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Séminaire-atelier sur la violence à l'encontre des femmes, 30 mai-2 juin

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Speakers at the workshop on gender-based violence in IraqLa violence à l’encontre des femmes nuit à la santé La violence à l’encontre des femmes, aussi appelée violence sexiste, représente un problème de santé majeure. Il s’agit de tout acte causant un préjudice physique, sexuel ou psychologique, perpétré contre la volonté d’un individu et qui nuit à sa santé physique ou psychologique. Il existe des hommes ou garçons victimes de violences sexistes, notamment de violences sexuelles, mais à l’échelle mondiale, la majorité des victimes sont des femmes. 

Les violences sexistes sont responsables d’une part importante  de la mortalité et de la morbidité, du fait de leur impact sur la santé mentale, physique, sexuelle et génésique. Elles augmentent les comportements à risque, tels que la consommation d’alcool et de drogues, le tabagisme et les rapports sexuels à risque. Les traumatismes et incapacités physiques résultant de ces violences comprennent généralement les lacérations, les écorchures, les blessures aux yeux, les fractures, les ecchymoses et les brûlures. Les conséquences sur la santé mentale sont notamment la dépression, l’anxiété, le manque d’estime de soi, les phobies, les troubles paniques et le stress post-traumatique.

Des problèmes de santé génésique et sexuelle peuvent aussi survenir : infections sexuellement transmissibles, dont le VIH, grossesse non désirée et complications d’ordre gynécologique. Les violences perpétrées pendant la grossesse augmentent le risque de fausse couche, d’accouchement prématuré et d’insuffisance pondérale de l’enfant à la naissance. Les décès liés aux violences sexistes sont généralement des suicides ou des homicides, sous la forme de crimes d’honneur par exemple. Les violences interpersonnelles (violence chez les jeunes, violence exercée par un partenaire intime, violence sexuelle, maltraitance des enfants et mauvais traitements infligés aux personnes âgées) ont causé 600 000 morts en 2004.   

Les conséquences de ces violences s’étendent à toute la famille de la victime et ont des effets particulièrement néfastes sur l’enfant. Selon certaines études, les violences domestiques nuisent gravement aux compétences parentales, au niveau scolaire et au comportement de l’enfant. Ces études ont montré que les enfants témoins de violences à la maison ont un risque accru de problèmes comportementaux et psychiques. Ils sont plus susceptibles, à l'âge adulte, de commettre des actes de violence ou d’en être victimes. Pour l’auteur comme pour la victime de violence, les facteurs de risque sont : un faible niveau d’instruction, des antécédents de maltraitance pendant l’enfance, l’exposition à la violence familiale, l’utilisation nocive de l’alcool, l’acceptation sociale de la violence, l’inégalité entre les sexes, et la pauvreté.

Toutefois, il est possible d’éviter les cas de violence sexiste ou interpersonnelle. Plusieurs secteurs sont chargés de fournir un soutien aux victimes, comme le secteur social, le secteur de la protection/sécurité, le secteur juridique et le secteur de la santé. Ce dernier a pour rôle d’identifier et de soigner efficacement les victimes de violence, de constituer des dossiers confidentiels pour chaque cas et d’orienter les victimes vers les services de soutien (ou autres) nécessaires. La coordination entre les secteurs est primordiale si l’on veut limiter les conséquences négatives sur les victimes et empêcher que les traumatismes et les préjudices ne s’aggravent.

Pour répondre à la violence à l’encontre des femmes aux niveaux primaire et secondaire, l’OMS œuvre à renforcer le rôle du secteur de la santé en soutenant les pays dans l’élaboration et la mise en place d’études sûres et éthiques sur la violence et de directives pour la prise en charge médico-légale des victimes de violences sexuelles. L’OMS les aide aussi à aborder la violence à l’encontre des femmes dans le cadre de la lutte contre le VIH et à faire de la prévention primaire. Les programmes de l'OMS (Rôle de la femme et de l’homme dans la santé et le développement ; Lutte contre la violence ; Prévention des traumatismes et incapacités) aident les États Membres à renforcer la réponse du secteur de la sante vis-à-vis des violences à l’encontre des femmes. Diverses mesures peuvent être envisagées :

  • organiser des séminaires-ateliers axés sur les résultats et ciblés sur plusieurs secteurs, sur la réponse à apporter aux niveaux primaire et secondaire face aux violences à l’encontre des femmes. Ces séminaires-ateliers doivent donner lieu à des plans d’action plurisectoriels apportant des réponses coordonnées à ces violences.  
  • élaborer une cartographie des services, activités et législations en matière de violence pour créer un mécanisme efficace favorisant l’approche plurisectorielle. Cela permet d’améliorer la réponse du secteur de la santé aux violences sexistes et de déterminer les lacunes et les priorités, en vue d’accomplir de nouveaux progrès.  
  • procéder à une évaluation rapide pour déterminer si le secteur de la santé est prêt à améliorer les processus d’identification, de réponse, d’orientation des patients et de documentation en matière de violence, afin de déterminer les obstacles au renforcement des actions de santé publique pour lutter contre les violences à l’encontre des femmes, et de mettre en lumière les domaines que les interventions doivent cibler.