. À compter de 2018, l’élargissement des interventions de santé mentale reposant sur des bases factuelles aux plus vulnérables dans le cadre de la couverture sanitaire universelle sera encouragé même si des soins dans les hôpitaux psychiatriques et généraux et des médicaments psychotropes ont toujours été fournis à ceux qui ne disposaient pas des moyens financiers pour les payer.

La dépression peut être traitée, l’inaction coûte cher

Dans de nombreux pays du monde, il y a peu voire pas du tout de soutien pour les personnes atteintes de troubles de santé mentale. Même dans les pays à revenu élevé, près de 50 % des personnes dépressives ne bénéficient pas d’un traitement. L’investissement dans la santé mentale a du sens aux plans financier et social, et l’inaction coûte cher. En l’absence de traitement, la dépression peut être invalidante et même pousser au suicide, la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans.

« Les gouvernements peuvent améliorer les services de santé mentale, les familles et les communautés peuvent fournir un soutien social, les groupes de la société civile peuvent augmenter la sensibilisation et les individus peuvent recherche de l’aide et un traitement et parler aux autres de ce qu’ils ressentent », selon le Dr Fikri.

Les services de santé mentale sont également fournis dans certains pays par des praticiens généralistes non spécialisés sous la supervision de spécialistes nationaux, formés dans le cadre du Programme d’action de l’OMS Combler les lacunes en santé mentale (mhGap), qui a été introduit dans plus de 90 pays à revenu faible et intermédiaire dans le monde entier. L’intensification des services et des soins de santé mentale est cruciale, notamment pour les populations les plus vulnérables qui sont confrontées à des crises humanitaires, des conflits et des déplacements de population.

Note aux rédactions :

Les causes de la dépression sont nombreuses. Une combinaison de facteurs physiques, psychologiques ou sociaux sont à l’origine de la dépression. Certains de ces facteurs comprennent l’un des éléments suivants :

des antécédents familiaux de dépression

la perte d’un parent, d’un enfant, d’un proche ou d’un ami

une maladie physique chronique

l’abus d’alcool ou de drogue

des facteurs de stress extrême tels que la guerre, un conflit ou des catastrophes naturelles

le fait d’avoir connu l’adversité ou d’avoir reçu des mauvais traitements pendant l’enfance

des changements rapides de situation personnelle tels qu’un mariage, une naissance ou la perte d’un emploi

des problèmes financiers

l’appartenance à un groupe minoritaire, et

des difficultés conjugales.

Néanmoins, un soutien social fort peut contribuer à atténuer les effets de certains de ces facteurs.

Les faibles niveaux de reconnaissance et d’accès au traitement de la dépression ainsi que d’un autre trouble mental, à savoir l’anxiété, entraînent une perte économique de plus de mille milliards de dollars des États-Unis (USD) par an. Ces pertes sont subies par les ménages, les employeurs et les gouvernements : pour les ménages, elles sont dues à l’absence de travail, impactant leurs revenus ; pour les employeurs, elles proviennent de la faible productivité des employés lorsqu’ils sont au travail et de l’absentéisme ; et pour les gouvernements, elles sont imputables au niveau plus élevé des dépenses de santé et de protection sociale. Pourtant, chaque dollar investi dans l’intensification du traitement de la dépression et de l’anxiété produit un retour sur investissement de 4 dollars US en termes d’amélioration de la santé et d’aptitude au travail.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

Mme Rana Sidani
Chargée de communication principale
Médias et Communications
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